you can't choose your family (miles)

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Un gala, encore un autre gala. Cela ne te dérangeait pas vraiment de t’y rendre parce que cela rythmait tes soirées depuis plusieurs années mais t’y rendre seul, cela n’était jamais agréable. Cependant, tu n’avais pas le choix. En temps normal, u aurais amené Alice avec toi mais elle avait organisé une soirée avec sa fille et tu n’étais pas un patron tyrannique, la famille devait passer avant tout. Tu étais bien placé pour savoir que ce n’était pas toujours facile de rester proche de ses enfants alors mieux valait ne pas compliquer les choses. D’ailleurs, les tiens n’étaient pas disponibles pour t’accompagner. Maintenant qu’ils avaient leurs vies, ce n’était plus aussi facile de les traîner à ce genre d’événements. Mais tu ne pouvais pas te plaindre, pour les grandes occasions tes filles se faisaient un plaisir de répondre présentes. Tu allais devoir inviter le fiancé de Cameron désormais à ces galas mais cela valait le coup si ta petite Camy continuait à sourire ainsi. Tu savais qu’elle te menait par le bout du nez mais tu ne pouvais rien lui refuser tant qu’elle respectait certaines règles ce qui avait été le cas. Alors tu allais te rendre à ce gala seul puisque tu n’avais pas le choix. Ce n’était pas vraiment un problème, on ne te le reprocherait pas pour l’instant car tout le monde connaissait l’histoire tragique de la mort de ta femme et comme tu ne fréquentais personne ces derniers temps, on ne pouvait pas te reprocher de venir seul. C’était le maire qui organisait ce gala cette fois. Tu ne savais pas si le Président se déciderait à y pointer le bout de son nez mais pour toi ce n’était même pas une option. Faisant partis du gouvernement, tu te devais de te rendre à tous ces évènements et des fois, tu devais te rendre à des galas à l’autre bout du pays. Ceux-là étaient ceux qui te dérangeaient le plus tu devais l’avouer mais c’était aussi ceux où tu étais certain de ne pas croiser ton fils. Le départ de la maison de ce dernier remontait à une dizaine d’années maintenant mais la plaie était toujours grande ouverte, elle n’avait pas commencé à se refermer. Tu étais toujours aussi touché par le départ de ton fils que tu l’avais été plusieurs années auparavant. Le fait qu’il soit rentré dans le parti Républicain n’était vraiment pas ce qui te chagrinait le plus. Bien sûr, cela ne te faisait pas plaisir mais cela ne te surprenait pas non plus. Miles c’était toujours inscrit en pure opposition de tout ce que tu pouvais bien faire ou lui demander. Non, le pire restait dans le fait qu’il ait quitté complètement la famille. Plus aucune nouvelle pour personne et cela ne semblait pas le gêner. Alors le voir à ces galas ne faisait qu’ouvrir un peu plus la plaie déjà béante. Mais tu préférais ne pas y penser alors que tu enfilais tranquillement ton costume pour la soirée. Tu en achetais un nouveau de temps en temps pour renouveler le stock et tu ne pus t’empêcher de soupirer en voyant que ton placard était rempli seulement de costumes, tu n’avais pas trop le temps de porter autre chose. Il te restait un ou deux jeans et quelques t-shirts, le reste se composait de chemises et de costards. Tu ne t’attardais pas sur ton armoire cependant et tu te dirigeais rapidement vers la salle de bain pour te peigner un peu. Tu n’avais jamais droit à l’erreur, tu savais que la presse serait là et que des photos se retrouveraient dans les journaux le lendemain surtout si le Président ne venait pas, tu représenterais certainement le gouvernement. Une quinzaine de minutes avant de partir, tu appelais ton chauffeur pour qu’il t’amène la limousine. Tu ne pouvais pas arriver dans une autre voiture que cette dernière dans laquelle tu avais finis par investir. En montant dans le véhicule, tu ressortis la liste des invités qu’Alice t’avait