White Trash - child of lust

VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON ✮ Washington ? C'est un grand terrain de jeu qu'on ne lui laisse que depuis peu de temps. Elle en est encore à le découvrir, à l'observer, à s'arrêter et à s'extasier. La foule, les odeurs – même les plus nauséabondes – tout est prétexte à l'émerveillement et au plaisir des sens. Washington c'est sa terre d'accueil, celle qui la laisse faire ce qu'elle veut dans la mesure du possible, c'est son territoire de chasse, là où elle exerce ses diverses talents, les diverses rôles qu'on lui a demandé de jouer.VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR ✮ Le pire ? Il est refoulé au plus profond de sa tête, au plus profond de son inconscient. Les chocs ont été tels qu'elle a tout effacé, totalement annulé ce programme. Elle serait incapable de vous l'exprimer, de mettre des mots dessus simplement parce qu'elle ne sait plus. Ce qui est sur, c'est qu'elle a été enlevée, arrachée à sa famille, à sa terre natale, qu'on l'a violée, frappée encore et encore jusqu'à ce qu'elle peigne, jusqu'à ce qu'elle cesse de pleurer et qu'elle se force à séduire jusqu'à en oublier ce qu'elle était vraiment. Elle ne connaît plus le pire car elle refuse de le voir à présent le meilleur n'en est alors que plus délectable. JUSQU'OU SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ✮ Peut être à tout comme à rien tout dépendra de la personne, de son humeur, des ordres qu'on lui aura donné en la convaincant que c'est la meilleure chose à faire. Tout marche ainsi d'ailleurs, ce qu'elle fait est le meilleur chemin car on l'a conditionné ainsi. Alors une vie n'aura d'importance que si elle le doit, que si on l'a décidé pour elle. Car si Ana écoutait son propre cœur elle sauverait tout le monde car pour elle personne n'a réellement de côté obscur, le bon réside en chaque être humain. AVEZ-VOUS DEJA PERDU VOS MOYENS AU COURS D'UNE INTERVENTION ou AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ✮ Réponse ici. (Pour les métiers des forces de l'ordre vous répondrez à la première question, et sinon pour les habitants répondez à la seconde question) LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN ✮ Un flic? Un membre de sa famille qui la ramènerait à la raison, qui lui tournerait un miroir en face de la coquille qu'elle est devenue pour qu'elle prenne conscience de ces années perdues, de cette inexistence. Elle n'est pas Anastasia, elle n'existe plus cette petite fille intelligente, talentueuse et affirmée arrachée à sa patrie. Elle n'est que cette lobbyiste pour séduire le sénateur, elle n'est que cette barmaid pour voler le musicien... Oui la pire personne serait celle qui lui collerait la vérité dans la figure et qui tenterait de faire resurgir mademoiselle Zavreski. 20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS ✮ Elle est née à Moscou de parents ni trop fortunés ni trop pauvres, a suivit des cours d'art et de danse avant même de pouvoir formuler correctement des phrases. ✮ Première de sa classe étant plus jeune elle apprend depuis son enlèvement seule devant la télévision et en écoutant les gens au dehors. ✮ Les multiples traumatismes de sa capture lui ont fait taire ses véritables émotions et sa personnalité. ✮ Elle est libre d'aller où elle le veut, elle a d'ailleurs de multiples connaissances dans tout les milieux socioculturels. ✮ On lui désigne le type de client et la somme qu'elle doit ramener le reste lui est entièrement libre. ✮ Elle s'adapte aux envies de ce dit client, comprend le personnage et rentre dans la peau de celui qu'il veut voir.  ✮ Elle est dans la séduction, elle ne fait comprendre qu'à la fin qu'il lui doit de l'argent et si celui-ci refuse, elle en profite pour chaparder et s'éclipser ou bien user des confessions sur l'oreiller. ✮ Elle pourrait partir mais revient toujours chez son bourreau car il est son seul repère. ✮ Parfois elle a conscience de la situation dans laquelle elle se trouve, mais les choses ne durent que quelques instants car trop douloureuses à supporter pour un être si fragile ✮ Ian, celui qui s'occupe d'elle se prédestinait à la psychologie avant de tomber dans quelques affaires de drogue et de devoir bosser pour ce cartel, il a vu en elle un être doué, talentueux, elle est la femme et la fille qu'il n'a jamais pu avoir. ✮ Elle adore les animaux, elle possède d'ailleurs un chien qu'elle n'a jamais nommé. ✮ Ses différents personnages peuvent s'assimiler à de la schizophrénie même si plus le temps passe et plus elle tente de rester elle même. ✮ Elle tend la main à n'importe qui dans le besoin. ✮ Elle sort énormément et n'importe où. ✮ Elle ne pratique plus ses dont de faussaires car trop repérables par la police, elle ne dessine plus qu'en amateur dans les parcs les visages des personnes qui l'intriguent. ✮ Elle adore la musique. ✮ Elle est sportive mais ne sait ni nager ni faire de roller. ✮ Maladroite il lui arrive souvent de casser des choses ou bien de causer des catastrophes par manque d'attention. ✮ Elle adore tout ce qui a attrait à l'enfance, les dessins-animés, les bonbons, les fêtes forraines, les peluches...✮ Elle possède une vaste garde de robe, offerte par l'argent qu'elle ramène et prétexte à lui faire plaisir afin de mieux la garder.

