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 Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam

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Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam Vide
MessageSujet: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyVen 11 Juil - 5:09




I believe in yesterday

Suddenly I'm not half the man I used to be. There's a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. Why she had to go? I don't know, she wouldn't say.I said something wrong. Now I long for yesterday.


Cent soixante-huit heures. Cela faisait que cent soixante-huit heures, soit sept jours que j’étais à Washington, et déjà, je me retrouvais là. Je ne m’étais même pas remise du décalage horaire que j’observais déjà cette suite de motos parfaitement alignées sous la pluie. Les gouttes d’eau s’écrasaient paresseusement sur la carrosserie de la voiture,  rendant le paysage flou à travers les vitres teintées et pourtant si clair dans ma tête. Je revoyais chaque détail de ce garage avec une clarté douloureuse, avec l’envie de ne plus rien ressentir. D’oublier. Un moment. Juste quelques heures.  C’était idiot, je le savais. Je n’avais aucune chance d’oublier. On n’oublie pas la douleur passée, on apprend seulement à leur faire de la place, à vivre avec eux.  Mes doigts s’ouvraient et se fermaient compulsivement sur le volant de cuir, suivant le rythme d’un tube de Beatles, une chanson que je connaissais trop bien et qui ne faisait que me rappeler cet homme qui m’avait brisé le cœur ici même cinq ans plutôt. Je fermai les yeux, inspirant profondément, intoxiquant mes poumons avec l’odeur caractéristique des voitures neuves. Une odeur qui ne m’avait jamais vraiment plu, après tout, les voitures et moi, on ne s’était jamais bien entendu. Je n’aimais pas les trucs à moteur, je n’aimais pas devoir rouler, dans une boite de métal. La plupart du temps, j’étais piétonne. Marcher m’aidait à réfléchir, à mettre de l’ordre dans mes idées bordéliques, à chasser les sentiments néfastes. Pas ce soir. Il était trop tard pour une petite balade. Non que je n’aie pas essayé. Genesis s’y était formellement refusé de me laisser quitter sa demeure si c’était pour traverser les rues sombres par moi-même. J’en aurais ri. Pourtant, je m’étais contentée de prendre les clés de la voiture que j’avais achetée trois jours plutôt.

Je me souvenais sans mal de la dernière fois que j’avais mis les pieds dans ce garage. Le temps s’était écoulé depuis. De l’eau avait passé sous les ponts, les plaies à vif s’étaient colmatées pour laisser des cicatrices rosies et brillantes. La lenteur à laquelle les blessures de l’âme se cicatrisent m’étonnait toujours. J’avais parfois l’impression que certaines cassures ne pourraient jamais être moins douloureuses, que certaines plaies ne peuvent simplement pas cicatriser. Et si la blessure qui m’avait poussée à m’exiler à San Francisco datait de plusieurs années, elle n’en restait pas moins souffrante. Elle était la raison pour laquelle je n’avais aucune relation stable avec les hommes, pourquoi je refusais de m’attacher, pourquoi je n’avais pas de famille aujourd’hui. Il n’y avait aucun homme capable de prendre sa place dans mon cœur. Bien entendu, il ne m’aimait plus depuis longtemps. Il avait fait son choix. C’était une junkie qui avait pris ma place dans ses bras, c’était maintenant elle qu’il prenait dans ses bras après une nuit d’amour. Non pas maintenant. Parce qu’elle était morte. Je l’avais appris ne fouillant dans les archives de la ville, cherchant quelque part un acte de mariage, de naissance, bien que je savais que ça ne ferait que raviver la douleur qui ne s’était jamais atténuée. Ma curiosité l’avait emporté sur la raison malgré tout. Je n’avais rien trouvé de tout ça. À la place, un avis de décès. Hanna était morte. Sans doute d’une overdose. J’imagine qu’elle n’était pas de ce genre de fille paumé qui peut être sauvé de cette vie de débauche. Elle semblait trop aimer ce poison qui embrumait ses sens et son jugement pour être capable de rester sobre plus que quelques heures. Il n’y avait jamais eu de réelle volonté dans ses yeux. Aucune force apparente. Depuis le début, cette fille avait été un cadavre ambulant. Pourtant, c’était elle qui avait gagné le cœur du grand blond.

Avant même de réaliser ce que je faisais, je coupai le contact de la voiture, en sortant, m’offrant à la pluie. Lorsque j’eu atteint la porte de l’immeuble, mon chemisé épousait chacune de mes courbes d’une façon inconfortable, mon jeans avait pris une teinte plus sombre et mes cheveux trempés collait à ma peau moite. Je m’en fichais. Comme je me fichais de faire une erreur. Je savais que ça en était une. J’avais vécu à l’autre bout du pays, loin de ce qui me restait de famille, pendant des années pour pouvoir guérir de cette rupture. Et je savais que je n’étais pas encore suffisamment forte pour lui faire face. Certes, j’étais revenue à Washington. J’avais accepté un boulot ici, j’étais prête à refaire ma vie ici. Contrairement à ce que j’essayais de faire croire à Genesis cependant, je n’étais pas vraiment remise de tout cela, je n’étais pas aussi solide et forte que je le prétendais. Je ne l’avais jamais été. J’avais porté un masque toute ma vie, j’avais fait comme si tout allait pour le mieux depuis cette après-midi où j’avais vu ma mère se faire assassiner devant mes yeux par la porte-fenêtre de la maison. C’était plus facile que d’avouer ses faiblesses. J’étais revenue parce que j’en avais eu assez de ma solitude, parce que ma meilleure amie me manquait malgré nos appels fréquents. Une chose était certaine, c’était que je n’étais pas prête à le revoir. Lui et ses yeux doux, lui et son sourire adorable. Les chances pour qu’il se trouve au garage à une telle heure était minime cependant. Il y avait plus de chance pour que je tombe sur un gros bras peu amical, peut-être quelqu’un qui me reconnaitrait éventuellement, dans le pire des cas, ce serait Rickon qui se trouverait là. Pas lui. Il devait être chez lui avec Cassie à regarder I Love Lucy avec des popcorns. Ou Rocky, c’était sans doute plus son truc, à bien y penser.

Inspirant l’air chargé d’humidité, je me décidai finalement, poussant la porte du garage pour pénétrer dans l’entre des Sons of Anarchy. Au moment même où la porte se referma dans mon dos, je sus que c’était une erreur, que j’aurais dû tourner les talons et retourner dans les bras de Morphée.  L’endroit était particulièrement calme. Il était plus bruyant dans mes souvenirs, qu’importe l’heure à laquelle on s’y trouvait. Peut-être est-ce que ces gars vieillissaient comme tout le monde, leur train de vie avait peut-être changé avec les années. Certains devaient avoir de jeunes enfants maintenant. S’ils étaient toujours en vie. C’était ridicule. Ces gars-là ne changeraient probablement jamais. Ils allaient mourir dans ce club en trafiquant des armes. Je frissonnai doucement, sans savoir si c’était à cause de mes pensées sinistres ou de mes vêtements imbibés d’eau.  Pinçant ma lèvre inférieure entre mes dents, je fis quelque pas dans la pièce faiblement éclairée par les néons de secours. Des pièces de moteur ou autres trucs que je n’arrivais pas à identifier traînaient çà et là parmi les torchons remplis d’huile. Des casques étaient placés sur des tablettes poussiéreuses, chacun d’entre eux magnifiquement décoré avec goût. Rien n’avait vraiment changé ici. Et je pouvais voir la scène se dérouler de nouveau devant mes yeux. « C’est fini, Rebecca. Y’a quelqu’un d’autre» Je sentis mes yeux picotés, ma gorge se nouer. Pendant plusieurs secondes, je me concentrai sur ma respiration, sur l’air empestant l’essence, le caoutchouc et le tabac froid, sur la sensation de l’air dans mes poumons. Jusqu’à ce que mes émotions se retrouvent sous contrôle de nouveau. Il n’y avait plus rien ici sinon les lambeaux d’une relation finirent depuis longtemps. Des lambeaux auxquelles je me raccrochais encore et encore. Aussi ridicule et masochiste cela puisse paraître.


J’allais tourner les talons et retourner à la voiture lorsqu’un bruit attira mon attention. Un chuintement venant d’une petite pièce à l’arrière de celle où je me trouvais. On dit que la curiosité est un défaut. C’est mon cas. Je la laisse me guider beaucoup trop souvent, laissant parfois ce besoin de réponse passer devant mon intuition. Ce fut le cas ce soir. Alors que mon intuition me hurlait que c’était une mauvaise idée, que j’allais finir blessée dans cette histoire, je choisis tout de même de m’avancer vers la porte qui menait à la pièce occupée par je ne sais qui. Je m’arrêtais sur le seuil cependant. Observatrice. Au milieu de la pièce parfaitement éclairée gisait une motocyclette dotée de lustrée, un petit bijou. Il ne fallait pas être connaisseur pour le deviner. Mais ce ne fut pas l’engin qui attira mon attention. Ce fut l’homme qui était agenouillé près de la bête de métal. Il me faisait dos, me laissant voir ses épaules musculeuses. Je pouvais deviner les muscles de son dos à travers son t-shirt, regardant ces mêmes muscles travailler à chacun de ses gestes précis et calculés. Je sentis un nœud se former dans ma gorge, complètement tétanisée par sa présence. Bravo Becca. Comment as-tu pu être idiote de croire que tu n’avais aucune chance de le croiser alors qu’il était maintenant le président de ce club? J’avais toujours le temps de partir avant qu’il ne m’aperçoive, n’est-ce pas? Ce fut sans compter sur ma maladresse. En faisant un pas en arrière pour me retirer, je ne fis qu’attirer son attention sur moi. Mon pied se prit dans un sot qui traînait par là, et sans que je sache réellement comment, je me retrouvais allongée sur le béton froid recouvert de divers objets sans nom. Le tout dans un boucan infernal qui aurait été suffisant pour réveiller quelqu’un dans le coma. Je grimaçai de douleur, laissant échapper un petit gémissement plaintif. « Bordel…» marmonnais-je pour moi-même, alors que la silhouette de Gilliam se dessinait devant moi, massive et si familière.


