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crédits : theoxjames @tumblr

Miles Ray Appleby
“Eventually, everything goes away.”

NOM(S) ✮ Appleby, cela vous dit probablement quelque chose. En effet, les Appleby sont probablement la famille la plus influente de la ville. Un père procureur, une tante adjointe au maire, une fille au FBI et un fils investit dans la politique. Une famille spéciale, unique et particulièrement désunie. Certes, en apparence, la plupart vous diront qu’il s’agit là d’une famille aimante, sans le moindre soucis, mais si l’on regarde d’un peu plus près, quand bien même ils se sont longtemps soutenus et se sont toujours pour le moins serrés les coudes, tout ceci a volé en éclat. Miles se considère souvent comme le vilain petit canard de la famille mais aussi celui qui a eu le cran d’affronter la tyrannie de son géniteur. Il s’est opposé à lui et c’est surement à cause de cela que la famille n’est aujourd’hui plus ce qu’elle était auparavant. Ils se livrent une guerre sans merci et les histoires ne cessent de s’accroitre.  PRENOM(S) ✮ Miles, est le second enfant de la famille Appleby. Son prénom provient du germanique « Milo » qui a été repris par les Normands et les anglais et transformé en Miles. C’est le père de famille qui a décidé d’appeler son fils ainsi, fils sur lequel il reposait beaucoup d’espoir et sur lequel il mettait énormément de pression. Si Miles a longtemps suivit les traces de son père, il n’en est aujourd’hui rien et ils sont définitivement déchirés. Aucun n’est pour l’heure prêt à pardonner l’autre, une histoire de fierté probablement. Le procureur a décidé d’ajouter en second, son propre second prénom, Ray, histoire de perpétrer la tradition familiale. Miles n’aime d’ailleurs pas vraiment évoquer ce second prénom. DATE DE NAISSANCE & AGE ✮ Miles est né au beau milieu du printemps, le 26 mai 1986 pour être plus exact. Ce qui lui fait un total de vingt-huit ans aujourd’hui. Il est arrivé près de trois ans après la naissance du premier enfant de la famille, Phoenix. S’il a longtemps été très proche de celle-ci, il n’en est rien aujourd’hui. Il l’est d’ailleurs beaucoup plus de sa petite sœur, la petite dernière, Holland, quand bien même elle peut être insupportable quand elle le souhaite. LIEU DE NAISSANCE ✮ Comme la totalité des membres de la famille et ce depuis plusieurs générations, Miles est né et a toujours vécu à Washington. C’est la ville de son enfance et de son futur. Il ne la quitterait pour rien au monde, quand bien même il se livre à une véritable guerre avec sa famille. Il a beau clamer haut et fort qu’il en déteste la plupart des membres – plus particulièrement son père- il ne pourrait imaginer les quitter. Car au fond, entre la haine et l’amour il n’y a qu’un pas. STATUT CIVIL ✮ La vie sentimentale de Miles a toujours été compliquée. Il ne s’est jamais réellement intéressé aux femmes autrement qu’en surface. Quand bien même il apprécie leur compagnie, il n’a jamais ressenti le besoin de ne faire plus que partager une nuit, voir un weekend avec elles. Il n’a jamais souhaité se poser, entrer dans une relation sérieuse avec quelqu’un. Ceci est surement dû au contrecoup des désirs de son père. En effet, alors qu’il venait d’avoir dix-huit ans, ses parents lui présentèrent Heather Gabe, une charmante blonde de bonne famille. Il ne la connaissait guère, mais il la détestait déjà. Il n’avait pas la moindre envie de la connaître, de l’aimer et encore moins de finir sa vie avec elle. Elle représentait en effet tout ce qu’il détestait : la richesse, le mariage forcé, l’absence de choix, le non amour. Non, ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Il avait besoin de liberté, il se destinait à de grandes choses et ne voulait que décider par lui-même, c’est pourquoi il décida de mettre les voiles et de ne plus voir sa famille et par la même occasion Heather. Cependant, ils sont dorénavant amenés à se croiser régulièrement, dans le cadre de leur travail et disons que finalement, ils ne se détestent pas autant qu’il n’y paraît. ETUDES/METIER ✮ Miles était dès sa naissance destiné à faire de grandes choses. Le père de famille avait préalablement tracé l’avenir de son fils. Il le voyait déjà suivre son propre chemin, afin de prendre la relève, une fois ce dernier à la retraite. Cependant, Miles n’était pas aussi docile qu’il le pensait. Et s’il a longtemps jouer les bons petits soldats en faisant les études de droit que son père rêvait qu’il fasse, il a fini par péter les plombs et ne plus vouloir de cette vie. Il a pendant longtemps souhaité intégrer l’armée, partir se battre à l’autre bout du monde afin de servir sa patrie, mais son père a fait jouer toutes ses relations pour l’en empêcher. Et il a réussit. C’est ce jour là que Miles a décidé de mettre les voiles, de quitter les Appleby et de prendre son envol. Il s’est rapidement engagé dans la politique pour pouvoir faire entendre ses idées qui sont loin d’être celles de son père. En effet, alors que toute la famille baigne dans le parti démocrate depuis des années, Miles est un fervent opposant, membre du parti républicain. Il a d’ailleurs récemment été investie dans la fonction de porte-parole du parti républicain. Il est de ce fait très souvent dans les médias et n'hésite pas à prêter main forte dans l'organisation et la gestion du siège national du parti républicain se trouvant à Washington.  TRAITS DE CARACTÈRE ✮ Miles, comme la plupart des membres de la famille Appleby, Miles a un caractère pour le moins spécial. Beaucoup vous diront qu’il est froid, distant, arrogant et un brin provocateur. C’est tout à fait ce qu’il est. Il n’est pas le genre de personne à parler pour ne rien dire et lorsqu’il le fait, il est la plupart du temps désagréable. Cependant, il n’a pas que des défauts. En effet, Miles est quelqu’un de très ambitieux. Il sait ce qu’il veut et fera tout son possible pour l’obtenir et surtout pour parvenir à ses fins. Il déteste avoir tord, c’est pourquoi il part du principe où il a toujours raison. Il est très fidèle en amitié et ne laissera jamais tomber une personne à laquelle il tient (sauf peut-être sa famille). Il est plutôt impatient et sanguin. Il est toujours cependant très ponctuel et n’hésite pas à donner de sa personne lorsqu’il le faut. GROUPE ✮ Stereo soldier.
Now is always temporary

VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON ✮ Washington est la ville de naissance de Miles et quand bien même il a eu l’occasion de voyager un peu partout dans le monde, il ne serait prêt à abandonner sa ville natale. Toute sa vie est ici et il s’y sent bien. C’est pourquoi il aime cette ville.  VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR ✮ Miles ne se plaint pas de sa vie, il a toujours vécu confortablement, sans le moindre soucis financier, et ayant toujours une chance assez incroyable. Mais s’il avait à citer un seul et unique souvenir qui représenterait le meilleur de sa vie, il ne le pourrait pas. Il a eu des moments heureux dans sa vie, comme celui de ses retrouvailles avec Holland, après plusieurs années sans se parler, sa première rencontre avec Heather, ses longues soirées avec son assistante, sa nomination au poste de porte parole du parti républicain… Oui, il a été heureux à tous ces moments, mais peuvent-ils représenter le meilleur souvenir de son existence ? Non, probablement pas. Il est donc persuadé que les moments les plus heureux de sa vie sont à venir. Concernant son pire souvenir, une fois encore c’est une tâche difficile. Mais pas dans le même sens. En effet, il pourrait à nouveau en citer plusieurs en les classant tous à égalité : la mort de sa mère, la « perte » de son père, le regard déçu de Phoenix … Il a eu beaucoup de moments douloureux dans sa vie, qu’il préfère ne jamais mentionner cependant.  JUSQU'OU SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ✮ Pas à perdre sa propre vie en tout cas. Miles ne s’est jamais sentit l’âme d’un héro. C’est peut-être égoïste mais il part du principe que dans la vie, si l’on ne souhaite pas se faire marcher sur les pieds et se faire littéralement bouffer par les plus ambitieux, il faut être égoïste. Bien sûre, si une personne était entre la vie et la mort juste devant ses yeux, il l’aiderait en intervenant ou en faisant son possible pour lui venir en aide mais il ne risquerait probablement pas de perdre sa vie pour un inconnu. Cependant, les choses peuvent être très différentes si cette personne en danger ne lui était pas étrangère. En effet, Miles serait prêt à beaucoup pour sa famille, quand bien même il met un point d’honneur à les détester. Au fond, ils comptent tous beaucoup pour lui, même son père.  AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ✮ La police fait partie du quotidien de la vie de politicien et surtout de la vie qu’il a toujours eue chez les Appleby. Sa grande sœur s’est faite enlevée alors qu’il n’était encore qu’un enfant et depuis les policiers sont devenus de réels amis de la famille Appleby. Il connaît beaucoup de monde dans le milieu et est amené à les fréquenter très souvent dans le cadre de son travail.  LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN ✮ Miles n’est pas vraiment le genre d’homme à faire attention à ses voisins. Du moment qu’ils ne viennent pas le déranger sans cesse et qu’ils ne passent pas leur vie à faire un bruit infernal, il part du principe que chacun a le droit de mener sa vie comme il l’entend. C’est pourquoi il se fiche de ce que pourrait être son voisin. Cependant, dans l’absolu, si son père en venait à devenir son voisin, ce serait probablement la seule chose qui pourrait vraiment le déranger et surtout être la pire des situations pour lui.  20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS ✮ Il n’a jamais réellement apprécié sa vie, mais ceci s’est conséquemment amélioré depuis qu’il n’est plus sous l’emprise des Appleby. Cependant, bien qu’il ne l’admettra probablement jamais, sa famille lui manque beaucoup. Il se sent libre de ses mouvements, de ses actes et encore de ses pensées, mais l’amour d’une famille reste très important pour lui, quand bien même il se donne à cœur joie de montrer le contraire. – Il a toujours fait le contraire de ce que lui disait son père, simplement pour aller contre l’autorité paternelle et l’énerver un peu plus. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’ont poussé à s’engager dans la politique, dans le camp adverse de celui du père de famille. – Il ne supporte pas les personnes qui ne sont pas ponctuelles. Il trouve qu’il s’agit d’un réel manque de respect, c’est pourquoi, il est lui-même toujours à l’heure. – La télévision est constamment allumée chez lui, sur la chaîne d’informations. – Il est passionné par son métier. – Il ne parle que très peu hors caméra. Il déteste d’ailleurs toutes ces personnes qui parlent constamment pour ne rien dire. – Il a vu tous les épisodes de House of Cards et de Suits. – Il est très bon négociateur et a toujours tendance à vouloir que les gens prennent partis pour lui. – Il a un tatouage dans le dos. – Il est parfois vu comme quelqu’un de froid et de rigide. – Il n’appelle plus son père ‘papa’ depuis qu’il a quitté le domaine familial. Il ne lui a d’ailleurs depuis ses dix-neuf ans, plus adressé la parole. – Il en a toujours voulu à Phoenix et Cameron d’avoir pris parti pour son père et de ne pas l’avoir soutenu lui. – Il n’a pas le moindre problème d’argent quand bien même son père lui a coupé les vivres il y a de cela plusieurs années. Son métier de porte-parole officiel du parti Républicain lui rapporte assez pour vivre plus qu’aisément. Il fait d’autres part, beaucoup d’investissement immobilier et boursier. Oui, Miles n’est pas un Appleby pour rien. Il sait où trouver l’argent. – Il boit bien trop de Coca Cola. – Il fut un temps où il passait son temps à faire du sport, cependant aujourd’hui, il n’a plus vraiment le temps pour, mais il s’est juré qu’un jour il recommencerait à s’entretenir. – Contrairement à tout ce qu’il a pu dire et faire croire, Miles a trouvé sa promise magnifique lorsqu’il l’a vu pour la première fois, cependant il se refusait catégoriquement de l’aimer, pour la simple et bonne raison qu’il était pour lui hors de question de suivre le choix de son père. – Il ne tombe quasiment jamais malade, mais lorsqu’il y est, il a l’impression que tout son monde s’écroule et qu’il est aux portes de la mort, oui il a tendance à exagérer. – Il envoie un message à Holland chaque fois avant de dormir, histoire de prendre des nouvelles et de lui souhaiter une bonne nuit. – Il n’est absolument pas prêt de se poser avec la moindre fille, si ça ne tenait qu’à lui, il resterait célibataire toute sa vie, profitant de la compagnie de toutes les femmes à son goût sans la moindre limite. – Il a une cicatrice sur le côté de la joue droite. Il s’est ouvert lorsqu’il était enfant en jouant et son père n’a pas souhaité dans un premier temps l’emmener à l’hôpital parce qu’un homme ça ne pleure pas pour une petite blessure et combat la douleur. Sa mère a perdu patience en voyant le sang sur la joue de son fils couler. – Il ne sait pas nager et a la phobie de l’eau depuis son enfance. – Il est claustrophobe. – Il joue du piano depuis l’âge de six ans. – Il boit beaucoup trop de café. – Il a commencé à fumer à l’âge de quinze pour énerver son père, qui ne cessait de répéter que c’était là un acte de vanité. – Il n’a qu’un double des clés de chez lui qu’il a donné à son assistante. – Il est allergique aux acariens – Sa couleur préféré est le vert. – Il est le seul garçon d’une famille de quatre enfants. Il l’a toujours plus ou moins bien vécu. – Son parfum préféré est « Bleu » de Chanel. – Quand il est stressé il plisse et s’humidifie les lèvres. – Il lit beaucoup et a toujours au moins trois livres qui l’attendent sur sa table de chevet.


Partners in crimes

PRENOM/PSEUDO ✮ Anouchka/benzorrisCOMMENT TU ES ARRIVE(E) ICI? ✮ par le placard sous l'escalier... CONNEXION ✮ Au maximum possible, je passerais tous les jours et essaierais de répondre au moins une à deux fois dans la semaine aux RPs. TON DERNIER MOT ✮ asticot.  



