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 I've got a broken heart and a broken smile • Rickon

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I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  Vide
MessageSujet: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyLun 30 Juin - 4:56



I've got a broken heart and a broken smile
ft. Rickon & Camryn



«-J'en ai rien à foutre de savoir combien c'est difficile» J’eu un rire sombre alors que les paroles de Gilliam me revenaient à l’esprit, sans pitié. Paroles qu’il avait prononcées d’un ton sans appel pendant une dispute autour de ma condition précaire, simplement parce que Cassie avait trouvé un minuscule sachet de poudre blanche dans ma chambre en y fourrant son nez. Cette mioche avait un don pour faire de la vie des autres un enfer. Bien que je sache qu’à ce moment précis, elle n’était qu’une excuse. Je ne lui en voulais pas.  En réalité, c’était à moi que j’en voulais. C’était contre moi-même que j’étais en colère. Mais il était plus facile d’en vouloir à Cassie qu’à moi-même. Déjà que j’avais du mal à vivre avec ma propre personne depuis un moment. Depuis que ce poison mortel cessait de couler dans mes veines. Je soupirais, essayant de chasser les paroles de mon «protecteur» de mon esprit. Essayant de chasser l’envie d’enfoncer une aiguille dans mon bras pour m’aider à oublier cette dispute. C’était ça le truc le plus ridicule dans l’histoire. J’avais encore l’envie d’enfoncer une aiguille dans ma chair alors que j’avais une peur bleue de ces trucs-là. Je soupirai, refoulant un sanglot. Coupant finalement l’eau de la douche pour en sortir, m’enroulant dans une serviette de bain d’un bleu délavée.

À peine l’eau froide cessa de couler le long de ma peau que celle-ci se réchauffa de façon inquiétante, faisant revenir à la charge cette migraine l’attente qui me vrillait les tempes depuis des heures. Je passai ma main dans le miroir pour en chasser la buée, observant mes traits avec dédain. Mes yeux étaient cernés, ma peau me semblait maladive, me rappelant celle de Noah allongé sur le sol sale du hangar. « Tu fais peur à voir, ma pauv’ fille» marmonnais-je à mon reflet qui m’observait avec dédain. Je n’avais jamais été de ce genre de filles qui jouissent d’une beauté innée, d’un visage poupin ou d’une grâce naturelle. Ce n’était pas moi. Ce ne l’avait jamais été. Non que je ne fusse pas jolie, non que je n’aie pas un certain charme, mais je savais que je n’avais rien des standards de beauté de l’Amérique. Cependant, aujourd’hui, alors que je m’observais dans la glace, je me trouvais clairement pitoyable à regarder. Sans doute à cause de mon teint fiévreux, de mes lèvres abîmées par mes dents ou encore à cause du manque de sommeil. Disons que mes nuits n’avaient pas vraiment reposantes depuis que Gilliam m’avait offert un toit à ses conditions. Depuis, mes nuits se résumaient à un sommeil agité, quand j’arrivais à dormir. Sinon, je ne faisais que m’agiter, prise de nausées et de tremblement. Je n’avais pas osé en parler à Gilliam, je n’avais pas osé demander son aide. Il avait été clair non? Il se fichait de tout ça, tant que je faisais ce qu’il disait.

M’arrachant de ma contemplation, j’enfilai un jeans et un t-shirt à l’effigie des Beatles, nouant grossièrement mes cheveux en une queue de cheval avant de sortir de la petite pièce. La maison était étrangement tranquille pour l’heure. Gilliam n’était toujours pas rentré du garage, ou de toute autre besogne dont je ne voulais rien savoir. Et Cassie avait décidé d’aller faire des courses, me demandant mille et une fois si j’avais besoin de quelques choses. Comme si elle avait peur que je rechute pendant son absence. J’étais quand même plus solide que ça! Du moins, je l’espérais. Si je m’entendais relativement bien avec la blonde, il n’en restait pas moins que je détestais la façon dont elle m’observait lorsqu’elle pensait que j’avais le dos tourné. C’était la même chose avec cette tatoueuse qui passait trop de temps avec le Petit Prince des Sons. Comme si elles faisaient tout cela parce que Gilliam attendait cela d’elles. Ça me rendait malade. Ça ne faisait que me donner un peu plus envie d’enfoncer une aiguille dans mon bras. Une raison de plus pour me détester.  Je passai mes mains incertaines dans mes boucles détrempées, mâchouillant ma lèvre inférieure en faisant les cent pas dans le salon. J’avais besoin de changer d’air. D’occuper mon esprit. Attrapant le petit mobile que m’avait offert Gilliam, prétextant qu’il devrait pouvoir me rejoindre en tout temps, je  fis défiler la liste des contacts avant de tomber  sur le nom que je cherchais. Un message texte plus tard, je balançais mon sac sur mon épaule et claquai la porte dans mon dos.

En mettant les pieds à Washington, jamais je n’aurais cru avoir quelque chose qui ressemble à une famille. Toute ma vie, j’avais vécu dans mes bagages, je ne m’étais jamais imaginé arrêter de bouger un jour. C’était encore nouveau pour moi. J’avais du mal à m’adapter.  Je ne considérais pas les Monroe comme était ma famille. Je ne le ferais sans doute jamais. Ils étaient bien différents de ce que j’étais. Ils étaient un tout, quelque chose dont je ne ferais jamais partie. J’étais un simple ajout. Comme je l’avais toujours été. J’étais un poids pour eux, quand bien même refusaient-ils de l’avouer. Je l’avais été aussi pour ces familles qui avaient voulu s’occuper de moi. Pour mon bien, disaient-ils, mais tout le monde savait que c’était pour l’argent qu’on leur déversait chaque mois en guise de remerciement. Et malgré ma dispute relativement violente avec Gilliam, je lui étais reconnaissante de ne pas avoir levé la main sur moi à ce moment-là. Comme l’auraient fait tant de personnes dans ma vie avant aujourd’hui. Ces hommes qui avaient voulu jouer le rôle du père dans mon enfance, mais qui ne savaient pas se gérer eux-mêmes.  Oui, je lui étais reconnaissante. Oui j’étais attachée à Cassie et lui. Mais voilà, je savais que je ne ferais jamais partie de leurs mondes complètement, je savais qu’ils ne me feraient jamais entièrement confiance. Jamais je ne leur raconterais les horreurs de mon passé de façon ouverte. Pas dans un avenir proche, dans tous les cas.