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Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam Vide
MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyVen 11 Juil - 15:45



Thomas A. Kempis a écrit: L'amour ne ressent aucun fardeau, se moque des difficultés, tente ce qui est au dessus de ses forces et ne prétexte jamais l'impossible parce qu'il croit que tout lui est permis, et que tout est possible  .▶ play


Le temps s'était écoulé à une vitesse vertigineuse, laissant un certain goût d'insatisfaction dans la bouche du Biker. Il avait cette sale impression que tout lui échappait, qu'il perdait pied depuis des années, depuis la mort de son fils il se sentait affligé par une douleur si lourde qu'il aurait cru s'écrouler chaque fois qu'il posait un pied à terre. Pourtant, les affaires marchaient plutôt bien, sa soeur allait bien, mais pour une raison qui lui échappait il ressentait un manque, une petite plaie qui s'ouvrait chaque jour un peu plus, ce petit truc qui lui permettait de ne pas devenir un monstre chaque soir. Il sombrait dans le silence, enfermant ses pensées torturées dans une boite dont lui seul en détenait la clef, il aurait pu se confier à son meilleur ami, lui dire que tout allait de travers depuis qu'elle était partie, qu'il avait fait une erreur monumentale, que le ciel lui tombait sur le crâne lorsqu'il pensait à elle dans les bras d'un autre, que même s'il essayait, elle continuerait de lui manquer. Mais Gilliam n'était pas le genre à geindre, encore moins auprès de Rickon qui semblait n'être que le fantôme de son propre esprit ces derniers mois, il le sentait, cet éloignement qui finissait par affaiblir le club et le Biker par la même occasion. Pourtant, lui-même n'avait pas le courage d'attraper son meilleur ami par les épaules et de le secouer. Non. Il était trop épuisé. Cerné depuis quelques mois, des nuits agitées sans avoir le temps de récupérer en journée. La responsabilité certainement trop lourde sur ses épaules. Gilliam était accoudé au petit bar qu'il avait fait construire dans la vaste salle principale du garage, face à lui, un mur qui était rempli de photographies d'hommes du club lors de leur arrestation, tous abordaient un regard neutre, mais on pouvait y déceler un sourire narquois naissant, une fierté en quelque sorte. Tous tenaient entre les larges mains imposantes et abîmés par la bataille d'un idéal, une plaque sur laquelle était gravée leur matricule respectif. Dans une famille à proprement dite ''normale'' il y aurait des photographies de vacance ou ce genre de connerie, mais ici c'était un autre monde, un code que le commun des mortel ne saisissait pas et de ce fait ne faisait que regarder le petit groupe d'hommes avec mépris et crainte.

Un soupire las, franchissait le seuil de ses lèvres, tandis qu'il reposait le verre vide avec lequel il jouait auparavant sur le comptoir en bois ciré du bar. Ses longues mèches blondes lui cachaient légèrement une partie de son visage fatigué. Le jeune blond les noua dans un petit élastique noir dans une petite boule qui se trouvait à quelques centimètres de sa nuque imposante. Les fines mèches trop courtes pour tenir à l'intérieur de l'élastique dansait légèrement aux coins de ses yeux au rythme de ses pas. Chaque fois que sa carrure passait d'une salle à l'autre, ses doigts caressaient les murs épais de l'établissement dans lequel il avait grandi. Par ailleurs, les chambres dans lesquels certains Bikers dormaient, étaient toujours présentes. Gilliam entra dans une pièce entièrement dédiée à la mécanique, au centre une moto qu'il retapait depuis des années, ce qui en soit lui permettait de se distraire quelque peu. Souvent la nuit. Souvent ces dernières années. Il entra dans la pièce, évitant quelques outils dispersaient sur le sol, il pouvait entendre la pluie qui grondait, frappait contre la tôle métallique du plafond. Gilliam fit glisser ses doigts contre l'interrupteur qui se situait juste à côté de la petite porte métallique de la pièce. La lumière cognait contre la bête que Gil' aimait dorloter, bichonner. Il ôta son large pull noir, ne gardant que son t-shirt blanc favoris. Gilliam plongea ses mains à l'intérieur des poches de son jean, afin d'en sortir son paquet de cigarette, étouffant par ailleurs un râle lorsqu'il se rendait compte qu'il n'avait plus que deux clopes pour terminer la soirée. Néanmoins, Gil' ne pouvait s'empêcher de coincer la cigarette entre ses mâchoires, histoire de mastiquer le tube cancérigène en attendant. En attendant que l'envie ne le dévore réellement.

Il s'était mis accroupis, un genou posé à terre, quelques mèches blondes caressant sa peau au fil des minutes, quelques perles salés qui apparaissait sur son front. Il forçait, réparait, caressait l'appareil. Lorsqu'il était ainsi, dans cet état où seul la mécanique comptait à ses yeux, il allait un peu mieux. Juste un peu. Pas grand chose en soit, mais suffisamment assez pour ne pas avoir envie de vomir en se regardant dans le miroir. Fichue culpabilité. Gilliam avait entouré un vieux chiffon autour de son cou, le tissu s'était posé sur ses larges épaules, épousant parfaitement leurs formes carrées. Il ne savait plus réellement quand il avait commencé à s'occuper de cette moto, mais en réalité il n'y avait plus grand chose à faire pour la faire rouler et Gil' n'en trouvait pas la force, peut-être parce qu'une fois qu'elle serait sortie, il n'aurait plus de petit jardin secret qui lui permettait d'oublier ce qui la tracassait. Ce calme fut perturber par le bruit des plusieurs outils qui s'écrasaient soudainement sur le sol, suivi d'un râle féminin que Gilliam aurait pu aisément reconnaître entre mille. Son coeur avait défaillit sans même avoir posé son regard sur l'objet qui venait de perturber le calme de la pièce. Il avait l'impression que ce dernier se tordait encore et encore jusqu'à exploser à l'intérieur de sa poitrine. Son cerveau lui hurlait de ne pas se retourner, de rester dos à la scène. Et ses paupières s'étaient closes tandis qu'il se redressa difficilement, lâchant la clef à molette qu'il tenait dans sa main droite. Et lorsqu'il ouvrit ses yeux, il la vit, trempée jusqu'à l'os, les cheveux humides, comme lorsqu'elle sortait de la salle de bain, qu'elle enfilait les vieux t-shirt du blond et qu'elle se blottissait contre lui. Gil' n'en revenait pas, essayant de contrôler le rythme de sa respiration afin de ne rien laisser transparaître et pourtant, il ne pouvait ignorer les battements assourdissants de son coeur et l'envie irrépressible de la serrer contre lui. De respirer son odeur. «-Rebecca ? » Murmurait-il d'une voix étranglé de douleur, la voir était un supplice, une épreuve qu'il ne pouvait pas encaisser. Et pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher d'afficher cette mine inquiète qui ne le quittait jamais lorsque la petite brune se faisait mal. Constat qui arrivait assez souvent. Il s'approcha d'elle, la clope toujours coincé entre ses dents, ses larges doigts abîmés entourèrent le bras frêle de la jeune femme. D'un geste vif, mais peu brutal, il aida la jeune fille à se relever, attendant qu'elle ne reprenne l'équilibre sur ses deux pieds. Il plongeait ses prunelles azurs dans celle de la femme qu'il avait jadis aimé et qu'il aimait toujours par ailleurs.

Le silence ce faisait indésirable, la proximité entre eux aussi, ainsi que cette montée d'adrénaline incontrôlable qui parcourait les veines du biker. Il relâcha la pression de ses doigts et s'éloigna de quelques pas en arrière. Une main glissée contre sa propre nuque, les yeux qui ne demandaient qu'à se fermer, le visage trop pâle par rapport à son teint de peau habituel. Il avait envie de vomir. «-T'es trempé, je vais te donner un truc. » Et il tourna les talons, serrant les dents, le biker attrapait une petite serviette qui était disposée dans une grande pile de chiffons propre. Il s'élançait de nouveau péniblement jusqu'à elle, tendant le bout de coton devant la brune. Il n'y arrivait pas. Ne pas la regarder était trop difficile, à la fois heureux et tristement mal. Une complexité dont elle seule avait le pouvoir de lui infliger. «-Je peux savoir ce qui t'amènes ici ? Je pensais que tu avais démangé... » Les mots lui manquaient, il était maladroit, il l'avait toujours été avec elle. Même le son de sa voix, habituellement si rauque partait dans les aigus, car il étouffait ses émotions, mais certainement pas assez. Non certainement jamais assez pour l'oublier.




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MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptySam 12 Juil - 6:21




I believe in yesterday

Suddenly I'm not half the man I used to be. There's a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. Why she had to go? I don't know, she wouldn't say.I said something wrong. Now I long for yesterday.


L’amour ne vainc pas.  Je l’avais compris des années plutôt lorsqu’il avait choisi Hanna, lorsqu’il en avait eu assez de jouer au petit couple avec la fille de bonne famille que j’étais. À ce moment précis, cependant, cette constatation était encore plus véridique, encore plus douloureuse. J’en palpais toute l’ampleur alors que mon cœur se contractait dans ma poitrine, agonisant un peu plus. Je ne bougeai pas. Immobile, sur le sol glacial, assise parmi les outils que j’avais entraînés avec moi dans ma chute. Si mon corps faisait mal, je ne le remarquai pas, trop occupée à suffoquer dans la souffrance qui émanait en vague de mon cœur.  L’organe semblait soudainement réduit en miettes, lacéré de part en part. Mes paupières se fermèrent lentement, alors que je tâchais de reprendre un contrôle certain sur les émotions qui se bousculaient, alors que je tâchais de calmer la tempête qui faisait rage dans mon esprit. J’avais su que c’était une erreur de mettre les pieds ici. Je savais que je n’aurais pas dû venir dans ce lieu rempli de souvenirs, dans ce lieu où j’étais certaine de le croiser, lui.  J’avais beau me dire toutes les idioties du monde, je savais que c’était pour cette raison que j’étais venue ici.  J’étais consciente de la torture que ce serait de le voir, je savais que tout le travail que j’avais fait sur moi-même pendant des années pour oublier cet homme serait réduit à néant en quelques secondes. Mais je me devais de le faire. Je ne pouvais pas simplement attendre de tomber sur lui au supermarché ou au parc. Si j’étais pour lui faire face, ce serait de mon propre gré. J’avais simplement espéré que ce ne soit pas ce soir.

«-Rebecca ? » J’ignore si ce fut la prononciation de mon prénom ou sa voix qui me fit réagir. Il n’en reste pas moins que je relevai le visage vers lui.  Il était plus beau que dans mes souvenirs, bien que différent. Plus mature. Plus hanté. Ses cheveux étaient plus longs, bien que retenus dans un chignon fait à la va-vite. Sa barbe avait gagné cette guerre qu’elle avait menée contre le rasoir et lui mangeait maintenant le visage. C’était pourtant lui, avec quelques rides de plus, avec une sagesse acquise. Il avait changé, comme je l’avais fait de mon côté, et pourtant, il était toujours le même. Il était lui. Cet homme que j’avais aimé à en crever. Cet homme qui peuplait mes photos de jeunesse enfermée dans une boîte sous mon lit. Des photos que je n’arrivais pas à regarder sans pleurer, sans avoir une boule dans la gorge. J’entrouvris les lèvres, sans qu’un son n’en sorte. Je n’avais pas confiance en ma voix. Je savais qu’elle me trahissait. Ça ne pouvait pas en être autrement, pas avec l’air inquiet qu’il affichait. Un air que j’avais vu des centaines de fois quand je me coupais avec un couteau de cuisine ou que je me prenais les pieds dans des obstacles invisibles pour me ramasser indubitablement sur le sol. Les doigts rugueux et épais de l’homme se refermèrent autour de mon bras, avec une fermeté rassurante, douloureuse, et avec un mouvement vif bien que doux, il me remit sur pied, comme si je n’avais pas de poids propre.