préparée avec un petit descriptif de chacun avec le nom de leurs enfants et tout le reste pour t’en souvenir. C’était plus un rappel qu’autre chose, tu commençais à tous les connaître de toute manière. Une fois arrivé à la salle où le gala se tenait, tu sortis de la limousine un grand sourire sur les lèvres et tu te prêtais au jeu de quelques photos avant de rentrer dans le bâtiment. Une fois à l’intérieur, tu savais que ta soirée allait être mouvementée. Ton but était de trouver le maire mais tu doutais qu’il soit déjà là, quand il arriverait il ferait certainement un discours. Tu commençais donc à faire le tour des invités en serrant des mains de tous les côtés, en lançant des conversations. Tu pouvais voir plusieurs représentants du parti Républicain que tu n’hésitais pas à aller saluer. C’était aussi ça la politique, saluer ses ennemis … Il ne fallait pas oublier la politesse n’est-ce pas ? Tu savais que dans ton dos ils devaient bien rire d’avoir récupéré ton fils mais c’était le cadet de tes soucis. Finalement, alors que tu allais finir ton tour, tu tombais sur ton fils. Tu savais déjà que cela allait être le cas mais le voir était une toute autre chose. « Miles. » Le saluas-tu simplement. C’était en général le mieux que vous faisiez quand vous vous croisiez. « Appelle tes sœurs si tu as le temps. Bonne soirée. » Tu savais qu’il avait coupé les ponts avec tout le monde mais il n’avait pas à le faire. C’était toi qui lui avait apparemment gâché sa vie et pas tes filles qui souffraient de cette séparation. Elles n’avaient pas besoin de le dire, tu le sentais. Et puis si tes enfants devaient tous se mettre à te détester, au moins qu’ils ne se détestent pas entre eux.

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“People change, and often,
they become the person they said
they will never be.”

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Toute la vie de Miles tournait autour de son géniteur et des relations qu’il entretenait avec lui. Le jeune Appleby en était conscient, il le savait, c’est pourquoi il continuait de se battre contre celui-ci et contre l’influence incessante qu’il avait dans chacune des décisions que son fils prenait. Le combat de Miles pouvait paraitre idiot et particulièrement puéril selon bon nombre de personnes. Surtout pour celles qui s’étaient rangées du côté de Griffith depuis la première heure. Comme Phoenix et Cameron par exemple… Miles n’avait pas pris la décision de tout quitter sur un coup de tête ni de gaieté de coeur. Cela faisait des mois qu’il y songeait. C’est bien connu, on veut toujours ce qu’on n’a pas. Et Miles rêvait de liberté. On lui avait répété à de multiples reprises que son père ne lui souhaitait que le meilleur, que du bien et que chacune de ses décisions envers lui n’étaient dictées que par l’envie de faire de son fils un grand homme. Mais depuis sa naissance, Miles n’avait jamais ressentit cela. Il ne s’était rendu compte que de la pression continuelle qu’il avait sur les épaules et de l’autoritarisme constant de Griffith Appleby à chaque grand moment de la vie du garçon. Il s’était longtemps plié au bon vouloir de son père, parce qu’il voulait le rendre fier. Mais il avait l’impression que les choix qu’il faisait par lui-même ne valait rien, simplement parce qu’ils n’avaient été dictés par son père. Il venait constamment détruire ce qu’il souhaitait. Et si cela était bon pour son bien, Griffith Appleby utilisait clairement la plus mauvaise des manières de le lui faire comprendre. Miles se sentait oppressé, comme prit au piège dans une vie qu’il n’avait jamais souhaité. Beaucoup diront qu’il n’est qu’un gamin pourri gâté n’ayant conscience de la chance qu’il a, mais Miles voyait les choses d’un tout autre angle. Il voulait faire ses propres choix, selon ses propres envies. Et il l’avait fait. Il avait quitté le cocon familiale pour