Dernière édition par Miles Appleby le Mer 11 Juin - 21:17, édité 24 fois
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 9:24



« just because you're not society's idea
of perfection, doesn't mean that
you're not my idea of perfection. »

✩✩✩
« Monsieur Appleby, votre père souhaite s’entretenir avec vous. Il vous attend dans son bureau. » Duke est dressé à l’entrée de la chambre de Miles, les bras ballant le long de son corps parfaitement bien entretenu. Il fait un signe de tête incroyablement poli à Miles, pensant peut-être qu’il devait se comporter avec lui comme avec la Reine d’Angleterre. Le ton solennel de son nouveau garde du corps fait sourire le jeune homme qui lève les yeux vers Duke, abandonnant quelques secondes son roman. « J’arrive. Et tu peux m’appeler Miles, étant donné que tu vas me coller l’arrière train toute la journée, nous allons finir par être familier. » Miles ne prend pas de gant avec Duke, pour la simple et bonne raison qu’il ne cautionne pas vraiment l’initiative de son père, celle d’attribuer à chacun de ses enfants un garde du corps. Quand bien même cela fait des années que des hommes similaires en tout point, s’occupent de sa sécurité en passant leur temps derrière son dos, il ne parvient à s’y faire et ne perd jamais une occasion de le rappeler aux employés engagés par son géniteur. Ce dernier les change fréquemment, parce qu’il n’a confiance en personne et ne souhaite guère que ces hommes prennent une place plus importante qu’il ne l’a lui-même, dans le cœur de ses enfants. Duke est nouveau, ça ne fait que quelques semaines qu’il a été engagé pour s’occuper de la sécurité de Miles, mais le garçon en a déjà assez de lui. L’homme se contente d’un hochement de tête et le laisse passer. Miles parcoure le long couloir de leur immense maison pour rejoindre le bureau de son père. Il a presque l’impression d’être à l’école et de se rendre dans le bureau du proviseur parce qu’il a fait une bêtise. Mais pour une fois, il n’a absolument rien à se reprocher. « Entre donc mon fils, ferme la porte derrière toi. » Miles est surpris, il n’a eu le temps de frapper à la porte légèrement entrouverte que son père sait qu’il est là. Il relâche donc son poing qu’il avait serré pour frapper à la porte et s’exécute, laissant Duke à l’extérieur. « Que se passe-t-il ? » demande-t-il en s’avançant vers le bureau de son père. « Prend donc un siège. » Miles s’exécute, car il sait que ça ne sert à rien de se révolter pour un simple abus d’autorité. Il prend alors place en face de son père sur cette chaise qui a probablement reçu la moitié des personnes importantes de cette ville, voir des États-Unis. Et il patiente que son père lui annonce ce qu’il avait de si important à lui dire. « Vendredi soir, il y a ce gala auquel j’aimerais que tu m’accompagnes. Phoenix et ta mère seront aussi présentes. » Miles hoche la tête, quand bien même son père ne le regarde pas, bien trop occupé à griffonner dans son agenda. Ce genre d’événements fait parti de son quotidien et il doit l’avouer, il ne déteste pas cela. La seule chose qu’il le repousse lors de ce genre de soirée, c’est qu’il a simplement l’impression d’être une vitrine, un porte-manteau, qui doit se contenter de sourire et de faire bonne figure devant toutes ces personnes importantes pour ne pas entacher la réputation du grand Griffith Appleby. Cependant, il le fait, parce que ce qu’il a toujours fait. Il se rend à ces évènements et joue les fils modèles. Il se force même à parler et à être aimable avec toutes ces personnes, quand bien même il déteste parler pour ne rien dire. « Duke te fera parvenir un costume pour l’occasion. » Derechef, le jeune homme acquiesce. Oui, son père aime tout diriger, jusqu’au choix du costume que son fils portera. Mais ça ne le gène pas, ça lui fait ça en moins à faire. Et puis, il n’est de toute évidence pas forcément très intéressé par la mode. « J’ai invité John DeGioia, le président de l’Université de Georgetown. J’aimerais beaucoup que tu t’entretiennes avec lui pour que vous puissiez préparer ton entrevu pour tes études de droit. » Miles soupire. Il sait très bien que cette formulation parfaitement polie lui laissant à première vue le choix, lui est en réalité imposée. « Je n’ai pas encore décidé si je voulais faire des études de droit. » Le jeune homme vient à peine d’avoir seize ans et il doit déjà faire un choix. Certes il a un an d’avance, ayant sauté par le passé une classe mais il ne sent pas encore prêt à quitter le secondaire pour rejoindre l’université et surtout, il ne sait absolument pas s’il veut suivre les traces de son père. Mais à l’évidence, ce n’est pas quelque chose qu’il pourra décider lui-même, puisque le choix a déjà été fait pour lui. « Tu suivras des études de droit Miles, crois-moi, je te connais bien mieux que tu ne te connais toi-même, je sais ce qui est bon pour toi. Tu me remercieras plus tard. » Griffith Appleby lève enfin les yeux vers son fils et lui lance ce regard qu’il arbore tout le temps pour faire comprendre à son fils que ce n’est pas un choix qui s’offre à lui et qu’il doit simplement se contenter d’accepter et de le remercier. Mais bien sûre, Miles aimerait pouvoir faire ses propres choix. « Mais … » commence-t-il, souhaitant lui faire parvenir son avis, mais le père de famille le coupe avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Il baisse à nouveau les yeux vers son agenda et reprend son occupation comme si de rien était. « Tu peux disposer Miles, on se retrouve pour le dîné. ». Il n’y a rien à faire, il ne l’écoute pas. Miles secoue la tête, las, avant de disposer.

« Qu’est-ce que tu as, pourquoi tu fais cette tête ? » Cameron vient d’entrer dans le salon où Miles est venu se réfugier après la discussion qu’il a eue avec son père. Il ne décolère pas et bouillonne littéralement de l’intérieur. De toute évidence, il a bien du mal à le cacher, parce que sa sœur sentit immédiatement que quelque chose n’allait pas. Cameron se place alors devant lui, l’empêchant de regarder la télévision. « Pour rien. » grogne-t-il en se décalant pour pouvoir avoir une meilleure vue sur l’écran. Miles n’est pas réputé pour être quelqu’un d’aimable et pour sourire et rire à tout bout de champ, c’est pourquoi, son comportement n’alarme pas vraiment Cameron, qui vient finalement s’installer sur le divan. Mais si le jeune homme croit être débarrassé des questions incessantes, il n’en est rien. Une petite tornade blonde vient de faire son entrée dans la pièce. « Maggs t’a mis un râteau ou quoi ? » Holland, sa plus jeune sœur vient immédiatement rejoindre les deux Appleby sur le canapé en se calant dans les bras de son grand frère. « Mêle toi de tes affaires Holly ! » lui dit-il en lui ébouriffant les cheveux, un léger sourire aux lèvres. Holland n’a que dix ans, mais il a pourtant l’impression que c’est la seule qui pourrait un jour ressentir la même chose que lui. Peut-être était-ce dû à son caractère déjà bien trempé pour son âge. La gamine ne put s’empêcher de rire alors qu’elle enlace à nouveau son frère. « C’est papa c’est ça ? » Phoenix vient à son tour de faire irruption dans la pièce. Elle croise les bras et jette un regard suspicieux à son frère. Elle devait probablement avoir entendu leur conversation. Décidemment, toute la famille Appleby avait décidé de se réunir dans le salon. « Qui d’autre ? » lâche le jeune homme, las, à l’adresse de sa sœur qui s’était adossée à la porte. Il avait l’impression qu’elle le comprenait, qu’elle l’avait toujours compris, mais ses paroles trahissaient toujours ce qu’il pensait. Et pourtant, c’était de Phoenix qu’il était le plus proche. Quand bien même les choses avaient été difficiles entre eux deux après l’enlèvement de l’enfant alors qu’elle n’était que très jeune. « Il fait ça pour ton bien. Il a raison. » Cameron donnait toujours raison à leur père, tout simplement parce que d’une manière dont Miles ne comprenait guère, elle le vénérait. La blonde feuilletait un magazine sans même lever les yeux vers son frère, pensant probablement que ses paroles n’avaient rien d’extraordinaires. Mais pour Miles, elles l’étaient. Il détestait quand elle se dressait contre lui de la sorte, prenant clairement le parti de leur père. C’est pourquoi il lui lance immédiatement un regard mauvais. « Tu ne sais pas ce qui est bien pour moi Cami, tout comme papa ! » Holland écarquille les yeux et parce qu’elle sent la dispute arriver à grands pas, décide qu’il est grand temps pour elle de s’éclipser et de rejoindre sa chambre, les laissant se crier dessus en paix. Phoenix, quant à elle, reste stoïque face à la scène, comme d’habitude. Cameron se décide enfin à lever les yeux de son magazine pour faire face à son frère. « Arrête de dire n’importe quoi, il a toujours su ce qui était bon pour nous. » Elle le défie du regard. Tous deux avaient toujours eu beaucoup de répondant. « Parce que ça te plait toi que ta conduite soit sans cesse dictée par papa ? Que tu ne puisses pas faire tes propres choix ? » Le ton commençait à monter, devant l’œil parfaitement neutre de Phoenix. « N’exagère pas, il nous force pas la main ! » Miles écarquille les yeux, presque choqué des paroles de sa sœur. Il avait clairement l’impression qu’elle était aveuglée par l’admiration et l’amour qu’elle portait à leur père. « M’imposer l’école de droit, ces soirées et ces costumes c’est me laisser le choix peut-être ? ». Il commence à crier et cela n’annonce rien de bon. Il se lève alors du divan et fait face à Cami, qui ne tarde pas non plus à se dresser, à son tour, devant lui. « Comme si ça te dérangeait ! Arrête un peu de jouer les enfants gâtés ». Miles a définitivement l’impression de rêver. Il cherche à trouver le regard de son aînée, qui reste silencieuse face à la dispute. « Phoenix, aide moi pour le coup ! » A ce moment, Miles croit pouvoir trouver le soutient de sa sœur, car il sait qu’elle vit relativement la même chose que lui. Il sait que Cami est encore trop jeune pour comprendre réellement l’impact que leur père a sur eux. Il sait que Phoenix comprend. Du moins, c’est ce qu’il croit. « Tu es son unique fils, il se voit dans tes yeux, il veut simplement ce qu’il y a de meilleur pour toi. C’est une preuve d’amour Miles. » Miles soupire, il aurait dû s’en douter. Phoenix a toujours été la petite privilégiée, celle que leur père avait davantage tendance à protéger. Alors, il fallait toujours qu’elle lui trouve des excuses. Il secoue alors frénétiquement la tête, ayant pour ainsi dire l’impression d’être totalement seul et incompris dans cette famille. « Vous ne comprenez vraiment rien ! » finit-il par lâcher avant de quitter la pièce en trombe. Il détestait sa vie.  



« be happy with who you are,
and what you do, and you can
do anything you want. »

✩✩✩
Miles venait d’avoir dix-huit ans. Il était entré comme prévu dans la meilleure école de droit de la région, après avoir excellé lors de son entretien avec le président de l’Université. Oui, il avait fini par se plier à l’autorité de son père, car finalement, c’est ce qu’on attendait de lui. Tous avaient ce besoin incessant de voir en Miles, son père, le grand Griffith Appleby, que ce soit dans son comportement ou même dans sa prestance. Mais Miles ne ressemblait guère à son père. Certes, il avait fini par lui donner raison, il avait même reconnu que l’école de droit, quand bien même elle lui demandait beaucoup de travail, était faite pour lui. Il était intéressé et réellement passionné par ce qu’il faisait. Mais il n’était pas question qu’il devienne son père. Comment se distinguerait-il des autres, s’il se contentait de devenir une copie conforme de son géniteur ? Pas question. Il était décidé à devenir un grand homme, certes, mais pas Griffith Appleby. Il voulait se différencier et se faire lui-même une place au sein du monde de la politique. Car oui, il s’était prédestiné à cela. « Nous sommes arrivé Monsieur Appleby. » Miles est contraint de sortir de ses pensées à l’entente de la voix grave de Duke qui vient d’arrêter la voiture. Le garde du corps jette un regard vers son client par le biais du rétroviseur alors que Miles reprend ses esprits. Il était clairement ailleurs, pensant à ce qu’allait lui réserver l’avenir. « Merci Duke. Rentrez donc voir votre femme ce soir, je me débrouillerais pour rentrer. » Duke fait un signe de tête bienveillant à Miles, avant que celui-ci ne s’extirpe de la voiture hors de prix que son père a acheté spécialement pour que Duke puisse le conduire où il souhaitait, en permanence. Miles avait finit par s’habituer à Duke, qui se montrait toujours silencieux et pas le moins du monde envahissant, c’est pourquoi il lui permettait très souvent de retrouver sa famille plus tôt que prévu. Il pouvait alors avoir un peu de liberté. Une fois dehors, Miles réajuste son costume hors de prix et jette un regard dans son reflet à travers la vivre teintée de la voiture puis il fait un signe à Duke avant de s’introduire dans la salle de réception qui accueillait un énième événement pour lequel son père avait insisté pour que toute sa famille soit présente. Il laissa son manteau aux vestiaires au passage et ne tarda pas à rejoindre les festivités. Comme d’habitude, l’ambiance y était très douce, sophistiquée et clinquante. En entrant dans ce genre d’endroit, on en prenait toujours plein les yeux. Les lustres étaient majestueusement beaux, les invités très bien habillés et la décoration à la pointe du raffinement. Cependant, Miles avait fini par s’habituer, tant qu’il n’était plus aussi émerveillé qu’autrefois. En entrant, il attrapa immédiatement une coupe de champagne sur le plateau qu’un serveur venait de tendre vers lui. Il le remercia d’un signe de tête et n’eut pas le temps de faire un pas de plus. « Tu es très élégant ce soir, Miles ! ». Phoenix s’approcha de lui, un large sourire aux lèvres. Elle ne put s’empêcher de réajuster la cravate de son frère avant de faire glisser ses deux mains le long des épaules du jeune homme. Il fut un temps où il lui était tout bonnement impossible de toucher qui que ce soit, et encore moins qu’on la touche. Elle avait eue beaucoup de mal à surmonter son enlèvement et les répercussions que celui-ci avait eues sur son mode de vie et son caractère. Cependant, aujourd’hui elle se sentait bien mieux et pouvait enfin avoir ces gestes d’affection normaux qu’avait une sœur à l’égard de son frère. Miles laissa à son tour apparaitre un sourire. Il retrouvait la Phoenix qu’il aimait tant. « Pas autant que tu ne l’es Nix’. » Il vint déposer un baiser sur sa joue étrangement froide, avant de rejoindre celui qui l’attendait probablement depuis un certain temps. Lorsqu’il croisa le regard de son père, celui-ci l’invita à venir les rejoindre. Il n’était pas seul. Miles termina sa coupe, qu’il déposa sur le bord d’un meuble sans faire attention et retrouva son géniteur. Il ne put s’empêcher de remarquer les personnes qui se tenaient à côté de lui. Un couple avec qui il avait l’air d’avoir une conversation plutôt animée avant qu’il n’arrive. Tous arboraient un parfait sourire enjoué. Que se passait-il ici ? « Miles, je te présente Monsieur et Madame Gabe, Cindy, Marc, je vous présente mon fils, Miles ! » Le couple l’analyse l’un après l’autre, alors qu’ils ne cessent de lui faire de grands sourires. Miles, quand bien même, il trouve cette situation des plus étranges se contente de répondre à leur sourire et de serrer l’une après l’autre, les mains des deux amis de son père. « Enchanté. » Son père s’est éclipsé quelque secondes et revient avec un troisième invité. Mais cet invité retient cependant bien plus l’attention de Miles. Heather. « Tu connais mademoiselle Heather Gabe. » Il l’a connaît en effet, pour l’avoir rencontré il y a plusieurs semaines de cela, lors d’une énième réception pour une cause dont il se souvenait guère. Elle avait immédiatement attiré son regard. Elle était d’une beauté naturelle et son regard qui oscillait entre l’ennuie et l’émerveillement l’avait immédiatement intrigué. Il avait sentit en elle tout ce qu’il ressentait lui, par rapport à tout ce qu’il vivait. « Oui bien sûre que je la connais. » Il afficha un léger sourire à l’adresse d’Heather, se rappelant de leur discussion, se rappelant de son sourire, de son rire. Ils avaient flirté plus que de raison ce soir là. Et pour être tout à fait honnête, il n’était pas mécontent de la revoir aujourd’hui. Il se perdit quelques secondes dans son regard, alors que son père reprenait sa conversation avec Monsieur et Madame Gabe. Mais une phrase, ou plutôt une bombe verbale le sortit immédiatement de sa rêverie. « Très bien, et bien vous allez vous marier. » Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent aussitôt alors qu’Heather cherchait du soutient dans le regard de ses parents. Miles avait toujours dit qu’il ne souhaitait pas se marier, du moins pas si jeune. Il s’était souvent dit qu’il ne penserait au mariage que lorsqu’il aurait terminé ses études et qu’il aurait une situation professionnelle stable. Et surtout, lorsqu’il rencontrerait la bonne personne. « Pardon ? » lâcha-t-il alors, littéralement choqué par ce que venait de lui annoncer son père. Il se sentait à nouveau pris au piège dans une mouvance nommée Griffith. Cependant, ce dernier semblait trouver ceci tout à fait normal. « Le mariage aura lieu d’ici un an et demi, je songe à engager Sanna Everdeen pour organiser le mariage, Perkins m’a dit que du bien d’elle, elle est très professionnelle et a préparé les mariages des plus grands ! » La respiration de Miles devenait haletante, sa vue, trouble, il perdait pied. Son regard vagabondait furtivement entre son père et les Gabe. Il se sentait mal. Il avait envie de crier,  de hurler, de dire haut et fort ô combien il était hors de question qu’il épouse qui que ce soit, quand bien même Heather était charmante. « Excellente idée Griffith ! » Tout le monde avait l’air de se ficher de ce qu’il pouvait ressentir et surtout de savoir s’il approuvait ou non cette idée tout droit sortie de nul part. « Mais … » réussit-il à dire sans réellement parvenir à s’affirmer. Personne ne se préoccupait de lui. Son père semblait heureux. Tant, qu’il attrapa Heather et l’étreignit en riant. « Bien sûre, on vous laissera choisir la robe d’Heather. » Tous se mirent à rire, sauf Miles et Heather. Il n’y avait absolument rien de drôle. Miles semblait complètement désorienté. Il ne voulait pas de cette vie. Il avait accepté de venir à ces cérémonies, de faire bonne figure en toute circonstance, d’avoir un garde-du-corps constamment derrière son dos, d’aller à la fac de droit, de sourire à toutes ces personnes dont il se fichait éperdument. Mais là… un mariage. Ce n’était pas possible. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Il ne voulait pas de cette vie où tout était dicté par son père. Il voulait vivre heureux avec une femme certes, mais avec une femme qu’il avait lui-même choisit. Non il ne voulait pas que ça recommence. Il ne voulait pas que son père lui dicte la quasi-totalité de sa vie. Ce n’était pas possible. Non, c’était trop pour lui. Il allait exploser d’une seconde à l’autre. « EST-CE QUE J’AI MON MOT À DIRE ? » Il venait de crier. Heather avait d’ailleurs sursauté et sa mère avait émit un petit cri qui eut le don d’énerver encore plus Miles. Il lui lança un regard mauvais avant de fixer son père du regard. Ils s’étaient tous tus et quelques invités curieux leur lançaient des regards intrigués. Chose que Griffith Appleby n’appréciait guère. « Miles, s’il te plait, il y a du monde ici. » Griffith lança un regard clairement désapprobateur à l’adresse de son fils, le genre de regard qui en ferait peur à plus d’un. Mais la colère de Miles était telle qu’il se fichait bien du regard des autres et encore moins de celui de son père. « Et alors ? » Griffith semblait gêné que son fils se donne en spectacle de la sorte devant les autres, mais il fit de son mieux pour sauver les apparences. Il lançait pour cela, de temps à autres, quelques sourires, histoire de montrer qu’il ne se passait absolument rien d’anormal. « Tiens-toi correctement, on aura une discussion en rentrant. » Il venait de chuchoter ces quelques mots d’une voix ferme dans l’oreille de son fils. Mais ce dernier était bien décidé à ne pas laisser passer cela. Il s’approcha à son tour de l’oreille de son père et avec son sarcasme habituel, il lui répondit à voix basse : « Il est hors de question que tu décides à ma place. Plus jamais. » Puis il lâcha l’épaule de son père en arborant un sourire parfaitement hypocrite parce que c’est ce qu’il voulait, qu’il sauve les apparences. Griffith n’eut pas le temps de répondre, Miles venait de tourner les talons et de prendre le chemin de la sortie. Il bouillonnait. La mâchoire serré et le regard froid, il agressa même la fille qui s’occupait sagement du vestiaire pour récupérer son manteau. Et alors qu’il attendait impatiemment, il vit apparaître Heather. Elle semblait touchée par cette nouvelle, mais bien moins énervée qu’il ne l’était. « Il n’est pas question que je me marie avec toi ! » C’est fou ce qu’en l’espace de quelques minutes, les choses pouvaient changer du tout au tout. En effet, il y a encore dix minutes, Miles aurait très bien pu finir la soirée avec Heather, profitant de leur jeunesse et du fruit défendu ; mais savoir qu’il allait devoir se marier avec elle, sur une décision clairement unilatérale et imposée par le son géniteur le rendait fou et avait enlevé toute l’attirance qu’il avait pu ressentir envers Heather en la rencontrant. Ce n’était clairement pas l’attitude à adopter mais il rejetait sur elle toute la haine qu’il ressentait à présent pour son père. Il la détestait, il détestait son père et détestait sa stupide vie. Il arborait un regard catégorique, presque menaçant, qui eut le dont de repousser un peu plus Heather qui se montrait hésitante à faire quelques pas de plus en sa direction. « Je n’ai pas envie non plus mais … » Elle parlait à voix basse et le regard baissé vers le sol. Miles fronça immédiatement les sourcils. Il ne savait pas bien ce qu’elle croyait ni même ce qu’elle essayait de faire, probablement avait-elle était envoyée par son père pour tenter d’arrondir les angles, mais il était hors de question que son refus ne soit remis en question. Il ne se marierait pas. Ni avec Heather, ni avec aucune femme qu’aurait choisit son père. Il s’avança alors vers elle tout en montrant ô combien il pouvait être agréable lorsqu’il était en colère contre son géniteur : « J’en ai rien à faire, je n’ai pas la moindre envie de me marier avec une fille choisie par mon père et encore moins une fille comme toi ! » Miles était injustement méchant avec elle, alors que finalement elle n’y était pour rien, mais c’était plus fort que lui, il devait rejeter tout ce qui avait trait aux décisions que lui imposaient sans cesse son père. Il lança un dernier regard à Heather et ne lui laissa pas la chance de répondre. Il tourna les talons et attrapa sa veste que lui tendait la demoiselle du vestiaire. « Crétin ! » chuchota alors Heather en le regardant partir. Mais Miles était si distrait qu’il n’entendit les mots de la jeune femme. Il avait besoin d’air, de liberté. Une fois sortie du bâtiment il dénoua immédiatement sa cravate qu’il jeta sur le sol sans ménagement et se décida à rentrer chez lui à pied. Il avait besoin de réfléchir et la distance qui le séparait d’où il se trouvait à chez lui le lui permettrait amplement. Une chose était sûre, il était hors de question qu’il se laisse à nouveau marcher sur les pieds par son propre père. La révolte commençait. Il n’était plus question que Griffith Appleby décide pour lui, c’était terminé.

