here comes the shame

   VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON ✮ C'est la ville où elle a vu le jour, la ville où elle grandie. Une grande ville, qui lui plait, et qu'elle n'a jamais eu envie de quitté. Suffisamment grande pour qu'elle puisse passer des années sans croiser la route de son ex, sans avoir besoin de déménager à l'autre bout du comté. VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR ✮ Le meilleur souvenir de Briony est sans aucun doute le jour où son bébé est né, la première fois que les infirmiers et les infirmières l'ont posé sur sa peau. Quant à son pire souvenir, elle hésiterait entre deux, l'annonce de la mort de sa soeur, ou la découverte que son petit-ami était impliqué dans celle-ci. JUSQU'OU SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ✮ Elle est maman, ça change beaucoup de chose, elle serait probablement prête à tout pour sauver la vie de son fils si elle était en danger. AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ✮ A la suite de l'accident de voiture qui tua sa soeur oui, il y a eu une enquête de la police pour déterminer les causes de l'accident alors en un sens oui on peut dire qu'elle est liée à une histoire avec les forces de l'ordre, mais cela s'arrête là. LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN ✮ Entamer des travaux sans prévenir, Briony déteste entendre le bruit des autres habitants de l'immeuble, elle rêve de plus insonorisés à la perfection, elle n'aime pas sentir la présence et la vie des autres autour d'elle, alors entendre taper sans même avoir été mise au courant ce serait le pompom. 20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS ✮ elle a perdu sa grande soeur Annie dans un accident de voiture, c'était la voiture d'en face qui était en cause, avec des passagers visiblement alcoolisés selon les rapports de la police, sa soeur est semble-t-il morte sur le coup et elle a passé plusieurs jours dans le coma, elle n'a jamais vraiment accepté le fait de n'avoir pas pu être là pour le dernier au revoir à sa soeur, encore dans le coma quand l'enterrement a du avoir lieu. (+) elle est tombée amoureuse pendant son séjour à l'hôpital, un jeune homme qu'elle ne connaissait pas était venu lui rendre visite, lorsqu'elle avait demandé son identité à ses parents elle réalisa qu'il s'était fait passer auprès d'eux pour un de ses amis, mais elle décida de ne pas les alarmer, l'ayant trouvé charmant et sympathique. (+) elle a découvert un soir, juste avant d'aller au restaurant avec ce jeune homme, Drew, avec qui elle s'était mis en couple, qu'il était dans la voiture qui tua sa soeur le soir de l'accident, elle déversa toute sa colère sur lui, lui jurant de ne plus jamais le revoir, elle s'était sentie trahie, salie. (+) elle est tombée enceinte à 21 ans, c'était peu de temps après sa rupture et a décidé de garder le bébé, elle a toujours su qu'elle serait incapable de se faire avorter ou de faire adopter l'enfant, pour elle elle n'avait aucune excuse, elle n'avait été été violée et elle n'était pas quelqu'un de très peuple ou de dangereux pour un bébé. (+) elle n'a jamais mis au courant le père de ce dernier, elle a nommé son fils toute seule, a fait les choix de son éducation toute seule, elle ne lui a jamais parlé de son père et quand il a commencé à poser des questions en voyant les papas de ses copains et copines d'école, elle lui a dit qu'il ne pouvait pas vivre avec eux car il avait été méchant avec sa maman, ce qui est en quelques sorte la vérité. (+) elle n'a jamais avoué à ses parents la véritable raison de sa rupture avec andrew, elle a juste dit qu'ils ne pouvaient plus être ensemble, de toutes manières les discussions familiales sont rapidement passées sur le sujet, pour s'intéresser à sa grossesse, ses parents trouvaient qu'elle était complètement stupide de vouloir garder cet enfant, et surtout qu'elle voulait l'élever, à son jeune âge, et toute seule. (+) elle s'est fâchée avec eux après que sa mère ait intenté de prendre le contrôle de la vie et de l'éducation de son enfant, comme quoi elle avait plus le temps et les compétences pour s'occuper de lui que sa propre mère, elle a s'est éloigné d'eux pour son bien en tant que mère et le bien de son petit.