2002

▬ « Tu nous la met en haut, je veux pas qu'elle puisse se tirer sans qu'on la voit la petite tête » Le grand black insiste, ça fait une heure qu'il répète au brun de ne pas lui lâcher le bras, de la maintenir fermement, d'absolument l'enfermer dans une pièce qui se trouve en haut de ces escaliers qu'elle ne connait pas encore, au dessus de cette pièce froide et humide où elle se trouve avec d'autres fille de son age. Depuis combien de temps est-elle là? Elle ne le sait pas. Bien assez en tout cas pour reconnaître le visage de ses tyrans et même leur prénom. Le black c'est Douglas, le sous-chef, celui qui hurle et qui frappe quand rien ne se passe comme le plus vieux le désire. Le brun, celui qui sert son épaule comme dans un étau c'est Ian. Lui, elle l'aime bien parce qu'il la laisse dessiner, parce que depuis qu'il a vu ce qu'elle sait faire il lui apporte sa part de nourriture et ne la force pas à aller dehors comme certaines autres plus âgées. Ça se voit dans ses petits yeux mutins qu'il n'aime pas trop faire de mal, qu'il est simplement là pour faire quelque chose de sa vie, quelque chose qu'il ne contrôle pas vraiment mais qu'il subit malgré lui. Ça se voit qu'il n'y prend aucun plaisir contrairement aux autres et c'est en ça qu'il lui parait plus que sympathique. En parlant de son repas d'ailleurs, elle se l'est fait prendre par une de ses camarades de cave, une qu'ils prennent le soir pour sortir, une qui a quitté ses vêtements russes pour une tenue plus minimaliste depuis un certain temps déjà... "Charlie a déjà réglé les détails pour son matos, on lui installera ça d'ici deux heures le temps qu'il ramène son cul. Encore une fois je te préviens, y'a intérêt à ce qu'elle sache faire ce que tu prétends." La pression autour de son biceps droit se desserre un peu. Bien sûr qu'elle sait faire, il a prit le temps de vérifier, de lui apporter de quoi faire ses preuves en loose D. Son intuition a toujours été la bonne et puis le portrait incrusté dans la pierre ne peut qu'être un magnifique témoignage...