« Qu’est-ce que tu fais Miles ? Où est-ce que tu vas comme ça ? » Cela faisait plusieurs mois que Griffith Appleby avait présenté à son fils, celle qu’il était censé épouser d’ici un an, et Miles ne décollerait pas. En rentrant de cette soirée ô combien laborieuse, il avait immédiatement été voir Phoenix, après une longue marche à pieds pour rejoindre leur demeure. Elle était la seule qui pouvait le comprendre. Elle était la seule qui lui permettait de se calmer, de retrouver son sang froid. Ils avaient longuement parlé et elle avait réussi à lui faire entendre raison. Elle avait même réussi à lui faire dire qu’il appréciait Heather au préalable. Il était prêt à faire un effort. Mais après une nouvelle dispute avec son père et plusieurs rencontres infructueuses avec Heather et sa famille, il avait définitivement compris que ça n’était pas possible. Il ne pouvait pas épouser Heather. Ce n’était pas juste pour lui, ni même pour elle. Elle avait l’air des plus charmantes mais non il n’avait pas envie de se marier à 18 ans avec une fille choisit par son père. Alors, il avait fait ce que lui avait conseillé Phoenix, il avait tenté de converser avec son père, de lui faire entendre son point de vue. Mais il n’y avait rien à faire avec Griffith Appleby, lorsqu’il décidait quelque chose, cela se passait, et selon ses propres règles. Règles que Miles détestait par dessus tout. Il avait même tenté d’être insupportable, voir exécrable avec Heather pour qu’elle implore ses parents d’annuler le mariage, mais rien n’y faisait. Les Gabe et les Appleby avaient passé un deal et étaient bien décidés à ce que celui-ci soit honoré. Mais c’était sans compter sur le tempérament de feu de Miles. Aujourd’hui, il avait dû choisir les alliances, il se fichait éperdument de ces stupides anneaux et il l’avait clairement fait comprendre à son père, à Heather et même à cette pauvre vendeuse de la bijouterie qui n’avait pourtant rien demandé. Griffith l’avait rappelé à l’ordre, en vain. Miles se montrait toujours aussi infecte. Alors il l’avait attrapé et entraîné dans l’arrière boutique pour lui passer un savon. C’était toujours la même histoire. Il n’en pouvait plus de ces jérémiades, il n’en pouvait plus de cette histoire de mariage et il n’en pouvait plus d’Heather. Tout ceci était absolument n’importe quoi et il était grand temps pour lui de prendre sa vie en main et d’échapper à toute cette mascarade. C’est pourquoi ce soir-là, en rentrant de la bijouterie, il se rua dans sa chambre, sortie un de ses énormes sacs qui ne servait que pour les longs voyages et y fourra toutes ses affaires. Il avait beaucoup de vêtements et de souvenirs dans cette chambre, après tout c’était la sienne depuis plus de dix-huit ans. Il prit soin de fourrer sans le moindre ménagement dans son sac, l’ensemble des choses qui le tenait à cœur. Il s’arrêta devant une photo de famille. Il y était aux côtés de ses sœurs et de ses deux parents, il arborait un sourire parfait, tout comme le reste de la famille. Il se souvenait du jour où avait été pris cette photo. Son père les avait forcé à être tous présents, à bien se comporter et à sourire faussement. Il avait crié sur Holland parce qu’elle avait eu le malheur de s’être filé le collant cinq minutes avant la photo, elle avait pleuré, Cameron l’avait pris dans ses bras, et Miles s’était disputé avec son père. Comme à l’accoutumé. Il laissa échapper un rire parfaitement sarcastique. Toute cette famille se résumait à cette photo. Heureux et soudés en apparence, déchirés et malheureux en réalité. Il reposa le cadre sur la commode et récupéra quelques effets qui se trouvaient en dessous, dans les tiroirs. C’est à ce moment-ci que Phoenix, qui l’avait sûrement entendu rentrer en trombe dans la maison, fit à son tour irruption dans la chambre, les bras croisés et les sourcils froncés. « Hors de question que je reste dans cette maison de fous une minute de plus, j’en peux plus Nix’, je te jure j’en peux plus ! » lâcha-t-il alors sans même lui accorder un regard. Il était bien trop occupé par son activité. Phoenix connaissait plus que bien son frère et avait l’habitude de ses sautes d’humeur, surtout lorsqu’il se disputait avec leur père, mais elle sentit immédiatement que cette fois, ce n’était pas qu’un coup de tête. Elle s’approcha de lui et déposa doucement sa main sur le haut de son bras, tentant de l’aider à retrouver son calme et à arrêter de se précipiter de la sorte. Phoenix arrivait toujours à le calmer. Elle avait cette vertu apaisante sur lui et elle avait l’influence suffisante pour le remettre dans le droit chemin, à chaque fois. Mais cette fois, c’était différent, cette fois elle n’y parviendrait pas. Il se tourna alors vers elle et arbora une mine qui traduisait à l’évidence toute la peine qu’il ressentait face à cette situation. « Je m’en vais Nix, c’est trop, j’en peux plus… ». Elle sait ce qu’il ressent, mais elle sait qu’il fait aussi une erreur et que son départ ne fera qu’empirer les choses. Cependant, elle ne dit rien. L’expression de son frère l’empêche de le convaincre de rester. Elle fait quelques pas en arrière, pour le laisser reprendre son activité, et Miles s’attaque à un autre de ses placards. « Miles mais qu’est-ce que tu fais, ça ne va pas la tête ! » Cameron vient de rentrer en trombe dans sa chambre et se rue immédiatement sur lui, attrapant son sac, l’empêchant de continuer de le remplir. « Arrête Cami, laisse moi ! ». Il lui arrache le sac des mains et y fourre d’autres vêtements, sans le moindre regard pour sa jeune sœur. « Arrête de faire l’enfant Miles ! Tu savais très bien que ça arriverait un jour ! ». Crie-t-elle alors qu’elle tente de se mettre en travers du chemin de son frère. « Cami ! » Phoenix, qui observait jusqu’alors la scène sans rien dire, ne put s’empêcher d’intervenir. Cami manquait clairement de tact mais elle n’avait pas tout à fait tord. Il savait depuis toujours que sa vie avait préalablement été tracée, et ce même avant sa naissance. Il savait que c’était son père qui choisirait ses études, ses fréquentations et sa future femme. Mais s’il s’était empêché d’y penser pendant de nombreuses années, il s’était rendu compte en le vivant que ce n’était pas de la vie qu’il aurait voulu. C’est pourquoi, il ne répondit pas à sa sœur. Il n’avait pas envie de se justifier, elles assistaient à bien des disputes pour comprendre ses motivations. Il termina de mettre quelques vêtements dans son sac et ferma la fermeture éclaire, alors que Phoenix et Cami se jetaient des regards noirs. « Quoi, c’est vrai. Tout le monde va passer par là, ça fait parti de nos traditions familiales et tu devrais les respecter au lieu de n’en faire qu’à ta tête ! » Derechef, elle s’était mise en travers du chemin de Miles qui venait de hisser son sac sur son épaule. Elle l’empêchait de nouveau de passer pour sortir de sa chambre. Il soupira, c’est fou ce que sa sœur pouvait l’énerver. « Tu ne comprends vraiment rien ! J’espère vraiment qu’un jour tu seras passionné par quelque chose et par quelqu’un que papa n’approuve pas ! Je l’espère de tout mon cœur et ce jour là tu comprendras ce que je ressens ! En attendant cesse de me faire tes stupides leçons de morales et pousse toi de mon chemin ! » Il la fusillait du regard et avait un ton des plus secs, à la limite de la méchanceté. Cami, en face, serra les dents. Elle s’apprêtait à répondre mais Phoenix l’en empêcha en intervenant. « Miles ça suffit ! » Alors qu’il croyait que Phoenix était la seule à réellement le comprendre, il fut surpris qu’elle le rappelle à l’ordre. Certes, il n’était pas tendre avec Cameron, mais l’était-elle avec lui ? Il tourna alors la tête vers son aînée. « Quoi, toi aussi tu penses comme elle ? Toi aussi tu es du côté de papa ? » Elle n’avait jamais réellement pris parti dans les disputes. Elle était toujours présente pour lui, mais elle ne dénigrait jamais leur père, elle restait toujours neutre. Et c’était peut-être cette neutralité qui avait permis à Miles de rester ici autant de temps. De subir les ordres incessants de son père et surtout de donner le bénéfice du doute à cette histoire de mariage. Il interrogea sa sœur du regard, il était impatient de connaître sa réponse. Mais en plongeant ses yeux dans les siens il comprit aussitôt. Elle n’avait jamais été neutre. Si elle lui faisait entendre raison à chaque fois, lui faisant croire que toutes ces choses étaient seulement dans son intérêt, pour son bien, ce n’était parce qu’elle le comprenait et qu’elle souhaitait le meilleur pour lui. Non, c’était juste parce qu’elle approuvait les décisions de leur père. Le silence pesant qui s’empara de la pièce confirma alors ce que Miles avait lu dans son regard. Il laissa à nouveau échapper un rire, parfaitement faux. « Ne répond même pas, j’aurais dû m’en douter ! » Il réajusta son sac sur son épaule et contourna ses deux sœurs pour enfin sortir d’ici. Cami ne tenta pas de le retenir plus longtemps. « Je me tire d’ici et je vous jure que vous ne me reverrez plus jamais mettre les pieds ici ! » Et il sortit. Cameron bougonna quelques mots qu’il se força à ne pas écouter. Il n’avait plus envie qu’on lui dise quoi faire. Il voulait être libre de ses faits et gestes, il voulait dicter sa propre vie sans que quelqu’un le fasse pour lui. Il dévala les escaliers et ne perdit pas une seconde de plus pour quitter cette demeure à qui il faisait un adieu définitif. Et alors qu’il parcourrait l’immense jardin pour rejoindre sa voiture, il entendit des bruits de pas précipités derrière lui. « MILES ATTENDS ! Je ne veux pas que tu partes. Ne me laisse pas … » Le jeune homme fit volte face et découvrit le visage peiné de sa petite sœur, Holland. S’il avait à rester, ça n’aurait été uniquement pour elle. Mais ce n’était hélas plus possible. « Je peux plus rester là Holland, je suis désolé. Prends soin de toi. » Il embrassa la joue de la blonde avant de s’engouffrer dans sa voiture et de partir loin, loin de cette maison et de l’emprise Appleby.