Arrivée à destination, je m’installai devant le monument, observant les visages sculptés distraitement, attendant l’homme à qui j’avais donné rendez-vous. Le bras droit de Gil’ avait été l’une des premières personnes que j’avais croisées à Washington, il avait été présent lorsque je m’étais pointée chez le père de Noah pour annoncer la mort de son fils. Pour une raison obscure, les traits bourrus de l’homme m’avaient marquée. Bourru, mais plaisant à l’œil. Rickon ne tarda d’ailleurs pas apparaître dans mon champ de vision et je relevai la tête vers lui, sautant sur mes pieds avant une certaine lourdeur. Je lui offris une grimace qui se voulait un sourire. « Merci d’être venu.» marmonnais-je en jouant de façon compulsive avec mes doigts. «Je savais pas vraiment vers qui me tourner et… » Je fis un pas en avant, me mordillant de nouveau la lèvre inférieure. «J’avais pas envie d’être seule.»  Baissant légèrement la tête, j’allais ronger l’ongle de mon pouce, comme une gamine qui venait d’avouer avoir cassé la tasse favorite de son père, attendant des représailles pour une faute non commise. Comme si j’avais peur qu’il me revoit d’où je venais, me disant d’appeler Gilliam, que c’était son problème à lui, pas le sien.

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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyVen 4 Juil - 14:30


"Il y a des moments dans l'existence où une porte s'ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. Des rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une route sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l'amour. Il faut avoir connu ces moments. Ils durent rarement. "Camryn et Rickon

I've got a broken heart and a broken smile

Ces derniers temps, Rickon n’était plus exactement le même. Après la découverte macabre de ses actions, il s’était replié sur lui-même, fuyant aux bas mots ses proches. Plus d’une fois il avait essayé d’en parler à Gilliam. Plus d’une fois il avait tenté de lui avouer ses fautes. Sans succès. Chaque fois qu’il se trouvait face à lui, son corps tout entier se contractait, l’empêchant de se dévoiler et de lui avouer que si Hannah était morte, c’était entièrement de sa faute. Il n’avait pas envie de perdre son ami, or il savait qu’en lui révélant ses secrets, il le perdrait. Lui et sa famille de Bikers tout entière. Rickon n’aurait alors d’autre but que d’errer dans les rues comme un sale clébard qu’on abandonne parce qu’il est trop vieux et trop pouilleux pour rendre heureux ceux qui l’ont, jadis, choyés.

Alors comme chaque matin, il se réveillait avec cette culpabilité dévorante n’osant même plus affronter son propre reflet dans la glace. Et plus les jours défilaient, plus ça devenait difficile. La sentence se rapprochait à grand pas, et il n’aurait alors plus le choix de révéler au monde la bête qu’il était devenu ou qu’il avait toujours été… Comme pour le sauver de cette peine, son portable se mit à vibrer sur le meuble de la salle de bain et le nom de « Cam’ » apparu en grosses lettres. Camryn, c’était cette nana complètement paumée accro aux seringues et toute la merde qui va avec. Et si au début, il passait son chemin et en avait franchement rien à foutre de ses états d’âmes, il a fallu que Gilliam, lui, y voit une sorte de salut. Il n’avait pu sauver Hannah, alors peut être qu’avec la droguée ça allait être différent. Du moins c’était ce qu’il se persuadait. Alors Rickon n’avait eu d’autre choix que d’y mettre du sien. S’il parvenait à la garder vivante, peut être que Gil’ lui pardonnerait… Peut être. Il avait prit une grand inspiration avant de décrocher, pensant au pire. Après tout elle avait peut être passé la nuit sous un pont sentant la pisse à des kilomètres, une aiguille dans le bras. Et si c’était le cas, pas sur que Gil’ n’emploi pas la force pour remédier au problème. Après tout, il avait une limite à ne pas franchir, et plus ça allait plus il avait du mal à se contenir. « Cam ? » Comme pour se rassurer de l’état dans lequel la junkie se trouvait, Rickon attendait, impatient, une réponse. Ce fut une voix frêle, tremblante, mais non alarmante qui parvenait à ses oreilles. Elle avait apparemment besoin de le voir. « J’arrive ». Bien entendu il aurait très bien pu refuser. La laisser se démerder avec sa merde et continuer sa vie. Mais il n’avait pu s’y résoudre. Pas depuis qu’elle avait passé la nuit chez lui avec cette volonté déconcertante qu’on les drogués à vouloir s’en sortir avant de replongé deux jours plus tard dans le vice.

Il enfourcha alors sa moto qui démarra dans un bruit du tonnerre avant de s’élancer à travers les larges avenus de la ville de Washington. Camryn avait choisi le Titanic mémorial comme point de rencontre. Sans doute en écho à sa détresse. Comme les personnes de cette fameuse nuit du 14 avril de l’année 1912, elle avait besoin, elle aussi, qu’on l’aide. Légèrement en retard, il laissa sa moto dans un coin où l’on ne risquait pas de la bousculer. Puis il entreprit l’ascension jusqu’au monument. A travers la foule de touriste, il aperçut enfin son visage. Ce dernier donnait l’air d’être complètement creusé par la fatigue et la lutte incessante à laquelle elle se donnait jour et nuit pour s’en sortir, mais lorsque Rickon posa son regard sur le sien, il arrivait à y déceler un courage sans nom. Un courage que lui-même ne possédait pas… Se postant devant Cam’, ce fut elle qui parla la première. « Merci d’être venu.» Rickon hocha maladroitement les épaules. Dire que cela était normal n’était en rien véridique car derrière son acharnement à vouloir l’aider se cachait sa propre rédemption. «Je savais pas vraiment vers qui me tourner et… » Comme à son habitude, la junkie jouait inlassablement avec ses ongles. «J’avais pas envie d’être seule.» Rickon se tenait toujours face à elle, la surplombant de sa hauteur. Il déposa alors sa paume sur son épaule. « On va te faire passer cette putain d'envie. » il aurait bien aimé lui adresser un sourire rassurant, mais il ne savait même pas comment faire. Les sentiments et lui ça faisaient deux. Alors quand il s’agissait de s’exprimer le Biker n’était pas vraiment doué. Pourtant, à plusieurs reprises, Rickon avait su être d’une patience à toute épreuve avec la gamine. Jamais il n’avait haussé le ton, jamais il n’avait jeté sa came comme le ferait un père trop soucieux pour sa fille, et jamais il n’avait levé la main sur elle pour la punir de ses actes. A dire vrai, qu’elle replonge c’était son problème, seulement il ne voulait pas revoir Gil’ dans l’état qu’il était après l’annonce du décès de sa femme alors il veillait à ce qu’elle y arrive.

