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 Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan

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Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   Vide
MessageSujet: Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan    Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   EmptySam 28 Juin - 5:58



Les oiseaux que l'ont met en cage...
ft. Ryan & Camryn



Samedi soir. Un boucan d’enfer. Plus de mecs saouls qu’une ville en a besoin. Le jukebox jouait pour la centième fois de la soirée une chanson qui devait avoir été écrite vingt ans avant ma naissance et qui commençait doucement à user mes nerfs déjà à fleur de peau. Les ballades mielleuses avec des paroles aléatoires, ce n’étaient pas trop pour moi. Cette chanson devenait de plus en plus insupportable à chaque fois et à de nombreuses reprises, je songeais à passer mes nerfs sur la machine à coup de batte de baseball. Si j’étais honnête avec moi-même, je n’étais pas certaine que ce soit réellement la musique répétitive qui me rendait agressive. C’était probablement le manque de poison dans mes veines, les soucis que j’éprouvais à garder la tête hors de l’eau, ou encore les disputes fréquentes que j’avais avec Gilliam depuis que Cassie avant trouver le sachet de poudre dans ma chambre. Je savais que le motard ne me faisait pas confiance. Je le savais depuis le début, bien entendu. C’est juste qu’il n’avait jamais agi comme cela depuis qu’il m’avait recueillie. Soudainement, c’était comme si j’étais le fantôme d’une morte qui se baladait dans sa maison. Comme si j’étais déjà bonne pour la tombe alors que j’étais bel et bien devant lui. Je ne comprenais pas. Comment aurais-je pu?

D’un autre côté, je lui devais beaucoup, à ce salopard blond. Il m’avait sortie de la rue, essayait de me faire décrocher de cette addiction qui rongeait petit à petit les années de ma vie. Et malgré tout, je me demandais ce que j’allais devenir une fois sevré. Je n’avais pas envie d’être la prochaine petite princesse de Sons of Anarchy comme l’était Cassie. Si la blondinette semblait s’y plaire, je savais que jamais je ne pourrais me faire à une telle place dans un groupe comme celui-là. Contrairement à la fragile petite sœur de Gilliam, je n’avais rien d’une princesse. Plutôt un fou du roi, si on me demande mon avis. Ou un lutin du Père Noël, pour ce que j’en savais. « Tu m’l’apporte mon verre, oui?» Mon regard croisa celui du vieillard qui venait de m’adresser la parole. Son haleine puait la bière, son nez était rougi par l’alcool. Il devait avoir l’âge requis pour avoir participé à la Première Guerre mondiale. Du moins, c’était ce que ses rides semblaient dire. D’un geste agressif, je déposai le verre qu’il avait commandé devant lui, avec un sourire forcé. « Si tu pouvais t’étouffer avec, Papi» crachais-je avant de tourner les talons pour rejoindre le comptoir ou se tenait mon collègue. Il ne semblait pas ravi de ma prestation. Tant pis pour lui.

Je n’eu cependant pas le temps de faire le chemin pour me rendre là. Mon regard resta accroché sur une silhouette connue qui venait de faire son entrée dans le bar. Alors que cette putain de chanson recommençait de nouveau, et pendant un instant, je me dis que les types qui avaient écrit ce truc devaient être complètement stones. Y’a pas moyen, sinon. Ils n’avaient pas remarqué que c’était mauvais? Pire, pourquoi les gens en avaient-ils fait un classique? Serrant mon plateau contre moi, je m’arrêtais finalement devant le nouveau venu, relevant le visage vers lui avec un regard méfiant, comme toujours. « Ravis de te revoir, Ryan. » Relâchant mon plateau, je le posai sur la table près de moi, prenant appuie sur une chaise alors que ma main libre venait trouver ma hanche, sans que je ne le quitte des yeux. « Ou pas, remarque.» Ce n’était pas gentil, je le savais. Puis bon, qui avait dit que j’étais gentille d’abord? Personne. Je n’avais pas envie de faire des ronds de jambe et des sourires à mille dollars ce soir. J’avais plus envie de me retrouver toute seule dans ma chambre pour gérer ma propre personne, ce qui était déjà beaucoup. Surtout présentement. Je me mordillai légèrement la lèvre inférieure avant de poursuivre d’un ton cassant. « Tu as l’air… T’es encore vivant quoi, c’est déjà ça d’pris. Tu veux un verre?»