Dernière édition par Miles Appleby le Sam 24 Mai - 20:14, édité 19 fois
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✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. Vide
MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 9:25



« I planned to say all these terrible
things to you, but in the end,
I just want to tell you, I miss you. »

✩✩✩
« Oui Marilyn, je passerais dans la soirée, je dois visiter un nouvel appartement cette après-midi et j’ai une tonne de rendez-vous. » Toujours pendu à son téléphone, ou plutôt à son oreillette wifi directement reliée à son mobile, Miles traverse vivement le couloir du deuxième étage, qui mène directement à son bureau. Derrière lui, son assistante, parfaitement bien apprêtée et perchée sur des talons d’une dizaine de centimètres fait de petits pas précipités pour suivre la cadence. Miles ne s’en occupe pas, il a l’habitude qu’elle le suive partout. Pour l’heure il est bien trop occupé par sa conversation téléphonique avec Marilyn, sa meilleure amie, qu’il a promis de voir le soir-même. Il finit cependant par couper court à l’appel, un double appel entrant. « Appleby. » lâcha-t-il solennellement à l’adresse de son interlocuteur, à l’autre bout du fil, histoire de se présenter. Et le voilà reparti pour une discussion animée sur le nouveau projet de loi qui a été présenté par le gouvernement en place au congrès. « C’est ridicule ! Il faut faire passer une consigne de vote, il est hors de question que l’on laisse passer ça ! » Miles hausse le ton, à l’évidence en désaccord avec la politique démocrate en vigueur. Il finit par rejoindre son bureau et retire son oreillette après avoir congédié son interlocuteur. Le jeune homme s’installe derrière son bureau et attrape un dossier que Sally Ashbury a classé pour lui le matin-même. D’ailleurs, cette dernière le suit de près dans son bureau et tout en griffonnant quelques trucs sur un calepin, elle s’adresse à son patron. « Monsieur Appleby, Cartwight a annulé le rendez-vous de quinze heures. Du coup j’ai avancé celui avec Peralta, afin que vous puissiez partir plus tôt pour rejoindre mademoiselle Grayson. » Miles lève la tête vers son assistante, sortant le nez du dossier. Il affiche alors un infime sourire. Décidemment, il ignorait ce qu’il ferait sans Sally. Elle pensait constamment à tout et se débrouillait toujours pour que les choses aillent dans son sens. Cependant, sa réputation de patron intransigeant et un brin rigide ne lui permettaient pas d’être agréable avec elle. De plus, il n’en avait pas nécessairement l’envie. « Bien. » se contenta-t-il de dire sans un regard de plus. Oui, un merci ne lui aurait pas écorché les lèvres mais il partait du principe qu’elle ne faisait que son travail, et qu’elle n’avait pas besoin d’être constamment congratulé. Clairement elle ne l’était que très rarement et pas par lui lorsque cela arrivait. Le jeune homme jeta un œil à l’heure avant de percuter qu’il était déjà en retard pour son prochain rendez-vous. Il détestait cela. Il prit le dossier qu’il avait sous les yeux, qu’il calla sous son bras gauche, prévoyant de le consulter sur le chemin, et contourna son bureau. Avant de quitter les lieux, il s’arrêta devant Sally. « Vous, vous restez là. Il y a une pille de dossiers à classer et à traiter sur mon bureau. Et veillez à répondre au téléphone correctement cette fois. » Il ne lui adresse pas un sourire, ni même une formule de politesse. Puis il s’éclipse du bureau et du siège national du parti Républicain par la même occasion, s’engouffrant dans une voiture hors de prix, conduit par un chauffeur qu’il ne connaît pas et dont il se fiche éperdument. En l’espace de cinq années, sa vie avait considérablement changé. En effet, Miles Appleby est bien loin de ce qu’il était autrefois. Depuis ce jour, où il a quitté la demeure familiale des Appleby, Miles n’y a jamais remis les pieds, comme il avait juré qu’il ferait. Il n’a revu aucun des membres de sa famille qu’il a pris soin d’éviter comme la peste ces cinq dernières années – quand bien même il avait fait un effort il y a deux ans de cela pour les funérailles de leur mère - et vit maintenant une vie trépidante et pour le moins paisible. Certes, il a perdu sa famille, mais il s’est surtout libéré de l’étreinte oppressante de son paternel, et c’était finalement ça qui le rendait le plus heureux. Il n’avait pas besoin de son père pour faire de bons choix, il n’avait pas besoin de lui pour vivre et il n’avait encore moins besoin de lui pour trouver un job. En effet, le jeune homme avait terminé ses études de droits avec les félicitations du jury et s’était immédiatement engagé dans la politique. Il a cependant, tout de même passé en parallèle son examen pour entrer au barreau de Washington mais finalement, être avocat, ce n’était pas ce qui l’intéressait. Il ne voulait en aucun cas suivre les traces de son père, il voulait se différencier de lui, il voulait frapper fort et créer une véritable rupture. C’est pourquoi, il décida de s’engager dans la politique, au parti Républicain. Ou en d’autres mots, le parti opposé à celui auquel appartient son père. Il adhérait clairement aux idées du parti, quand bien même cela pouvait parfois paraitre paradoxale. Oui, il faisait tout un tas de discours sur la valeur qu’avait la famille, alors que lui, avait quitté la sienne sans le moindre remord. Il prônait le droit au port d’arme alors que son père l’avait toujours prohibé, et votait en faveur de la réduction du gouvernement fédéral. Ce n’était clairement pas les valeurs que le couple Appleby avait inculqué à leurs enfants, mais c’était finalement ce qui concrétisait sa différence et son éloignement avec eux. Cependant, il était conscient que son nom de famille et la renommée de celui-ci, l’avaient clairement aidé à gravir à une vitesse fulgurante les échelons. En effet, il venait d’être récemment promu Premier porte-parole du parti républicain, à son plus grand bonheur. Il devait d’ailleurs probablement être le plus jeune premier porte-parole républicain. Il vivait dans un grand appartenant moderne, avec vue sur l’ensemble de la ville, et investissait dans l’immobilier et en bourse. Oui, Miles était né Appleby, où il a beaucoup appris. C’est pourquoi, il savait exactement où il était bon d’investir pour se faire de l’argent. Et comble de tout cela, les idées de mariage et d’engagement avec une parfaite inconnue choisie par son géniteur, étaient bien loin de ses considérations. Il profitait pleinement de son célibat et ne comptait absolument pas s’engager avec qui que ce soit. Cette histoire de mariage, qui avait détruit son lien avec sa famille avait développé en lui, une réelle peur de l’engagement, c’est pourquoi il s’était juré de ne jamais se marier. Voilà à quoi rimait aujourd’hui la vie de Miles Appleby, loin de sa famille, loin de Griffith Appleby. (…) « Alors, comment se passe ton entrainement pour entrer chez les pompiers, ma belle ? » Il est vingt-deux heures et, Marilyn et Miles viennent de s’installer autour d’une table basse dans un bar à l’ambiance cosy. Ca fait un moment qu’il n’a pas partagé un verre au calme avec sa meilleure amie. Il faut dire qu’il est devenu très occupé et qu’il se consacre entièrement à son travail. Il a d’ailleurs parfois tendance à faire passer son travail avant ses proches. Mais de toute façon, Marilyn est la seule qui ressemble de près ou de loin à une amie pour lui. Il n’a été jamais le genre d’homme à avoir une foule d’amis. Il a toujours été solitaire et ce, encore plus depuis qu’il n’est plus en contact avec ses sœurs. A se demander s’il ne cherchait pas à prouver quelque chose, qu’il était parfaitement capable de se débrouiller sans l’aide de personne, sans être entouré. En face de lui, Marilyn semble cependant heureuse de revoir son ami. Tous les deux se ressemblent finalement beaucoup. Elle est d’ailleurs la seule personne avec qui il a gardé contact de son ancienne vie. « Et bien écoute, plutôt bien, nos derniers entrainements m’ont vraiment aidé ! » Miles avait prit l’habitude, sur son temps libre – bien que restreint- d’aider Marilyn à s’entrainer pour le concours pour devenir pompier professionnel. Il savait que ça lui tenait à cœur et donnait donc de sa personne pour lui apporter tout son soutient. Ce qui lui faisait plaisir, faisait par ricochet plaisir à Miles. Oui, Marilyn était bien la seule personne avec qui le garçon se montrait gentil. « Tant mieux, j’espère que ça va marcher pour toi ! » Il afficha un mince sourire et pressa la main de la jeune femme, comme pour lui transmettre tout son courage et son soutient. Les deux jeunes s’échangèrent ensuite les dernières nouvelles concernant leur vie respective. Bien que très remplie par son travail, la vie privée de Miles n’avait absolument rien de palpitant. Il ne sortait que très peu et les seules femmes qu’il rencontrait, ne duraient qu’un soir. La peur de l’engagement. Toujours. Et alors qu’ils étaient au beau milieu d’une conversation sur un homme qui retenait définitivement l’attention de Marilyn, une voix familière, vint lui agresser les oreilles. « Holland, je te jure que ton frère est un patron exécrable, il me refile tous ses dossiers à classer, me fait faire son café, et me parle comme une moins que rien ! » Miles fronça les sourcils. Il connaissait cette voix. Et à l’écoute de ses dires, il ne mit pas longtemps à comprendre. Sa nouvelle assistante, Sally Ashbury. Il coupa quelques secondes Marilyn en surélevant l’index. Puis il se retourna vers cette voix. « Si j’avais su, quand tu m’as parlé de ce job, je n’aurais jamais postulé ! Tu m’avais dit qu’il était cool ! C’est une vraie plaie ! » Miles esquissa un mince sourire. Il savait qu’il n’était pas le patron le plus tendre et le plus aimant de l’histoire, il en était conscient. Il était d’ailleurs rare qu’il soit réellement agréable avec qui que ce soit. Il avait beaucoup  changé depuis qu’il était parti de la demeure familiale. S’il se sentait beaucoup plus libre et bien mieux dans sa peau, il ne parvenait à bien vivre cette distance qui le séparait maintenant de ses sœurs. Il avait coupé les ponts et tentait tant bien que mal de se persuader que c’était la meilleure des décisions qu’il ait prise. Mais en réalité, ça le rongeait de l’intérieur et c’était surement pour cela qu’il ne parvenait à se montrer agréable avec qui ce soit, sauf peut-être avec Marilyn, parce qu’elle ne méritait absolument pas de subir sa mauvaise humeur continuelle. Miles avertit Marilyn qu’il revenait dans une minute et se leva, prenant un malin plaisir à écouter ce que Sally était en train de dire à sa sœur, à l’autre bout du fil. Alors Sally connaissait sa jeune sœur. Il s’accouda au bar, juste derrière elle et lui glissa quelques mots à l’oreille, presque amusé par la situation. « Une vraie plaie hein ? » La jolie brune sursauta, ne s’attendant surement pas à ce qu’un homme ne vienne lui chuchoter des mots à l’oreille et encore moins qu’il s’agisse de Miles. Elle se retourna immédiatement vers lui et écarquilla les yeux. Elle eut le souffle coupé, alors qu’en face Miles souriait, d’un sourire qui ne voulait pour elle, rien dire de bon, pour les si peu de fois où elle l’avait vu faire ce genre de chose. Elle resta silencieuse quelques secondes, littéralement pétrifiée par la présence de son boss juste en face d’elle alors qu’elle venait de dire toutes ces horreurs à son sujet. Mais lorsqu’Holland l’interrogea, ne l’entendant plus parler, elle reprit ses esprits. « Holland, je te rappelle plus tard. » Elle raccrocha et rangea immédiatement son téléphone dans son sac à main. Elle se sentait pour ainsi dire, plutôt mal à l’aise. « Écoutez je suis désolée, ce n’est pas ce que … » commença-t-elle sous l’œil critique de Miles. Mais celui-ci l’empêcha de continuer. « Ne vous tracassez pas Mademoiselle Ashbury, j’ai compris. » Derechef, il sourit, ce qui donna immédiatement des sueurs froides à Sally. Il ne souriait jamais, c’est pourquoi elle ne savait pas vraiment si cela était bon ou plutôt très mauvais signe venant de sa part. Elle baissa les yeux et s’amusa avec le revers de sa robe couleur émeraude. Miles n’y avait jamais fait attention, mais elle était d’une beauté renversante. Toujours élégante et sophistiquée, elle devait avoir beaucoup d’hommes à ses pieds. « Vous êtes amis avec Holland ? » Il n’avait pas parlé à Holland depuis des années maintenant et si elle lui manquait énormément, il n’était pas prêt à mettre son égo de côté pour reprendre contact avec sa famille. Alors entendre que Sally et Holland se connaissaient était un moyen pour lui d’en savoir un peu plus sur elle. « Oui … C’est elle qui m’a parlé du job... » Sally leva enfin les yeux vers Miles. Elle ne savait pas comment agir avec lui, il était si spécial qu’elle ignorait si elle pouvait le considérer comme un jeune de son âge – ou pratiquement- ou bien si elle devait toujours se comporter avec lui, comme avec son patron, intransigeant et glacial. « Comment va-t-elle ? » Les paroles de Sally ne l’avaient pas vexé. Il savait qu’il n’était pas un modèle de vertu et pour ainsi dire, il s’en fichait pas mal. Une seule chose avait retenu son attention en réalité, Holland. Sally haussa les épaules, jouant toujours avec sa robe. « Vous lui manquez… » Elle lui manquait tout autant, si ce n’était pas plus. Miles hocha alors la tête. Il aurait aimé en savoir plus… Le jeune homme se redressa alors, s’apprêtant à partir, mais il lâcha avant cela, quelques mots qui allaient probablement faire peur à son assistante. « Très bien, demain vous prendrez l’ensemble de vos affaires et vous trouverez un autre job. » Il était en train de la virer. Et même si Sally venait de dire concrètement qu’elle détestait Miles, elle n’était pas prête à renoncer à ce job, pour la simple et bonne raison qu’il était plutôt bien payé et qu’elle adorait ce qu’elle faisait. Elle se leva immédiatement. Avec ses talons, elle arrivait presque à la hauteur de Miles. « Quoi ? Non mais … » Elle s’apprêtait à sortir l’artillerie lourde en terme d’excuses et de défense en sa faveur pour garder son travail, mais Miles l’interrompit à nouveau. « Je plaisante Mademoiselle Ashbury. Vous faites de l’excellent travail, je ne vais pas me séparer de vous comme ça, à moins que vous ne souhaitiez partir ? » Derechef, il sourit, l’interrogeant du regard. Il connaissait déjà sa réponse, mais il aimait cet affront que lui offrait cette conversation avec la jeune femme. Sally fronça les sourcils, elle avait bien dû mal à croire que Miles Appleby pouvait plaisanter. « Non, je … » commença-t-elle avant d’être à nouveau interrompu par Miles. « C’est bien ce que je pensais. » Il fit signe au barman, afin qu’il lui prépare trois verres, avant de reporter son attention vers Sally. « Écoutez, c’est vous qui avez raison, je n’ai pas été tendre avec vous. Joignez vous à nous pour un verre, c’est moi qui offre. » Il fit un signe en direction de Marilyn qui patientait, en pianotant sur son téléphone portable. Sally lui jeta un regard et hésita. Elle ne comprenait pas vraiment le comportement de Miles. Il avait été si dur avec elle depuis son arrivée, qu’elle ne comprenait pas pourquoi il lui offrirait un verre maintenant. Mais la proposition était alléchante, elle devait l’avouer.  Voyant l’incertitude de Sally, Miles insista. « Pour me faire pardonner d’être un horrible boss. » C’est vrai qu’il avait été intransigeant avec elle ces derniers temps, il s’en rendait compte ce soir. Et si un verre pouvait jouer en sa faveur, il n’allait pas hésiter. Après tout, c’était une amie de Holland, il se devait d’être un minimum sympathique avec elle. Et puis, il faut l’avouer, garder une bonne entente avec la jeune femme pourrait lui permettre de rester en contact avec Holland, indirectement. Finalement, la brune haussa les épaules, elle n’avait rien à perdre. « Euh … D’accord Monsieur Appleby. » lâcha-t-elle en grimaçant. Elle appelait toujours Miles ainsi dans le cadre de leur travail, mais dans ce bar où la plupart des membres commençaient à abuser de la boisson, était-ce vraiment une solennité adéquate ? Clairement pas. Tant que Miles émit un léger rire. « Et s’il vous plait, appelez moi Miles, j’ai l’impression d’être mon père quand vous m’appelez ainsi. » Miles détestait être comparé à son père, c’était bien connu. La jeune femme esquissa un sourire avant d’accompagner Miles pour rejoindre Marilyn. Tous trois passèrent le reste de la soirée ensemble, dans une ambiance qui était loin de celle du bureau. Miles souriait, riait même parfois et parlait avec Sally comme à un être humain, et non plus comme à un esclave. C’était sympa.