Je sentis ma gorge se nouer à la sensation de ses doigts contre moi. J’avais à la fois envie de me blottir contre lui, me nichant contre son torse large et l’envie irrésistible de prendre mes jambes à mon cou, de retourner à l’autre bout du pays. Ses yeux se plantèrent dans les mieux, rencontre entre l’azur du ciel et celui de la mer, et j’eus l’impression de me noyer. Il n’était qu’à quelques centimètres de moi, si proche que je pouvais sentir son odeur se mêler avec celle de la cigarette qu’il avait entre les lèvres. Je déglutis, essayant d’ignorer les battements anarchiques de mon cœur contre ma cage thoracique, ma respiration rapide, les picotements que créaient ses doigts contre mon bras. Puis, il recula. Rompant le contacte. Expirant la fumée qui vint me chatouiller les narines, m’empoisonner les poumons. Sa peau était d’une pâleur maladive sous la lumière des néons, la sueur perlait à la racine de ses cheveux, alors qu’il passait une main sur sa nuque.  «-T'es trempé, je vais te donner un truc. »   Je ne réagis pas. L’observant seulement me tourner le dos pour se diriger vers un petit meuble plus loin. Mes yeux rivés sur son dos sans le voir, concentré sur autre chose. Sur un contrôle que je perdais un peu plus chaque seconde. Lorsque je bougeai enfin, ce fut pour prendre la petite serviette qu’il me tendait, faisait tout en mon pouvoir pour empêcher mes doigts d’entrer en contacte avec les siens. Machinalement, j’épongeais mes boucles brunes avec la serviette. «Merci.» Ma propre voix me parut étrangère tant elle était rouillée et rauque.

J’aurais aimé lui dire qu’il m’avait manqué. J’aurais aimé lui dire que j’étais heureuse de le revoir. Qu’il avait l’air bien. J’aurais aimé lui dire tellement de choses. Lui raconter comment était San Francisco, lui parler de mon dernier article. J’aurais aimé l’entendre commenter le dernier film de Spiderman ou encore critiqué ma nouvelle voiture comme il le faisait si souvent jadis. Ce n’était pas possible. Rien n’était plus comme avant. Je sentais mes yeux picotés désagréablement à cette pensée, ma peau  brûlée sous son regard, mon cœur se comprimer un peu plus, se démenant comme un petit diable pour me prouver qu’il avait mal, lui aussi. Comme me l’avait un jour dit ma grand-mère, cette femme qui m’avait élevée comme sa propre fille,  si ton cœur pouvait être brisé un peu plus, s’il faisait mal, c’était la preuve qu’il fonctionnait encore. Comme j’aurais aimé que le mien rende l’âme à ce moment précis. Comme j’aurais aimé qu’il se taise quelques minutes, qu’il se fasse un peu oublier. «-Je peux savoir ce qui t'amènes ici ? Je pensais que tu avais démangé... »   Sa voix inégale me ramena à la réalité.  Je me mordis la lèvre inférieure, la coinçant entre mes dents, tâchant de pesées mes mots, de paraître détacher, bien que je tremblais de la tête aux pieds, que j’étais sur le point d’éclater en sanglot ou d’hyper ventilé.

Mes yeux s’arrêtèrent sur la cigarette coincée entre ses doigts, l’odeur nauséabonde me brûlant les narines, se mélangeant à l’odeur entêtante de l’essence, de l’huile, du caoutchouc et des produits nettoyants. Pour la première fois, je réalisais la façon dont les poumons brûlaient, la façon dont ma respiration s’était raccourci «Ça te dérangerait d’éteindre?» demandais-je en désignant le tube blanc entre ses doigts. « à moins, bien sûr, que tu souhaites pratiquer le bouche-à-bouche ce soir, dans ce cas, je pourrais être un bon cobaye…» Je fis une grimace, qui se voulait un sourire, ma voix craquant à mes mots alors que je réalisai petit à petit ce que j’insinuais. Je fixai mes pieds, soudainement mal à l’aise, n’osant imaginer ses lèvres sur les miennes à nouveau sans avoir envie de mourir. C’était une idée délicieusement douloureuse et je n’avais pas le droit d’espérer une telle chose de sa part. « Une offre d’emploi. Voilà ce qui m’emmène ici.  Ça, Genesis, Jack… Peut-être même Rickon. Toi.. » Je croisai mes bras contre ma poitrine, serrant le chiffon dans ma main jusqu’à ce que mes jointures ne blanchissent. J’appuyais mon dos contre le mur derrière moi, observant le paysage, posant les yeux partout sauf sur lui. «J’ai appris, pour Hanna. Je suis désolée, Gil’. » murmurais-je à bout de souffle, comme si j’avais peur de prononcer ces paroles, comme si j’avais peur de prononcer le prénom de la morte, de celle qui m’avait arraché mes rêves et mes plans. Celle pour qui il m’avait plaquée.  



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Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam Vide
MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyMar 15 Juil - 14:12



Thomas A. Kempis a écrit: L'amour ne ressent aucun fardeau, se moque des difficultés, tente ce qui est au dessus de ses forces et ne prétexte jamais l'impossible parce qu'il croit que tout lui est permis, et que tout est possible  .▶ play


L'amour Gilliam n'avait jamais réellement compris n'y même eu conscience de ce que c'était réellement, loin des idées fixes de milliers d'écrivains qui ont fait de leur chagrin une oeuvre d'art. Gilliam liait l'amour à cet instinct de protection qui le caractérisait si bien depuis son plus jeune âge. En premier lieu, avec Cassie, puis son club et enfin Rebecca. Cette douce Rebecca au visage de porcelaine à la petite taille et au corps frêle et mince. Il l'avait aimé et lorsqu'il la regardait ainsi, s'essuyant sa toison brune, il l'aimait toujours à en juger par les battements assourdissants qui cognaient contre son torse habituellement imperturbable. Gilliam savait s'adapter à toute sorte de situation, la plupart plus dangereuses les unes que les autres, mais ça il savait gérer la tête haute, trouver des solutions à des problèmes lorsqu'on a un couteau sous la gorge ou un flingue sur la tempe ça pousse l'être humain à être un peu plus efficace. Toutefois, faire face à cette situation là, celle-là même où la femme qui hantait ses nuits se trouvaient face à lui, le fixant de ses grands yeux couleur océan, pupilles dans lesquelles le blond aurait certainement pu se noyer, dans cette fichue situation, il était perdu. Il l'avait quitté par peur, parce que la crainte avait étouffé son amour pour elle, que l'idée de la voir sourire aux bras d'un autre était moins douloureuse que celle de la voir morte au sien. Et, dans le fond Gilliam savait bien qu'elle l'ignorait cette raison, cette vérité qu'il cachait aux yeux de la brune depuis des années. Jack, lui, n'avait jamais été dupe, et chaque fois qu'il rentrait de l'une de ses expéditions à San Francisco, il ne cessait de raconter à Gilliam, combien la petite brune avait l'air de s'en sortir.

Contrairement à lui. Ses doigts avaient entouré la petite boite métallique dans laquelle une flamme dansait ardemment, flamme que le brun porta, nonchalant, jusqu'à l'extrémité du tube cancérigène. Il tirait longuement sur cette dernière, tandis qu'il glissait son briquet dans sa poche arrière. Si la fumée qui s'estompait devant ses yeux, créant un voile brumeux au rythme de ses inspirations, lui brouillait légèrement la vue, il ne pouvait pas s'empêcher de la détailler. Visuellement, elle avait cette allure de femme moderne, prête à tout pour réussir et gravir les échelons, intérieurement, il la connaissait, elle était simplement une femme, une femme aimante et horriblement blessé. Ses cheveux étaient un peu plus longs, quant à son visage de poupée, lui, il n'avait pas changé. «Ça te dérangerait d'éteindre?» Le regard de Gilliam vogua de son ex petite amie, à son tube cancérigène. Il se souvenait du problème respiratoire de la petite brune et la culpabilité ne pas avoir été assez prudent à cet instant, venait de se loger dans son bas ventre, une petite pique s'y logeant vicieuse. Néanmoins le Biker restait silencieux, comme-ci son cerveau ne voulait pas que le temps ne reprenne son cours, comme-ci elle avait le pouvoir de le briser, de le reconstruire, aussi égoïste que cela puisse paraître. « à moins, bien sûr, que tu souhaites pratiquer le bouche-à-bouche ce soir, dans ce cas, je pourrais être un bon cobaye...» Et cette fois-ci, Gilliam ne pu s'empêcher d'afficher un léger rictus sous sa barbe piquante qui datait de quelques semaines. Il jeta le tube blanc sur le sol et l'écrasa, fourrant les mains dans les poches de son jean, tout son corps se penchait en avant, son regard azur ancré dans celui de la jeune femme. «-Je suis pas très doué pour les premiers secours, mais si tu y tiens je peux faire une exception. » C'était plus fort que lui, ça l'avait toujours été, ce naturel taquin qui revenait doucement le hanter face aux êtres humains avec qui il avait un tant soit peu de contact. Il avait toujours été ce môme souriant, cet adolescent nonchalant, ce petit ami taquin et protecteur. Elle faisait ressortir tout cela, en cinq minutes, elle avait réussi à lui faire oublier qu'ils n'étaient plus ensemble, qu'il était celui qui avait fait couler les larmes sur ses joues rondes.