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MessageSujet: Re: Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan    Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   EmptyDim 29 Juin - 1:52


Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler?


Une dose. Juste un rail. Et c'était libérateur. Des jours que Ryan n'avait pas pu attacher à sa came salvatrice. Il fallait dire qu'il n'avait pas encore pu rembourser le dealer et que s'il le trouvait, il lui arracherait une oreille ou peut être carrément un oeil pour lui faire payer sa dette. C'était la loi de a jungle quand on était un junkie. On pensait à tout lorsqu'il s'agissait de s'approvisionner et on oubliait bien vite les obligations qui découlaient de ce trafic. Ryan était inconscient, terriblement inconscient. Il tombait dans l'oubli total de lui même lorsqu'il était en présence de drogues en tous genres. Il n'avait pas forcément de préférences, il en était à un stade où il prenait ce qu'il trouvait, plus pour combler le manque que pour réellement éprouver un quelconque plaisir dans l'entreprise. Ryan était au fond d'un gouffre dont il n'avait franchement pas envie de sortir, il s'y complaisait tellement qu'il refusait l'aide de quelconque lorsqu'on lui imposait presque d'aller faire une cure. Mais quelle connerie, comme si une cure de désintox' pourrait le sauver du mal être qui le rongeait depuis ses douze ou treize. Le problème était ancré trop profondément dans son âme désormais, c'était comme si la maladie était lié à son propre esprit et rien ne pourrait plus y faire. Certains espéraient autour de lui pour qu'il redevienne le Ryan dynamique, enjôleur, un brin hyperactif mais tellement gentil qu'il vendrait son âme au diable pour sauver la veuve et l'orphelin. Ses souvenirs semblaient si loin à l'heure actuelle, il était si fragile qu'il n'avait d'yeux que pour l'instant présent.
La drogue passait dans ses entrailles et faisait stopper ses tremblements insistants presque instantanément. Ryan se sentait libéré, il était mieux. Après dix bonnes minutes à respirer plus facilement, le regard rivé vers le plafond du salon, Berkley se décida à se bouger pour ranger tout son attirail et planquer le reste du sachet sous le divan. Mickey le tuerait, en flic qu'il était, s'il découvrait sa cachette de fortune... Et qu'il se défonçait sur sa table basse aussi quand il était de sortie avec Bran mais Ryan aimait vivre dangereusement. Heureusement.

