JIMI ✱ Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack.

VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON ✮ Washington, c'est avant tout la fin de ton périple, la fin de ton escapade, de ta grosse fugue, cette ville est devenue ton point d'encrage, l'endroit où bizarrement tu te sens enfin chez toi. T'as mis pas mal de temps à trouver ta place. Ce n'est pas une ville exceptionnelle, à part les monuments, les touristes, rien de plus qu'une autre ville. Mais ton coeur est là, bien loin de San Diego, bien loin de ton enfance, bien loin des monstres, même si tu en as retrouvé d'autres ici. VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR ✮ Ton meilleur souvenir remonte à ton enfance, oui bizarrement, c'est possible. Tu t'en rappelles ? Bien sûr, dans ta tête c'était encore hier, tu tenais la main de ta petite soeur, cette âme fragile, si pure, si belle, et si tu avais l'habitude de prendre soin d'elle, cette fois, ce n'était pas nécessaire. Cette fois, elle avait joué son rôle de mère, elle était lucide, aimante pour la première et la dernière fois. Il y avait ce vendeur de glace ambulant au coin de votre rue et la bonté l'a frappé. Elle vous a prit les mains, vous a payé cette douceur tant attendue et vous étiez heureuses. Ton pire souvenir fût d'abandonner ta petite soeur derrière toi lorsque tu as décidé de fuguer. Tes larmes avaient recouvert la lettre que tu avais laissé à son chevet. T'avais l'impression de t’arracher le coeur, de t'infliger la pire des souffrances, ça fait si longtemps que tu l'as quitté à présent . .JUSQU'OU SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ✮ Tu répondrais sans doute jusqu'au bout s'il le fallait. Tu as déjà voulu donner ta vie pour sauver celle de ta soeur alors tu sais parfaitement que tu le referais. Bien sûr, pas pour n'importe qui, pas pour n'importe quoi, t'es pas le bon samaritain non plus, chacun sa merde. Mais sous tes airs de méchante, tu as un coeur, et tu pourrais te sacrifier pour sauver la vie d'un proche, d'un membre de ta "famille" de coeur. AVEZ-VOUS DEJA PERDU VOS MOYENS AU COURS D'UNE INTERVENTION ou AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ✮ Tu mentirais si répondais 'non'. A une époque, tu finissais toujours tes nuits dans une cellule, l'époque de l'alcoolisme, alors oui, tu les connais bien, leurs méthodes aussi. Depuis cette époque, tu préfères te tenir loin d'eux, et puis la police ne sont que des humains, et le silence de certains est facile à acheter. LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN ✮ Peut-être un voisin indiscret, voyeur, qui aurait tendance à espionner, à poser trop de question. Ou alors un voisin mauvais musicien, qui te casserait la tête à jouer du mauvais trombone ou du mauvais saxo, tout simplement qu'il soit mauvais chanteur aussi. Finalement, t'es pas faite pour cohabiter avec quelqu'un qui a trop de différences avec toi. 20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS ✮ t'es vraiment pas du matin, t'as horreur qu'on vienne te brailler dans les oreilles, avec toi, il y a un rituel, tu coupes trois fois le réveil, tu restes dix minutes au lit, t'allumes une clope et tu bois ton café, noir bien sûr ▲ tu adores les choses un peu glauques, les têtes de mort, la couleur rouge sang, les faucheuses, les chiens sans poils, . . ▲ t'as le sang chaud, il en faut peu pour t'énerver mais beaucoup