Elle avait détourné le regard, fixant ses pieds, tandis que le blond, serrait les poings à l'intérieur de son jean. L'ambiance enfantine commençait à s'envoler en même temps que le nuage de nicotine se décomposait dans l'air étouffante de la pièce. Gilliam, allait alors jusqu'à la large fenêtre et l'ouvrit afin de laisser l'air pur nourrir les poumons de la femme qu'il aimait. « Une offre d'emploi. Voilà ce qui m'emmène ici. Ça, Genesis, Jack... Peut-être même Rickon. Toi.. » Alors c'était officiel, elle était de retour, ce n'était en rien une petite visite exceptionnelle et Gilliam en eut la gorge nouée tant il ne savait pas s'il devait être heureux ou bien triste à en crever. Toutefois, il ne put s'empêcher de rire tout en marchant jusqu'à elle. Tirant sur l'élastique qui nouait ses cheveux blonds, cheveux qui à présent frôlaient ses larges épaules de leurs pointes. «-Laisses-moi quand même douter que tu sois de retour ici, pour Rickon. Tu ne l'as jamais aimé, quant à moi... » Quant à lui, c'était certainement la dernière personne qu'elle voulait croiser ou voir selon lui. Après tout, leur rupture s'était faite en silence, ni l'un, ni l'autre n'avaient essayés quoi que ce soit pour comprendre le choix de l'autre. Elle était partie et au fond ça avait quelque peu facilité la chose. Bien que dans la finalité, elle revenait le hanter chaque nuit. Elle s'était reculée, dos contre le mur blanc, détournant le regard. Lui, avait fini par mettre l'une de ses mains dans la poche de son jean, luttant contre l'envie irrépressible de fumer une cigarette à s'en éclater la gorge. «J'ai appris, pour Hanna. Je suis désolée, Gil'. » Ce prénom qui sortait de cette bouche, avec cette voix à la limite de l'étranglement, ça lui faisait l'effet d'une bombe prête à exploser. Une bombe émotionnel qu'il gardait au fond de son coeur, serrant le paquet presque vide dans sa poche, il le broyait de toutes ses forces, sa mâchoire à présent aussi serrée qu'il le pouvait. Il murmurait. «-Elle était enceinte. » Simplement, comme-ça. Pas pour lui faire mal, ni pour la faire fuir, juste parce qu'il en avait besoin, de le dire, de lui dire. D'être honnête, et sa masse corporelle bougeait plus vite que son cerveau ne pensait. Il s'était retrouvé à quelques centimètres de la brune, un poing fermé et posé contre le mur, bien au-dessus de sa tête, son visage si proche de celui de la belle Rebecca. Il sentait sa poitrine faillir, cette boule grandir. «-Te sens pas obligé d'être désolé. Je suppose que t'as pas fait tout ce chemin pour me voir juste pour me dire que tu es désolé. » Et son regard las tombait sur elle. Qu'elle fasse quelque chose, qu'elle ne s'en aille en courant ou qu'elle l'achève, mais qu'elle fasse quelque chose. «-Qu'est-ce que tu veux Rebecca ? » ça lui faisait mal, atrocement mal, que ce soit de la voir, de l'entendre, de lui parler ou bien de comprendre à présent qu'il ne pourrait jamais l'oublier qu'il l'aimerait toujours que ce soit de près ou de loin.



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MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyMer 16 Juil - 5:40




I believe in yesterday

Suddenly I'm not half the man I used to be. There's a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. Why she had to go? I don't know, she wouldn't say.I said something wrong. Now I long for yesterday.


Je m’en souvenais comme si c’était hier. Je me souvenais de la façon dont il me regardait, les étincelles d’amour dansant dans ses prunelles d’un bleu si particulier. C’était comme si ces cinq dernières années ne c’était jamais passé, comme si je n’étais jamais partie pour San Francisco, comme si je n’avais jamais appris à vivre sans lui pendant toutes ses années. Pourtant, je l’avais fait. J’avais appris à faire à manger pour une seule personne, j’avais appris à dormir seule dans mes draps froids, j’avais appris à me lever le matin sans l’odeur du café qu’il préparait généralement pour moi avant même que je ne sorte du lit. J’avais appris à vérifier deux fois les serrures de l’appartement. Et surtout, plus que tout, j’avais appris à vivre dans le silence le plus complet. À ce moment précis, cependant, j’oubliais même comment j’avais fait pour respirer sans lui pendant toutes ses années. Je n’avais été qu’une automate, une petite machine qui ne ressentait rien, qui ne faisait rien d’autre que de passer à travers sa vie sans jamais vraiment la vivre. Et subitement, il était là. Devant moi, me surplombant de toute sa hauteur, ses yeux d’un bleu azur brûlant ma peau. Malgré les années qui s’étaient écoulées, je me souvenais parfaitement de la sensation de sa peau sur la mienne, de l’effet que me faisaient ses lèvres lorsqu’il m’embrassait comme si j’étais la seule qui en valait vraiment la peine, celle qui représentait tout à ses yeux. La douleur que j’avais crue oubliée depuis des années me revenait en vague, rongeant mon cœur comme une maladie mortelle, roulant dans mes veines jusqu’à ce que j’aie l’impression de brûler sur place, tout en étant complètement glacée de l’intérieur. C’était un sentiment déplaisant. Quelque chose d’atrocement douloureux. Aucun muscle de mon corps ne semblait vouloir obéir à mon instinct de survie qui me hurlait de prendre mes jambes à mon cou et de claque la porte. De mettre le plus de distance possible entre nous. Et pourtant, je restai là. Immobile, figée, comme si je prenais un malin plaisir à cette douleur lancinante qui me rongeait peu à peu, qui m’empoisonnait lentement.

Je me souvenais parfaitement de la douleur que j’avais ressentie le soir où il m’avait brisé le cœur, dans quel état lamentable je m’étais rendue chez Genesis. Comment elle avait passé des heures à essuyer mes larmes et minimiser les effets de mon asthme sur mon corps sanglotant, jusqu’à ce que je m’endorme finalement, le visage baigné de larme et la respiration sifflante. De cette journée, je ne me souvenais pas des mots qu’il avait prononcés à mon égard, je ne me souvenais pas de ce qu’avait chuchoté ma meilleure amie pour calmer mes pleurs. Je ne me souviens même pas de tout ce temps à pleurer dans ses bras, comme si j’avais vécu le tout dans un épais brouillard, comme si on m’avait débranchée de la réalité au moment même où il s’était détourné. Je me souviens juste du trou béant dans ma poitrine à mon réveil, la brûlure terrible de mes poumons, cette douleur assassine qui coulait dans mes veines. L’envie de mourir à chaque seconde qui passait. Les peines d’amours, je les avais principalement vus à la télévision. Je n’avais jamais aimé personne avant Gilliam et Genesis était beaucoup trop intouchable, ses murs étant beaucoup trop haut pour que quelqu’un puisse lui prendre son cœur. Pire, le lui briser. J’avais toujours trouvé cela irréaliste, comme si je n’arrivais pas à croire que l’on puisse aimer quelqu’un au point de le laisser nous briser le cœur de la sorte. Jusqu’à ce que je sois cette fille au cœur en lambeaux. C’était parce que la douleur avait été impossible à supporter que j’étais partie à l’autre bout du pays. Pendant les premiers mois que j’avais passé là-bas, j’avais espéré maintes fois de le croiser au coin d’une rue, de le voir débarqué à ma porte pour me dire qu’il avait commis une erreur. Il n’en avait jamais rien fait. Jack avait été le seul à venir me rendre visite. À venir briser ma solitude pour quelques jours avant de retourner auprès de sa nièce et du Petit Prince qui m’avait arraché le cœur.

Longtemps, j’avais essayé de comprendre la raison de notre rupture. J’avais passé des nuits blanches à essayer de comprendre quand les choses se sont mises à dérailler entre lui et moi, sans jamais mettre le doigt dessus. Encore aujourd’hui, j’avais l’impression qu’il avait cessé de m’aimer du jour au lendemain, comme ça, dans un claquement de doigts. Je n’avais jamais entendu parler de cette Hanna avant notre rupture. Je n’avais jamais eu l’impression que l’amour qu’il me portait s’effilochait au fil du temps. Je n’avais jamais senti la menace qui planait au dessus de ma tête. J’ai toujours été un peu naïve, un peu trop aveuglé par mes sentiments pour voir ce qui m’entourait, ce qui semblait évident aux yeux de tout le monde. Mais voilà. Ce ne l’avait pas été, justement. Genesis n’avait pas essayé de me prévenir, au contraire, elle avait été surprise de l’apprendre, ça avait été la même chose pour Jack, bien que ce n’était pas vraiment de la surprise chez lui, plutôt de la déception, de la désapprobation, comme s’il n’était pas d’accord avec quelque chose qui m’échappait. Aujourd’hui, alors que je posais mes yeux sur lui, j’essayais encore de comprendre les raisons de sa décision, comme j’avais longtemps essayé, enfant, de comprendre pourquoi c’était ma mère qui était décédée, pourquoi je n’avais rien fait pour la protégée plutôt que de l’observer se faire massacrer par la fenêtre de la maison dans laquelle j’habitais de nouveau aujourd’hui. C’était injuste, je le savais. Je ne pouvais pas blâmer les actions que j’avais commises lorsque je n’étais qu’une enfant sans défense et terroriser, comme je ne pouvais pas blâmer les sentiments que le blond avait ressentis pour une autre femme. Il avait essayé d’être heureux, c’était ce à quoi aspirait l’être humain en général. Son bonheur n’était pas avec moi, c’était tout. C’était probablement mieux ainsi, du moins, je tâchais de m’en convaincre.

Le président du club sembla soudainement comprendre son erreur alors que ses yeux voguaient de la cigarette qu’il tenait entre ses doigts à moi, comme s’il connectait les points, sans pour autant fait un mouvement pour écrasée la chose reconnue comme étant cancérigène. Ce n’est qu’après que j’ai laissé tomber un commentaire des plus idiots, qu’il réagit, jetant la cigarette au sol et l’écrasant du bout de son pied. La fumée qui me piquait les narines se dissipant dans l’air du garage. Son sourire amusé me fit un pincement au cœur, et j’eus l’impression d’étouffer encore un peu plus dans ce garage qui empestait l’huile et l’essence. «-Je suis pas très doué pour les premiers secours, mais si tu y tiens je peux faire une exception. » Je déglutis difficilement devant son air jovial, comme s’il avait oublié ce que nous étions à ce moment précis, comme s’il avait oublié que nous n’étions rien d’autre que deux âmes brisées qui se recroisait pour la première fois depuis des années. Malgré tout, je tâchai de grimacer un sourire avant de baiser les yeux vers mes pieds, mal à l’aise, n’osant pas trop imaginer ce que serait la sensation de ses lèvres sur les miennes. Je sais que je ne pourrais pas le supporter, que si jamais il m’embrassait pour retourner à la vie qu’il menait depuis des années, j’en mourrais. Et alors que les quelques secondes de légèreté s’envolaient, le motard se détourna de moi pour aller ouvrir la fenêtre un peu plus loin. J’inspirai profondément, laissant l’air frais de l’extérieur remplir mes poumons, me faisant un bien fou, même si je n’arrivais toujours pas à me débarrasser de la boule qui me nouait la gorge. En silence, je détaillais son dos, le fixant sans le voir. Nous venions de mondes différents, nous n’avions pas eu les mêmes douleurs, les mêmes chances dans la vie, nous n’avions rien en commun si ce n’était l’amour que nous portions à l’autre. Et c’était sans doute ce qui nous avait détruits, à la fin. La raison pour laquelle il avait choisi Hanna en premier lieu. Contrairement à moi, elle avait sa place dans le monde dans lequel il gravitait depuis si longtemps, dans toute cette violence.