Après cela, il se releva, éteignit le téléviseur, attrapa les clés sur la table de la salle à manger et sortit pour terminer la soirée là où il le préférait. Au bar. Ryan était un peu le cinglé de base, il sortait souvent tout seul, surtout depuis que Mase était porté disparu, il était fréquemment stone d'ailleurs mais il se contrôlait suffisamment pour ne pas se faire virer du bâtiment. Il rencontrait parfois des vieilles rencontres, bon, la plupart était les clodos du coin qui avaient réussi à choper dix dollars durant leur journée de labeur mais Ryan partageait quand même une chope avec eux, en souvenir du bon vieux temps où il était tellement refait qu'il n'arrivait pas à atteindre l'appartement des O'Reilly. Ce soir là, il n'y avait pas tellement de monde dans les rues, allez savoir pourquoi et pourtant, la première personne que Ryan vit en pénétrant dans le bar, ce fut Camryn. Il la connaissait depuis quelques temps déjà, il s'était défoncé ensemble plusieurs fois mais ces temps ci, elle avait tendance à oublier un peu d'où elle venait. Quelqu'un avait certainement tenté de la remettre sur les rails... Les bons rails, pas ceux incluant cocaïne et autres substances peu recommandables. Berkley ne lui en voulait pas tellement: il y avait les drogués qui s'en sortaient et ceux qui sombraient et finalement, ces deux catégories finissaient inévitablement par arrêter de se fréquenter. Mais pourtant, ils étaient tous les deux là, ce qui devait constituer un petit miracle à ce stade. Ryan s'arrêta devant elle, son sourire ironique collé au visage lorsqu'il entendit le ton de sa voix. Elle ne voulait pas le voir. Camryn était encore vulnérable, il le sentait malgré l'état de son cerveau embrumé. "Camryn. Je commençais à croire que t'avais mal fini dans un caniveau. On te voit plus." C'était une manière comme une autre de lui reprocher son silence radio mais bien entendu, les choses ne s'arrêtaient pas là et Ryan sourit plus largement en entendant les dernières paroles de la jeune femme. C'était incroyable à quel point leur relation pouvait être houleuse. Certains jours, ils s'adoraient et le lendemain, on ressentait des frictions qui ne semblaient pas prêtes de se résoudre. C'était la drogue. C'était le fossé qu'elle créait entre eux lorsque l'un était encore en plein dedans et l'autre tentait d'en sortir. "Bah comme tu vois, je m'en sors avec brio. Comme toujours. Une petite dose de temps en temps et ça te refait un homme. Et bien, ma foi, ce serait pas de refus, on est dans un bar après tout. On a des choses à rattraper en plus..." Il tentait de ne pas être désagréable ou même cynique. Lorsqu'il était sous influence, il était parfois un peu brut de décoffrage mais son sourire spontané finit par vaincre toutes les mauvaises intentions de départ. Malgré tout, Ryan avait toujours considéré Camryn comme une bonne amie et il détesterait que ce fait change. Réellement.

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MessageSujet: Re: Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan    Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   EmptyMer 2 Juil - 5:57



Les oiseaux que l'ont met en cage...
ft. Ryan & Camryn



Sans même avoir besoin de réfléchir longuement à la question, je savais que c’était ce venin qui coulait dans nos veines depuis trop longtemps déjà qui nous liait. Qui faisait de nous ce que nous étions l’un pour l’autre. Des êtres liés par quelque chose de néfaste et d’assassin, qui finirait par avoir notre peau l’un comme à l’autre si on ne gardait pas la tête en dehors de l’eau. Et je savais combien cela pouvait être difficile. J’étais bien placée pour savoir que c’était quasiment impossible de survivre à des vagues si titanesques. J’avais de la chance. Je présume. J’avais un entourage qui me soutenait. J’avais des gens qui me tenaient la main quand mon monde s’écroulait. J’avais quelqu’un pour m’aider à regarder le rivage quand je me noyais. Ryan… Ryan, c’était une autre histoire. J’avais l’impression que lui, il voulait pas être sauvé. Il voulait pas qu’on l’aide. Du moins, c’était l’impression qu’il me donnait. Et à ce moment précis, je me demandais quelle quantité de drogue coulait dans ses veines, combien de piqûres il s’était faites, combien de ligne de poudre il avait à son compteur. Sans doute plus que la moyenne. C’était toujours comme ça. L’accoutumance. Les petites doses qui ne font plus effet. Les quantités de plus en plus grandes. Et c’était le début de la déchéance.

Je le toisai, immobile, sur la défensive. Petit chat effarouché qui ne savait pas s’il devait attaquer ou non. J’espérais seulement que le junkie en face de moi soit suffisamment stone pour ne rien remarquer de tout cela. Après tout, ça se voyait dans ses yeux, son esprit était enveloppé dans un coton épais. Quelque chose qui me manquait la plupart du temps. Une envie contre laquelle je résistais jour et nuit depuis que Gilliam m’avait offert un toit, une deuxième chance. "Camryn. Je commençais à croire que t'avais mal fini dans un caniveau. On te voit plus." Mes doigts se refermèrent un peu plus durement contre le dossier de la chaise, résistant à l’envie de lui faire bouffer son sourire ironique. Respire Cam. Ryan était d’ailleurs l’une des rares personnes de mon entourage qui utilisait mon prénom entier sur une base régulière. Chez Gilliam, il l’utilisait seulement quand il me hurlait dessus, Cassie uniquement quand elle me réprimandait comme si j’étais une gamine qui avait volé un bonbon dans un magasin. Rickon l’utilisait, souvent pour me rassurer, pour me consoler, comme le ferait un père, je crois. Quoique… j’ignorais ce que faisaient les pères, en réalité. J’en avais jamais vu eu un. «J’ai changé d’air. Tu devrais essayer, ça fait pas d’mal. » lançais-je d’un ton de défi.