pour te calmer, tu détestes qu'on te tienne tête, qu'on te provoque, qu'on t'asticote sur des sujets délicats, bref, il y a des moments où tu préfères que tout le monde ferment sa gueule, point ▲il y a cinq ans, tu as acquis un bien précieux à tes yeux, un bijou, une merveille, une sublime Harley, ton rêve, c'est grâce à cette acquisition que tu as rencontré ton ex, un biker, membre d'un club, mais en y pénétrant c'était plus un gang qu'un simple club de fan de bécane. ▲ c'est grâce à ce mec que t'as rencontrer Gilliam, à la tête du groupe. Le contact était dur au début, une meuf dans un monde de mec, ça plaisait pas. Les réflexions fusaient, mais ils ont très vite compris qu'il ne fallait pas jouer avec toi, que t'étais capable de botter le cul de n'importe lequel et que t'avais besoin de personne pour te protéger. ▲ t'as pris une place plus importante que tu ne l'aurais pensé au sein d'eux, rapidement, t'es devenu leur tatoueuse attitrée, tu avais gagné leur confiance en prouvant ton intégrité, avec eux, tu organises des combats clandestins, et puis ils ont prit une place importante dans ton coeur ▲ la personne qui te touche certainement le plus, c'est la petite soeur de Gil', elle te rappelle ta propre soeur, une fille adorable, peu chanceuse, mais pour qui on pourrait tout plaquer, décrocher la lune, se sacrifier. ▲ t'es une ancienne alcoolique, sobre depuis deux ans, c'était dur d'admettre que t'avais un problème, t'étais jamais sobre, toujours une bière à la main, tu te finissais souvent à la vodka, trois fois, tu as manqué de mettre le feu chez toi, t'endormant dans tes draps, la clope au bec, ça ne pouvait plus durer. Tu t'es rendue dans ces réunions ridicules, les alcooliques anonymes, la première fois, c'était humiliant, frustrant, mais aujourd'hui, tu te sens soulagée. ▲ tu n'as plus aucun contact avec les membres de ta famille, tu regrettes ta petite soeur, pensant beaucoup à elle. ▲ tu es le genre de gonzesse qui sort toujours armée, point américain, couteau, flingue, tu es un peu -souvent- parano, et avec ton train de vie, ça semble logique. ▲ tu détestes tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la drogue, t'as vu les dégâts que ça pouvait engendrer, les junkies, ça te donne la gerbe. ▲ le dessin a toujours fait parti de ton quotidien et même si la plupart de tes oeuvres sont gravées sur des peaux, tu en as quelques unes sur toiles, exposées dans ton shop, chez toi, chez des amis . . ▲ tu t'es déjà demandé si t'avais pas un petit côté lesbienne, tu dis des femmes qu'elles sont 'bonnes', 'sexy', t'as un vrai langage de mec des fois. ▲ t'es franche et tu n'as pas ta langue dans ta poche, t'as le don de mettre les pieds dans le plat à chaque fois. ▲ tu fais souvent des cauchemars la nuit, tu te réveilles en sueur, et ta première envie, c'est de picoler. ▲ d'ailleurs, tu détestes dormir seule, tu préfères sentir une présence, ça te rassure. ▲ chaque tatouage sur ton corps représente quelque chose d'important pour toi, la plupart recouvrent des cicatrices datant de ton enfance. ▲ t'es une vraie bricoleuse dans l'âme, t'es capable de réparer les fuites d'eau, poser du carrelage, du papier peint, tu touches également un peu en mécanique. ▲ ton plus grand souhait est de retrouver ta petite soeur ▲ Seule depuis maintenant quelques temps, tu ne sais pas si un jour tu seras capable de garder un homme.

