i wish i was a punk rocker with flowers in my hair [Callie]

VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON : ✮ Callie est née à Washington, elle y a grandit, elle y a étudié. C'est dans cette ville qu'elle a embrassé un garçon pour la première fois, qu'elle a eu sa première cuite, qu'elle a perdu sa virginité, qu'elle a eut son premier job. Toute sa vie s'est passé ici, et elle ne se voit pas ailleurs. Washington, c'est chez elle. VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR : ✮ Elle répondra certainement sans se tromper que le pire souvenir, c'est le jour où ses parents ont annoncé qu'ils allaient divorcer. Ou pas vraiment ce jour-là, mais plutôt tous ceux qui ont suivi et où Callie et ses frères les ont vu se déchirer pour obtenir leur garde, puis l'appartement et les meubles. Aucun des deux n'a pensé à eux, leurs enfants, tellement ils s’entre-déchiraient pour un rien. Quand au meilleur, pour le moment, il s'agit tout simplement du jour où la jeune femme a été diplômée, de la cérémonie en costume et du bal de fin d'année qui a suivi. Sans doute la meilleure journée de sa vie. JUSQU’OÙ SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ? ✮ C'est une question qu'elle pas encore eue à se poser, mais sa plus grande peur est de voir un membre de sa famille, l'un de ses frères surtout avoir un accident ou tomber gravement malade. Dans ce cas, si elle était compatible, elle serait prête sans hésiter à leur donner un rein, ou une partie de son foie ou tout organe qu'il est possible de donner pour qu'il reste en vie. Elle agirait de même pour ses amis proches, pour Evan aussi, même s'il ne voudrait sans doute rien qui vienne d'elle. AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUÉE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ? ✮ Heureusement que non, un casier judiciaire avec ne serait-ce que la mention d'un vol ou d'une conduite en état d'ivresse aurait ruiné toutes ses chances d'être avocate. Et elle à la réputation une personne prudente dans la vie, elle a juste tendance à mal se garer et à avoir quelques pv pour stationnement sans ticket de parking. LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN : ✮ Callie n'est pas aussi souvent qu'elle l'aimerait chez elle, elle part le plus souvent tôt pour ne rentrer que tard, ce que ses voisins peuvent faire en journée, elle s'en fiche. Par contre, son sommeil est sacré, et elle a horreur des voisins qui mettent de la musique à fond après vingt trois heures en semaine, ou qui laissent leur chien aboyer, ou pire, qui lancent leur machine à laver le linge en pleine nuit. Elle les trouve insupportables.

20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS : ✮ Elle change de coiffure vingt fois par jours, enchaînant les queues de cheval les chignons, les nattes et les cheveux lâchés. Elle ne peut pas s'empêcher de toucher ses cheveux. ✮ Elle ne supporte pas de dormir en pyjama, ou avec quoi que ce soit sur elle. Depuis toute petite. Elle n'est pas vraiment pudique. ✮ Plus jeune, elle était un vrai garçon manqué qui adorait suivre ses frères partout. Elle revenait avec ses jeans déchirés et ses cheveux tout emmêles et sa mère levait à chaque fois les yeux au ciel. ✮ Elle n'a jamais touché à la couleur de ses cheveux, et adore son roux qui la démarque des autres. ✮ Elle a horreur de porter des tailleurs pour se rendre au tribunal, mais apprécie de porter une jolie robe et des talons pour sortir en soirée. ✮ C'est une grande buveuse de thé mais elle ne dira jamais non à une boisson à base de café de chez Starbucks. ✮ Elle a d'ailleurs travaillé dans un Starbucks pendant trois ans au début de ses études de droit pour mettre de l'argent de côté. Elle connait encore par cœur les quantités de lait, de café et de sirop de ses boissons préférées. ✮ Elle a appris à nager plus jeune et pourtant, elle sait à peine se débrouiller dans l'eau et déteste aller à la piscine. ✮ Elle a fait partie de l'équipe de volley-ball de son lycée. ✮ Elle aime boire un verre de vin rouge pour se détendre en soirée, même si elle est seule chez elle. ✮ Elle ne note pas ses rendez-vous dans son smartphone comme les trois quart des adultes de son