Se retournant pour faire face à la ville. Rickon s’aperçu qu’elle paraissait petite de là ou ils se trouvaient. Et soupirant de tout être, il se rendit compte qu’il n’avait aucune idée de comment l’aider. Il ne l’avait jamais vraiment su… S’accoudant contre la rambarde de sécurité, Cam’ le rejoignit. « Elle date de quand ta dernière dose ? » Cette question il la posait chaque fois qu’elle faisait appel à lui. Ca lui permettait de juger de son état. Savoir si elle était en manque depuis longtemps, auquel cas la garder concentrée serait plus compliqué. Camryn avait tout intérêt à lui dire la vérité, mais avec les junkies, Rickon savait que l’on ne pouvait pas être totalement sur de ceux qu’ils avançaient. Certain pensait même qu’ils étaient prêt à tout pour paraître normal et sevré… Conneries.

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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyLun 7 Juil - 20:36



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ft. Rickon & Camryn



J’observai le monument devant moi, observant ses visages déformés par la terreur. Une terreur que je semblais connaitre un peu trop bien dans des circonstances bien différentes. Je n’étais pas sur un bateau qui venait de heurter un iceberg, un bateau qui s’écoulait dans les profondeurs de l’océan, divisé en deux par le choc de l’impact. Mais j’avais peur de la noyade. J’avais peur de sombrer dans les eaux froides de cette addiction qui était la mienne depuis trop longtemps. Et comme ces gens coincés dans ces eaux glacées, je savais que mes chances de survies étaient plus que minces maintenant. Malgré tout, je m’agrippai à ce qui me restait de force pour ne pas sombrer, pour garder la tête hors de l’eau. Et aujourd’hui faisait partis des ces journées où résister, continuer à nager contre le courant était plus difficile que jamais. Ce matin, à mon réveille, j’avais senti cette attraction vers le bas, vers le vice et je n’avais rien pu faire sinon me démener comme un petit diable pendant de longues minutes avant de finalement demander de l’aide, avant de réaliser que j’avais besoin d’une bouée de sauvetage pour pouvoir garder la tête hors de l’eau. Je l’avais senti, cette panique dans la voix de Rickon lors de ce court coup de fil. Je savais que je l’avais sans doute inquiété, mais ainsi, j’étais certaine qu’il ne me ferait pas faux bond.

Je n’étais pas aveugle. Je savais que Rickon n’en avait pas grand-chose à faire, à la base, de mon bien-être. C’était sans doute le cas de Gilliam également. J’avais l’impression qu’ils ne faisaient ça que pour se racheter de fautes commises dans le passé, j’étais une espèce de seconde chance, quelqu’un qu’ils pouvaient peut-être sauvé encore. Je voyais également la façon dont Gilliam me regardait quand il croyait que j’avais la tête ailleurs. Avec une tristesse au fond de ses yeux bleus, avec une mélancolie douloureuse. Cassie me regardait parfois avec méfiance, comme si elle voyait un fantôme. J’en étais venue à la conclusion que ces gens avaient perdu quelqu’un par la faute de la drogue, sans je n’arrive à tirer le moindre mot à ce sujet à mes proches. Chaque fois, ils déviaient la conversation, chaque fois, ils faisaient comme si je n’avais rien dit. Cette impression était encore plus présente chez Rickon, par moment, l’homme respirait la culpabilité par chaque pore de sa peau, ses yeux étaient hantés par une faute commise jadis, une faute que je ne comprenais pas. Et j’avais peur de demander des réponses à mes questions, sachant que je n’étais pas dans un état pour négocier ce genre de choses, qu’au final, ils m’enverraient dormir comme une gamine capricieuse.

Mon visage trouva finalement celui de Rickon, ses traits familiers et inquiets, comme s’il se faisait vraiment du souci pour moi. Au point que j’en eus un pincement au cœur, réalisant à quel point je pouvais être nocive pour mes proches. À quel point je semblais leur pourrir la vie et encore une fois, je me dis que je devais retourner d’où je venais, dans les rues de New York, loin de tout ce beau monde, loin de tous ceux que je pourrais blesser a chaque nouvelle dose, à chaque fois que je me rapprochais un peu plus de la mort. Parce que contrairement à eux, je n’étais pas si certaine que ça que je pouvais m’en sortir en un morceau. «On va te faire passer cette putain d'envie.» De nouveau, j’observais le visage de Rickon, ces traits qui semblaient si peu plaisants à l’œil aux premiers abords pour se révélé agréable à l’œil après un visionnement constant, il y avait quelque chose d’attirant chez lui, une beauté café derrière des traits carrés. Il y avait une fragilité derrière sa brutalité et c’était quelque chose que j’appréciais chez lui. Je ne répondis pas, je me contentai de mordiller l’ongle de mon pouce de façon compulsive, les yeux rivés de nouveau sur le monument.

Il y avait un monde de différence entre les manières de fonctionner de Rickon et celles qu’utilisait Gilliam à mon égard. Le premier était beaucoup plus patient, beaucoup plus tolérant envers moi. Il ne réagissait jamais sous le coup de la colère, ne me hurlait jamais dessus, ne me menaçait pas de quoi que ce soit, bien que je savais que je le méritais parfois. « Elle date de quand ta dernière dose ? » Je relevai les yeux vers lui quelques secondes avant de froncer les sourcils, essayant de me rappeler cette dernière dose justement. Les jours allaient et venaient et je perdais rapidement le compte. Je fis néanmoins un effort pour lui répondre, essayant d’être le plus précise possible sans que ce soit de la science infuse non plus. « Trois… quatre jours…» Je passai une main tremblante dans mes cheveux, tirant sur les nœuds qui se coinçaient entre mes doigts sans broncher, sans faire la moindre grimace de douleur. Mon regard se porta sur la ville en contre bas, observant les édifices qui semblaient faits de blocs Lego. «Je suis désolée, Rick’ , j’suis pas assez forte… » J’évitai soigneusement son regard, jouant avec mes doigts de façon encore un plus frénétiquement qu’avant. Mâchouillant ma lèvre inférieure, je repris d’une voix encore plus frêle, plus pittoresque qu’avant. «Je suis fatiguée de me battre. »