crédits : tumblr.


Les gens te disaient qu'un coup de pied au cul, ça ne fait jamais de mal à personne. Peut-être. Foutaises. T'étais jeune, trop jeune. Et même dans ton plus jeune âge, t'essayais de garder le sourire. Ce monstre, le monstre qui hante les nuits des enfants, le monstre qui se cache sous le lit, dans les placards, toi tu devais y faire face tous les jours, tous les soirs. Il était là, face à toi, le regard sombre, l'âme déchirée, planant au dessus de lui comme une sorte d'avertissement. Ses lèvres te donnaient de l'amour, ou en tout cas des paroles en l'air, ses mains de la haine. Jimi, tu te revois encore, n'est ce pas ? Assise dans le coin de ta chambre, enfin celle que tu partageais avec ta petite sœur, les jambes repliées sur ta poitrine, les mains sur les oreilles pour masquer le bruit. La détresse d'une femme peureuse, la dangerosité d'un homme fort. Ces portes qui claquent, encore, toujours. Il est là, tout proche. Tu sens son souffle atterrir sur le bois miteux, le bois poreux. Jimi, tu le vois, c'est ça ?. Terrifiée, terrifiant. C'était ton tour, sinon c'était celui de ta sœur. Non, tu ne pouvais pas, il ne pouvait pas la toucher, elle devait rester pure, innocente. Alors tu sacrifiais ton corps, tu sacrifiais ton âme. Il t'a pervertie, n'est-ce pas ? Alors parfois, t'étais heureuse de te retrouver dans une maison vide, avec juste les murs, la poussière pour compagnie. Souvent, tu montais au grenier. C'était ta tour. Tu y avais entassé des trouvailles, tes merveilles. C'est cette odeur de vieux, c'est cette poussière sur le bout de tes doigts, c'est cette sensation de liberté. Et puis cette musique sur le tourne disque, t'étais bien. Armée d'un vieux crayon, d'une feuille blanche, tu dessinais. Tu ne perdais pas la tête, tu retrouvais ton âme, celle d'une enfant insouciante l'espace d'un refrain ou d'un couplet.

Et puis, il y avait ces gens, ces longs couloirs, t'avais genre quoi douze ans, peut-être plus, peut-être moins. On pouvait entendre les échos de ton cœur, comme si il allait transpercer ta poitrine, pour décider de s'envoler. Des gens t'observent, détaillent ton corps meurtrie, marqué. Mais ce n'est jamais assez, ou jamais trop. Et la machine se remet en route, encore, et encore . . Tu te rappelles Jimi ? Cet ange déchu au fond du couloir, son regard vide et à la fois rempli de désespoir. Pas besoin de mots, vous vous compreniez. Le retour à la réalité est toujours brutal. Tu sais quand tu étais sur ton piédestal, où ces gens te faisaient les plus belles promesses du monde, te donnant des idées de paradis, pour finalement retrouver les flammes des enfers. Impuissants. T'aurais pu le nommer Hadès, Satan ou Lucifer, mais non, tu continuais de l'appeler papa. Tu voulais garder l'espoir. Connerie. Il n'y en avait plus, il était perdu dans la noirceur depuis trop longtemps et jamais il ne reverrait la lumière. Peut-être que tu as eu bien fais de profiter de cette occasion, peut-être que tu as eu raison de prendre ton sac à dos, ton meilleur vinyle et de voguer de ville en ville.

T'as même réussi à traverser tout le pays. Tu t'en souviens ? Ils étaient vieux, peut-être la quarantaine, la cinquantaine, ils ont eu pitié certainement. Mais non, ils étaient attentionnés. C'était ce qu'ils disaient. Ils t'ont fait découvrir New-York, la grosse pomme. Ils étaient gentils. Pervers. Ils ont voulu t'utiliser, ils te filmaient la nuit, ils te regardaient dormir, te déshabiller pour aller sous la douche. Tu voyais rien, tu te sentais aimer. Dix-sept ans, l'insouciance. Puis tu les as abandonnés. Reprenant la route, Chicago, Détroit, Memphis, Atlanta, Miami puis tu as remonté toute la Côte Est pour arriver dans la capitale, il y a maintenant six ou sept ans . C'était dur au début. Tu mangeais pas à ta faim, tu restais dehors la nuit, seule. Mais tu gardais toujours ce sourire. T'étais loin, si loin à présent. Si au début, tu faisais des boulots pourris comme promeneuse de chiens, tondre les pelouses. Maintenant, t'es dans ton shop, entourée de tes dessins, de ton éternelle cigarette coincée entre tes lèvres, de ta folie, car Jimi, soyons honnête, tu as une drôle de conception de l'amour et des sentiments, n'est ce pas ?. Sais-tu seulement ce que c'est d'aimer ?