« Dîtes, la personne qui est venue me voir juste avant vous, c’était qui ? » Briony St John vit ses parents échanger un regard étrange, un regard qui avait le goût de la suspicion, et en même temps qui transpirait l’anxiété. « Eh bien c’est Andrew, ton ami Andrew, tu ne te souviens pas de lui ? » Briony commença à voir rouge, elle se demandait si elle n'était pas en train de devenir amnésique, et pourtant elle était sûre et certaine que l'homme qui l'avait visité dans la matinée n'avait jamais croisé sa route auparavant. « Je… » Sa mère critiqua comme quoi il avait l'air gentil et qu'elle ne lui présentait jamais ses amis, mais ce fut plus la réaction de son père qui attira son attention. « Ca doit être le choc du coma. Je vais demander aux infirmiers si tu n’as pas des risques de perte de mémoire partielle. » Et la jeune femme vit son père quitter la chambre. M. St John n’aimait pas les hôpitaux, il n’avait jamais aimé cela, et s’il faisait un effort pour sa fille, il trouvait toujours des prétextes pour s’y échapper le plus vite possible. Bri savait qu’elle n’avait pas le droit de lui en vouloir, c’était une phobie courante chez les êtres humains, les hôpitaux sont à la fois lieu de vie et lieu de mort. Il n’y a pas beaucoup de lieux sur Terre où la jonction des deux est si proche, si ce n’est peut-être le lit. Mais il fallait bien dire aussi qu’il avait perdu une fille ici, son autre fille, sa première fille. Les premiers mots qu’elle avait prononcés étaient « Annie » sa première préoccupation avait été de savoir comment allait sa soeur. Quelques jours auparavant, elles s’étaient levées à 4h du matin pour faire la queue et assister à la performance « the artist is present ». C’était Marina Abramovic et les deux sœurs St John en étaient fan. Elles avaient fait la queue toute la journée pour espérons avoir une place. Elles n’étaient pas si chères, mais c’était le monde qui était ahurissant. Foule, il y avait foule. Sur le parterre de l’entrée du musée des gens avaient planté leur tente, ils avaient passé la nuit là, à attendre. Toute la journée les deux jeunes avaient attendues, dans une file déjà très très bien remplie par tous ceux qui étaient sur place depuis la veille. Lorsqu’elles avaient pu rentrer, c’était seulement à la fin de la journée, mais c’était tout de même une victoire. Le vigile venait de désigner à quelques personnes derrière elle une ligne, indiquant aux personnes situées au-delà de revenir le lendemain. Finalement elles y avaient échappé belle, elles feraient partie des derniers visiteurs de la journée, mais au moins elles n’avaient pas perdu une journée pour rien. Comme beaucoup d’autres, elles n’avaient pas voulu, ou pas pu, avoir une journée de repos en pleine semaine pour profiter de la performance avec une moindre affluence, elles n’avaient pu se libérer que le week-end arrivé, là où la fréquentation des musées est la plus forte. Pour contrer les transports en commun, leurs horaires débutant trop tard le matin pour elle, et leurs pannes incessantes, les deux jeunes femmes avaient pris la voiture. Sur le soir, après l’exposition, faisant partie de la poignée de visiteurs qu’il avait fallu pousser jusqu’à la sortie, et pour cause, elles n’avaient pas eu le temps de tout voir, les deux sœurs décidèrent d’aller manger un bout en ville. Leurs revenus n’étaient pas mirobolants, comme beaucoup d’étudiantes, elles vivaient sur le salaire de leurs parents, avec quelques petits boulot à côté de temps à autre, mais ce soir elles avaient décidé de faire une exception à leurs habitude et d’aller manger dans un bon petit restaurant. Rien de bien exceptionnel, un simple diner, mais c’était toujours une expérience agréable de manger à l’extérieur, surtout quand la nourriture était bonne. Elles n’avaient bu que du coca, ni fumé, ni pris quoi que ce soit, elles n’étaient pas non plus allé danser, mais elles avaient discuté, une bonne partie de la nuit, jusqu’à ce que diner ne soit envahis par des ivrognes on va dire. Et pourtant, elles n’avaient pas pu échapper très longtemps au chemin des accros de la bouteille, les phares d’une voiture en face, le cri d’Annie, la main de Briony tentant d’agripper le volant, et c’était la fin. Comment allait sa sœur, ses parents ne pouvaient pas lui répondre, par contre où elle était, ça oui ils le pouvaient. Dans le caveau familial, April St John n’avait pas survécu à l’accident. Ses parents lui avaient dit que selon les médecins elle n’avait pas souffert, qu’elle était morte sur le coup, mais cela n’aidait en aucune façon Briony à faire son deuil. Elle n’avait même pas pu dire au revoir à sa sœur, alors dans le coma quand l’enterrement avait du avoir lieu.