Ce n’était pas très gentil, j’en avais conscience. Je l’étais rarement, en réalité, c’était pire depuis que j’essayais de me tirer de ce merdier dans lequel je m’étais mise des années plutôt en fuguant. J’essayais de mettre un peu d’ordre dans ma vie et présentement, c’était tout sauf le chemin le plus facile pour y arriver. Et honnêtement… une fois que je serais sevrée, j’ignorais réellement ce que j’allais faire de ma vie. Devenir une femme au foyer? Suivre les traces de Cassie? Bosser au garage de Gil? Je chassai ces pensées de mon esprit, préférant ne pas y songer pour le moment. De toute façon, on en était pas là. "Bah comme tu vois, je m'en sors avec brio. Comme toujours. Une petite dose de temps en temps et ça te refait un homme. Et bien, ma foi, ce serait pas de refus, on est dans un bar après tout. On a des choses à rattraper en plus..." J’haussai les épaules, lui attrapant le bras pour le tirer jusqu’au bar. Passant derrière le comptoir, je lui passai une bouteille après l’avoir décapsulée, m’appuyant sur la surface plane sans le quitter des yeux, comme s’il était une créature dangereuse. Et il l’était. Je n’étais pas assez solide pour dealer avec lui présentement.

Je n’étais même pas certaine si j’étais en mesure de dealer avec moi-même en réalité. Me servant une propre bière, je la portais à mes lèvres pour en siroter une longue gorgée avant de redéposer la bouteille sur la serviette de table que j’avais disposée devant moi. «Des choses a rattrapées, hein? Me dit pas que je t’ai manqué, trésor. » Je plissai le nez de façon amusée avant de poursuivre, plantant mes yeux dans les siens. «Puis, tu dois tellement plané qu’en fait, t’as aucune idée de la dernière fois qu’on s’est croisés. J’me trompe?» Je ne savais pas non plus depuis combien de semaine je ne l’avais pas croisé. Deux, trois, peut-être? Depuis ma dernière dose. Vraie dose, je veux dire. Pas celles que je prenais dans le dos de Gilliam, lorsque j’étais certaine de ne pas le croiser. Celles beaucoup trop faibles pour me faire de l’effet, mais qui atténuait la douleur, l’effet de manque. Je savais que ce n’était pas bien. Je savais que ce n’était pas la bonne méthode, que ce n’est pas comme cela que j’irais mieux. Mais c’était comme demander à un poisson de vivre sur la terre ferme. Je n’avais aucune idée de la marche à suivre en fait. «Présentement, j’crois que t’as plus de chances que moi de finir dans un caniveau, au vu d’la tête que tu tires. »

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MessageSujet: Re: Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan    Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   EmptyVen 4 Juil - 15:47


Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler?