Le rire du jeune homme emplit la pièce et malgré le son rassurant, il n’y avait aucune joie dans ce rire. Je ne pus m’empêcher de relever la tête vers lui, passant la petite serviette sur ma nuque encore détrempée, relevant momentanément mes cheveux avec ma main libre alors que mon ex-petit-ami retirait l’élastique qui retenait les siens. Ses cheveux avaient poussé depuis mon départ, ils frôlaient maintenant ses épaules massives et je ne pus m’empêcher de me souvenir le nombre de fois où j’avais passé mes mains dans ses boucles blondes par pur plaisir. «-Laisses-moi quand même douter que tu sois de retour ici, pour Rickon. Tu ne l'as jamais aimé, quant à moi... » Il avait raison sur un point. Je n’avais jamais aimé Rickon, je ne l’aimerais probablement jamais. Je n’aimais qu’il est cette emprise sur Genesis, je n’aimais ce qu’il dégageait comme aura, je me méfiais de lui. J’imagine que Genesis n’appréciait pas non plus l’emprise qu’avait eu Gilliam sur moi non plus, mais elle ne m’avait jamais reproché quoi que ce soit. Elle ne lui avait jamais craché son venin au visage comme je l’avais si souvent fait avec le bras droit de l’homme qui me faisait face. «D’accord. Je ne suis pas là pour Rickon.» avouais-je dans un rire nerveux. Je passai une main sur mon visage, chassant quelques gouttes d’eau qui roulaient encore sur ma peau, évitant de nouveau le regard de l’homme qui me faisait face. Quant à lui… comment pouvais-je lui dire que j’étais de retour principalement pour lui? Parce que même si nous n’étions plus ensemble depuis des années, je n’arrivais pas à l’oublier, que même si je n’étais pas avec lui, que s’il ne me touchait plus jamais, l’avoir près de moi était un certain réconfort, que je me sentais beaucoup plus vivante quand il n’était pas à des kilomètres de moi. Mais aucun mot ne sortit de ma bouche. Aucun mot ne me venait à l’esprit. Je préférais me taire, garder cela pour moi. C’était mieux ainsi.

«-Elle était enceinte. » Cette nouvelle me fit l’effet d’une bombe. Cette fois-ci, je ne pus retenir les larmes qui se formaient dans mes yeux et il me fallut des miracles d’efforts pour les tenir à baie. Cette Hanna… cette toxicomane allait lui donner un enfant. Un petit être innocent, quelqu’un chose de pur. Quelque chose qu’elle avait sali, qu’elle avait souillé par son addiction. Elle allait lui donner ce que j’avais toujours cru être la seule à pouvoir lui donner. Ma main vint se crisper au niveau de mon propre estomac, mes ongles s’enfonçant dans ma chair à travers le tissu trempé de mes vêtements, comme s’il venait de m’asséner un coup dans l’abdomen sans ménagement. Je me tassai davantage contre le mur lorsqu’il se posta devant moi, son poing posé contre le mur bien au dessus de ma tête, son corps s’arquant vers moi pour que son visage ne soit qu’à quelques centimètres du mien. D’où j’étais, je pouvais sentir la chaleur irradiée de lui par vague, je pouvais sentir son souffle sur ma joue. Je n’eus d’autre choix que de planter mes yeux dans les siens, frissonnant violemment à sa proximité. J’espérais qu’il mette ça sur le cas de mes vêtements trempés, sur le froid, et non sur la raison de son corps si près du mien. «-Te sens pas obligé d'être désolé. Je suppose que t'as pas fait tout ce chemin pour me voir juste pour me dire que tu es désolé. » Il avait raison. À vrai dire, je n’étais pas désolée. Je n’arrivais pas à être désolée pour la mort d’une fille qui avait choisi sa mort. Elle avait entraîné son bébé avec elle dans son addiction, elle avait fait son choix. J’étais simplement désolée qu’elle ait blessé l’homme que j’aimais.

«-Qu'est-ce que tu veux Rebecca ? » De nouveau, je plantai mes yeux dans les siens, ayant de plus en plus de mal à retenir mes larmes, à contenir le flot d’émotions qui allait et venait comme des vagues qui s’écrasaient sur la plage, de plus en plus violemment. Ce que je voulais? Lui. C’était lui que je voulais. Je voulais la relation que nous avions eue jadis, je voulais retrouver cette lueur dans ses yeux lorsqu’il me regardait. Je soupirai en fermant mes propres paupières, épuisée de ce combat que je menais contre mes sentiments depuis un long moment déjà. Je me redressai légèrement, posant ma main sur le torse musculeux du jeune homme face à moi pour me stabiliser. Mon mouvement nous avait rapprochés encore un peu plus, au point que je pouvais maintenant sentir son odeur me piquer les narines. Quelque chose de familier, une odeur qui me revenait souvent dans mes rêves, ou le matin lorsque j’ouvrais les yeux. « Il y a longtemps que j’ai compris qu’on peut rarement avoir ce que l’on désire, Gilliam. » chuchotais-je à quelques centimètres de ses lèvres. Je mourrais d’envie de faire ce geste interdit, de l’embrasser comme je l’avais fait des millions de fois. Mes doigts se refermèrent un peu contre son t-shirt à cette pensée, alors que je plantai mes prunelles dans les siennes. « Tu as torts sur un point. Je suis désolée qu’elle soit morte. Elle aurait pu te rendre heureux, elle aurait pu te donner quelque chose d’unique. Je ne prétends pas comprendre tes choix, Gilliam et je ne peux certes pas les approuvés, surtout pas celui-là, mais je suis désolée qu’elle t’a arraché ça. » Mon ton était toujours un murmure, quelque chose de brisé et de tremblotant. Je me détestais pour cela. Je me détestais à ce moment précis pour ne pas être aussi solide et maîtrisée que Genesis. D’un geste impulsif, ma main remonta de son torse à sa joue que je caressai de façon hésitante, du bout des doigts, comme si j’avais peur que sa peau brûle la mienne. Le contacte ne dura qu’une fractionne de seconde avant que je ramène ma main vers moi.

love.disaster
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Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam Vide
MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyJeu 17 Juil - 23:50



Thomas A. Kempis a écrit: L'amour ne ressent aucun fardeau, se moque des difficultés, tente ce qui est au dessus de ses forces et ne prétexte jamais l'impossible parce qu'il croit que tout lui est permis, et que tout est possible .▶ play


C'était un souvenir douloureux qu'il s'était lui-même renvoyé au visage, éclaboussant son âme d'une peinture qui assombrissait son coeur, son être, son âme, s'infiltrant lentement le long de ses veines jusqu'à son coeur pour ensuite empoisonner l'homme en se servant de ses artères comme étant les fusilles parfaits pour le foudroyer. Cette culpabilité qui ne le quittait pas depuis qu'il l'avait éloigné de lui, depuis qu'il avait fait sombrer une junkie plus profondément que jamais elle n'aurait pu sombrer sans lui. Depuis que l'enfant qui aurait certainement pu être le seul moment de repos dans sa vie de guerrier était mort dans l'utérus de sa génitrice à cause de lui, depuis qu'il était impuissant face à la faiblesse de sa douce petite soeur qu'il chérissait tant. Depuis qu'il était resté enfermé dans ce placard, serrant un nourrisson dans le creux de ses bras pendant que ses propres parents se faisaient exécuter sous ses yeux d'enfant. Un gamin. Il n'avait été qu'un pauvre gamin au parcoure chaotique, à la scolarité défectueuse, il avait été le maillon faible d'une société archaïque et sans pitié avec la classe sociale dont il en était le porte parole. Tout n'avait été que lassitude, fatigue, trahison, sang. Et puis, elle était arrivée dans sa vie, il en était tombé amoureux comme on tomberait d'une chaise, il s'était noyé dans ses paroles, buvant chaque mot qui sortait de sa bouche, imprimant ses sourires, ses craintes comme il imprimerait une carte postale. Elle avait été son moment de repos dans sa vie chaotique, elle avait été ce petit morceau de normalité et sans avoir à lui parler, sans avoir à lui expliquer ce mal qui le rongeait, elle avait su glisser sa main rassurante sur son dos chaque matin. Elle n'avait jamais jugé ses actes, n'avait jamais réellement prit partie de la cause non plus, elle s'était contentée simplement d'être là, à l'attendre patiemment dévorant de nombreux livres que Gilliam ne comprenait pas. Ou, ne voulait pas comprendre. Peut-être ce serait il reconnu dans l'un d'eux. Peut-être pas. De toute façon, il se souvenait très bien que le livre importait peu, c'était le sourire qui l'attendait au milieu de son salon qu'il chérissait.

Mais le temps avait fait son travail, le rouant de coups psychologiques, faisant de lui l'homme rongé par la perte et la culpabilité, l'homme impuissant face aux maux de son meilleur ami. Un homme qui avait trop de regret et trop peu de temps devant pour avoir la prétention d'avoir accès à la rédemption. Il était ancré dans cette violence comme un animal perdu au milieu de nulle part. Ce club et toute la merde qui allait avec c'était tout ce qui lui restait, c'était ce qui le faisait tenir chaque matin. C'était les moments de rires, les boutades enfantines qu'il partageait avec des hommes écorchés par la société, c'était ces jours de tout et de rien qui le faisaient tenir immuablement debout. Et c'était aussi de tout cela qu'il avait souhaité l'éloigner, il avait simplement voulu la protéger contre ses ennemis, contre lui-même, lui épargner le choix difficile d'une vie, d'une possibilité d'avoir une maison, un chien, un époux aimant et certainement cadre dans une très bonne société, oui. Gilliam avait voulu ça pour elle, plutôt que la bière, les mégots de cigarettes, l'alcool, l'instabilité, l'attende indéfinissablement longue chaque fois qu'il partirait au milieu de la nuit sans dire un mot, la peur de voir le père de ses enfants menotté comme un animal. Il n'avait jamais voulu ça pour elle, cette femme, ce petit bout d'un mètre soixante tout au plus méritait mieux que lui. Car, il le savait, il ne quitterait jamais ce monde.