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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyJeu 10 Juil - 13:02


"Il y a des moments dans l'existence où une porte s'ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. Des rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une route sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l'amour. Il faut avoir connu ces moments. Ils durent rarement. "Camryn et Rickon

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Aux premiers abords, ça aurait pu être beaucoup plus simple. Rickon aurait pu tout simplement envoyer Camryn voir Gilliam, cela lui aurait sans doute fait passer son envie de se planter une aiguille dans le bras. Pourtant, il n’aurait pu agir de la sorte. Gil’ pouvait le nier autant qu’il le voulait, cette fille lui rappelait que trop peu Hanna. Rickon avait simplement besoin de la voir agir pour s’en convaincre lui-même. Et puis ca n’aurait pas été correct vis-à-vis de Cam. Elle avait confiance en lui, du moins assez pour se faire passer l’envie, ça lui suffisait amplement pour se racheter. Du moins s’il parvenait à la sauver. Ce qui était moins sur à présent.

Camryn ne cessait de jouer avec le peu d’ongles qui lui restait. Elle paraissait constamment en manque. Comme si cette putain de drogue était la seule chose qui lui permettait de tenir. Encore et encore. Pourtant derrière ce masque, Rickon parvenait à voir la femme qu’elle était. Forte et déterminée car pour avoir sa volonté d’en finir avec ce qu’elle avait toujours connue, il lui fallait l’être. Mais elle était tout aussi apeurée et excitée de franchir ce cap pour découvrir le monde dans lequel elle avançait sous une autre facette. Elle allait pouvoir enfin remarquer qu’il y a de belles choses ici. Que tout n’est pas sombre et angoissant comme elle le pensait. Cependant la route est encore longue et difficile. « Trois… quatre jours…» A cette réponse Rickon ne sourcilla pas. Elle lui disait la vérité c’était tout ce qui lui importait. Et ces trois jours commençaient à faire long pour une droguée. Elle ressentait certainement ces petits picotements significatifs le long de ses veines. Bientôt ce serait son cœur qui s’emballerait, impuissant face à ce manque qui le rongerait à petit feu.
«Je suis désolée, Rick’ , j’suis pas assez forte… » Cette fois ce sont ses yeux qui se firent davantage menaçants. Il n’avait pas l’habitude de montrer ses sentiments. Encore moins le fait de s’intéresser à quelqu’un qui visiblement n’en valait pas la peine. Mais le simple fait qu’elle ose dire qu’elle n’était pas assez forte pour faire face à son mal être l’interpella. Rickon aurait pu lui sortir tout un discours à faire pâlir plus d’un homme politique sur ce qu’était la véritable force et tout le bazar. Mais il savait que pour Cam, cela ne voudrait rien dire. Elle n’était pas ce genre de personne à boire les paroles d’un homme encore plus paumé qu’elle afin d’en tirer des avantages. «Je suis fatiguée de me battre. » Il baissa à son tour les yeux. Rivant ces derniers sur le béton gris qui les supportait. « Alors c’est que tu ne t’es pas encore assez battue. Fatigué ne veut pas dire à bout de force. » Cam n’était pas fatiguée non. Elle avait simplement besoin que quelqu’un veille sur elle jour et nuit. Que quelqu’un la pousse à trouver ce qui lui reste de force pour continuer à avancer. Or Rickon ne savait comment s’y prendre. Il n’était pas celui qui prend les choses avec des pincettes. Et la seule véritable idée qu’il est eu pour Camryn était également des plus cruelles. Mais il se devait de la tenter. Pour elle. Pour Gil’. Pour Hanna.
Alors il fit quelques pas en direction des marches. Attendant que Camryn le rejoigne. Il sortie une clope de la poche intérieur de sa veste qu’il coinça au bord de ses lèvres. Ce contact à défaut de la rassurer, lui donna confiance en lui. Ils allaient en avoir besoin… Car là où ils se rendaient, le monde que tout deux connaissaient allait s’effondrer petit à petit. Ils se retrouvèrent ainsi en bas du Titanic Mémorial. Là, sur leur gauche, une petite ruelle étroite et sombre allait les envoyer tout droit en Enfer. Rickon en savait assez pour s’y être rendu de nombreuses fois afin de faire fleurir son petit commerce. Il stoppa net d’une main le corps frêle de la junkie, tira une latte, puis se retourna vers elle. « Pas un mot, et tu restes prêt de moi, compris ? » Rickon se doutait bien qu’elle avait déjà été dans un endroit comme celui-ci. Un lieu où tous les camés du coin se rejoignent afin de réaliser tous ensemble le même trip. Un lieu où tout homme qui se respecte ne devrait jamais se rendre. Car là, dans cet espace restreint se tenait le Diable en personne. Ces victimes de la société et de cette dépendance à la drogue, au shit, et bien pire encore.
Plus ils avançaient, plus l’air ambiante se faisait lourde. La lumière du jour disparaissait petit à petit pour ne laisser que celle des longs néons accrochés aux arrêtes du mur les éblouir. Les sons qui parvenaient à leur oreilles n’étaient qu’agonisant. L’odeur quant à elle, chatouillait leur nez. Relevant parfois le cœur de Rickon. Ca sentait la pisse, le vomi, la merde. Les personnes qui se trouvaient ici à longueur de journée ne prenaient clairement pas le temps pour s’occuper de leur propre personne, ni même de ce qui leur restait d’humanité. Pourtant, Rickon continuait d’avancer parmi les corps inertes qui jonchaient le sol glacé. Puis uns fois arrivé au fond de la pièce, il se retourna pour faire face à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Ici se trouvait des personnes de tout âge. Paumé pour la plupart. En dehors de ça, c’était aussi bien des femmes que des hommes. En revanche ils avaient tous un point commun. Ils n’étaient plus que les fantômes de leur propre existence tentant de survivre par le biais de l’aiguille qui s’enfonce dans leur bras…

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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptySam 12 Juil - 3:56