âge mais dans un agenda rouge qu'elle transporte toujours sur elle. Tout comme les numéros de ses contacts qu'elle recopie dans ce même agenda. ✮ Ce n'est pas une grande fan de lèche-vitrine, elle préfère faire son shopping en ligne, loin de la foule et des queues devant les cabines d'essayage. ✮ Son repas préféré : un burger, une petite salade verte et des frites maison. ✮ Elle a toujours habité seule depuis qu'elle est partie de chez ses parents. Elle n'a jamais fait de colocation, ni franchi le pas d'habiter avec ses petits amis. ✮ C'est la série Ally McBeal qui l'a poussée vers le droit, même si son quotidien est au final assez loin de cette série. ✮ Elle a une excellente mémoire qui bluffe toujours ses proches. Oui, elle se rappelle de comment elle était habillée à la soirée de Sara d'il y a quatre ans. Ou du nom de sa professeur d'arts plastiques au collège. ✮ Plus jeune, ses frères s'intéressaient de très près à ses relations et n'hésitaient pas à effrayer quelques petits amis potentiels qui ne leur plaisaient pas. Aujourd'hui, ils cherchent plutôt à la caser. ✮ Elle déteste les gens qui mangent du pop-corn au cinéma, ils la déconcentrent toujours. ✮ Si elle ne s'était pas dirigée vers le droit, elle se serait bien vu professeur, comme son père. Mais plutôt au lycée, les enfants de moins de dix ans qu'elle croise dans la rue ont tendance à l’énerver pour l'instant. ✮ Elle ne croit pas aux mariages.

« Ça veut dire quoi divorcer ? » Du haut de ses dix ans, la petite Callie ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait autour d’elle. Toute son enfance avait toujours été plutôt simple jusque-là. Elle était la petite dernière et la seule fille de David et Moïra Wayland, chouchoutée par ses parents et ses trois frères aînés, Gideon, Priam et Hector. Elle aimait courir après ses aînés, jouer à la poupée toute seule, faire des dinettes avec ses voisines mais surtout écouter les histoires de son papa, surtout quand il faisait les grosses voix des méchants et les petites voix des princesses. Quand elle a su lire à six ans, elle a commencé à lire les histoires toute seule, mais les voix, elle n’a jamais su les faire. L’école, elle aimait bien ça. Surtout l’anglais et l’histoire, mais les mathématiques et les nombres lui ont toujours paru si compliqué. Elle était un peu bavarde, un peu tête en l’air mais surtout très curieuse. A la maison, ce n’était pas toujours évident de s’imposer au milieu de trois garçons. Elle a rapidement appris à élever la voix et à se faire entendre. Et à se créer une super résistance face aux chatouillis. Son petit monde était parfois, et elle ne comprenait pas pourquoi tout devait changer. « Divorcer c’est comme se dire au revoir, se séparer parce qu’on est plus assez amoureux. » Lui répondit Priam quatorze ans.  « Mais moi je ne veux pas qu’ils se séparent … » « Ne t’inquiète pas Cal', nous on sera toujours là pour toi. Et papa et maman aussi, juste pas au même moment. » A cet instant, aucun des deux Wayland ne se doutait de ce qui allait suivre. Ce qui avait commencé par un simple divorce, une simple lassitude de la vie de couple continua en un véritable règlement de compte quand David se rendit compte que Moïra avait une nouvelle personne dans sa vie alors qu’elle était encore mariée. Cette dernière rétorqua qu’elle en avait plus qu’assez de le voir flirter avec ses étudiantes, et qu’il était loin d’avoir le charisme d’Indiana Jones. Tous les deux voulaient garder le grand appartement bien situé, ainsi que la garde des quatre enfants. Quand le juge se prononça pour une vente de l’appartement pour pouvoir séparer le capital en deux parties égales, les ex-époux se disputèrent pour les meubles, puis pour Malcolm, le labrador. Pour ce qui est de la garde, David obtint celle des trois cadets, Calypso incluse tandis que l’aîné Gideon choisit de garder une chambre chez sa mère pour les fois où il rentrerait de l’université. Seule dans sa nouvelle chambre, dans ce nouvel appartement, loin de ses habitudes, la petite Callie jura qu’elle ne deviendrait jamais adulte et qu’elle ne tombera jamais amoureuse. Ou qu'elle ne se marierait jamais et qu'elle n'aurait jamais d'enfant.