Il ne faisait que regretter. Ryan ne pouvait faire que cela d'ailleurs: regretter. Il avait changé et là où certaines personnes devenaient meilleures au fil du temps, son fil à lui s'était coupé en cours de route. Bien entendu, il y avait toujours un petit espoir pour un quelconque revirement de situation mais avait-il vraiment la force de faire des efforts? Et pour quoi au juste? Pour qui? Mason n'était plus là, semblait-il. Il n'aimait plus vraiment ses parents, laissait sa soeur se débrouiller seule, il s'était forgé dans la dureté. Ryan était aussi froid que l'acier. Personne ne l'atteignait, il ne laissait pas les gens entrer, il préférait les combattre. Il n'y avait que dans le face à face que Berkley arrivait à ressentir quelque chose. Oui, il en était là. Aux portes du désespoir. Confronté à lui même, à l'aberration qu'il représentait. Non seulement pour lui même, mais également pour les autres. Ryan détruisait. Il arrivait quelque part et faisait en sorte que la douleur soit partout. Le dealer ne subsistait que dans la souffrance, il ne faisait que se punir depuis ses dix huit ans et rien au monde ne pourrait probablement changer cela. Rien au monde ne pourrait réparer son coeur brisé. Il avait voulu jouer avec le feu, il s'était brûlé. Peut être qu'il n'était pas aussi fort qu'il le croyait après tout. Ryan n'avait jamais été invincible, il était attiré par l'obscurité autant qu'il avait l'envie d'arrêter. Oui, tout arrêter. Se poser une bonne minute au milieu de la route, ses yeux bleus levés vers le soleil, brillant, pour réfléchir. Au sens qu'il avait donné à sa vie. Aux erreurs qu'il avait faites et qu'il voulait désespérément effacer. Tout arrêter. Surtout cette flagellation constante qu'il s'imposait. Dès qu'il se levait, il commençait à se haïr et dès qu'il se couchait le soir, tellement défoncé qu'il avait bien du mal à se rappeler tous les détails de son identité, il se haïssait plus encore. Personne ne pouvait vivre ainsi, pas éternellement en tout cas et Berkley se laissait aller à de telles extrémités depuis quinze ans déjà. Pendant combien de temps encore pourrait-il accepter de se faire autant de mal? En son âme et conscience, des milliards d'années. Peut être plus encore. Ryan voulait croire qu'il en avait la force mais peut être que se pardonner était plus facile que continuer sur ce misérable chemin. Peut être, oui. Mais se pardonner, c'était s'accepter. Ryan n'avait jamais réussi à le faire. Il ne voulait pas être différent, surtout pas devenir un animal de foire, quelqu'un que l'on regardait et en qui on avait pitié. Il avait un ego trop puissant pour accepter sa différence, ce qui pouvait décemment devenir un problème à son âge. Trente trois ans. Trente trois années qu'il continuait de mentir. Raconter des bobards aux autres était une chose mais à soi même? Comment était-ce encore possible? Avec lui, tout semblait encore possible. Ryan était autodestructeur et pourtant, il avait foi en l'autre. C'était le paradoxe de sa situation. Il adorerait être cette personne porteuse d'espoir pour autrui, un messager du bonheur en quelque sorte, qui serait capable de faire sourire quelqu'un à l'aide de quelques mots, de ses yeux pétillants, de la bonté qu'il avait encore au fond de lui. Croire en l'autre mais pas en soi même, c'était devenu son lot quotidien. Berkley subsistait parce qu'il avait la sensation que le monde avait besoin de son désespoir, pour un monde meilleur. Parce que c'était juste. Il avait mérité son fardeau, sa peine et personne ne pouvait lui retirer cette triste vérité. Un être de mal, c'était bien ce qu'il croyait être, même s'il cachait ses pensées bien sombres au monde entier. Ryan préférait être désagréable, se faire détester pour trouver une raison à tout cela. A la disparition de Mason. A son intolérance envers lui même. L'allergie qu'il avait dès qu'il croisait son regard dans le miroir.

