only miss the sun when it starts to snow.

it's not about angels they will come
they will go and make us special
crédits/tumblr ~ birdy

Il y a bien longtemps, tu lisais encore des histoires où les héroïnes étaient des femmes d’une beauté grandiose, d’une intelligence sans pareille et menait une existence aussi féérique que pouvait le laisser supposer l’illusion chimérique qu’es l’imaginaire. Il y a bien longtemps, tu croyais encore aux anges, ceux dotés d’ailes graciles et majestueuses aussi blanche que la neige dont la luminescence les entoure d’un halo qui vous fait cligner des yeux. Un bien beau mensonge. Un mensonge auquel pourtant tu as cru lorsque tu étais encore une fillette. Le menton posé sur l’épaule solide d’un homme que tu n’as jamais vu, les bras ballants de part et d’autre de ton corps, tu peux sentir la pression de sa grande main dans le milieu de ton dos. Il te murmure des paroles réconfortantes, mais celles-ci deviennent de moins en moins audibles. Happé par une douleur qui fait souffrir le long de ta trachée, tu respires difficilement par les narines. Un travail laborieux qui te coute mais tout est d’une brume épaisse, les yeux à demi-clos, tes paupières commencent à se faire lourdes alors que les cris et le brouhaha des véhicules des pompiers s’animent. Tes pupilles sont dilatées, presque brillantes et la seule chose dont tu te souviens ce sont les flammes rougeoyantes et l’étouffante chaleur de ces dernières qui te font reculer au premier étage. Puis tu sombres dans un néant de noirceur qui engouffre la douleur, la vision. (…) Tu sais que les anges n’existent pas et donc rien n’est de leur faute. Dans ton sommeil, tu les imagines et tu les vois qui te tendent la main devant une étendue d’eau salée où le soleil s’apprête à se coucher non loin de l’horizon. Ils te sourient tous ses visages et tu saisis une main parmi tant d’autres. Avant que tes paupières ne papillonnent, tu te redresses paniquée. Le bruit des machines qui t’entourent et qui te sont reliés ne font qu’attiser cette angoisse, ta petite main serrant avec toute la force que tu peux cette main. De la buée se dessine sur le masque qui obstrue ton visage. Tu paniques un peu plus, tu ne comprends pas, tu es perdue. Au moment même où tu t’apprêtes à opter ton masque, deux mains saisissent tes poignets d’un mouvement ferme et doux à la fois. « Oh non, non … Linly regarde-moi, Linly … ». Les battements de ton cœur tambourine fortement ta poitrine, il raisonne à tes oreilles occultant le bruit incessant des machines. De nouveau, cette voix coutumière et rassurante fait écho au sein de la pièce dont les quatre murs sont d’une couleur d’un blanc immaculé. « Linly, regarde-moi. ». Te dit-il d’une intonation douce et calme à la fois. Tes prunelles azuréennes héritées d’un géniteur que tu n’as jamais connu se posent sur le regard de ton grand-frère. Ce dernier te considère d’un sourire empreint de soulagement et de gravité, des ressentis que tu ne peux encore comprendre, tu es bien trop jeune mais le souvenir de son expression ne te sera jamais plus étrangère. Doucement, il desserre la prise sur tes poignets, s’asseyant sur le bord du lit tout en caressant ta joue. Un geste destinée à te rassurer, te mettre en confiance. Ton anxiété toujours présente cependant, tu ne peux t’empêcher de balayer la pièce d’un mouvement circulaire avant de vouloir à nouveau enlever ton masque. « Non, non ma puce tu ne peux pas l’enlever … pas comme ça. ». Son timbre de voix paternaliste reste assez affirmatif pour que tu concentres ton regard sur le sien. Tu secoues la tête, signe que tu saisis la portée de ses paroles. Il esquisse un sourire maigre, fataliste. « Ne panique pas comme ça Lily, ça va s’arranger mais tu as besoin du masque pour respirer pour le moment. Il faut que tu le gardes, d’accord ? ». Déclare-t-il tout en faisait des gestes qui accompagnent ses paroles. Lorsque tu hoches lentement la tête, Roman te couvre d’un sourire sincère et aimant à la fois avant de te prendre dans ses bras. « Ca va aller maintenant, je te le promets. ». Lorsqu’il a prononcé ses paroles à ton oreille, la vérité ne pouvait trouver plus belle définition. Il veillait sur toi comme ces anges emplis de lumière et alors ton frère était celui qui a détrompé le mensonge sur les anges. Il était meilleur qu’eux, il était ton ange gardien voilà tout.