« C’est quoi déjà ce soir Sally ? » Miles feuillette des papiers derrière son bureau tout en jetant parfois quelques regards vers Sally. La jeune femme et assise sur la chaise d’en face et abandonne son téléphone portable pour consulter l’IPad, spécialement conçu pour le boulot. « Hm, laisse moi jeter un œil, soirée caritative pour les enfants hospitalisés. Il y aura beaucoup de monde, des investisseurs potentiels et des démocrates en quête de voix pour les prochaines élections ! Il faut être plus malin qu’eux et conquérir les indécis ! » Lui dit-elle en mâchant son chewing-gum. Ça fait aujourd’hui un an que Sally a été engagée et les choses ont beaucoup évoluées. Si le courant avait au préalable bien du mal à passer entre les deux jeunes, ce n’était plus le cas aujourd’hui. Ils s’étaient conséquemment rapprochés. Depuis cette soirée dans ce bar où elle avait indirectement dit les quatre vérités au jeune homme, celui-ci avait compris qu’il n’était pas obligé d’être constamment exécrable avec elle, qu’elle était une alliée à ne pas négliger. De plus, une chose les avait rapproché, Holland. Ils étaient devenus amis, mais surtout, Sally était devenue son bras droit. Il ne la voyait plus comme une assistante mais comme sa partenaire de travail sans laquelle il aurait bien du mal à assumer sa charge de travail. Oui, elle lui était devenue indispensable. Le jeune homme hocha donc la tête aux dires de la brune. La collecte pour les enfants hospitalisés n’était en réalité qu’un prétexte pour réunir les hommes et les femmes les plus riches mais surtout les plus puissants de la ville. C’était donc le lieu adéquat pour faire passer ses idées républicaines, et surtout pour attirer les investisseurs. « Qui est-ce que j’appelle pour jouer les potiches à tes côtés ? » Sally ne prend plus le moindre gant avec le jeune homme, ceci semble même naturel dorénavant. Elle consulte le répertoire afin de trouver une fille qui ferait l’affaire, mais Miles lui coupe l’herbe sous le pied. « N’appelle personne. » lui dit-il simplement, tout en consultant un nouveau dossier. Sally, en face, est interloquée. Il ne se rend jamais à ce genre d’événement seul. « Quoi ? Mais toi-même tu dis toujours qu’il faut toujours avoir une belle femme à son bras dans ce genre de soirée ! » Elle répète les propres mots que Miles avait prononcé à ce sujet. Ce qui le fit sourire. Il avait toujours l’impression d’être écouté avec elle, et c’était ce qu’il aimait le plus en elle. Cependant, il n’avait pas la moindre envie d’être en compagnie d’une nouvelle femme, très jolie certes, mais bien trop éloignée de son univers, qui ne comprenait absolument pas ce qu’il vivait. C’est pourquoi, il lança naturellement une idée. « Alors tu n’as qu’à m’accompagner ! » Il ne la regarde pas, bien trop occupé à lire un document. Mais en face, Sally se décompose. Il ne lui a jamais proposé de l’accompagner à ce genre d’événement. Elle n’est qu’une assistante, et quand bien même ils se sont conséquemment rapprochés ces derniers temps, elle était à des années lumières de penser qu’un jour elle se rendrait dans ce genre de soirée. Elle n’y avait pour ainsi dire jamais mis les pieds. Elle le regardait, littéralement prise au dépourvue.  « Quoi ? Pourquoi moi ? Je ne suis que ton … » commença-t-elle, mais comme à l’accoutumé, Miles lui coupa la parole. C’était devenu une habitude pour lui. « Assistante, je sais Sally ! Tu es bien plus que ça, tu le sais bien ! Donc achète toi une belle robe et j’enverrais Dev te chercher vers vingt heures ! » Il lève les yeux vers elle, avec un léger sourire. Il est sérieux, il a vraiment envie de l’avoir à ses côtés. Elle a toujours été très douée dans son travail et finalement, elle était bien plus qualifiée pour ce genre de soirée que ne l’étaient toutes ces filles sans cervelle. Et puis, à ses côtés, il verrait peut-être le temps loin long. Il se leva de sa et sortit une carte de son porte feuille, qu’il tendit à Sally. « Va donc dans ce magasin et dit que tu viens de ma part, elle mettra ça sur ma note. » La jeune femme attrape la carte que lui tend le garçon et manque de s’étouffer. C’était un magasin définitivement hors de prix, où elle ne pouvait absolument pas se payer le moindre vêtement, mais le fait de se faire acheter une robe par son boss la piqua au vif. « Je peux me payer une robe toute seule ! » Dans ce magasin-ci, certainement pas, mais elle refusait que quiconque ne l’entretienne de la sorte, pas même Miles. Ce dernier connaissait parfaitement le salaire de la jeune femme, il savait qu’elle ne pouvait pas se payer la moindre robe hors de prix qu’on pouvait voir portée lors de ce genre de soirée. Mais il ne voulait insister. Lui-même avait une fierté qu’il ne serait pas prêt à mettre de côté. C’est pourquoi il haussa les épaules et lâcha nonchalamment un petit : « Comme tu veux. » (…) Aux alentours de vingt-et-une heure, Miles, vêtu d’un costard spécialement taillé sur mesure pour l’occasion, sortit d’une voiture de luxe, noir, suivit de très près par Sally. Il l’aida à sortir en lui tendant sa main qu’elle saisit tout en tentant tant bien que mal de se dépêtrer avec sa robe bien trop longue à son goût. Elle n’avait pas l’habitude de ce genre d’accoutrement et encore moins de cet univers si luxueux. Elle le remercia d’un signe de tête, alors que Miles l’observait. Elle était sublime, encore plus que d’habitude. « Tu es superbe. » lui glissa-t-il à l’oreille alors qu’ils entraient tous les deux dans le lieu de la réception. A l’entrée, personne ne lui demande son nom, tout le monde sait qui il est, et pas parce qu’il est le fils de Griffith Appleby, mais parce qu’il est le porte-parole ô combien réputé du parti Républicain. Un sourire satisfait se dessine sur le coin de ses lèvres. Les deux jeunes adultes s’engouffrent alors dans la foule et se font immédiatement servir un verre d’un vin blanc dont Sally n’aurait cru pouvoir goûter un jour. Et alors qu’ils discutent sagement, le radar ô combien performant de Sally alerte immédiatement Miles d’un danger imminent. « Ton père et ta sœur à 15 heures ! » chuchote-t-elle à l’oreille de Miles en couvrant de sa main, sa bouche, afin d’être la plus discrète possible. Miles sent une boule se former immédiatement au creux de son ventre. Il ne veut pas les voir, pas maintenant, jamais. « Oh non, partons à gauche ! » dit-il la voix légèrement tremblante. Cependant, il le sait, c’est déjà trop tard, il vient de croiser le regard de Phoenix et ils se dirigent vers eux. « Bonsoir Miles. » L’ambiance est électrique et le ton de Phoenix est mitigé. Elle semble partagée entre la déception, la colère et l’amour fraternelle qu’elle a toujours ressenti pour son frère. Miles, quant à lui, a le regard fuyant, mais ce n’est pas le moment de flancher. Il se redresse et dépose son verre vide sur un plateau que tient un serveur avant de leur faire face à son tour. « Phoenix, Griffith. » Son ton est si solennel qu’il a l’impression de se retrouver face à des inconnus. Il jette un bref regard à son père qui le scrute sans la moindre émotion. Il ne transparait rien de son visage, comme d’habitude. Il garde la tête haute, parce que c’est ce que l’on fait toujours chez les Appleby. « Miles. » se contente simplement de dire Griffith qui n’a définitivement pas l’habitude que son propre fils l’appelle par son prénom, et non plus ‘Papa’. Cela faisait des années qu’il ne l’avait plus appelé papa et n’en avait pour être tout à fait honnête plus la moindre envie. Il avait fait de sa vie un enfer et n’était pas prêt à lui pardonner, quand bien même il aimait la vie qu’il avait aujourd’hui. L’ambiance devenait pesante, presque gênante. Miles sentait le regard de Phoenix fixé sur lui et c’était bien la seule personne qu’il ne parvenait à regarder dans les yeux, parce que finalement, quand bien même ils étaient en désaccord, qu’elle avait choisi de prendre le parti de leur père, il l’aimait et elle lui manquait énormément. Miles décida donc de couper court à la conversation en ajoutant une phrase qu’il aurait finalement pu dire à n’importe quel candidat aux élections. « Bonne chance pour les élections. » Griffith et Miles appartenaient à deux partis politiques opposés, et ce, le père de famille avait bien du mal à le digérer. C’est pourquoi, il se sentit immédiatement piqué au vif par la remarque de son fils. « Oh nous n’aurons besoin de chance, c’est plutôt pour vous et votre parti aux idéaux moyenâgeux qu’il va en falloir. » Cette fois, c’est Miles qui fut gêné par la remarque de son géniteur. Il grimaça. Il détestait lorsqu’on s’attaquait au parti, pour la simple et bonne raison qu’il y mettait beaucoup d’énergie et donnait de sa personne pour ce parti. D’autre part, de tels mots avaient tendance à sonner faux dans la bouche de son père. Il était pour ainsi dire, plutôt mal placé pour parler d’idéaux moyenâgeux. C’est pourquoi, et surement en souvenir des méthodes du père de famille pour élever ses enfants,  Miles laissa échapper un rire jaune. « C’est marrant de vous entendre dire ça ! » Vouvoyez son père lui semblait presque normal, puisqu’il était devenu ces dernières années, un total étranger pour lui, un simple adversaire politique. Et si Griffith, visiblement irrité du répondant de son fils, ouvrit la bouche pour lui répondre d’une de ses remarques assassines dont il avait le secret, Miles l’en empêcha en reprenant la parole. « Si vous me permettez, j’ai mieux à faire. C’était sympa de vous voir. » Il recommençait à être sarcastique. Il l’était toujours lorsqu’il s’agissait de son père. Décidemment, Griffith n’avait pas changé et ne changerait probablement jamais. Sally et Miles s’éclipsèrent alors qu’on pouvait encore entendre Griffith pester contre son fils auprès de Phoenix qui paraissait étrangement silencieuse. Les deux adultes s’éloignèrent, prenant soin de se rendre du côté opposé de la salle, c’était mieux pour tout le monde. Et alors qu’il était à la recherche d’un serveur, afin de noyer ce moment gênant et agaçant à souhait, qu’il venait de vivre, dans l’alcool, il la vit. Elle n’était qu’à quelques mètres de lui, vêtue d’une longue robe blanche, nacrée de perles. Elle était magnifique. Miles sentit tout son corps de contracter et lorsqu’il croisa son regard, il eut cette sensation étrange qu’il n’avait jamais ressentit auparavant. Elle faisait naitre en lui tellement de choses contradictoires. Il détestait, la haïssait même, parce qu’elle lui rappelait sa vie d’antan et parce qu’elle faisait parti de ce monde qu’il voulait quitter. Mais à côté de toute cette haine, Miles était irrémédiablement attiré par elle. Heather Gabe. Il était tombé sous son charme à la seconde où il l’avait vu, mais il avait fallu que son père vienne tout gâcher, comme d’habitude. Alors il avait attisé une haine contre elle, sans la moindre raison, car finalement elle n’était pas responsable du comportement de son père. Elle n’était pas responsable de ce mariage forcé, elle en était même la victime mais il ne pouvait se résoudre à l’apprécier. Ce n’était pas possible, elle lui rappelait bien trop son père, et il le détestait. Non, il ne pouvait pas être attiré par elle. Il resta planté là, quelques secondes, le regard plongé dans le sien, sans émettre le moindre son, ni même le moindre geste. Mais il finit par se reprendre. Elle avait trop de pouvoir sur lui, elle le rendait faible et ce n’était pas ce qu’il voulait. Il chassait la faiblesse comme il chassait son père. C’est pourquoi il attrapa Sally à la taille et l’approcha conséquemment de lui, afin de montrer à Heather, qui ne l’avait encore quitté des yeux, qu’il était à présent heureux, qu’il faisait ses propres choix et qu’elle n’était pas son choix. C’était idiot, certes, parce qu’il se donnait de fausses excuses. En réalité, il voulait la rendre jalouse, c’est tout. Sally à côté sembla surprise de cet élan d’affection qui ne ressemblait guère à Miles. « A quoi tu joues Miles ? »  Lui demande-t-elle en râlant. Elle retire immédiatement la main du jeune homme en cherchant ce qu’il pouvait bien lui prendre tout à coup. Le geste de recul de Sally ramène immédiatement Miles à la réalité. Il cligna alors des yeux et reporta son attention sur son assistante. « A rien, désolé. » bougonna-t-il, ne voulant à l’évidence par s’étendre davantage sur le sujet. Puis, sans s’en rendre compte, il la chercha à nouveau des yeux, Heather. Mais elle n’était plus là… Une pointe de déception pouvait se lire sur son visage, mais personne ne l’avait remarqué, du moins, c’est ce qu’il croyait. « Miles ? » Il reconnut immédiatement cette voix, abandonnant sa recherche désespérée d’Heather. Il tourna les talons et découvrit le visage d’ange de sa plus jeune sœur, Holland. « Oh Holland ! » Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Sally nota immédiatement qu’elle ne l’avait jamais vu sourire de la sorte. En effet, il n’était absolument pas le genre d’homme à être démonstratif mais il se l’était toujours montré davantage envers Holland, parce que finalement, il l’aimait beaucoup trop pour ne pas le lui faire comprendre à chaque instant. « Ca me fait plaisir de te voir ! » lâcha-t-il en serrant sa petite sœur dans ses bras. Ce que ça faisait du bien de la serrer à nouveau contre lui. « A moi aussi, je finissais pas croire que tu avais été enlevé. » Elle réalité elle savait que non, puisqu’elle se tenait informée sur la vie de son frère, par le biais de son assistante, Sally. Mais elle avait besoin de lui dire, elle avait besoin de lui faire comprendre que même si elle ne lui en voulait pas, qu’elle comprenait ses choix, il aurait pu faire les choses autrement et surtout ne pas la laisser tomber. « Crétin ! Tu ne pouvais pas m’appeler, si tu savais comme tu me manques ! » Poursuivit-elle alors qu’ils se relâchaient de leur étreinte commune. Non, elle ne lui en voulait pas, mais elle devait tout de même lui faire comprendre qu’il n’avait pas été malin dans cette histoire. Miles le savait pertinemment. Mais finalement, il avait eu besoin de cette cassure, de cette césure entre eux, pour mieux rebondir. Et les années étaient passées et il n’avait plus eu le courage de revenir vers ses sœurs. Il baissa alors les yeux, fautif. « Je suis vraiment désolé, tu sais mais j’avais besoin de prendre du recul par rapport à la famille … » Il était sincère et cela se voyait dans son regard. Holland esquissa un sourire alors qu’elle prenait Sally dans ses bras, en guise de bonjour, comme elle le faisait à chaque fois. « Mais regarde toi Holland tu es magnifique, une vraie femme. » Holland avait beaucoup grandit. Elle n’était plus la gamine qu’il avait connu autrefois. Elle était tout simplement magnifique, resplendissante. Elle ressemblait énormément à leur mère, et dans certaine de ses expressions, il retrouvait parfois Phoenix. « Quand bien même, à mon humble avis, cette robe est un peu trop courte ! » Il ne leur fallut que quelques minutes pour retrouver leurs vieilles habitudes, la taquinerie. Le garçon sourit en observant sa sœur qui affichait une petite moue boudeuse. « T’avais pas le droit de prendre du recul par rapport à moi et laisse donc ma robe tranquille ! » Elle lui tire la langue, comme elle avait l’habitude de le faire enfant et là, Miles a vraiment l’impression de retrouver sa petite sœur. Mais il comprend vite qu’elle n’est plus une enfant lorsqu’elle lui balance son sac dans le bras. Il râle, mais il est tellement heureux de la retrouver qu’il est impatient de savoir ce qu’elle devient.  « Alors vous deux ? » Holland regarde Sally et Miles l’un après l’autre en haussant les sourcils, arborant un regard lourd de sens. Mais ce regard gène immédiatement ses deux interlocuteurs qui écarquillent les yeux et font de grands gestes à l’aide de leur bras. « Quoi ? Noon ! » Ils s’expriment à l’unisson. Ils ne se voyaient pas comme ça, du moins ils n’y avaient jamais pensé, enfin, c’est ce qu’ils disaient. En face Holland arborait un sourire visiblement fière d’elle, elle adorait mettre les pieds dans le plat de la sorte et les voir gênés. Cependant, elle savait bien que son frère avait une toute autre personne dans la tête. Elle s’approcha d’ailleurs de lui et lui chuchota quelques mots lourd de sens, à l’oreille. « Je t’ai vu regarder Heather. » Elle n’avait pas vu son frère depuis longtemps, mais elle le connaissait par cœur et pouvait analyser et interpréter la moindre de ses réactions. Derechef, Miles sembla gêné. Il sentit le rouge lui monter aux joues malgré lui, tandis qu’il tentait de le cacher. Il évita le regard de sa sœur, parce qu’il savait qu’elle allait comprendre, quand bien même elle avait déjà une bonne idée sur la question. Et au bout de quelques secondes de pesant silence, il décida qu’il n’était guère bon de déterrer cette histoire. C’est pourquoi, il jugea grand temps pour lui d’aller conquérir de nouveaux investisseurs, puisque finalement c’était ce qu’il était venu faire à la base. Il se tourna vers sa sœur avant de partir. « Passe donc me voir à l’occasion, on ira prendre un verre et rattraper le temps perdu ! » Il était fin prêt à reprendre contact, du moins seulement avec Holland pour l’heure. Cameron et Phoenix étaient bien plus rancunières et les choses seraient probablement bien plus compliquées. En face de lui, la blonde afficha une petite moue, quand bien même Miles pouvait voir qu’elle avait envie de sourire. « J’y songerais, peut-être, à savoir si tu le mérites. » Ils émirent un rire en cœur. « Je t’aime Holly. » lâcha-t-il en la serrant à nouveau dans ses bras. « Moi aussi je t’aime idiot ! »