Et, elle était revenue, le hanter de ses yeux azurs, elle mettait toutes ses convictions en état d'instabilité, et chaque regard qu'elle lui lançait était comme ci elle balayait les principes de l'homme d'un revers de main. Elle le foudroyait, l'ébranlait comme elle l'aurait fait avec un simple château de carte. Il l'avait dans la peau, dans le sang, même lorsqu'elle était à une centaine de kilomètres de lui, même lorsqu'elle glissait de bras en bras, qu'elle froissait d'autres draps que les siens. Même en sachant tout cela, il n'avait pas réussi à l'oublier, la simple photographie qu'il gardait et qu'il observait comme un gosse observerait son jouet favoris, cela en était la preuve absurde qu'il l'aimait encore, qu'elle pourrait très bien piétiner son coeur, qu'elle pourrait bien hurler et le frapper à s'en faire saigner ses petits poings de femme qu'il en souffrirait moins que de la voir ici, les pupilles humides, la respiration courte, ravivant ce désir de la protéger, réveillant la bête de désir qu'il avait pris soin d'enfouir loin de lui. Le garage était vide à cet instant tragique où leurs âmes respectives se cherchaient, se frôlaient sans pour autant entrer en contact, car Gil' le savait, ça finirait par les détruire tous les deux et il préférait que ce soit lui et lui seul. L'intonation de la pluie qui se fracassait contre la tôle ne le reliait même plus à la réalité.

Son poing fermé contre le mur blanc qui crépissait sous son poids, ses pupilles azurs emprisonnés dans celles de la brune et son coeur qui brûlait de désir pour elle, les veines du blond cramait à l'intérieur de son corps et il avait cette sale impression qu'il allait se solidifier sur place, ses longues mèches blondes dansaient lentement d'avant en arrière. Son souffle se cognait contre le teint pâle de la journaliste tant aimé. Et cette question qui avait fini par franchir le seuil de ses lèvres comme un mécanisme d'autodéfense. « Il y a longtemps que j'ai compris qu'on peut rarement avoir ce que l'on désire, Gilliam. » Et ça faisait mal. Car lui-même était le premier à le savoir, que désirer était une chose totalement différente, voir même une opposition totale et impartiale à ce qu'était la réalité. La vie ce n'était pas un conte de fée, la vie c'était merdique, la vie vous impose des choix, vous fait faire des sacrifices, vous pousse à blesser des personnes pour le bien être d'autres personnes. Elle vous fait croiser la route d'être brillant qui vous sort des ténèbres et vous pousse à piétiner tout cela. Qu'aurait elle voulue dans le fond ? C'était ce qu'il s'était demandé mainte et mainte fois. Elle aurait peut-être aimé être à ses côtés jusqu'au matin où elle se serait réveillée avec une multitude de regret qui se seraient logés dans le creux de son ventre, la poussant à s'éloigner de lui, la poussant à lui demander de faire un choix ? Est-ce qu'elle aurait aimé se rendre compte qu'elle n'avait aucun avenir avec lui lorsqu'il serait trop tard, qu'elle aurait trois enfants, que lui serait ridé jusqu'au cou et certainement aigris par le sang ? Non. Lui en tout cas avait eu cette fichue prétention qu'elle n'aurait pas voulue cela et il avait choisi à la place de Rebecca. Lui, il avait vu trop de fois des hommes anarchistes, heureux puis détruit par la perte d'une femme, il avait vu ce que faisait leur monde sur ces femmes qui avaient crues pouvoir en faire partie naïvement. Il avait vu ces mêmes hommes sombrer dans les ténèbres qui ne tenaient qu'à un fil si fragile qu'il aurait suffit d'un tremblement pour les détruire. Il avait vu ces mêmes hommes dépouillés de leurs progénitures, car ces mêmes femmes devenues mères les leurs avaient arrachés, croyant qu'ils n'avaient certainement pas de coeur.

Et la mort ? Avait elle au moins pensée au risque qu'elle courait en se tenant à son bras ? Gilliam, lui, y avait pensé, il s'était retourné dans son lit, l'avait observé dormir paisiblement, veillant à sa respiration et il avait senti son coeur exploser en mille morceaux à l'idée même de ne plus entendre la douce mélodie de son souffle cognant contre sa joue. Et pourtant, tout cela, il était incapable de le lui dire simplement. Il n'avait pas ruiné cinq années de sa vie pour être ébranlé par un désir égoïste de la garder avec lui, il ne l'avait pas éloigné loin du mal qui rongeait les hommes de ce monde pour la rattraper, autant que son coeur pouvait le désirer, autant sa cervelle lui ordonnait de se taire, alors ce ne fut qu'un souffle plus fort, plus rauque qui s'était abattu contre sa joue. Et pourtant cette petite main qui agrippait au bout de tissu qui recouvrait son torse, cette simple petite main, ce geste anodin et fragile, cette chose avait réussi à faire contracter tous les muscles du jeune homme, réprimant même un râle désagréable dans un étouffement, il allait jusqu'à ignorer les frissons qu'elle lui procurait à cet instant. C'était mal. Son souffle chaud qui se noyait dans la barbe blonde du Biker, ses doigts qui se resserraient un peu plus, ravivant les innombrables nuits d'amours qu'il lui avait offert, les images de son corps sur le sien, la sensation dont ses muscles se contractaient si fort lorsqu'elle embrassait sa peau. Il avait tant aimé se noyer, se perdre dans sa douceur, enfouir son visage dans le creux de son cou et l'embrasser à son tour. L'entendre gémir à son oreille. Il devenait fou.

Son poing s'était serré si fort contre le mur, qu'il en avait réussi à faire stopper sa circulation sanguine, sa mâchoire supérieure mangeaient presque l'autre. Il étouffait. « Tu as torts sur un point. Je suis désolée qu'elle soit morte. Elle aurait pu te rendre heureux, elle aurait pu te donner quelque chose d'unique. Je ne prétends pas comprendre tes choix, Gilliam et je ne peux certes pas les approuvés, surtout pas celui-là, mais je suis désolée qu'elle t'a arraché ça. » Il aurait voulu la faire taire, quitter ses pupilles, ne plus s'y noyer, être fort. Mais, comme ci ce n'était pas assez, comme ci elle se vengeait de ce qu'il lui avait jadis infligé elle laissait ses doigts remonter le long de son torse, elle caressait sa joue de cette tendresse qui lui avait tant manqué. Elle l'électrocutait de ses doigts, elle le découpait en morceau. Il la détestait à cet instant, il détestait cette sensation. Paradoxalement il s'enivrait d'elle, de cette odeur qu'il aimait tant, de cette chaleur qui lui avait manqué et les mots qui venaient de sortir de sa bouche ne comptait plus. Elle avait retombé sa main le long de son corps. Gilliam s'éloigna légèrement d'elle, sa respiration était incontrôlée. «-Tais-toi Rebecca. » Sa phrase était murmurée dans un tremblement, brutale, il empoignait le visage de la brune dans le creux de ses deux mains. Il la plaqua contre le mur, ses lèvres collées contre celles de la brune. Sa jambe bloquant la jeune femme, comme un animal pris au piège. Les neurones de sa cervelle ne fonctionnaient plus, il n'y avait plus de message nerveux, juste son coeur qui tambourinait si fort à l'intérieur de sa poitrine, qu'il eut l'impression qu'on le lui arrachait. Il collait son fort contre celui de la brune qu'il dominait de toute sa hauteur, ses doigts entouraient le visage de la journaliste, ses lèvres s'étaient détachées des siennes dans une gestuelle pénible. Il étouffait un râle, un râle rauque et bestiale.

«-Tu ne sais rien Bec' rien du tout... » Il l'avait soufflé au creux de l'oreille de la petite brune, un bras entourant ses hanches, il l'avait levé si facilement, comme autrefois, ses lèvres se posèrent dans le cou de celle qu'il aimait, ses muscles entourait tout l'être qu'était Rebecca, il embrassait ce passé, ravivait sa douleur, oubliait ses principes. Elle le rendait fou. Il allait la jeter sur la table derrière la moto, jusqu'au moment où au milieu de ses baisers fougueux, ses baisers amoureux, son pied s'était cogné contre un outil. Un bruit amèrement dérangeant qui démenait le blond à la réalité. Ses pupilles s'étaient ancrés dans celles de Rebecca, il l'avait reposé sur le sol presque dans un geste automatique. Sa langue glissant sur ses propres lèvres. De nouveau ses mains entouraient le visage de la brune, cette fois-ci dans un supplice, ses yeux s'embrumaient de douleur. Qu'était il en train de faire au juste ? Qu'est-ce qu'il lui imposait ? Sa voix tranchante comme un couteau résonnait dans la pièce. «-Vas t'en Rebecca...je t'en supplie vas t'en d'ici... » Sinon, il finirait par craquer, par franchir cette ligne qu'il s'était imposé et il la ferait souffrir encore une fois....



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MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyMar 22 Juil - 18:35




I believe in yesterday

Suddenly I'm not half the man I used to be. There's a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. Why she had to go? I don't know, she wouldn't say.I said something wrong. Now I long for yesterday.


Souvent, je m’étais demandé ce que penserait ma mère de cette histoire d’amour. Je m’étais demandé si elle m’aurait appuyée ou si elle aurait tâché de me convaincre que Gilliam n’était pas pour moi. J’imagine que son opinion n’aurait pas eu de grande répercussion sur moi. J’imagine que je ne l’aurais pas écouté si elle m’avait dit de me trouver un type de bonne famille, un avocat, un médecin, quelqu’un de bien, d’honnêtes. Cependant, lorsque je plongeais dans les yeux azur du grand blond, il y avait cette partie de moi qui me hurlait que jamais je ne pourrais aimer quelqu’un d’autre comme je l’aimais lui.  Nous venions de monde bien différent, nous avons grandi dans des milieux différents. Entre nous, j’étais la gamine chanceuse. Celle qui avait eu une seconde chance, qui avait pu se construire une vie malgré les horreurs que j’avais pu voir ou vivre. Il était celui qui avait dû se battre corps et âme, celui qui avait dû se tourner vers la violence pour pouvoir gardé la tête hors de l’eau. J’évoluais dans un monde de mensonges et de faux-semblants, lui, il évoluait dans un monde de violences, teinté d’une vérité sanglante. Je m’étais retrouvée maintes fois dans les bras d’un autre homme, d’un dentiste, d’un policier ou encore d’un charpentier, chacun d’eux ayant tout pour plaire sans que mon cœur ne vacille. Dans chacun d’eux, je cherchais ce petit quelque chose qui me rappellerait le motard qui se trouvait en face de moi aujourd’hui. J’avais essayé de l’oublier, de refaire ma vie. Chaque fois, je m’étais retrouvée seule dans mon appartement vide à imaginer cette vie avec lui.