« Des études de droit ? Vraiment ? » Hannah était allongée sur son lit tandis que Callie était assise à même le sol. Elles avaient leur propre vision des soirées pyjamas : il n’y avait qu’elles, mais elles parlaient de garçons tout en mangeant des cookies et en se servant un verre ou deux d’alcool pendant que la mère de la blondinette avait le dos tourné. Et pourtant, leur conservation du jour ne tournait pas autour de la gente masculine pour une fois. Mais de leur avenir. « Oui, le droit. Toi ça a toujours été plus les sciences ton truc. Moi je suis douée pour prendre la parole. Et puis Ally McBeal, elle a franchement la classe … » « Moui. Disons que je te voyais plus prof, comme ton père. Ou genre écrivaine. Ça te dit pas d’être la prochaine Marc Lévy ? » Callie leva les yeux au ciel. « Et toi, ça ne te dirait pas de rester à Washington plutôt que d’aller étudier à Seattle ? » Elles savaient qu’elles vivaient là leurs derniers moments entre meilleures amies. Dans quelques semaines, terminé le lycée. Et en septembre, Hannah s’envolerait pour l’autre bout du pays dans l’un des meilleurs cursus de médecine du pays. Et elles savaient qu’elles ne devaient pas se leurrer, les relations longues distance, en amour ou en amitié, ça n’a jamais été un franc succès. Curieusement, si la jeune rouquine avait toujours eu du mal à s’engager vraiment avec ses coups de cœur du lycée, Hannah était la prunelle de ses yeux. Sa jumelle cachée. La sœur qu’elle n’avait pas eue. La seule personne qu’elle aimait autant que ses frères. People always leave. Les proverbes, ça craint. « Tu vas me manquer Nan … » « Toi aussi Cal. »

« Ça fait des mois que je n’ai pas eu de tes nouvelles Hannah. Ça fait un bien fou de t’entendre ! » Le décalage horaire entre Los Angeles et Washington, elle n’avait jamais réussi à s’y faire. Elle se débrouillait toujours pour appeler chez Hannah en plein milieu de la nuit, ou quand elle était en plein milieu d’une opération. Et les sms ne remplaçaient pas une vraie conversation. Comme elles l’avaient prédit, les deux jeunes femmes s’étaient éloignées, mais continuaient à se dire amies. « Je mène une vie de dingue, je sais que c’est galère de trouver le bon moment pour m’appeler … entre les gardes, Rose qui fait ses premiers pas, la maison et tout … D’ailleurs, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer. » Hannah avait tout réussit, ses concours de médecine, elle avait trouvé une place en or en cardiologie à Los Angeles, elle était tombée enceinte et était maman d’une petite fille parfaite, et en couple depuis cinq ans avec un de ses anciens camarades de faculté. La vie rêvée. « Adrian m’a demandée en mariage Cal' ! Je vais me marier !» Et voilà qu’elle lui annonçait qu’elle allait se marier. Callie savait qu’elle ne pouvait pas se plaindre. Elle avait rapidement réussi à trouver une place d’avocate après son diplôme, vivait dans son propre appartement depuis ses vingt ans, et état indépendante financièrement, ce qu’elle avait toujours voulu. « C’est une excellente nouvelle Nan ! » « Si tu avais vu ma tête quand il a sorti la bague de sa poche … je ne pensais pas que je serai aussi clichée et que je fondrais en larmes. Comme dans ces films qu’on regardait toutes les deux adolescentes … Et toi ? Evan ? » Comment dire … « On a rompu … » « Encore ? » Oui, encore. Pour la quatrième fois cette année. Quand ils étaient ensemble, elle ne se sentait pas à l’aise. Elle se sentait comme prise au piège, elle étouffait.  