Les mains tremblantes, Briony avait agrippé son téléphone « Bea, je suis enceinte. » Des larmes s’accumulaient aux coins de ses risques, risquant à tout moment de déborder sur les joues rouges et brulantes. « Oh ! Mais qu’est-ce que tu vas faire ? » Elle remonta sa main jusqu’à sa front, qu’elle frotta nerveusement. « J’en sais rien justement. » Elle regrettait presque d’avoir appelé son amie. Qu’attendait-elle, qu’une solution lui tombe du ciel ? « Tu vas le garder ? » Non, Bea ne faisait que renforcer les questionnements qu’elle-même se posait, et elle n’avait toujours pas de réponse. « Évidement, j’ai aucune excuse, mais c’est pas ça la question, j’en parle à Andrew ou pas ? » Elle entendit son amie souffler à l’autre bout du fil, probablement aussi perdue qu’elle. « T’en as parlé à tes parents ? » Elle aurait du s’en douter, Bea n’avait pas la réponse, personne ne pouvait avoir la réponse, c’était à elle seule de la trouver, ou de ne pas la trouver, mais personne ne pouvait la lui donner. « Non. » Cette fois-ci c’était elle qui soupirait, elle ne s’imaginait pas une seule seconde le faire. « Parle-leur en. » « T’es folle, je pourrais jamais, si je fais ça mon père serait capable de le tuer. » Même si ses parents appréciaient Andrew, le jour où ils apprendraient qu’il était dans la voiture qui a tué leur premier enfant, ils ne verraient certainement plus les choses comme Briony, et réagiraient comme elle, plus violemment même. « Ah oui, c’est vrai, excuse-moi… Pff, je sais pas quoi te dire. » Les battements de Briony s’étaient accéléré, elle avait l’impression d’être dans un étau dont rien ni personne ne pourrait la faire sortir. « On peut se voir ? » « Euh oui si tu veux, tu n’as qu’à passer chez moi, j’y suis toute la journée. » Elle esquissa un maigre sourire derrière ses larmes, bien que son amie ne puisse la voir, tout en levant les yeux au ciel afin que ses larmes ne coulent pas trop. « Merci Bea. » Elle avait bien été obligée d’en parler à ses parents à un moment où à un autre, mais elle avait toujours réussit à leur cacher la vérité sur Andrew. Elle-même ne savait pas pourquoi mais elle l’avait dit. Son bébé était né, elle l’avait gardé et puis élevé toute seule. Et huit ans plus tard c’était un petit garçon du nom de Noam. « Maman je veux voire les lions. » Sa mère tourna la tête vers lui, alors en pleine conversation avec un ami. « Quoi ? » Lui demanda-t-elle. « Et les dinosaures. » Ses sourcils se relevèrent. « Ils ne sont pas dans le même parc chéri. » Quand elle avait reporté son regard sur Miguel, avec qui elle était assise sur un banc, elle reprit le fil de leur conversation tout juste interrompue. « Son père est un connard. » Le regard de Miguel se détourna pour suivre l’enfant qui était reparti jouer au loin. « Tu sais que ce n’est pas bien de parler comme cela d’un parent d’un enfant, ça peut gravement nuire à son développement. » D’un claquement de doigt devant ses yeux, Briony le ramena à la regarder elle, et lui déballa d’un air furieux tout le refrain qu’elle avait sur le père de son fils. « Tu crois qu’il a pensé lui à mon développement quand pendant des années il m’a menti alors qu’il savait que tout mon équilibre avait été détruit par la mort de ma sœur, et qu’il en était en partie la cause. » « C’est certainement qu’il avait trop peur de te perdre. » L’interrompit Miguel. « Pas une fois il n’a essayé de me demander pardon… J’avoue que je peux bien avoir eu un coup de chaud mais jamais il n’a tenté quoi que ce soit, alors ça ne l’a pas perturbé tant que cela de me perdre. » Elle laissa passer un temps de pause, comme pour passer le tour à son ami, mais il n’ouvrit pas la bouche. « Non, c’est un irresponsable, un menteur, il ne pense qu’à lui, du moment que j’étais la petite amie simple ça lui allait, dès qu’il a fallut affronter les difficultés, qui sont de sa responsabilité, il n’a pas cherché à faire quoi que ce soit. Et qui sait sur quoi il m’avait encore menti, ou sur ce qu’il aurait été encore capable de me cacher. Tu voudrais de quelqu’un comme cela comme le père de ton enfant ? »