Dernière édition par Miles Appleby le Jeu 29 Mai - 20:24, édité 12 fois
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✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. Vide
MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 16:09



« let's get drunk and tell each other
everything we're to afraid
to say sober. »

✩✩✩
« Ca va bien se passer, détend toi ! » Miles se regarde dans le miroir de la console prévue à cet effet, juste devant lui. Il a les traits tirés et le regard songeur. Il n’a que très peu dormi la nuit dernière et il redoute ce qui l’attend aujourd’hui, ce qui l’attend, si l’on en croit le planning des horaires fourni par une assistante de production, dans exactement sept minutes. A travers son reflet dans le miroir, Miles pose ses yeux sur Sally. Elle ne comprend pas ce qu’il vit, elle n’a pas le moindre souci avec sa famille et elle n’est pas une Appleby. Mais il ne peut lui en vouloir pour cela. Cependant, le manque de sommeil et l’angoisse qui s’accroit à chaque seconde qui le rapproche de cet affrontement, le rend irritable. « Comment veux-tu que je me détende Sally !? » Il a le ton froid et lui lance ces quelques mots comme un reproche. Sally grimace sans répondre, alors il continue. « C’est face à mon père que je m’apprête à débattre ! » Miles n’était pas vraiment ce qu’on peut qualifier de quelqu’un de bavard, dans la vie de tous les jours. Il était même tout le contraire. Une chose qu’il détestait le plus, était d’entendre les gens parler pour ne rien dire. Mais lorsqu’il se retrouvait en face d’une caméra, pour débattre avec un membre du parti adverse, il brillait à l’écran. Toujours. La langue de bois que l’on retrouve chez de nombreux politicien ne faisait bien évidemment pas parti de son vocabulaire. Il est franc, direct et parfois cassant, mais c’est ce qu’aiment les électeurs. Alors à chacune de ses interventions télévisées il sait exactement comment agir. Il a confiance en lui, il connaît son dossier par cœur et dans tous les cas, il sait improviser. Mais aujourd’hui c’est différent. Il doit débattre avec son démocrate de père, et il perdait totalement pied. Leur dernière rencontre avait été plutôt glaciale et il ne savait s’il parviendrait à rester concentrer face à son père, à garder en tête tout ce qu’il avait à dire. Sally posa ses yeux sur le reflet de Miles. Elle remarque sa détresse et vint immédiatement déposer ses mains sur les épaules de son ami. « Je sais … » Elle n’essaie pas de faire croire que ce n’est rien, elle le comprend, ça y est. « Imagines qu’il n’est rien d’autre qu’un candidat lambda aux élections ! » Le sourire de la brune s’élargit et il réchauffe le cœur du jeune homme. Il dépose alors sa main moite sur celle de Sally, pour la remercier. « Oui … Je vais faire ça. » Elle sait comment le rassurer, et c’est ce qu’il aime chez elle. Un mince sourire s’affiche, quand bien même il n’est pas prêt à en rire, sauf peut-être nerveusement. « Tu vas très bien t’en sortir, tu connais ton sujet sur le bout des doigts, aies confiance en toi. » Il hoche la tête, c’est elle qui a raison. Il sait ce qu’il a à dire, il connaît son dossier, il doit oublier que la personne contre laquelle il va se battre est son père. Son père qu’il déteste tant. Il se lève et se tourne vers Sally. Il est bientôt l’heure. Il profite des dernières secondes qui le séparent de son père, pour plonger son regard dans celui de Sally. « Merci Sally. » Il attrape sa main et le contact de sa paume contre la sienne lui fait du bien. Il sent des frissons qui parcourent le bras de Sally, mais il ne réagit pas. Ils se regardent en silence, ses yeux le relaxent. Il peut le faire. « Deux minutes ! » Une responsable les interrompt dans ce moment finalement très étrange et sort Miles de sa rêverie. Il lui jette un bref regard et acquiesce. Il est prêt. Et alors qu’il s’évertue à faire de longues et profondes respirations pour se concentrer, le téléphone de Sally sonne. Il n’y fait guère attention. L’habitude. Il ne l’entend même pas parler avec son interlocuteur. Il est dans une sorte de bulle de concentration. Mais quand elle revient, le sourire aux lèvres, il ne peut s’empêcher de l’interroger du regard. « Bonne nouvelle ! Ton père a annulé sa présence ! Il a envoyé à sa place un de ses sous-fifres ! Une fille sans expérience, tu vas la démolir ! » Un soulagement immense s’empare de tout le corps du jeune homme. Ses muscles se relâchent. Il sent toute la pression retombée d’un coup. Mais, il ne voit pas le coup venir, il n’est pas suspicieux. Il pense naïvement que son père lui a fait un cadeau. C’est pourquoi il arbore un sourire et reprend immédiatement toute confiance en lui. Là, c’est sûre, il va réduire en poussière cette femme qu’il ne connaît guère, parce qu’il excelle pour cela. « A vous dans une minute ! » Miles suit la jeune responsable des lieux jusqu’au bord de la scène, encore caché par un rideaux. Il ferme les yeux quelques secondes. Ultime moment de concentration, puis il entend son nom. C’est l’heure. « … Miles Appleby ! » La tête haute, le regard conquérant, il entre en scène. Il jette un œil vers les caméras, il est à l’aise, il se sent bien. Puis il balaie du regard le plateau. Et il la voit. Son cœur ne fait qu’un bon, sa respiration est coupée et il sent tous ses membres se raidir. Et là il comprend que son père ne lui a pas fait de cadeau en le privant de sa présence. C’est encore pire que ça, parce que finalement, il a compris comment l’atteindre. Il a envoyé son assistante. Heather Gabe. Miles la regarde, mais son visage ne transparait aucune émotion. Il sait que ce n’est pas son cas. Il tente de garder son calme, mais à l’intérieur, son corps se consume. Il jette un regard vers les coulisses, et appelle silencieusement Sally au secours. Elle lui sourit, lève ses deux pouces vers le ciel et il peut lire sur ses lèvres que tout va bien se passer. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas qui est Heather et elle ne sait pas que sa présence est une véritable torture pour lui, que sa présence est finalement pire que celle de son père. Miles s’est assis sur le fauteuil d’en face, et il se sent tout à coup vulnérable. Il se sent ridicule et tout petit face à Heather. Son cœur bat trop vite, il le sait et il ne parvient à se concentrer. Il évite soigneusement le regard de la blonde car il sait qu’il provoquera sa propre perte. Il plisse les lèvres, comme il fait à chaque fois qu’il est angoissé et ne cesse de s’essuyer les mains sur son pantalon. Il panique. Il ne parvient à se concentrer quand bien même il lutte contre lui-même. Il n’entend même pas la présentatrice faire la description de leur deux parcours. Il s’en fiche. Mais il loupe la première question à son adresse. Il s’en rend compte lorsqu’il sent le regard insistant de la présentatrice et celui d’Heather se poser sur lui. Elles attendent sa réponse. Mais il n’a aucune idée de ce qu’il doit dire, pour la simple et bonne raison qu’il ignore la question. « Je … Excusez moi, je n’ai pas entendu votre question. » Le débat reprend et Miles tente de répondre aux questions qu’on lui pose mais il est nerveux et sa concentration s’envole à chaque fois qu’elle la regarde. C’est pourquoi il est fréquemment obligé de faire répéter la présentatrice. Celle-ci sourit, elle a comprit. « Monsieur Appleby, si je ne connaissais pas votre réputation, je dirais que vous êtes troublé par la belle Heather Gabe ! » Cette remarque le pique au vif. Il sent le rouge lui monter aux joues mais il ne supporte pas le regard lourd de sens de cette femme qui n’y connaît absolument rien. Il sert les dents. « Pas du tout ! » Il est convainquant, mais il sait que ce n’est qu’un mensonge. Il détourne le regard, prenant soin de ne pas croiser celui d’Heather. Il n’arrive pas à la regarder. Il prend une grande inspiration et se donne du courage. Tu peux le faire, se répète-t-il à plusieurs reprises à lui-même. Ce n’est qu’un adversaire lambda… Ses propres réflexions paraissent l’aider. Il se ressaisit et reprend le débat. S’il ne la regarde pas, tout va bien. La suite est plus sereine et il oublie presque qu’il se trouve en face d’Heather. On retrouve Miles Appleby, cet as des débats et de la répartie. Il ignore s’il a réussit à convaincre après ce démarrage en demi teinte, mais il sait qu’il a bien fait son boulot. Le ton monte parfois entre les deux jeunes, mais rien de personnel n’est exprimé. Chacun d’eux restent à leur place, le débat reste très professionnel. « Vous étiez en direct sur CNN… » C’est terminé. Les caméramans cessent de tourner et chacun retrouve les coulisses. Miles ignore le regard d’Heather, et s’active pour retrouver Sally. Elle ne parait pas satisfaite de ce qu’il a fait sur cette scène, et elle a raison. Elle le regarde, les sourcils froncés alors qu’il continue de marcher pour rejoindre sa loge. Il ne veut pas prendre le risque de croiser Heather. « Qu’est-ce qui t’es arrivé au début Miles ? » Il savait bien qu’il n’allait échapper à l’interrogatoire de Sally, parce que finalement, c’est son job de faire ce genre de chose. Une fois arrivé dans la loge, il se sent mieux, mais ce n’est pas pour ça qu’il souhaite se montrer honnête. « Rien, j’étais déstabilisé ! » Il reprend place sur sa chaise, en face de cette console et observe son reflet dans le miroir. Il sait qu’il s’est laissé envahir par les sentiments et qu’il n’aurait pas dû. Son père devait probablement jubiler devant son poste de télévision à cet instant même. Et il le déteste encore plus. Sally vient se poster à côté de lui et cherche son regard dans le miroir, elle semble agacée. « Par la petite Gabe inoffensive ? Je t’ai vu bien plus virulent sur un plateau ! » Elle a raison, il le sait. Il est faible face à elle. Il ne répond pas, il ne sait de toute manière pas quoi lui répondre et il n’a pas envie de lui donner raison. « A la seconde où tu l’as vu tu t’es mis à bafouiller, à bégayer comme un adolescent et tu ne prenais, au début, même pas la peine de l’attaquer. » Il a l’impression d’avoir fait une bêtise et de se faire réprimander par sa mère. Il baisse même les yeux, coupable. Il reste silencieux. « Heureusement que tu t’es rattrapé après mais ça reste une … » C’en est trop, il n’en peut plus. « C’est bon Sally, j’ai compris ! » Son ton est si froid et sec que Sally ne peut s’empêcher d’être surprise. Elle a presque l’impression de retrouver Miles à ses débuts, lorsqu’il était constamment exécrable avec elle. Il lui jette un regard, plissant légèrement les yeux, pour lui faire comprendre qu’il n’a pas envie d’entendre son avis, qu’il n’a besoin de personne pour reconnaître ses erreurs et qu’il a besoin d’être seul. « Laisse moi seul s’il te plait. » Elle n’insiste pas, elle déteste quand il se comporte ainsi et sait qu’il est préférable pour tout le monde qu’ils ne soient plus dans la même pièce. La colère et la frustration pourraient leur faire dire des choses qu’ils ne pensent pas. (…) « Je t’ai vu en meilleure forme qu’aujourd’hui ! » Quelqu’un vient d’entrer dans la loge. Miles qui se croyait seul sursaute. Il n’a pas immédiatement reconnu la voix, c’est pourquoi il songe à Sally et n’est pas prêt à une nouvelle leçon de morale. Il se tourne vers la provenance de cette voix et de nouveau chacun de ses membres deviennent raides. Heather. « Heather ? Qu’est-ce que tu fais là ? Qui t’a laissé entrer ? » Il avale difficilement sa salive et se lève maladroitement de sa chaise. Il sent ses mains devenir moites à nouveau, ce n’est pas bon. « Ton assistante m’a dit que de toute façon tu étais exécrable aujourd’hui, donc que je ne pouvais pas faire pire. » Elle referme la porte derrière elle, surement pour avoir un peu d’intimité mais ceci a le don d’angoisser encore plus Miles. Il ne répond pas, il n’y a rien à répondre à cela, Sally est vexée et il le sait, mais il s’en occuperait plus tard. « Quand est-ce que tu ne l’es pas hein ? » Elle laisse échapper un rire que Miles sait faux. Elle est amère. Elle fait quelques pas vers lui et Miles n’a pas la force de reculer. Il a l’impression d’avoir des poids lourds sur chacun de ses pieds qui le retiennent prisonnier. « Tu sais, je n’ai jamais eu la chance de te le dire mais tu es vraiment le dernier des crétins ! » Il savait que cela allait arriver un jour, il savait qu’il allait devoir faire face au comportement injuste qu’il avait eu envers elle, des années auparavant. Elle est encore en colère, Miles peut le lire à travers ses yeux. Son regard est menaçant, tant qu’il ne peut qu’être irrité, il n’a pas besoin d’être traité de crétin, pas maintenant et pas par elle. « C’est quoi ton problème ? » dit-il alors en croisant les bras. Il joue, il le sait, mais il ne peut pas faire autrement. « C’est toi mon problème et ça l’a toujours été depuis cette histoire de mariage ! » Elle le menace de son index, le regard froid, alors qu’elle a à nouveau fait quelques pas vers lui. La distance qui les sépare est infime. Il se surprend à vouloir que cette distance se réduise encore davantage. Il secoue la tête, il n’a pas le droit de penser ça. Il fronce les sourcils, se reprenant et hausse le ton. Cette histoire est dépassée. « Grandis un peu ça fait dix ans ! » Il y a prescription en apparence, mais même lui ni croit pas. L’argument de Miles énerve immédiatement Heather qui se braque. « Tu m’as injustement humiliée ! » Elle crie et Miles en vient à se demander si quelqu’un les entend. Il n’a pas envie qu’ils soient interrompus. Pas maintenant. Il l’observe sans un mot. Il n’a pas peur d’elle et peut très bien lui aussi hausser le ton. « J’étais venue te dire que je n’avais, moi non plus, pas envie que l’on se marie ! J’étais venue te dire qu’on pourrait faire annuler le mariage si on se liguait contre nos parents… » Miles ouvre la bouche, s’apprêtant à la remettre à sa place, parce qu’il en avait finalement assez de se faire crier dessus mais c’est à ce moment-ci qu’il percute réellement ce qu’elle vient de lui dire. Il referme immédiatement la bouche. Elle ne voulait pas se marier avec lui. Elle ne la jamais voulu. « Tu ne voulais pas qu’on se marie ? » l’interroge-t-il doucement en fronçant les sourcils. C’est étrange mais il est presque déçu de l’entendre dire cela. La jeune femme en face parait, contrairement à lui, en parfaite possession de ses moyens. Elle croise les bras et lui jette un regard dédaigneux. « Non, bien sûre que non, tu es un crétin ! » Quand va-t-elle arrêter de le traiter de crétin ? Miles commence à se vexer. Et tout le monde sait que lorsqu’il est touché par quelque chose, il attaque, définitivement plus le genre à se laisser faire. Encore une trace de ses confrontations quotidiennes d’antan avec son père. Il plisse les yeux. « Et toi une fille à papa, pourrie gâtée ! » Elle était facile. La blonde entrouvre la bouche, elle ne sait pas bien pourquoi elle est surprise de constater qu’il n’a pas changé, qu’il est toujours ce goujat qui l’a traitée comme une moins que rien il y a dix ans. « Et toi un égoïste ! » Le ton de la conversation est donné. Ils se crient, voir se hurlent dessus et sortent toutes les choses qu’ils ont toujours voulus se dire. Les noms d’oiseaux fusent jusqu’à ce qu’ils soient à court d’idées. Ils sont à cours et c’est au silence de s’immiscer entre eux. Il n’y a pas un bruit dans la pièce et ils se tiennent là, l’un en face de l’autre, les joues rosies par la colère, à se regarder. Ils sont si proches que Miles sent le souffle saccadé de la jeune femme de heurter contre sa peau. Il ne sait pas si ceci l’énerve encore plus, ou l’attire. Il la déteste. Elle est tout ce qu’il a toujours détesté. Elle est le choix de son père. Hors de question qu’il se réduise à cela. Elle n’est même pas spécialement jolie, ni intéressante. Et là, il se ment à lui-même. Il le sait, il la toujours trouvé magnifique, et singulière. Il s’humidifie les lèvres et se les mordille doucement, il est nerveux. Pourquoi ? Pourquoi tout à coup son cœur s’emballe alors qu’il a les yeux plongés dans les siens ? Il l’ignore, du moins, c’est ce qu’il se persuade. Ca n’a rien à voir avec elle. Il aimerait bien. Mais il sait que c’est faux. Alors, sans réfléchir et dans un élan totalement imprévisible, obéissant clairement à une pulsion, il attrape sa nuque et vient presser ses lèvres contre les siennes. C’était finalement ça dont il avait envie depuis toutes ces années. Pendant quelques secondes, elle ne le repousse pas et Miles sent son corps s’enivrer. Elle se laisse faire, ressent-elle la même chose que lui ? Il l’ignore mais il n’a pas envie de se dérober de ses lèvres. C’est si bon. Hélas, ce baiser prit fin presque aussi rapidement qu’il avait pris naissance. Heather plaque ses mains sur le torse du garçon et le repousse, le forçant à décoller ses lèvres des siennes. Ils se regardent en silence. Aucun d’eux ne sait ce qui leur arrive. « Qu’est-ce que tu fais ? » finit-elle par murmurer si bas qu’il n’est même pas sûre de l’avoir entendu. Il la regarde un instant, elle n’a pas retiré ses mains de son torse et il la sent presque s’accrocher à sa chemise. Ils sont si proches, il sent la chaleur de son corps contre le sien, et il s’étonne même à apprécier ce contact. Il ne parvient plus à réfléchir en face d’elle. « Tais toi ! » lui ordonne-t-il avant de revenir trouver les lèvres de la jeune femme. Il ne sait pas ce qui lui prend, il est irrémédiablement attiré comme le serait un aimant vers sa bouche. Il a perdu toute notion de raison. Il a juste besoin de s’accrocher à ses lèvres. Les doigts du garçon glisse sur le haut du thorax de la blonde, pour venir caresser le creux de son cou. Leur baiser est à la fois doux et animal. Elle fait quelques pas en arrière tout en restant pendu à ses lèvres. Elle s’arrête qu’une fois son dos contre le mur et fait passer ses doigts dans les cheveux de Miles. Il frissonne. Et alors qu’ils sont partis loin de toutes leurs préoccupations extérieures, ne profitant que du contact de l’autre, trois coups réguliers sur la porte les interrompt et leur permet de revenir immédiatement à la réalité. « Miles, la voiture est là, on file ! » Sally est derrière la porte, elle n’a pas osé entrer mais ne se prive pas pour arrêter ce beau moment, quand bien même elle est à des années lumières de s’imaginer ce qu’il se passe actuellement derrière cette porte. Miles met un terme à leur baiser, mais vient coller son front contre celui d’Heather, si bien que leurs lèvres peuvent encore se frôler. Il plonge son regard dans le sien. Et c’est à ce moment-ci qu’ils prennent conscience de ce qu’ils viennent de faire. Comme parcouru d’un électrochoc, le jeune homme retire immédiatement ses mains du corps de la jeune femme et fait un pas en arrière. « Ne crois pas que ça veuille dire que je ne te déteste plus ! » lâcha-t-il d’un ton qu’il veut méprisant. En face, Heather semble un peu sonnée. Elle hausse alors les épaules. « Aucune chance, tu es toujours le pire des crétins ! » Les choses sont claires. C’est une erreur, un moment de faiblesse qu’ils doivent oublier. Et qu’ils n’ont même pas apprécier. Ou peut-être qu’ils l’ont un peu trop appréciés…