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Rickon, c’était un peu ce genre de personne que j’aurais voulu devenir plus jeune. De ces gens qui ne se souciaient guère de ce que les gens disent, de ce que les autres pensent, qui n’en font qu’à leur tête et qui savent gérer leurs propres blessures sans se soucier des autres. Ce qui n’était pas mon cas. Malgré moi, j’avais toujours été trop fragile, malgré mes efforts pour paraître forte. Il y avait une part de moi qui ne voulait que se battre alors que la plus grande partie de mon être ne voulait que reprendre le chemin le plus facile, celui que j’avais toujours suivit depuis que j’étais petite. Ferme les yeux, ne dit pas un mot. Si tu es sage et que tu ne pleures pas, on cessera de te faire mal. J’avais compris que ça ne fonctionnait qu’en apparence. Après un moment, ça faisait quand même mal. On avait beau ne pas dire un mot alors qu’un homme s’acharnait sur nous avec sa ceinture de cuir, il n’en restait pas moins que les coups qu’il disait que l’on méritait pour avoir cassé une assiette faisaient un mal de chien. Mais Rickon, il semblait au dessus de tout ça. Comme si rien ne pouvait lui faire mal. Non que je le croyais insensible. Ça ce voyait dans ses yeux. Ces fantômes qui dansaient dans ses yeux, la flamme de douleur qu’il cachait derrière son air impassible et coriace. Lui aussi avait mal. Mais il était plus fort. Il était capable de continuer à vivre, à avancer sans regarder par-dessus son épaule. Il était capable de se défendre contre les horreurs que la vie lui lançait en pleine figure. Du moins, le croyais-je. Moi, je me contentais de plier l’échine et de me pourrir la vie pour mieux oublier.

Quelque part, j’avais peur que cette vie que l’on me promettait ne soit pas pour moi. Qu’elle ne me colle pas à la peau comme je le voudrais. Et si c’était le cas? Si je n’arrivais pas à me faire à la vie des parfaites petites demoiselles de la société, moi qui n’avais jamais eu ma place dans ce monde? Si je ne tenais pas dans ce monde de lumière et de promesses? Toute ma vie, je n’avais connu que les ténèbres et l’impression d’être de trop dans ce monde, comme si j’étais une perte d’espace quelconque. Je prenais sans doute la place de quelqu’un d’important dans ce monde. Je respirais l’air dédié à un médecin ou à un flic si ça se trouvait. Combien de fois dans ma courte de vie avais-je souhaité mourir dans cette ruelle vingt-quatre ans plutôt? Cet éboueur aurait mieux fait de m’écraser avec son camion que de me ramener à l’hôpital le plus proche. « Alors c’est que tu ne t’es pas encore assez battue. Fatigué ne veut pas dire à bout de force. » Je levai la tête vers lui, l’observant un long moment sans prononcer un mot. C’était pas idiot ce qu’il disait, le motard. Cependant, j’ignorais pourquoi je me battais exactement. Pour Gilliam ou pour moi? C’était une question sans réponse et à ce moment précis, je n’avais ni la force ni la concentration nécessaire pour me pencher sur le sujet. Je ne répondis donc pas, me contentant de l’observer, sans vraiment le voir.

Puis, il bougea et je compris que je devais le suivre. Sans un mot de plus, je le rejoignis, marchant à ses côtés, les mains dans les poches de ma veste, histoire de contenir un peu le tremblement de mes mains. J’ignorais où nous allions et je n’eus pas la présence d’esprit de poser la question. Je finirais bien par le savoir tôt ou tard, non? La curiosité n’avait jamais été dans mon caractère, ou alors, on l’avait étouffé relativement tôt dans ma vie pour que je n’en démontre aucun signe. Ainsi donc, j’ignorais relativement tout de la vie de Rickon ou celle de Gilliam, ignorant même jusqu’à la raison pour laquelle je vivais sous le toit de ce dernier alors que je n’étais qu’une inconnue. Non que je ne me posais pas de question. Disons simplement que la plupart du temps, je ne les posais pas à voix haute. Sans doute parce que j’avais reçu plus d’un coup pour une simple question. Il est fou, à quel point les gosses apprennent vite à se taire pour survivre. Rapidement, nous quittions le Titanic Memorial pour nous diriger vers une petite ruelle étroite et sombre. Je savais ce que j’allais trouver là. Des endroits comme ça, j’en avais vu plusieurs dans ma courte vie. C’était dans un endroit comme ça que je m’étais piquée pour la première fois. Parce que j’voulais pas déplaire au type pour qui j’avais le béguin à l’époque. C’était puéril, mais les adolescents font une panoplie de truc con comme ça.

« Pas un mot, et tu restes prêt de moi, compris ? » J’hochai doucement la tête de haut en bas avant de le suivre de près. Suffisamment pour sentir l’odeur de cuir de sa veste et celle du tabac. C’était comme si l’air était privé d’oxygène dans cette partie de la ville, comme si la lumière du soleil ne parvenait pas à éclairer cette ruelle, à traverser l’épais nuage de douleur qui entourait cet endroit. J’ignorais du mieux que je pus les regards des gens qui étaient visiblement trop stone pour simplement réaliser que nous étions là. Des murmures me parvenaient par fois à travers les râles de douleur et je savais que ces gens se parlaient à eux-mêmes, à une hallucination d’un être disparu, comme je l’avais fait la semaine précédente avec le fantôme de Noah avant d’atterrir lamentablement chez Arizona. Je suivis Rickon jusqu’au fond de la pièce où il m’avait menée, plissant le nez à l’odeur immonde qui me soulevait le cœur, avant de regarder dans la même direction que lui. Ces corps squelettiques dont les os saillaient de façon effrayante sous la lumière sinistre de la pièce, leurs respirations sifflantes, leurs yeux vides. Ces gens-là étaient déjà morts, bien qu’ils respirent encore.