On pourrait aisément me reprocher d’être naïve, mais je n’étais pas aveugle. J’avais vu les femmes de ce monde-là. Son monde à lui. Ces femmes à la beauté rongée par l’inquiétude, par la peur que l’un de ces hommes leur annonce la mort de leur mari. Ces femmes aux yeux cernés par les nuits trop blanches à attendre que l’homme aimé rentre à la maison. Ces femmes qui finissaient par disparaître, amenant les enfants avec elles, voulant échapper à cette violence, cette douleur qui les rongeait peu à peu, qui allait finir par les avaler. Ces histoires, j’en avais entendu des tas. J’avais vu les ravages sur ces hommes qui se prennent pour des dures. J’avais passé suffisamment de temps avec Genesis au garage pour le voir, pour en être témoin. Ce monde-là, la douleur de ces femmes, ça me paraissaient toujours moins terribles que la vie que j’avais menée pendant des années en prétendant être libre, en prétendant avoir oublié mes démons. La réalité était que je n’avais jamais fermé cette porte derrière moi, jamais réellement, je l’avais laissé entrouverte afin que les griffes acérées de mes souvenirs puissent venir abîmer ma peau. Si j’avais cru que mettre de la distance entre nous serait un moyen efficace pour oublier, pour repartir à neuf, je n’avais pas pris en compte la puissance de cet amour que j’éprouvais pour lui. J’avais été idiote de croire que je pourrais m’en tirer si facilement. Au final, ça avait été tout sauf facile.

Sa proximité n’était pas pour m’aider à essayer de me convaincre que j’avais fait mon deuil, que j’avais compris qu’il ne m’aimerait plus jamais. Au contraire. Dans ses yeux d’un bleu épatant dansaient les émotions qu’il avait eues à mon égard des années plutôt. Je ne pouvais pas m’empêcher de m’y perdre, tout en sachant que je ne pourrais pas m’y abandonner. Il avait fait un choix. Un choix qui m’avait brisé le cœur. Il avait fait un bébé à une autre femme, une femme qui lui avait arraché impitoyablement. Mais il l’avait fait, ce choix. Quelque part, il avait pris le risque que cela puisse arriver. Tout cela n’avait cependant plus d’importance à ce moment précis, alors que son souffle caressait ma joue, créant une multitude de papillons dans le creux de mon estomac, déclenchant des frissons sur chaque parcelle de ma peau dorée  par le soleil de la Californie.  Je n’avais aucun moyen de m’échapper, aucun moyen d’ignorer mon cœur qui battait de façon anarchique contre ma cage thoracique. J’avais l’impression d’être la gamine qui tombait éperdument amoureuse de lui pour la seconde fois. L’adolescente cherchant sa place dans ce monde et croyant aveuglément que cette place était dans son monde à lui. J’avais cru que je pourrais survivre dans cet univers rempli de testostérone, machiste jusqu’à la moelle. J’avais cru être forte et dure, être comme Genesis. La réalité était tout autre. J’étais tendre, beaucoup trop pour survivre dans ce monde-là. Et si j’étais forte, je ne possédais pas la même force que mon amie, si je possédais une quelconque force, c’était dans cette manie bien à moi d’ignorer les faits, de faire comme si tout allait bien, comme si rien ne pouvait me blesser. Ma force résultait probablement dans cette tendresse. Mais ce n’était pas suffisant pour garder la tête hors de l’eau dans  la violence qui caractérisait l’univers des Sons of Anarchy.

«-Tais-toi Rebecca. » Mon visage remontait vers lui, réalisant pour la première fois que j’avais observé ma main poser sur son torse pendant un bon moment, essayant de faire le trie dans mes pensées. Tentative rapidement avortée par mon dos entrant brusquement en contacte avec le mur, par le corps de Gilliam contre le mien, me retenant à ma place. Ses lèvres n’hésitèrent pas à deux fois avant de venir prendre possession des miennes et si je songeais une fraction de seconde à le repousser pour garder mes murs de papier intact, je n’en fis rien. Au contraire, mes bras l’encerclèrent, mes paumes se posant dans son dos pour le garder contre moi. Son corps chaud était une bénédiction contre mes vêtements encore trempés. Passant mes mains sur ses épaules, je les fis glisser sur sa nuque, me hissant péniblement sur la pointe des pieds pour avoir une meilleure prise sur ses lèvres, poussant le vice jusqu’à aller chercher sa langue. C’était une sensation enivrante. Destructrice. Je sentais mon cœur battre à tout rompe dans ma poitrine, l’air manquer cruellement, mais je n’avais aucune envie de séparer mes lèvres des siennes. C’est lui qui rompit le baiser, mon visage toujours pris en coupe entre ses mains. Je n’osai pas ouvrir les yeux de peur d’y lire du dégout, du regret. Je n’étais pas suffisamment solide pour le supporter.

Lorsqu’il ouvrir la bouche, ce ne fut qu’un murmure à mon oreille, quelque chose de chaud que je n’eus même pas le temps d’assimiler que déjà, le sol se dérobait sous mes pieds comme si j’avais le même poids qu’une plume. Mon dos entra de nouveau en contact avec le mur, mes jambes se nouant autour de ses hanches alors que mes lèvres retrouvaient les siennes, mes doigts se perdant dans ses cheveux. Pour la première fois depuis des années, je me sentais légère. Comme si on venait de retirer un poids de ma poitrine, comme si on me permettait de respirer à nouveau. Je m’enivrais de son odeur, de la sensation de son corps contre le mien. Un gémissement passa la barrière de mes lèvres, un bruit bas et rauque.  Puis vint ce bruit déplaisant. Cette chose qui me ramena au moment présent et aussi vite que le sol s’était dérobé sous mes pieds, je le retrouvais, plantée là comme une idiote, les joues rosies, mon cœur craquant un peu plus comme une porcelaine abîmée. Mon visage toujours coincé entre ses mains, je n’eus d’autre choix que de planter mes yeux dans les siens. Un regard suppliant, un regard douloureux. «-Vas t'en Rebecca...je t'en supplie vas t'en d'ici... » Puis ses mains quittèrent mon visage, comme s’il attendait que j’obéisse, que je tourne les talons et que je retourne sagement chez moi comme si rien ne s’était passé.

Ce ne fut pas le cas. Je croisai mes bras sur ma poitrine, dans un mouvement protecteur, comme pour l’empêcher d’atteindre mon cœur de nouveau. C’était trop tard cependant. La chaleur de son corps me manquait déjà et je frissonnai de nouveau, de froid cette fois-ci. Je le détestais à ce moment précis. Je me détestais d’avoir mis les pieds dans cet endroit. « Je ne suis pas l’une de tes catins, Gilliam. »  Lançais-je d’une voix qui manquait cruellement d’aplomb. Je m’acharnai tout de même à poursuivre sur ma lancée, essayant de ravaler la détresse qui me prenait d’assaut. « Je ne suis pas l’une de ces filles avec lesquelles tu peux jouer à ta guise avant de disparaître au  lever du soleil.»  Je tendis la main, attrapant son poignet, mes doigts n’en faisaient même pas le tour, mais ça ne m’empêcha pas de le serrer, l’obligeant à me faire face. « Je ne comprends pas? Alors, explique-moi. Ça va peut-être t’étonner, mais je suis suffisamment brillante pour comprendre les choses quand on prend le temps de m’exposer les faits. Quoi que tu dois en avoir perdu l’habitude, des filles dotées d’une cervelle, à voir les groupies que vous vous coltinez. »  Ironie, la seule façon que je trouvai pour ne pas éclater en sanglots. J’inspirais, expirais, fermant les yeux un moment, avant de faire un pas vers lui, essayant de garder le contrôle sur mes émotions. Malheureusement pour moi, je n’avais jamais été douée pour cela. «S’il te plaît, ‘liam»


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MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyVen 5 Sep - 17:43



Thomas A. Kempis a écrit: L'amour ne ressent aucun fardeau, se moque des difficultés, tente ce qui est au dessus de ses forces et ne prétexte jamais l'impossible parce qu'il croit que tout lui est permis, et que tout est possible  .▶ play


S'il avait été quelqu'un d'autre, il aurait souhaité se noyer dans ces prunelles océan qui le rassuraient tant et qui le dévisageaient à cet instant précis. Le bikers avait fait usage de ses dernières forces pour rejeter celle qu'il avait souvent nommé sa princesse. Celle qu'il avait jadis aimé à en suffoquer. Oui. Gilliam aurait aimé être quelqu'un d'autre, quelqu'un de naïf prêt à garder la femme qu'il aimait auprès de lui envers et contre tous les dangers qui l'entouraient, pour ne pas dire le consumaient de part en part chaque jour un peu plus. Mais Gilliam n'était pas quelqu'un d'autre, il n'était que ce pauvre orphelin qui devait payer les soins de sa sœur, ce pauvre type avide de vengeance et de violence, ce blondinet à la carrure de rugbyman qui se levait chaque jour avec une boule au ventre, qui vivait avec une faucheuse dansant au-dessus de son crâne. Alors, cette triste réalité l'avait rattrapé, de même que cette peur, cette hantise de voir le visage de poupée qui le dévisageait à l'instant sans vie, de ne plus l'entendre rire. Gil' n'était pas le genre d'homme à boire un verre à moitié vide ou à moitié plein, non, il ne connaissait que les deux extrêmes de la vie ; La mort ou la vie. Et pourtant, chaque jour il s'était damné de ne plus la revoir, de ne plus l'entendre, de s'être lui-même interdit de plonger son visage fatigué dans le creux de ses bras en s'enivrant de ses caresses rassurantes.

Oui. Gilliam aimait toujours Rebecca et sans nul doute qu'il continuerait de l'aimer jusqu'à sa mort. Jamais il ne tournait une page définitive sur cette histoire, car il avait sans cesse ce besoin de la savoir heureuse, avec ou sans lui. Il avait besoin de sa dose de Rebecca comme un drogué aurait eu besoin de sa dose de drogue. Et si jamais Rebecca venait à l'oublier c'était une douleur acceptable bien plus acceptable que de la perdre à jamais lors d'un règlement de compte, lors d'une fusillade. Si le blond fusillait la petite brune d'un regard dans lequel on ne pouvait lire que torture et supplice. Elle, elle le fusillait comme un oiseau blessé, il aurait aimé attraper de nouveau son si petit visage entre ses deux larges mains, de lui susurrer qu'il serait toujours là malgré tout, loin d'elle certes, mais toujours assez proche pour la protéger, pour casser les dents du premier type qui lui ferait du mal. Et à ce moment précis, parmi le fil brouillon de ses pensées obscures, il comprenait que c'était à lui-même qu'il devrait casser les dents et il en mourrait d'envie. Sortir d'ici, provoquer quelques gars et les laisser le frapper à mort, sans doute que Rickon l'accompagnerait...ou très certainement pas étant donné qu'il avait aussi conscience de perdre son meilleur ami petit à petit. « Je ne suis pas l'une de tes catins, Gilliam. » Il plongea ses prunelles azures dans celles de la journalistes, retenant son souffle ainsi que l'envie de lui avouer combien elle était plus que ça. Mais, il ne fit que passer lentement l'une de ses mains dans sa toison d'or, enfouissant au passage l'envie de se ruiner les poumons avec un paquet de clope. «-Je n'ai jamais prétendu ça et tu le sais bien Rebecca. »