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La tête levée vers le ciel, tu fronces légèrement les sourcils en dépit des lunettes de soleil qui protège ta vision. Le soleil réchauffe l’atmosphère de la veille dont l’humidité restante de la pluie embrasse encore les routes pavées du macadam. Le temps est relativement agréable, voir même trop chaud pour une saison où le printemps se veut d’humeur changeante. Sac à bandoulière en travers de ton épaule, tu reportes ton attention sur ton cellulaire où un énième message t’interpelle. Quelle idée avais-tu eue d’accepter d’être le témoin de ta meilleure amie ? Rien qu’à la réalité de la situation tu secoues la tête tout en occultant le message que tu venais de recevoir. Tu n’étais pas à la hauteur d’un tel rôle, d’autant plus que tu n’avais guère le profil de la demoiselle d’honneur par excellente mais Annie quant à elle te signifiait bien le contraire. Votre amitié remontée à bien trop loin pour que tu puisses lui refuser quoi que ce soit. Tout vous différenciait l’une de l’autre mais le passé partagé vous aviez beaucoup plus en commun que la plupart des gens de ton entourage. Ton cellulaire bourdonne à nouveau entre tes mains mais tu le mets rapidement dans ton sac avant de t’avancer vers la ruelle principale à la recherche d’un taxi. Le centre est bondé – bien qu’il soit encore tôt pour un samedi après-midi – et tu espères quand même pouvoir trouver un taxi. Ce dernier ne tarde pas à se montrer à quelques mètres de toi et tu t’avances en sa direction en ouvrant la porte arrière. Tu t’engouffres dans la voiture, refermant la portière derrière toi, prête à donner le titre de ta prochaine destination lorsque la porte côté gauche se referme à son tour.  Tu n’es plus toute seule dans la voiture. Un homme avoisinant certainement la trentaine, vêtue d’un survêtement de couleur gris et bleu est assis également à l’arrière de la voiture. Tu le jauges d’une expression quelque peu froide et incomprise. Caméra cachée ou blague à deux sous ? L’un dans l’autre cela revenait au même et bien ancrée dans la réalité.  « Cela vous dérange si l’on partage ce taxi ? Je suis pressé et l’un dans l’autre ça nous fera un gain de temps et d’argent. ». Dit-il à ton attention sans se départir de son sourire communicatif et charmeur à la fois, seulement tu n’étais pas prête à rentrer dans son petit manège. Tu n’étais pas nait de la dernière pluie. Tu arques un sourcil, continuant de le regarder de haut en bas avant de soupirer amusée. « Si cela me dérange. J’avais repéré ce taxi bien avant que vous vous l’appropriez. ». Ton assertion est catégorique et loin d’être ouvert à la discussion mais son attitude joueuse et un brin trop sûr de lui ne semble pas le moins du monde le déranger. Pourtant, en ce qui te concerne il t’agace.  Il appose un coude contre le rebord de la fenêtre, t’observant à son tour, te détaillant presque du regard dont tu détectes une espièglerie ténue mais bien présente. « Prenez la direction de la gare s’il vous plait. ». Indique le jeune homme au conducteur avant de reporter ses prunelles malicieuses sur ta personne. Tu lèves les yeux au ciel, heureuse d’avoir conservé tes lunettes de soleil. Tu te laisses finalement aller contre le dossier de la banquette arrière en soupirant doucement. Un certain silence s’impose dans l’habitacle du véhicule et seul le fond sonore de la radio est témoin de l’ambiance électrique et impatiente qui règne. Bien que tes pupilles se perdent vers le paysage qu’offre la vitre, tu peux sentir l’intensité de son regard sur toi. Rien de mieux pour te mettre mal à l’aise. Tu décides de prendre ton mal en patience, mais plus les secondes défilent plus ta résolution de base s’effiloche. «  Bon, j’espère que ce que vous voyez vous plait parce que maintenant cela suffit. ». Tonnes-tu doucement mais clairement en enlevant tes lunettes. Son attention se capte sur la tienne, te passant au peigne fin d’un simple regard mais tu ne vacilles pas sur l’expression mystérieuse qu’il te lance. Il hausse les épaules d’une façon nonchalante avant de rétorquer d’un ton détaché mais franc. « J’aime ce que je vois. Après tout, les hommes sont dotés du sens de la vision alors autant son servir. ». Son arrogance a le don de t’agacer. Et même si tu étais la première à ne pas juger sur les apparences, tu commençais à douter de cette rengaine que tu ne cessais de penser au quotidien. « Ouais, je vois le genre. Je souhaite bien du courage à votre copine pour vous supporter. ». Répliques-tu ironiquement tout en toisant par la fenêtre la ruelle où tu avais rendez-vous avec Annie. Ce gars était impossible et irrécupérable, jures-tu pour toi-même ! Tu passes une main dans tes cheveux lorsque ton portable vibre de nouveau tel un bourdon. Tu l’ignores. « Je ne trompe personne, je ne fais que regarder. ». Malgré ta maitrise pondérée, tu ne peux t’empêcher de laisser un rictus mauvais et narquois s’élever. Et bien voyons ! Il avait toujours réponse à tout cet inconnu. Tu sors un billet de ta poche, avant de le tendre au chauffeur et de lui demander de t’arrêter ici. « C’est la que commence la tromperie. ». Dis-tu à l’adresse de ton voisin tout en ouvrant la portière de la voiture. Il ricane une première fois. « Hé, au fait cette salopette en jean vous va comme un gant ! ». Son clin d’œil enjôleur n’a pas eu l’effet escompté d’un dragueur invétéré, il a eu au contraire le don de mettre en colère un peu plus. Son rire de bohème retentit une deuxième fois lorsque tu refermes brusquement la porte. Un personnage que tu espérais ne plus croiser à l’avenir. Il venait de bousiller ta dose de moralité pour aujourd’hui.