Je commençais à comprendre la raison de ma présence ici, pourquoi il m’avait traînée jusque-là. Pour me montrer mon futur si j’arrêtais soudainement de me battre. Avec une terreur sans nom, j’observais une gamine aux cheveux blonds sales se planté une aiguille rouillée dans le bras. Je frissonnais, me rapprochant un peu plus près de Rickon. Je devais être la seule camée de Washington à avoir une peur bleue des aiguilles. Mais ce n’était pas ce qui me frappait de cette gamine. Elle devait avoir seize ans tout au plus. Un visage qui aurait pu être adorable si ce n’était pas ce teint blafard, les cernes noirs sous ses yeux et les os saillants de ses pommettes. Sa tête roulait de gauche à droite, comme si son cou n’arrivait pas à soutenir sa tête. Ses cheveux d’un blond crasseux rappelaient la texture de la paille sèche. Mais le pire était le ventre rond typique des femmes enceintes. J’eus un haut-le-cœur. Quelles étaient les chances pour que ce bébé survive à ça? Nulle. C’était la réponse. Une réponse que je refusais d’admettre. Mes doigts se fermèrent sur le poignet du grand brun, levant mes yeux azure vers lui. «Rickon…» La suite de ma phrase fut étouffée par un cri suraigu, comme si mon chuchotis avait déclenché l’apocalypse. Je me serrai davantage contre celui que je considérais comme mon ami, mes yeux se posant de nouveau sur la gamine qui venait de pousser le cri strident, les mains sur son gros ventre. «Pourquoi sommes nous là?» Oh je savais pourquoi. J’avais juste besoin qu’il le dise, qu’il parle, d’entendre autre chose que les gémissements.



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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyLun 29 Sep - 22:30


"Il y a des moments dans l'existence où une porte s'ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. Des rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une route sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l'amour. Il faut avoir connu ces moments. Ils durent rarement. "Camryn et Rickon

I've got a broken heart and a broken smile

Il y a dans chaque être humain une part irraisonnée de vouloir s’en sortir, et ce quand bien même tout espoir semble avoir disparu. Que ce soit la femme trompée par son mari, le voisin atteint d’une maladie incurable, ou bien même ces camés qui s’enfoncent jour et nuit davantage vers une mort certaine. Pour chacun de ces êtres, l’idée d’une rédemption est envisageable. Il ne faut là que l’aide d’une volonté de fer pour franchir le cap. Pourtant Rickon commençait à désespéré et en devenant l’ombre de lui-même, il laissait cette volonté disparaitre dans les abymes de son âme. Toutes ces choses qu’il avait commises, orchestrées, espérées… Tout n’était que noirceur. Oh bien entendu, son club et lui tentait le plus souvent de masquer ça sous de la survie pure et dure, mais il n’était pas dupe, rien ne pouvait être excusé si cela entrainait la mort de quelqu’un. Alors il avait apprit à fermer les yeux, parfois même il avait aimé ça ; tuer. Cet effet libérateur chaque fois qu’une de ces balles atteignait sa cible, ce léger bruit enivrant chaque fois que son couteau entrait en contact avec la chaire… Et récemment, il avait accompli l’acte le plus terrible qu’il soit. Assassinée l’ex petite amie de Gil’. Dans un sens, c’est ce qui avait commencé à le détruire à petit feu et même si cette fois rien n’avait été préparé à l’avance cela n’avait été que plus dur. Hannah était belle et bien morte, et celui qui était à l’origine de sa dernière dose n’était autre que lui-même… Faire face aux faits se révélait être une étape difficile à franchir, alors il avait fuit. S’éloigner du club était une chose, mais de Gilliam en était une autre. Il savait pertinemment qu’un jour il devrait affronter le Petit Prince et que cela ne se terminerait certainement pas avec une accolade…

Alors Rickon avait prit Camryn sous son aile. Au plus profond de lui, il voulait qu’elle s’en sorte. Qu’elle prouve au monde entier, mais surtout à lui, qu’il était possible de renaitre. D’éloigner l’être abject qui fait de vous ce que vous êtes. Certes, cela passait plus pour de l’égoïsme qu’un mouvement profond de solidarité mais Rickon n’a jamais vraiment su faire autrement. C’est d’ailleurs pourquoi il l‘avait amené ici. Dans ce trou à rat puant et rempli de pisse. Cette ruelle qui devait voir bien plus de mort né que n’importe lequel des hôpitaux de la région. L’idée lui retira une grimace de dégout. Pourtant il resta concentré sur sa clope, gardant la fumée dans ses poumons bien plus que de raison. D’une certaine façon, ça lui permettait de penser à autre chose. Mais il n’en oubliait par pour autant son objectif principal : la rédemption de Camryn, car si cette sale Junkie y arrivait, il y avait un infime espoir pour que lui y arrive également.

Ils n’étaient ici que depuis quelques minutes, pourtant l’air ambiante commençait à se faire lourde, étouffante, presque insupportable. De sa voix frêle, Camryn empli la pièce, réduisant ainsi les gémissements de la jeune fille enceinte : «Rickon…» . Il n’avait pas besoin de la regarder pour savoir qu’à cette instant précis, la jeune femme ne désirait plus qu’une chose : partir. Mais elle n’en fit rien. Preuve, qu’elle avait encore bien du courage là où elle ne le soupçonnait même pas. «Pourquoi sommes nous là?». A ce moment, Rickon aurait pu lui raconter tout un tas de bobars, les uns plus gros que les autres. il aurait même pu la menacer. C’était d’ailleurs la seule chose qu’il savait faire de bien dans ce bas monde. Mais il se contenta de tirer sur sa clope et d’observer, en plissant les yeux, la blonde se piquer à l’aide d’une aiguille. Cela le fit sourire, ne comprenant pas comment il était possible de s’infliger une telle douleur. Et puis il comprit. Il comprit que l’esprit était un être des plus tordus, qu’il n’y avait finalement rien à comprendre, seulement à laisser faire les choses. Et puis si l’envie se faisait, il suffisait de dire stop et d’en finir une bonne fois pour toute avec tout ça. « T’sais, la merde dans laquelle on vit, c’pas facile tous les jours. Et si j’n’écoutais qu’moi j’te dirai d’en finir au plus vite. » Tout en cherchant ses mots, Rickon fit quelques pas dans la direction de la jeune femme qui semblait agoniser sous l’effet de la douleur autant qu’elle avait l’air d’aimer ça. « Mais j’commence à croire que ce serait trop facile comme ça. » Il s’agenouilla pour être à sa hauteur, ressentant toutes les odeurs nauséabondes qui pouvaient émaner d’un si petit corps. « T’vaux mieux qu’elle Cam. J’dis pas ça parce que t’es la protégée de Gil’. Y’a qu’à te regarder » Tout en coinçant sa cigarette entre ses lèvres sèches, Rickon releva délicatement le visage de la gamine dans la direction. « Contrairement à cette putain de Junkie, t’sais ce que veut dire avoir de la volonté » Bien que les yeux de la gosse s’encrèrent dans les siens, Rickon savait pertinemment qu’elle ne le voyait pas. Le voile blanc de ses pupilles en disaient assez long pour comprendre que son trip prenait largement le dessus sur son esprit. « Ta la vie devant toi, t’es belle, intelligente, courageuse, y’a qu’à voir comment t’oses affronter celui qu’moi même j’ose à peine regarder en face ». Un sourire sincère s’arqua le long de sa bouche. Chose qu’il n’avait hélas pas fait depuis un bon bout de temps. « Regardes les Cam ! Regarde les se consumer à p’tit feu et oses m’avouer qu’t’aimes ça ! » Il avait hausser la voix plus qu’il ne l’avait voulu. Et de sa main libre, ses doigts vinrent chercher le contact avec le métal froid de son couteau, pendu à sa ceinture. « Parce que si c’est le cas... » La lame tranchante vint se nicher entre les seins de l’adolescente, au plus prêt de son coeur. « Tu n’mérites pas d’être vivante à sa place ». Et Rickon enfonça l’acier presque aussi facilement qu’un couteau dans du beurre. Aucune résistance, la victime elle-même n’avait pas cherché à sauver ce qui lui restait de sa peau. Seul son regard avait l'impression de le remercier pour cet acte. « Et encore moins à la mienne... »