Sa voix était étouffée, il avait prononcé ces mots avec la lassitude d'un vieux flic à la retraite qui se battait pour la millième fois avec cette épouse qui se lassait de vivre avec un homme qui n'était jamais là, même lorsqu'il était là d'ailleurs. Au fond, ils étaient du même moule. « Je ne suis pas l'une de ces filles avec lesquelles tu peux jouer à ta guise avant de disparaître au lever du soleil.» Rebecca avait cette qualité remarquable de ne jamais lâcher le morceau, il l'avait souvent vu à l'oeuvre lorsqu'elle cherchait à fouiner pour trouver ce qu'elle cherchait pour un article ou bien encore lorsqu'elle s'acharnait sur le meilleur ami du prince. Elle avait ponctué sa phrase d'un geste un peu trop proche au goût du Bikers. Il avait envie de s'enfuir loin d'elle, car elle risquait de le mettre à genou d'un instant à l'autre. Et pourtant, il était resté inerte, à dire vrai, même son corps ne répondait plus.. «Becca, tu ne comprends pas ce que je te dis... » avait-il soufflé du bout des lèvres, épuisé, les yeux mis clos tant il se sentait mal, tant la pièce qu'il affectionnait tant était soudainement devenue une prison. « Je ne comprends pas? Alors, explique-moi. Ça va peut-être t'étonner, mais je suis suffisamment brillante pour comprendre les choses quand on prend le temps de m'exposer les faits. Quoi que tu dois en avoir perdu l'habitude, des filles dotées d'une cervelle, à voir les groupies que vous vous coltinez. » Les mots de la brune sonnaient comme un message codé dont il ne détenait aucune traduction tant son esprit était déconnecté de la réalité. Tout ce qu'il avait retenu de tout cela, c'était qu'elle s'était encore une fois rapproché de lui, un pas, juste un tout petit pas qui était pour Gilliam la barrière à ne pas franchir. Il n'avait rien dit, gardant ses lèvres fermées son poing droit s'était serré dans un automatisme. «S'il te plaît, 'liam» Gilliam posa sa main sur celle de Rebecca. Encrant ses prunelles dans celle de la brune pour la millième fois, son front s'était cogné contre la petite épaule frêle de la journaliste. Il était resté ainsi pendant de longues secondes, soupirant, inspirant, expirant, tremblant légèrement. «-Je suis fatigué Rebecca. » Sa voix était cassée tout comme l'intérieur de son crâne. Et toujours son visage sur l'épaule de la brune tandis que ses doigts caressaient ceux de la femme qui lui avait pris son cœur. «-Je te demanderais jamais assez pardon pour toute cette histoire, mais j'ai flippé...j'ai eu peur qu'il t'arrive un truc et...je pouvais plus supporter le poids de devoir vivre avec la crainte de perdre Cassie en plus de celle de te perdre. » Et son visage refaisait surface au milieu de la pièce aux néons blancs. «-T'as jamais été ce genre de fille, tu le seras jamais, mais Becca...arrête. N'essayes pas. » Il aurait aimé lui dire qu'il l'aimait encore, que malgré les années passées loin d'elle il n'avait jamais pu oublier son visage, qu'il mourrait d'envie de lui arracher un sourire ou même de passer toute la nuit à parler de sa vie là-bas. Mais Gilliam écarta la main de la jeune femme avec une douceur dont il lui avait jadis réservé, posant ses lèvres sur la front de la brune, Gilliam était sorti de la pièce. Fermant la porte derrière lui en douceur, le visage livide scruté par celui curieux d'une jeune recrue du club. «-Veilles à ce qu'elle rentre en un seul morceau, sinon je te jure que je te bute. » Sans même un regard, Gilliam était à présent hors de l'habitacle rassurant qu'était devenu son garage, sous cette pluie battante, le blond avait fait hurler le moteur de sa moto, les pneus de cette dernière crissaient comme des hurlements et dans la nuit encombré par la circulation Gilliam s'était volatilisé loin de tout.


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MessageSujet: Re: Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam   Yesterday love was such an easy game to play ∞ Gilliam EmptyLun 8 Sep - 20:02




I believe in yesterday

Suddenly I'm not half the man I used to be. There's a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. Why she had to go? I don't know, she wouldn't say.I said something wrong. Now I long for yesterday.


Ce n’était que des moments ratés, des choix que l’on finissait par regretter. Des choix qui finissent par nous hantés de plus en plus. Qui nous prive de sommeil, qui nous oblige à nous demander si nous avons fait les bons choix ou non. Au final, on finissait toujours pour regretter pour rien, puisque l’on ne pouvait que regretter par après. Et malgré mes regrets et la rancœur que je ressentais pour l’homme qui me faisait face, je comprenais tout de même pourquoi il avait fait ces choix, pourquoi il avait voulu me sortir de sa vie. Je n’y étais pas à ma place. Je n’y avais jamais été. Pas même plus jeune. La réalité était beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraissait. Ce monde dans lequel mon ancien amant gravitait n’était pas fait pour moi. S’il semblait pouvoir accepter la présence de Genesis dans son univers, c’était sans doute parce que Jack était son oncle. Parce que la blonde savait gérer la violence, qu’elle savait vivre dans un monde où cette dernière était omniprésente. Son boulot n’en était-il pas la preuve? Ce n’était pas mon cas. Je savais que Gilliam m’avait toujours vue plus délicate, plus fragile que l’était ma meilleure amie. Cette dernière aussi, me voyait ainsi. Je l’avais si souvent entendu, cette douceur maternelle, dans sa voix lors de nos appels téléphoniques. Je l’avais vu si souvent agir comme si elle devait me protéger du reste du monde, comme si je n’étais pas capable de le faire moi-même. Et pourtant, mon parcourt n’était pas bien différent de celui de Gilliam ou de Genesis.

À ce moment précis, je me demandais ce qu’il attendait de moi exactement. Aurais-je dû rester à San Francisco jusqu’à la fin de mes jours, dans ce monde qui ne m’appartenait pas? Essayer de me faire une place dans cette jungle qui avait été mon univers pendant cinq ans? S’attendait-il à ce que je me marie avec le premier venu, dont j’ai des enfants aujourd’hui, quelques petites têtes brunes avec un homme pour qui je n’avais aucun sentiment? Pendant cinq ans, la seule personne avec qui j’avais eu envie d’être était celle qui me faisait face à cet instant précis. Je me connaissais suffisamment pour savoir que je n’aurais pas pu accepter les enfants de quelqu’un d’autre dans ma vie, que je n’aurais fait qu’espérer que ce soit ces enfants à lui qui m’appelaient maman. Je fermai les yeux quelques secondes, espérant pouvoir chasser ces pensées de mon esprit alors que ma voix l’accusait de quelque chose que je savais faux. Sa réponse ne se fit pas attendre, d’ailleurs. «-Je n'ai jamais prétendu ça et tu le sais bien Rebecca. » Je ne fis que planter mon regard dans le sien, résistant à l’envie de lui coller mon poing au visage, sachant que cela ne donnerait rien. Je ne frappais définitivement pas suffisamment fort pour lui faire mal. Je risquerais plutôt de me fracturer la main. Et je n’avais pas envie d’expliquer le comment du pourquoi à Genesis la prochaine fois que je la croiserais.

De nouveau, cette phrase. Je ne comprenais pas. Qu’avait-il a toujours me répéter ce truc sans jamais vouloir m’expliquer les faits ? Un soupir agacé passa mes lèvres et je repoussai mes mèches brunes loin de mon visage de ma main libre, dans un geste exaspéré. «- Je suis fatigué Rebecca. » » Ma main lâcha son poignet et je m’empressai de croiser mes bras sur ma poitrine comme pour me protéger de ses prochains mots. Jamais un homme ne m’avait fait aussi mal que lui. Et jamais je n’avais eu besoin d’être si près de quelqu’un d’aussi loin que je me souvienne. Même mon père ne m’avait pas autant blessée et pourtant, mes relations avec lui n’étaient pas très sereines. «- Je te demanderais jamais assez pardon pour toute cette histoire, mais j'ai flippé...j'ai eu peur qu'il t'arrive un truc et...je pouvais plus supporter le poids de devoir vivre avec la crainte de perdre Cassie en plus de celle de te perdre. »» Je le toisai du regard, essayant de contrôler les larmes qui voulaient rouler sur mes joues, essayant de contrôler mon souffle qui brûlait dans mes poumons. Je n’allais pas craquer à ce moment précis, pas devant lui. Je ne lui donnerais pas cette satisfaction. «Alors ta solution miracle était de me pousser à allez vivre en Californie? Au final, tu m’as perdu, Gil’» Parce qu’au final, nous étions deux étrangers avec une histoire commune. Nous n’étions plus des amis ou des amants, juste deux âmes écorchées qui gravitaient l’une autour de l’autre pour mieux se brûler les ailes. J’étais lasse. Épuisé de me battre contre ce que je ressentais pour lui. Épuisée d’essayer de continuer à vivre sans lui. D’être un parfait petit automate.

. «-T'as jamais été ce genre de fille, tu le seras jamais, mais Becca...arrête. N'essayes pas. » Il avait raison. Bien sûr qu’il avait raison. Je n’étais pas ce genre de fille. De ce genre de nana qui se pavane aux bras de motard dans l’espoir de se faire remarquer, dans l’espoir d’attirer l’attention. Je n’étais pas ce genre de fille en mini-jupe de cuir rouge avec un décolleté qui ne cachait rien. Je n’étais pas de ses groupies aux cheveux javellisés et aux bottes à talons trop hauts. Je n’étais ni attirer par la violence ni par un monde régi par la violence. Je ne réagis pas, ne sachant pas trop ce que je devais dire ou faire, je n’avais pas envie de lui donner raison. Je le laissai venir à moi, déposer ses lèvres sur mon front avec une douceur douloureuse. Je retins mon souffle un moment. Lorsque j’ouvris de nouveau les yeux, le prince des Bikers n’était plus devant moi, à sa place se tenait un gamin beaucoup trop jeune pour avoir un permis de conduire. Je compris rapidement pourquoi il était là. Du Gilliam tout craché. «Dis à ton patron que je n’ai pas besoin de babysitter.» lâchais-je amèrement avant de retourner sous la pluie, m’enfermant dans l’habitacle de mon véhicule. Il ne fallut que quelques secondes après que la porte de la voiture ne se ferme pour que j’éclate en sanglot, le front contre le volant, cherchant un moyen pour permettre à l’oxygène de passer dans mes poumons endoloris. Sortant un inhalateur du coffre à gant, je le portais à mes lèvres. Ce n’est qu’une fois calmé que je démarrasse l’engin, me dirigeant vers la maison, ayant souhaité ne jamais avoir remis les pieds dans ce garage.


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