Elle ne s'est même pas débattu quand il est venu la chercher, elle ne le fait plus depuis un moment déjà. Pour aller où de toutes manières? Au dessus c'est le bar, c'est l'endroit où ils se trouvent tous, où ils prennent toutes les décisions les concernant lorsqu'il fait jour. Elle est prise au piège, c'est une question de logique, elle ne sortira pas d'ici, il faut accepter, tenter de déceler le bon dans cette situation, tenter d'être content, d'esquisser un sourire quand on leur amène un plat qu'elle apprécie, quand on passe encore une fois son tour pour aller dehors la nuit tombée, quand on l'appelle par son prénom au lieu d'une insulte, quand on ne la frappe pas...C'est pathétique, plus que minable. Si on colle une caméra dans la pièce et que l'on diffuse cette triste vérité à un citoyen presque lambda il se sentirait limite concerné durant un moment, regarderait les billets qui lui manquent dans son porte-feuille, ceux qui lui on servit justement à se soulager une petite heure avec une de ces charmantes jeunes filles qu'il pensait bien sous tout rapports. C'est vrai qu'elles donnent confiance, qu'elles font propres et coquettes, qu'elles savent s'y prendre quand elles ont enfin quelques rides d'expressions sur leur visage. Si elles font se métier c'est qu'elles l'ont choisie non? Ces pauvres putes touchent bien quand même, elles se font en deux heures ce que lui se fait en 2 semaines, la belle vie quoi ! Puis au bout d'un moment, en constatant les transports, les enlèvements, l'âge, les vies brisées, les coups, les papiers verts qui vont dans la poche de types qui se tournent les pouces, qui menacent, il s'en voudrait probablement, il se dégoutterait puis éteindrait son poste pour ne pas en supporter d'avantage. Ouai, la vérité trou le cul, elle dérange, il y a de quoi pleurer mais Anastasia se sent plutôt vide. Elle se contente de calculer, d'additionner, d'attendre de voir la faille, la lumière quelque part pour rendre le quotidien plus acceptable, pour oublier parce qu'elle passerait son temps à se fatiguer, à perdre les 70% d'eau qui la constituent, et ce n'est pas avec deux verres par jour qu'elle le compenserait ce putain de manque. "J'espère pour toi qu'elle saura reproduire ce qu'on lui demande parce que sinon tu vas prendre pour elle" C'est une phrase qu'elle ne parvient pas à comprendre. Ses notions d'anglais sont encore limités, elle décèle simplement le verbe prendre, les mots sont sur un ton négatif, menaçant. Ils ne savent parler qu'ainsi. Un grognement provenant du plus profond de la gorge du brun vient en réponse. Le calme s'installe.
Des chaises claquent au plafond, ça bouge en haut; la porte du pallier supérieur s'ouvre, un latinos se met dans le contre-jour "C'est bon ramène la." Ça c'est une phrase qu'elle comprend, elle en remercie d'ailleurs son professeur particulier, l'approche des années 2000, la fin de l'URSS a permit aux jeunes d'apprendre autre choses que les chants patriotiques russes. Ian renforce sa poigne et la pousse en avant, il n'a pas besoin de trop la contraindre pour que les jambes frêles et pâles montent les marches.
Dans le bar la lumière n'est pas plus vive que dans la cave, le manque d'éclat diurne se fait sentir chez la jeune fille mais ce n'est pas quelque chose qu'elle se tuerait à dire. Les murs sont d'un noir profond, presque assimilable à celui du pétrole, les chaises et les tables, elles, sont d'un rouge carmin basique qui se déteint à cause du manque d'entretient évident. Un bar façade, un business peu rentable qui sert à justifier que ces types là ont de quoi manger. Elle n'est pas dupe du haut de ses 16 ans...Oui, parce qu'elle vient tout juste de voir la date s'afficher sur la chaîne d'information qui se trouve sur l'écran cathodique accroché dans un coin de pièce. La télévision a beau être en mute le vide se fait plus intense chez la jeune russe. 1 ans...1 ans qu'elle est partie, 1 ans qu'elle n'a pas vu les traits de sa mère la rassurer, les yeux de son père la consoler...
Et comme pour marquer le coup, comme si une vague chargée des sentiments qu'elle aurait du avoir depuis son enlèvement, depuis qu'elle se trouve dans la grosse pomme; Anastasia se met à pleurer.

2004

"Tu comptes encore lui péter les doigts? Non parce que figures toi qu'elle en a besoin pour faire ce que tu lui demandes !" C'est la phrase la plus longue qu'il ait prononcé depuis des lustres, depuis le premier jour où elle l'a rencontré même. Ian se tient debout, devant elle, fait barrage de ses bras comme souvent dans ces cas là. Comme souvent quand une vente se passe mal, quand il y a un soucis de teinte parce qu'on ne lui a pas laissé le temps, le temps d’analyser, d'avoir le bon matériel, de voir l'oeuvre réellement. Parce qu'on a créé des failles incontrôlables dans leur système pourtant en place depuis presque 5 ans. Tout pourrait s'arranger si c'était elle qui sortait, qui avait la liberté d'acheter ce dont elle a besoin et de s’imprégner des œuvres...Au lieu de ça on veut produire à la chaîne, on lui dit de se démerder avec ce qu'elle a. Stupide entreprise... "Écoutes, je fais comme je l'entend. C'est mon business, je t'ai sorti de la merde, je t'ai donné un toit et de quoi bouffer, alors si ça me chante de lui taillader la gueule, de lui péter une jambe et de lui commander 30 tableaux pour demain je le fais ! Faut peut être arrêter de croire qu'elle n'est pas un morceau de viande comme les autres mon vieux." Elle reste sur son tabouret, juste devant son Monet tout juste entamé. Ses membres se serrent, se crispent un peu plus à chaque intonations de voix. Elle déglutit, pose lentement son pinceau, prend garde à ce qu'on l'oublie, deux doigts retournés c'est bien assez douloureux comme ça, il faut savoir se faire petit dans ces conditions histoire de ne pas s'en ramasser de plus grosses.