Ce qu’il venait d’accomplir, il l’avait seulement fait pour mettre fin aux possibles douleurs d’un gosse ayant eu une chance incroyable de peut être naitre ici. Mais Rickon n’allait pas s’excuser, il n’allait même pas tenter de s’expliquer sur ce qu’il venait de faire. Et de ce qu’il en pensait, tuer cette fille avait sans doute été la chose la plus raisonnable qu’il est accompli en l’espace d’une année tout entière. Tout en essuyant sa lame sur les habits du corps inerte de la blonde, Rickon s’était retourné pour apercevoir le visage de Camryn. « J’suis pas de ceux à sauver Cam, mon âme, elle est déjà six pieds sous terre. Mais toi ! Toi t’peux encore l’être. Alors j’vais te donner deux choix : Repartir avec moi avec la volonté de te battre pour en finir, ou bien rester ici et attendre patiemment la mort. Et si c’est le cas, j’peux tout de suite t’enfoncer cette putain de lame comme j’viens de le faire à cette pauvre gamine. » D’un mouvement fluide, il se releva, recrachant la fumée de la cigarette dans le visage de la Junkie. « J’t’attend dehors. T’as cinq minutes pour t’décider. »

Puis il se retourna, évitant du mieux qu’il le pouvait la moitié des cadavres présents dans cette pièce. Il avait été brutal, presque inhumain, mais il savait que pour se sauver d’une drogue, qu’importe celle-ci, la brutalité et la coupure nette étaient les meilleures médicaments. Comme Genesis l’avait fait auparavant pour lui, il n’avait laissé que très peu de choix à la Junkie. La vie ou la mort, et dans le monde des Sons, il n’y avait généralement pas de troisième chemin....


(c) Bloody Storm

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MessageSujet: Re: I've got a broken heart and a broken smile • Rickon    I've got a broken heart and a broken smile • Rickon  EmptyLun 13 Oct - 1:04



I've got a broken heart and a broken smile
ft. Rickon & Camryn



L’odeur de la mort était étouffante. Elle collait à la peau, rendait l’air plus que lourd, elle l’enveloppait entièrement comme une caresse violente. Elle dut se faire violence pour ne pas céder au haut le cœur qui la menaçait. Mais l’odeur n’était rien à côté de cette respiration sifflante et horrible qui s’échappait des lèvres de l’adolescente allongée par terre, agonisant. Ça lui donnait froid dans le dos, ça lui donnait envie de prendre ses jambes à son cou et de mettre le plus d’espace possible entre elle et cet endroit. Camryn savait que Rickon ne la laisserait pas partir si facilement cependant. Elle savait qu’elle serait coincée ici jusqu’à ce que l’homme qui lui faisait face n’en décide autrement. Elle savait que c'était une leçon quelconque,  qu’il l’avait emmené ici pour une raison. Une raison qui lui échappait encore. Quelque part à sa droite, un gémissement glauque se fit entendre, un bruit digne d’un film d’horreur, déclenchant un frisson le long de sa colonne vertébrale. Le regard de la junkie était rivé – horrifié- sur son compère, essayant de comprendre comment quelqu’un peut se mettre dans un tel état. Certes, elle comprenait ce besoin de drogue, ce besoin de ne plus avoir conscience de son corps, de ne plus se souvenir de la douleur, d’oublier les horreurs et les coups durs. Cependant, jamais elle ne se serait rendue à ce stade. Et encore. Elle était bien placée pour savoir qu’on ne se rend jamais compte à quel point on est enfoncé dans la déchéance jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Elle savait qu’on n’était jamais vraiment objectif dans un cas comme celui-là.

Camryn resserra ses bras autour d’elle, comme dans le but de se protéger des atrocités qui s’imprimaient dans son esprit à chaque seconde qui s’écoulait. Elle avait envie de se retrouver chez elle, dans cette chambre trop spacieuse qui était la sienne depuis des mois maintenant. Elle avait envie de retrouver la compagnie de Cassie et son regard suspicieux, comme si la Princesse des Sons avait peur que la brunette se pique devant elle. Elle n’en fit rien cependant. Restant debout, dans ce taudis à regarder cette gamine enceinte jusqu’aux yeux agoniser lentement. Comment pouvait-on faire ça à un enfant qui n’était pas encore né ? Qui n’avait rien demandé? Camryn sentit son cœur plongé dans sa poitrine, arrêter de battre pour repartir encore plus fort. Elle sentit ce mélange de sentiments contradiction, quelque chose entre la colère et la tristesse. Elle savait que ce bébé n’était probablement plus vivant depuis longtemps, que s’il l’était, ce ne serait pas pour plus que quelques heures après sa naissance. Elle savait aussi qu’elle avait été ce nourrisson. Celui abandonné au milieu des ordures dans une ruelle sale et sombre. La seule différence étant qu’elle avait eu de la chance. Que quelqu’un avait eu la brillante idée de la confier à un hôpital! Ce ne serait probablement pas le cas cette fois-ci.  «T’sais, la merde dans laquelle on vit, c’pas facile tous les jours. Et si j’n’écoutais qu’moi j’te dirai d’en finir au plus vite… Mais j’commence à croire que ce serait trop facile comme ça. »  La jeune femme releva le visage vers Rickon, essayant de voir ses traits dans la pénombre. Il ne pouvait pas être sérieux. Il ne pouvait pas croire que c’était comme ça qu’il allait l’aider, avec des paroles aussi sombres.