prendre en main une nouvelle vie. S’il ne s’était finalement pas trop éloigné de son univers d’antan, il pouvait enfin voir la vie comme il le souhaitait, sortir avec qui il voulait et surtout, ne pas se marier avec la première venue à l’âge de dix-huit ans. Il voulait profiter de la vie et surtout, ne jamais s’enfermer dans une situation qu’il n’avait souhaité. Aujourd’hui, s’il regrettait de s’être mal comporté envers Heather, il ne s’en voulait absolument pas d’avoir coupé les ponts avec son père. Il en avait finalement besoin pour pouvoir s’épanouir, car oui, il était persuadé que son père lui avait pourri la vie. A ces pensées, Miles secoua la tête, alors qu’un imbécile de démocrate venait de le titiller sur le dernier projet de loi présenté par les républicains. Miles n’avait écouté un traitre mot de ce qu’avançait cet idiot, c’est pourquoi, lorsqu’il reprit ses esprits, il se contenta de hocher la tête, et d’amener sa coupe remplit d’un champagne français hors de prix à ses lèvres et d’en boire la totalité. Il détestait penser à son père. Ceci parce qu’il sentait la cicatrice d’une fêlure ancienne se rouvrir à chaque fois qu’il y songeait d’un peu trop prêt. Car oui, tout le monde pensait que Miles ne fichait bien de sa famille et du mal qu’il avait pu leur faire en quittant le domicile. Mais ce n’était pas le cas, bien au contraire. Il avait souffert d’abandonner tout le monde, surtout ses sœurs. Mais il avait été vexé de ne pas être soutenu. Alors il n’était parvenu à passer outre et il s’était renfermé sur lui-même, repoussant tous les membres de sa famille. Même sa mère, chose qu’il regretta amèrement lorsqu’il fut appelé par son père pour lui annoncé son accident. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il était parti à cette époque et il ne se souvenait même plus des derniers mots qu’il avait échangés avec sa mère. Il s’en voulait aujourd’hui encore, et la voix de sa génitrice venait encore parfois le hanter la nuit. Ces pensées provoquèrent un frisson qui lui parcourra le corps. Et alors qu’il était plongé dans ses pensées, une voix qui ne lui était pas méconnu vint le sortir de sa rêverie. « Miles. » Il releva immédiatement les yeux vers la provenance de ce salut et croisa le regard de son père. Du fait de leur métier respectif, ils étaient amenés à se croiser très fréquemment dans ce genre d’événement. Miles détestait ça. Et en générale, les seuls mots qu’ils échangeaient, se résumaient à leur prénom respectif. « Griffith. » lâche le jeune homme d’un ton parfaitement distant et froid, comme il avait finalement l’habitude d’employer à l’adresse de son père. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus appelé son père ‘’Papa’’ et les personnes présentes les regardaient parfois d’un œil curieux, se demandant pourquoi Miles appelait son père par son prénom et pourquoi il s’évertuait à nourrir autant de haine envers lui. Et si leur conversation s’arrêtait habituellement ici, aujourd’hui, Griffith Appleby se décida à en faire davantage. « Appelle tes sœurs si tu as le temps. Bonne soirée. » Et il s’éloigna sans un mot de plus. Mais ces mots suffirent à faire monter la colère de Miles qui la laissa l’envahir. Il serra la mâchoire, agacé par le comportement de son père. Il ne lui avait pas adressé plus d’un mot en dix ans, et voilà qu’il recommençait à lui donner ses stupides recommandations. Le jeune homme abandonna sa coupe vide sur un plateau et fit quelques pas vers son père. « Il faut toujours que tu me dises ce que je dois faire hein, tu ne peux pas t’en empêcher. » lâcha-t-il sur un ton de reproche. Il plissa les yeux, défiant en quelque sorte son père du regard. « Je vois que les choses n’ont pas changé. » Le jeune homme savait que son père n’était pas foncièrement mauvais, mais il ne pouvait se résoudre à ne pas prendre chacune de ses paroles comme des attaques.