[Arthur] Talk of better days that have yet to come

Il avait profité d’avoir son après-midi tranquille pour partir beaucoup plus tôt, dans l’espoir d’arriver à attraper Arthur à la sortie de l’hôpital où il étudiait. Depuis qu’ils étaient tous les deux sur Washington, Evan n’avait pas vraiment pris le temps d’aller voir son petit frère, quand bien même il lui manquait, mais il trouvait toujours des excuses plus ou moins vaseuses. Au départ c’était simplement parce qu’il était trop occupé par ses études qui lui demandaient une trop grande concentration, ensuite c’était parce qu’il était occupé à chercher une place dans un cabinet et finalement depuis qu’il avait enfin un emploi il ne cessait de reporter les rendez-vous. Trop d’affaires en cours. Trop de dossiers à remplir. Trop de choses et pas assez d’une vie pour tout faire. Il y mettait aussi de la mauvaise volonté mais d’ici à ce qu’il l’admette Arthur serait un vieux croulant, en repos à l’hospice. C’était pas qu’il aimait pas sa famille, Evan, seulement il avait toujours eu du mal à garder de bons rapports avec les plus jeunes, à se donner une allure de frère digne d’intérêt ou de confiance. Il n’était pas parfait, n’avait jamais vraiment émis l’hypothèse de l’être, c’était un fait mais là il se jetait franchement dans la catégorie des lâcheurs, volontairement et en souriant. Ca n’avait jamais été vraiment simple non plus d’être proche de ses frères et soeurs, pas pour une question d’écart d’âge parce qu’au final ça n’empêchait pas qu’Evan fasse preuve d’autant de maturité que les plus jeunes, mais parce que sa mère n’aidait pas vraiment à ce que ses enfants aient une relation fusionnelle, ou juste complice. Elle mettait son grain de sel partout. Aussi c’était l’occasion rêvée de pouvoir enfin tisser avec Arthur le lien qu’il rêvait d’avoir avec lui, même s’il avait prouvé par le passé qu’il pouvait être présent en cas de besoin, quand bien même il profitait grandement de la situation à chaque fois.

Veste sur le dos il avait passé sa sacoche en travers et se colla à la vitre, une fois dans le bus, alors qu’une gamine de six ans menaçait de s’endormir sur lui pendant le trajet. Il détestait pas les enfants, seulement valait mieux pour eux qu’ils restent à l’écart; après tout c’était bourré de microbes, la preuve quand la fratrie Fisher était plus jeune ils avaient tous réussi à attraper l’angine de Thomas, et ce malgré leurs efforts pour éviter tout contact avec le malade. De toute manière Evan partait du principe que si fin du monde il devait y avoir, ce serait surement à cause d’un microbe ayant muté au contact d’un enfant. Réjouissant et positif, tout lui.

A son arrêt il ne se fit pas prier pour descendre, il se montra si impatient qu’il manqua de s’énerver sur les portes qui ne s’ouvraient pas - principalement parce que le bus s’était pas encore arrêter qu’Evan était debout à attendre. Le nez en l’air, il hésita un moment sur la direction et finit par trouver son chemin; il trainait tellement peu dans le coin qu’il lui sembla se retrouver dans une autre ville. Aux frissons qui lui caressèrent l’échine en observant la façade d’un bâtiment, Evan devina qu’il avait réussi à atteindre l’hôpital et après avoir fait le tour il s’arrêta devant la sortie appropriée. Ne lui restait plus qu’à attendre. Patient, il s’installa sur un banc devant les portes et ouvrit sa sacoche pour attraper un dossier, d’un client récent, qu’il se mit à éplucher pour faire passer le temps, non sans jeter de rapides coups d’yeux sur sa montre en essayant de souffler dessus pour les aiguilles tournent plus vite.
La porte finit par s’ouvrir sur quelques jeunes, dont un qu’il reconnut sans trop de difficultés, c’eut été un comble qu’il ne soit pas foutu de reconnaître son propre frère mais comme avec Evan tout était possible.. « J’ai cru que t’étais décidé à vivre en colocation avec tes macchabés! » il s’était placé devant son frère, articulant soigneusement comme il le faisait chaque fois qu’il lui parlait, même si dans quelques minutes il recommencerait sans doute à parler vite.