Non, elle n’était pas une enfant de chœur, elle n’avait pas fait les bonnes écoles, elle n’avait pas de famille, elle n’avait rien sinon elle-même et cette drogue qui allait et venait dans son sang. Mais c’était avant. Avant Gilliam et Rickon, avant de pointer le bout de son nez à Washington. Il n’en restait pas moins qu’elle n’avait pas besoin que ce motard lui mine le moral davantage, pas ici, pas maintenant. Elle regarda le brun s’accroupir près de l’adolescente, l’observant d’un regard froid et clinique, comme s’il s’agissait d’un bout de ferraille rouillé. D’une bécane juste bonne pour la casse. « Tu vaux mieux qu’elle Cam. J’dis pas ça parce que t’es la protégée de Gil’. Y’a qu’à te regarder. Contrairement à cette putain de Junkie, t’sais ce que veut dire avoir de la volonté » Avoir de la volonté. Camryn en aurait ri jusqu’aux larmes. Elle n’avait pas de volonté, elle était seulement surveillée de près. Elle n’avait pas vraiment le choix en réalité. C’était ça où elle se retrouvait à la rue. Elle finirait sans doute morte dans un caniveau l’hiver arrivé. Elle n’appelait pas ça de la volonté, mais un instinct de survie. « Ta la vie devant toi, t’es belle, intelligente, courageuse, y’a qu’à voir comment t’oses affronter celui qu’moi-même j’ose à peine regarder en face » La jeune femme rougie légèrement, se mordillant la lèvre, ne sachant pas trop comment réagir au petit discours de Rickon. Il sourit, un sourire authentique, qui lui fit néanmoins froid dans le dos. « « Regardes les Cam ! Regarde les se consumer à p’tit feu et oses m’avouer qu’t’aimes ça ! » » La brunette sursauta brusquement devant l’éclat de sa voix. Elle resta muette, observant simplement les corps qui l’entouraient avec dédain et terreur. Elle allait en faire des cauchemars. Pendant de longues secondes, elle se demanda si Cassie voudrait bien la laisser dormir dans sa chambre si jamais c’était le cas.

La voix de son ami chassa cette idée idiote de son esprit. Elle reposa les yeux sur lui et la junkie juste à temps pour voir l’éclat de la lame s’enfoncer dans la chair de la gamine. Un cri resta coincé dans sa gorge et dans un mouvement futile, elle leva la main pour essayer de l’arrêter, bien qu’il fût déjà trop tard. La junkie n’émit pas un son. Comme si elle était incapable de ressentir la douleur. Tétanisée, Camryn ne put rien faire que resté là à regarder ce corps inerte. Bien entendu, elle savait que les Sons Of Anarchy n’étaient pas blancs comme neige. Elle savait qu’ils faisaient couler le sang et qu’ils arrachaient des vies, mais jamais elle n’aurait cru en être témoin. « « J’suis pas de ceux à sauver Cam, mon âme, elle est déjà six pieds sous terre. Mais toi ! Toi t’peux encore l’être. Alors j’vais te donner deux choix : Repartir avec moi avec la volonté de te battre pour en finir, ou bien rester ici et attendre patiemment la mort. Et si c’est le cas, j’peux tout de suite t’enfoncer cette putain de lame comme j’viens de le faire à cette pauvre gamine. » » Elle lui suivit des yeux un moment, insensible à la menace. Son regard restait figé sur le cadavre de la junkie, se noyant peu à peu dans les larmes salées qu’elle tâchait de maintenant à baie. Elle entendit Rickon s’éloigner alors que sa dernière phrase s’infiltrait dans sa tête. Elle serra les poings, essayant de reprendre le contrôle sur ses émotions amplifiés par le manque de cette précieuse drogue dans ses veines. Fermant les yeux quelques secondes avant de se diriger vers la sortie, attrapant le bras de Rickon dès qu’il fut à porter de main. « T’as pas l’droit de choisir qui vis ou meurt, Rick! T’as juste pas l’droit de poignarder qui tu veux comme si t’étais un putain d’Dieu! » Elle fut elle-même étonner par la force de sa voix, par son ton à la fois assurer et tremblant. «Cette fille, ç’aurait pu être moi. J’aurais pu être…. J’ai été…» Elle passa ses mains tremblantes sur son visage, essayant de chasser des images, des souvenirs, douloureux de son esprit. Elle aurait pu être la gamine au seuil de la mort, elle aurait pu être celle en clope suite à une agression. Ce n’était pas comme si c’était rare d’ailleurs, les filles de la rue, violées par leurs dealers ou des passants. « Tu veux que je me batte? Bien. D’accord. J’vais l’faire, content? Mais ne t’avise plus jamais, jamais de te reprendre pour la mort elle-même devant moi Rick’. »

Elle se détourna de lui pour rejoindre la rue plus passante, mains dans les poches, le regard rivé sur ses chaussures. Camryn jeta un coup d’œil derrière son épaule pour s’assurer que Rickon la suivait. « J’avais seize ans, peut-être dix-sept quand je me suis ramasser à la rue. J’étais dans une famille d’accueil… ma huitième en six mois. Puis… s’type, un soir, a décidé que j’tais plus une gamine. Il a décidé que j’devais servir à un truc, puisque que j’étais là. » Elle haussa les épaules, essayant de réfléchir à la suite. Elle n’avait pas jamais parlé de ça à quelqu’un, même pas à Gilliam ou à Cassie. C’était une première et jamais elle n’aurait cru que ce serait si facile et difficile à la fois d’en parler. « On m’a souvent frapper dans ces foyer, mais jamais on m’avait toucher comme ça. Jamais on m’avait pris pour une catin. J’suis partie ce soir-là, avec nulle part où aller. J’ai eu ma première dose c’soir-là. » Elle s’arrêta de marcher, lui faisait maintenant face, bras croisée sur sa poitrine, comme pour se protéger de ses propres souvenirs. Son regard voilé de larme s’arrêta dans celui du grand brun. « Alors cette fille, peut-être qu’elle était juste paumé et qu’elle avait besoin d’aide. Mais c’était trop tard, n’est-ce pas? »




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