Aujourd’hui, c’est le 26 Mai 2014. Miles a 28 ans. Il n’est pas le genre d’individu à vouloir d’extravagantes festivités en son honneur. Il en a trop eu étant jeune. Mais Holland a insisté pour organiser quelque chose, histoire qu’il ne passe pas son vingt-huitième anniversaire à consulter des dossiers pour le boulot. Ils viennent à peine de se retrouver. Il n’a pas la force ni la volonté de refuser, parce que finalement il aime passer du temps avec elle, alors il cède. Il ne peut s’empêcher de se revoir dans ses yeux, lorsqu’il n’était qu’un adolescent. Il rêvait des mêmes choses qu’elle, du moins c’est ce qu’il croyait. Elle lui a promis une soirée calme, sans la moindre extravagance et elle semble avoir respectée sa parole. Elle a préparé un simple dîné, chez elle – ou plutôt elle a fait livrer des plats d’un traiteur hors de prix pour l’occasion, mais Miles feint de la croire cuisinière d’un soir. Elle a mis de la musique en fond, et a allumé quelques bougies pour l’ambiance. Miles s’est chargé d’apporter le vin, mais il ne peut s’empêcher de remarquer, lorsqu’il la dépose sur le buffet, qu’Holland en a elle aussi acheté, plus qu’il n’en faut d’ailleurs. Prévoit-elle de le saouler ? Probablement. Elle sait qu’il ne peut résister à un grand cru. Le repas se déroule en très petit comité, quelques amis du jeune homme et Sally. Holland a proposé d’inviter Cameron et Phoenix mais Miles a catégoriquement refusé. Il n’est pas encore prêt à revoir ses deux sœurs, avec lesquelles il est clairement en mauvais termes. C’est mieux ainsi. Sur les coups de vingt-trois heures, le repas se termine tranquillement et Miles sent la chaleur lui monter à la tête. Il a un peu abusé du vin, il le sait. Il a presque l’impression de se retrouver avec ses collègues du parti républicain, lorsqu’ils organisent de grands repas en honneur d’invités exceptionnels. Et si Miles croit qu’il va pouvoir retrouver sagement son lit et les bras de Morphée, il se trompe. Holland ne compte pas s’arrêter à un simple repas. Elle insiste pour le trainer dans un bar, celui dans lequel elle travaille. Miles ignore ce qu’elle a derrière la tête mais il finit par accepter. Après tout, ce n’est pas tous les jours son anniversaire. Ils se séparent dans les différentes voitures et Miles se retrouve seul avec Sally, dans sa voiture conduite par Dev, son chauffeur. « Merci Sally. » Il ne lui dit pas souvent, mais il est heureux de l’avoir à ses côtés. Et il le sait, c’est l’alcool qui le pousse à être agréable et franc de la sorte, mais après tout, c’est la vérité et elle a le droit de l’entendre. Il posa alors son regard vers elle, un léger sourire aux lèvres. « Pour quoi ? » Elle tourne son visage vers le sien et le dépose contre le dossier de la banquette arrière. « D’être là. » C’est simple, Miles n’a jamais été aussi gentil avec elle. Il n’est pas le genre d’homme à abuser des compliments, si bien que, lorsqu’il en fait, ceux-ci sont forcément sincères. Sally le sait. Tant qu’elle ne peut s’empêcher de sourire. Elle dépose alors sa main sur celle de Miles, pour le remercier. Et le jeune homme glisse ses doigts entre les siens, ne la lâchant pas du regard. Il ne sait pas si c’est l’alcool qui agit à sa place ou bien, s’il en a envie. Il tente comme il peut d’oublier les récents évènements avec Heather, et c’est le seul moyen qu’il a trouvé. Certainement pas le meilleur, mais le seul. Il fait glisser ses doigts de long du bras nu de la brune pour trouver son cou, puis sa joue. Il est tendre avec elle, c’est la première fois. « Tu devrais faire attention, je pourrais devenir fou de toi. » Il caresse doucement sa joue alors qu’au coin de ses lèvres, se forme un sourire. Il ne ment pas. Sally est une femme formidable, dont il serait aisé de tomber amoureux. Elle est toujours présente et elle partageait la même ambition que lui, la même vision de la vie. « Mais … » Elle n’est pas Heather. Et il se déteste de ressentir cela. A choisir, il aurait préféré être fou amoureux de Sally. Les choses auraient été bien plus simples. Ils auraient pu vivre une réelle histoire d’amour sans mélodrame et sans complication apparente. Mais non, c’était bien trop facile. Et une chose était sûre, la facilité n’était définitivement pas faite pour les Appleby, et encore moins pour Miles. Il relâche alors sa main et baisse les yeux, presque honteux de ressentir tous ces sentiments contradictoires. En face, Sally est loin de s’imaginer ce qu’il se passe dans sa tête. Elle s’approche du visage de Miles et dépose ses doigts sur le menton du jeune homme, le forçant à lui faire face. « Je sais … » Elle ne sait absolument pas. Elle croit naïvement que ce qui le retient est son problème d’engagement. Elle croit naïvement qu’elle peut arranger ça. Et puis, l’alcool a tendance à obscurcir son jugement. Elle se fiche qu’il n’ait pas envie de s’engager. « Ca n’a pas d’importance. » finit-elle par lâcher. Elle plonge son regard dans le sien et il se rend compte que malgré son ignorance, elle n’a pas totalement tord. Il doit arrêter de se poser des questions. Il doit arrêter de penser à Heather, et surtout de tout gâcher. Il est face à quelqu’un de merveilleux. Il inspire longuement et finit par venir trouver les lèvres de Sally. Leur baiser est à la fois doux et romantique. Mais, il ne dure pas. Puisque la voiture s’arrête et la porte est immédiatement ouverte. Holland. « Qu’est-ce que vous fichez tous les deux ! » Elle leur crie presque dessus alors qu’ils sont contraints de se séparer l’un de l’autre oubliant ce moment incongru. « Ca fait une demie heure que je poirote ici et vous vous étiez occupés à vous bécoter ! Prenez une chambre ! » Elle sourit, visiblement amusée d’avoir pris Miles et Sally sur le fait. Les deux jeunes finissent par s’extirper de la voiture pour rejoindre Holland. « Arrête Holland. » lâche Miles en lui jetant un regard noir. Il l’aime mais elle a définitivement tendance à un peu trop jouer les pestes de manière générale. Les trois jeunes rejoignent leurs amis dans le bar spécialement choisi par Holland, celui où elle travaille, le Eighteen Street Lounge. Il est bondé et la fête semble battre son plein. Ils parviennent tout de même à se faufiler et à trouver une place. Quand bien même ce n’est totalement pas le genre d’endroit que Miles a pour habitude de fréquenter, il se prend au jeu et accepte chacun des verres que sa petite sœur lui tend. Une bonne heure plus tard, il ne parvient à enlever son sourire de ses lèvres, il n’a jamais sourit aussi longtemps. Les méfaits ou bienfaits de l’alcool dirons-nous. Miles abandonne quelques secondes ses amis pour commander une nouvelle tournée et alors qu’il est accoudé au bar, sa sœur l’interpelle. « Miles, regarde qui est-ce que j’ai trouvé, dont c’est aussi l’anniversaire ce soir, quelle coïncidence ! » Holland a le bras autour du cou d’Heather dont l’alcool a probablement dû aussi avoir ses effets sur elle, car elle a les joues rouges et glousse comme une adolescente. Enfin, ceci jusqu’à ce qu’elle croise le regard de Miles. D’un coup, son sourire retombe et Miles avale de travers le Manhattan qu’il vient de commander en la découvrant. Il tousse sans s’en rendre compte. Il est absorbé par les yeux de la belle. Holland, elle sourit de toutes ses deux, elle semble fière d’elle. Et dire que la raison de sa fierté, est l’alcool serait être bien trop indulgent. Miles sait qu’elle est tout autant capable de comploter de la sorte en étant sobre. « Miles. » Ils ne se sont pas revus depuis leur moment d’égarement dans la loge. « Heather. » Il se sent mal à l’aise. Il repense à leur baiser. Puis il repense à Sally. Il perd totalement le contrôle des évènements. Il reste planté devant elle quelques secondes avant de marmonner quelques mots. « Je … Il faut que je retourne voir Sally. » Puis il s’éclipse. Il n’assume pas. Il sait qu’il joue un jeu dangereux. Il ne peut pas embrasser Heather qu’il est censé détester, et la minute d’après, embrasser Sally, pour se prouver qu’il n’est pas attiré par Heather. Il joue avec les deux jeunes femmes sans réellement s’en rendre compte et il n’a pas encore assez bu pour oublier sa culpabilité. Un jour il finira par se brûler les ailes en continuant d’agir de la sorte. En réalité, il ne rejoint pas Sally. Il a bien trop de mal à la regarder depuis qu’il l’a embrassé. Il ne sait pas vraiment ce qui lui a prit. Et s’il cherchait à se convaincre qu’il ne ressentait absolument rien pour Heather, la savoir dans ce bar, ce soir, le jour de son anniversaire, qui s’avérait être le même jour que le sien, fait à nouveau naître en lui toutes ces choses qu’il lui échappe complètement. Il n’est plus maître de lui-même lorsqu’elle est dans les parages. Alors il commande un nouveau verre, puis un autre, et encore un autre. Il a besoin d’évacuer tout ce qu’il ressent à présent, parce qu’il se sent comme prit au piège. Il ne peut s’empêcher de la chercher des yeux tout au long de la soirée. Elle semble heureuse, et en charmante compagnie. Miles ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie lorsqu’il la voit enlacer un autre homme. Si bien qu’il lâche son verre et se dirige vers elle. « Miles, mais qu’est-ce que tu fais ? » Miles vient d’attraper le bras d’Heather et l’entraine dehors, à l’abri des regards indiscrets. Ainsi, ils peuvent éviter la présence de tiers un peu trop curieux et profiter de l’air frais que leur offre la nuit. Il doit être aux alentours de deux heures du matin. Et si à l’intérieur du bar, la fête bat son plein, dehors, la rue est déserte. Ce n’est pas plus mal. Lorsqu’il est certain qu’ils sont seuls, Miles lâche le bras d’Heather. Elle s’est adossée contre le mur en brique, alors qu’il lui fait face. « Rien, je voulais simplement te souhaiter un bon anniversaire, loin des autres… » Il affiche un léger sourire alors qu’il dépose une main sur le mur, juste à côté du visage d’Heather. La distance qui les sépare n’est pas très grande, mais ça ne semble pas les gêner. Ils se regardent l’un et l’autre et le temps semble s’arrêter. Il n’a jamais fait attention, mais ils sont nés le même jour. Cela le fait sourire intérieurement alors qu’il se rapproche de la blonde. Ils n’ont pas besoin de se parler, parce que finalement leur regard veut tout dire. Et si les efflux de l’alcool ne sont pas innocents dans leur rapprochement soudain, ils savent tous deux que ce n’est pas anodin. « Arrête de me regarder comme ça ? » Elle se mord la lèvre et Miles sourit de plus belle. « Comment comme ça ? » Il fait semblant de ne pas comprendre mais il sait parfaitement quel regard il arbore à ce moment. « Comme si tu … » Elle s’interrompt alors qu’elle remarque qu’elle est en train de jouer avec le tee-shirt du jeune homme. Elle baisse les yeux et retire immédiatement ses mains, sous l’œil amusé de Miles. « Tu es complètement saoul… » Elle a raison. Il a bu plus que de raison ce soir et il n’est pas certain de pouvoir assumer la totalité de ses faits et gestes le lendemain, mais pour l’heure, il n’a pas envie d’y penser. « Pas toi peut-être ? » Elle sait qu’il a raison, c’est pourquoi elle se contente de sourire en baissant légèrement les yeux, mais elle ne sait plus où poser son regard. Ils sont si proches qu’elle est obligée d’observer une partie du corps du jeune homme, quoi qu’elle fasse. Miles, lui, ne la quitte pas des yeux et semble absorbé par son sourire. « Je n’aurais jamais cru te voir comme ça un jour. » Elle relève les yeux vers lui quelques secondes alors qu’il l’interroge du regard. « Je veux dire, boire plus que de raison, profiter de ta jeunesse, être insouciant. » C’est vrai, tous ces qualificatifs sont loin d’être ceux par lesquels on a l’habitude de décrire Miles. Sa jeunesse lui a été en quelque sorte volée des années auparavant et il a dû se montrer mature et éviter les scandales depuis son plus jeune âge. Puis il a quitté sa famille et entreprit sa vie par lui-même, s’obligeant à être responsable. Cela faisait donc bien longtemps que l’insouciance ne faisait plus partie de ses préoccupations. « C’est tout ce que j’ai toujours voulu… » Ce soir, il semblait loin de sa vie habituelle, il semblait loin de réfléchir à chacune de ses actions et des répercutions que cela engendraient. Il ne voulait plus réfléchir. De toute manière, il avait déjà fait trop de choses qu’il regretterait une fois sobre, il n’était plus à une erreur près. Il assumerait plus tard, mais pas ce soir. Il fit parcourir ses doigts le long du cou de la jeune femme. Son contact le fait frissonner, comme à chaque fois. « Tu sais, je t’ai remarqué, dès le premier soir. Tu étais parfaite. » C’est la première fois qu’il se montre aussi honnête avec elle. Il ne la regarde cependant plus. Ces paroles, quand bien même sont-elles propulsées par l’alcool, ne sont pour Miles, pas faciles à avouer. « Et dans d’autres circonstances, j’aurais pu me marier avec toi… » Bien qu’il n’ose la regarder, Heather elle, semble intéressée par son discours. Elle a les yeux braqués sur lui. « L’alcool te fait dire n’importe quoi. » dit-elle en souriant. Il lui a dit tellement d’horreur qu’elle ne peut pas croire qu’il puisse être sincère là-dessus. « Peut-être. » chuchote-t-il les yeux rivés vers la droite, lui offrant une vue sur la rue déserte. Ils restent là, en silence pendant un bon moment dans cette position, mais cette absence de mots n’est pas gênante, elle est même apaisante. Miles apprécie simplement d’être auprès d’elle, sous cette brise fraiche que leur offre la nuit. Mais, Heather finit par venir rompre ce silence. Elle vient délicatement placer ses deux mains sur les joues de Miles et fait pivoter son visage, face au sien. « Quitte à être insouciant, alors embrasse moi. » Il n’en faut guère plus à Miles pour s’exécuter et venir retrouver les lèvres de la blonde. Et là, il a l’impression de respirer à nouveau. Il sent tout son corps s’enflammer et n’a qu’une envie, que ce moment dure l’éternité. Mais hélas, il y avait toujours quelqu’un pour venir tout gâcher. « Dis donc, tu les embrasses toutes ce soir, un vrai bourreau des cœurs mon frère ! » Il n’a pas entendu sa sœur arriver, et lorsqu’il abandonne les lèvres d’Heather il sent qu’il ne les retrouvera peut-être plus jamais. Il avait joué avec le feu, il s’était clairement brûlé. Il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même. Mais ça ne l’empêche pas de jeter un regard mauvais vers Holland qui ne pouvait décidemment pas s’empêcher de toujours fourrer son nez dans les affaires des autres et particulièrement dans les siennes. Miles fait un pas en arrière, sans regarder une seule seconde Heather, car il le sait, elle doit arborer un regard assassin. Oui, il a joué sur plusieurs tableaux et il ne récolte que ce qu’il a semé…(…) « Alors tu as fait tout ça pour rien ? Je veux dire, tu as quitté ta famille, tu t’es levé contre l’autorité de ton père, tu as tout perdu pour ça… » Sally vient d’entrer en trombe dans le bureau de Miles. Il grimace, il a la gueule de bois et le bruit de ses talons frappant nerveusement le sol, résonne dans sa tête. C’est insupportable. Il plisse les yeux, se masse la tête de la main gauche et lève la main droite, histoire de lui faire comprendre qu’elle doit cesser de parler ou plutôt crier. Histoire qu’elle comprenne que chacun de ses mots résonnent dans sa tète comme dans une église. Il n’aurait jamais dû autant boire, c’est un fait. En plus d’avoir multiplié les erreurs, il avait aujourd’hui bien dû mal à se concentrer sur son travail. Et ce n’était pas faute d’essayer de l’éradiquer par doliprane et autres médicaments pour les maux de têtes. Mais à l’évidence, rien n’y faisait. Miles finit par lever les yeux vers elle. Elle a les bras croisé et le regard mauvais. Il tente de se souvenir de ce qu’il a fait. Il l’a embrassé. Il soupire. Puis il a embrassé Heather. Dans quelle histoire s’était-il encore mis ? « Où est-ce que tu veux en venir Sally ? » Quand bien même il était conscient de ce qu’il avait fait, il ne comprenait pas vraiment le rapport entre le fait d’embrasser deux femmes à une même soirée et le fait d’être en conflit avec sa famille. « Je t’ai vu, hier soir, partir avec Heather. » Il déglutit immédiatement, pris sur le fait et baisse les yeux. Elle ne lui reprochait pas de jouer sur les deux tableaux, mais bien d’être attaché à Heather, cette femme qui avait été choisie par son père pour devenir son épouse, cette femme qu’il avait fuit et qu’il détestait. Cette femme qui l’avait poussé à remettre en cause toute son existence et surtout qui avait implicitement rompu tout lien entre sa famille et lui. Sally a raison et ça, Miles le sait. Il sait qu’il n’a pas d’avenir avec Heather. « Il n’y a rien entre Heather et moi. » Savoir mentir fait parti de son métier de politicien, mais quand bien même il serait convainquant pour n’importe quelle personne, il ne l’est pas pour Sally, qui le connaît bien trop pour cela. « Ne me prend pas pour une idiote Miles. » Elle s’approche du bureau et dépose ses mains sur ce dernier, arborant un regard des plus agressifs. « J’ai vu la façon dont tu la regardes. » Elle se calme et semble gagnée par autre chose que la colère, mais Miles ne parvient à savoir quoi. Il lève les yeux vers elle. Elle a raison et il déteste ça. Il ne veut pas avoir à faire à cela pour le moment, c’est pourquoi, il fait comme à son habitude quand quelque chose ne lui plait, il enterre l’affaire et espère qu’elle ne ressortira que dans très longtemps. « Arrête, cette conversation ne rime à rien. Je ne serais jamais être avec elle, fin de la discussion. » Il tente d’être autoritaire mais cette conversation le dépasse complètement. Il soupire et attrape quelques papiers, qu’il feint de trier. Il n’a plus envie de parler, il n’a plus envie de dire quoi que ce soit à propos d’Heather. Il doit la sortir définitivement de sa tête, et ce n’est pas en lui rappelant constamment qu’il y parviendrait. « Tu ne veux ou tu ne peux pas être avec elle, parce que ça t’obligerait à avouer à tout père qu’il avait raison, depuis le début ? » Avouer à son père qu’il avait raison serait la pire chose pour lui. Jamais ô grand jamais il ferait une chose pareille. Il la regarde, abandonnant quelques secondes ses papiers, dans le plus grand silence. Il préfèrerait finir seul et aigris plutôt que de suivre les recommandations de son père. Accepter ses sentiments pour Heather relevait de l’impossible, car s’il le faisait, il acceptait en quelque sorte que son père dirige à nouveau sa vie, ait un pouvoir sur lui. « Et quand tu m’as embrassé c’était pour quoi ? Parce que tu m’appréciais ou parce que tu ne pouvais être avec elle et que tu cherchais à prouver que tu ne l’aimais pas ? » Il ne répond pas. Ce n’est pas tant son silence qui le trahit, mais son regard. Il ignore comment elle fait, mais en une observation, en un contact, elle parvient à l’analyser et à comprendre tout ce qu’il ressent, quand bien même il serait trop fier pour avouer. Elle soupire et secoue la tête, visiblement à bout de nerfs et déçue. Puis elle quitte les lieux, car finalement, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour le moment.