Et puis ils se disputaient pour un rien. A cause de sa meilleure amie à lui surtout. Et quand ils étaient séparés, il lui manquait comme pas possible. Elle serait capable de manger un pot entier de glace pour se sentir moins seule, comme dans ces fichus films. Et pourtant, Dieu sait qu’elle n’était pas le genre de fille à se lamenter pour rien. « Je crois que je vais laisser tomber. C’est bien trop compliqué à chaque fois … » « Je suis sûre que tu trouveras le bon un jour Cal, il faut juste que tu te laisses aller … » Ou qu’elle arrête tout simplement de sortir avec des hommes, elle était bien comme elle était finalement. Il vaut mieux être seule que mal accompagnée non ? « Hannah, il faut que je te laisse, je suis désolée. J’ai un procès qui commence dans une demi-heure. Tu m’enverras une photo de ta bague ? Bisous ! » Elle n’avait pas exactement à aller au tribunal dans l’immédiat mais le sujet Evan ou celui des hommes en général, était délicat pour elle en ce moment. Moins elle en parlait, et mieux elle se sentait.

« Evan, c’est moi. Encore. Réponds-moi s’il te plait. C’est important. Je sais que j’ai agi comme une vraie garce … mais c’est pour le boulot. Il faut que je te parle … d’un cas. C’est vraiment important. Rappelle moi … » Leur dernière rupture remontait à quoi ? Deux mois. Elle ne pouvait ignorer que cette fois-ci, c’était entièrement sa faute. Elle ne savait toujours pas ce qu’il lui avait pris de lui jeter en pleine figure qu’elle l’avait trompé. C’était complètement faux. Elle avait des défauts, mais elle restait fidèle. Hors de question de faire les mêmes erreurs que sa mère. Elle n’avait qu’une excuse, celle d’avoir une fois de plus l’impression que tout allait trop vite, qu’elle perdait le contrôle. Comme toujours, dix jours après la rupture, elle n’avait plus qu’une envie : se jeter dans ses bras. Sauf que cette fois-ci, il l’ignorait royalement. Elle ne pouvait en vouloir qu’à elle-même et elle acceptait son sort. Mais là, elle avait besoin d’Evan l’avocat. Elle s’était embarquée dans une mauvaise histoire. Ou plutôt, elle avait été au tribunal au moment mauvais. Elle était de garde un soir, et avait été désignée comme commis d’office. Une histoire de suspicion de meurtre. Elle avait toujours eu horreur de défendre les hommes du mauvais côté de la loi mais elle n’avait pas le choix. L’homme en question n’inspirait pas la confiance, mais surtout était le cousin d’un mafieux newyorkais. Tout devenait déjà plus compliqué. Le client d’Evan accusait le client de Cassie d’avoir assassiné sa grand-mère. Le mafieux réclamait un non-lieu, voire une absence de condamnation. Cassie avait négocié une peine la plus courte possible mais ça ne suffisait pas apparemment. Elle avait reçu des lettres de menaces, puis des photos prises chez elle, à son insu, avec un téléobjectif. Elle se savait surveillée et n’était pas vraiment rassurée. Evan était le seul à pouvoir l’aider, il devait convaincre son client d’un accord. Mais il ne répondait pas à ses appels et elle ne le croisait plus au tribunal. Une fois de plus, elle composa son numéro. Elle n'osait pas appeler la police.