Les souvenirs de toutes les fois où ils l'ont frappé reviennent d'ailleurs; la douleur, la peur, tout se mélange pour ne créer qu'un être frêle et décharné.
Sa vie elle la vivait plutôt bien avant tout ça, paisiblement avant d’atterrir dans une fourgonnette à 14 ans, arrachée du sol, de la rue où elle marchait. Sans crier gare elle a été soulevée du sol, elle a hurlé, on lui a plaqué une main sur la bouche, elle s'est mise à se débattre, son sac et ses pinceaux se sont éparpillés sur le béton froid, sa tête à claqué contre le métal d'un coffre. Noir total, vide, pleurs, le type cagoulé lui a mit une gifle monumentale, le genre de claque que l'on ne prend jamais quand on vit une enfance heureuse comme la sienne, le genre de chose qui vous montrent que la vie n'est pas un chemin tout rose et tout tracé à l'encre bleu. On lui a dit qu'elle et ses camarades feraient mieux d'arrêter de chialer, de crier et de tenter d'enlever les cordes à leurs poignets. On lui a dit qu'elle ne reverrait plus jamais ni la Russie, ni ses parents, que là où elle allait elle ferait mieux de se montrer sage, d'être une gentille petite fille... Des paroles en russe, les dernières en cette langue...
Ian baisse la tête, balance son grognement perpétuel, redevient le chien docile de ses maîtres. Il ne faut pas qu'en plus de ça il montre qu'il s'est attaché à elle, que petit à petit il a prit plaisir à la manipuler, à la conditionner pour qu'elle ne réponde qu'à lui, qu'à ses ordre avec ses gentillesses ciblées pour la faire flancher, la rendre fidèle et loyale...
C'est une hiérarchie sans fin. En bas de l’échelle il y a les putes, ensuite elle, puis les associés, les employés comme Ian, des sous chefs, des pseudo patrons qui sont là pour aboyer, donner des ordres comme le vieux ici présent, des types qui ne veulent pas lâcher le morceau de viande qu'on leur balance et enfin toute une hiérarchie bien encore supérieure. Peu importe les pertes, la machine tourne et il faut savoir punir les impertinents selon eux. Le plus costaux, sous l'ordre d'un seul signe de main de la part du vieux attrape la veste en cuir de Ian, la froisse sous ses gros doigts, esquisse un sourire et abat le premier coup. L'homme s'écroule sur les genoux d'Anastasia qui le retient, qui le protège en partie de ses bras. Ça ne changera rien, ce n'est pas deux longueurs d'os qui empêcheront d'autres de s'abattre mais c'est devenu instinctif. Elle ne saurait l'expliquer. Il est venu la gangrener en la protégeant, en étant bienveillant et en lui faisant peur à la fois. Un autre type vient la tirer par les cheveux afin de laisser le champ libre. Elle est jetée à terre. Ian s'en prend plein la tête, il gémit, elle regarde impuissante. "C'est bon il a son compte. Livraison du Monet demain après midi sans faute et puis on arrêtera là, plus besoin de ce business, on va finir par se faire repérer avec ces conneries, elle servira autrement." Leurs talons se tournent "Elle ne va pas faire le trottoir? Pas comme les autres?" la porte d'entrée s'ouvre, le type se retourne "Non, on va l'envoyer sur du plus gros, tu prendras soin de l'adoucir un peu plus, de la rendre plus souple et de faire en sorte qu'elle ne se tire surtout pas. Elle va devoir poser son cul dans la haute et nous ramener plus de fric que les autres, du moins autant que ses gribouillages." La porte claque, les conditions ont été posées.

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