Il était entré dans ce bar sans attendre grand chose du jour présent. Pourtant, le premier regard qu'il croisa fut celui de Camryn. Il sourit doucement même si la jeune femme semblait être définitivement plus heureuse en l'attaquant directement plutôt que lui demander comment il allait. Ryan avait l'habitude ce genre d'accueils, il ne faisait plus tellement attention à la relation passive agressive qu'il menait avec celle qui partageait bien souvent ses doses. "Ah ouais? T'as changé d'air ici ou t'as enfin eu les moyens de te tirer aux Bahamas en vacances? C'est difficile à croire, tu vois." Et il disait cela parce que les junkies avaient rarement plus d'un billet en poche par jour et il n'y restait pas longtemps d'ailleurs étant donné qu'ils achetaient la première dose qui passaient sous leur nez et dans cette ville, c'était assez fréquent. Ryan se fit entraîner jusqu'au comptoir, s'avachissant instinctivement sur celui-ci, dans l'attente d'une collation quelconque qui pourrait lui faire reprendre le dessus depuis la prise de sa dose. La vérité, c'était qu'il était tellement défoncé qu'aucune des paroles de Camryn ne restaient plantées dans sa mémoire ou n'importe quel endroit dans son cerveau. "Manquer, manquer... Je dirais pas ça, non plus. Mais disons qu'une dose ensemble, c'est mieux qu'une dose tout seul, tu comprends?" Mason n'était plus là. Ryan n'avait plus qu'elle avec qui partager son addiction et apparemment, elle essayait de décrocher, à son plus grand malheur. "Un mois? Ou quelque chose du genre... Je gère très bien quand je suis défoncé, tu vois." Ce n'était pas tout à fait vrai mais il sourit à Camryn en se relevant bien droit sur son siège. Il ne mentait à personne ici mais pourtant, Ryan tenait à faire durer le petit manège. "Je les connais bien les caniveaux... Et non, j'ai toujours un endroit où loger... Alors que toi, je sais pas ce que t'as foutu ces dernières semaines hein. T'as vraiment décroché ou t'essayes de me faire croire que t'es meilleure que moi?" Ryan la regarda d'un air concentré. Si elle gagnait ce combat là, contre la drogue... Il serait seul au monde. Réellement.
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MessageSujet: Re: Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan    Les oiseaux que l'ont met en cage peuvent-ils encore voler? • Ryan   EmptyVen 11 Juil - 16:36

Camryn I. Erksine a écrit:


Les oiseaux que l'ont met en cage...
ft. Ryan & Camryn



Aimait-il vraiment la vie qu’il menait ou était-ce simplement une échappatoire? Partagions-nous la même vision de la chose? Si j’avais choisi cette voie si nocive, c’était principalement par manque de choix, parce qu’au final, je n’avais pas eu de meilleure option. Retourner dans le système, entre les mains de gens qui se fichaient complètement de mon bien-être? Des gens qui n’hésiteraient pas à abuser de l’enfant que j’étais encore? Parce que c’était ça qui m’avait poussée dans la rue. Cet homme qui avait profité de l’absence de sa femme pour se taper l’adolescente que l’État avait mise à sa charge. Pour oublier, j’avais préféré m’injecter toute sorte de cochonneries, quitte à en payer de ma vie. Était-ce également le cas de Ryan? Oublier quelque chose de douloureux, une échappatoire à une vie qu’il ne voulait pas vivre? C’était quelque chose de déplaisant, d’avoir une vie merdique alors que l’on sait que l’on mérite mieux. Quand on voit nos rêves s’émietter avant même d’avoir eu le temps de se réaliser. C’était peut-être ça, au fond que liaient tous les drogués ensemble, le point commun de tout ça. Cette cassure créée par la société, par l’écart entre les classes sociales. Avec le temps, j’avais appris que la plupart des camés n’avaient rien de fils de riches. Certes, il y en avait, mais bien peu. Et ceux-ci ne le faisait que pour défier l’autorité, par caprice plus que pour s’échapper du quotidien. C’était une façon d’attirer l’attention de papa et de maman, sans comprendre qu’ils étaient choyés d’avoir des parents.