Dernière édition par Miles Appleby le Jeu 29 Mai - 20:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 16:19

Bon alors, on fait de l'inceste ou quoi ?  :devil: 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 16:24

ne me tente pas hehe
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 16:39

Phoenix est assez dérangée pour en être capable mdr
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 18:44

vous êtes chelou dans la famille....  ouah :siffle: :siffle: je suis sure que j'ai été adoptée  haha haha 

Re-re-rebienvenue  :léche: :léche: :léche: :léche: :léche: :léche: :léche:


Dernière édition par Holland Appleby le Sam 19 Avr - 18:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 18:49

Sois sage avec ton frangin tu veux Rolling Eyes
 hug2 hug2 hug2 hug2 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 18:57

mais je suis toujours sage tu le sais  :siffle: :siffle: :siffle: freeden freeden 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 18:59

C'est l'hôpital qui ce fiche de la charités ? mdr
Et ta famille n'est pas chelou, c'est totalement faux :lapin:
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 19:05

C'est une famille de beaux gosses  :hehe2: :hehe2: :hehe2: :hehe2: :yeah: :yeah: :yeah: 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptySam 19 Avr - 19:16

J'avoue, comment c'est tous des canons mdr
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 21:38

hrt hrt hrt luv luv luv luv 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:21

:kiss2: :kiss2: :kiss2: 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:37

:dead: :dead: :dead: :dead: :dead: :dead: :kiss2: :kiss2: :kiss2: :kiss2: :kiss2: :kiss2: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: 
Plus parfaite comme fiche, y'a pas, je suis amoureuse de Miles voilà  amour 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:40

moohh  luv luv love2 emu trop meugnonne  :love: 
Mais c'est vrai, que Miles est plutôt parfait dans son genre  :siffle: :cool: 
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Enea Stark

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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:42

C'est vrai, enfin sauf quand il agit comme un parfait goujat et qu'il écoute pas lorsqu'une fille lui dit qu'elle ne veux pas l'épouser n'est ce pas  Rolling Eyes 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:49

oh bah il a fini par l'écouter Rolling Eyes dix ans après ... mdr
S'il n'avait pas quelques défauts, ça ne serait pas drôle voyons  :siffle: 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:51

Heather est parfaite, elle pourrait lui apprendre ce n'est pas bien compliqué  :hehe2: 
Bon du coup vas falloir que je finisse ma fiche moi dis donc  :dead: 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. EmptyJeu 29 Mai - 22:57

Comme si Heather était parfaite  :siffle: (quoi que Miles le dit à un moment si mes souvenirs sont bons mdr :hide: )
Punaise oui fais ta fiche, j'ai hâte de la lire  emu 
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MessageSujet: Re: ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over.   ✰ I seriously want to puke, burn everything, move and start the fuck over. Empty

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