Ryan et moi avions cette relation néfaste basée sur la quantité de drogue qui coulait dans nos veines. Si nous n’étions pas aux mêmes rivaux, cela faisait souvent des étincelles. C’était le cas aujourd’hui. L’homme planait visiblement, alors que j’avais les deux pieds sur terre depuis trop longtemps déjà. Bien que j’ignorais encore si c’était par choix ou parce qu’on me poussait à être ainsi, à être une bonne petite fille, à cesser de détruire ma vie comme je l’avais toujours fait. Avais-je vraiment envie d’être comme ces filles que je croisais dans la rue? D’être abîmée et avoir conscience de l’être? La drogue avait ça de bon. Quand elle était dans notre système, on oubliait les horreurs, les stigmates. Dans les moments où j’étais sobre, j’étais un peu trop consciente de mes blessures, de mes cicatrices encore à vif. Gilliam disait que l’on apprenait à vivre avec, qu’avec le temps, on finissait par les accepter et que le tout était plus facile, que ce serait déjà mon cas, si je ne travaillais pas si dure pour les oublier comme je le faisais depuis des années déjà. Alors que j’observais l’homme face à moi, je me demandais si quelqu’un avait déjà fait ce que le Prince des Sons of Anarchy faisait pour moi. Si Ryan pouvait s’en sortir avec quelqu’un qui veillerait sur lui. Est-ce que son envie d’autodestruction prendrait quand même le dessus? Est-ce qu’il ferait le sourd face aux conseilles de son camarade? Je l’ignorais. Tout ce que je savais, c’était que je ne pourrais pas être cette personne pour lui. J’étais n’étais pas suffisamment solide, assez forte présentement pour le faire. J’étais encore vulnérable. Petite fille qui se battait encore et encore contre ses démons, terrorisée par le monstre caché sous son lit. Et Ryan représentait tout ça.

Et alors que le junkie me faisait face, les pupilles bien trop dilatées pour être sobres, je me souvenais de ces moments de plane avec lui. Quelques heures de légèreté avant que le manque ne reprenne ses droits. Un manque que je ressentais depuis bien trop longtemps maintenant. Mais je me devais de tenir, n’est-ce pas? Ne l’avais-je pas promis? «Ah ouais? T'as changé d'air ici ou t'as enfin eu les moyens de te tirer aux Bahamas en vacances? C'est difficile à croire, tu vois.» Je levai les yeux au ciel, exaspérée par sa plaisanterie à deux balles. Vraiment? Je n’avais aucune patience ce soir. J’avais simplement envie de rentrer chez moi et de dormir pendant les quarante-huit prochaines heures, bien que je sache que c’était impossible. «J’avais oublié à quel point ton humour était merdique quand tu étais stone. » C’était un euphémisme. Présentement, j’avais envie de lui cogner la tête contre le comptoir pour lui faire ravaler ses propos idiots. Bien entendu que je n’avais pas les moyens de faire un voyage au Bahamas, j’étais serveuse, triple idiot! Qu’avais-je fait pour mériter un tel type sur les bras ce soir? "Un mois? Ou quelque chose du genre... Je gère très bien quand je suis défoncé, tu vois." De nouveau, je lui répondis avec une mimique agacée, ne daignant même pas répondre à ses propos. À quoi bon? Je n’avais rien à redire à tout ça. Et encore, il était dans un état où il était inutile de se disputer avec lui. Aussi bien ne pas gaspiller le peu d’énergie que j’avais à le secouer ou à me disputer avec lui. ? [color=indianred"Je les connais bien les caniveaux... Et non, j'ai toujours un endroit où loger... Alors que toi, je sais pas ce que t'as foutu ces dernières semaines hein. T'as vraiment décroché ou t'essayes de me faire croire que t'es meilleure que moi?" [/color] Je secouai la tête de gauche à droite, l’observant de mon côté du comptoir. Meilleure que lui? J’en doutais fortement. Ma main tremblante passa dans mes boucles brunes, les éloignant de mon visage alors que je plantai mes prunelles dans ses yeux. «On m’a aidée. C’est tout. On m’a sortie de la rue à la condition que je touche plus à la drogue. C’est quand même mieux que les bancs de parc.» J’eu un léger rire ironique avant de poursuivre, l’air morose. «Ça ne fait pas de moi quelqu’un de meilleur que toi, Ryan. Juste quelqu’un qui fait des choix différents. »


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