RUSSIAN ROULETTE + Monroe (hot)

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« Take a breath, take it deep. Calm yourself. » He says to me. If you play, you play for keep. Take the gun and count to three.

J'étais crevé. Je rentrais d'une garde interminable et les missions plus ridicules les unes que les autres nous avaient pris la plupart de notre temps. Aucun incendie. Pas même un effondrement ou un petit accident de voiture. La journée s'était déroulée sans une accroche pour me tenir éveiller pendant ces douze heures de garde. Je rentrais donc chez moi, claqué, et garais mon pick-up dans la rue. Ma place habituelle était toujours disponible. Peut-être que l'accroche que j'avais eu avec la voisine du dessous avait dissuadé toutes personnes de venir me chercher des noises. En conséquent, j'avais quasiment toujours une place en bas de chez moi. Fatigué, je ne me posais même pas la question de savoir si je prenais les escaliers ou l'ascenseur. La réponse était si évidente que j'appuyais directement sur le bouton pour monter au dernière étage sans un effort sportif imprévu. Arrivé dans mon loft, je claquais la porte derrière moi, balançais mon sac dans le couloir et venais m'avachir dans le canapé. Une vraie loque. Je retirais mes chaussures, ma veste et ma chemise pour rester en débardeur et jean. Bien plus agréable quand on est chez soi. Il ne manquait plus qu'une bière et ma soirée pouvait commencer. Je savais d'ailleurs comment elle se terminerait. Felix devait passer. J'avais besoin de mon stock d'anti-douleurs pour la semaine. Et quand il venait, on ne faisait pas qu'échanger une liasse de billet contre quelques médicaments. Non, aujourd'hui, il existait bien plus qu'un marché entre nous. Cette relation dealeur/client était dépassée depuis que nous avions couché ensemble. Et qui nous avions remis ça une deuxième fois, puis une troisième. Aujourd'hui, je ne le comptais plus mais j'attendais toujours avec impatience nos rendez-vous hebdomadaires qui se transformaient parfois en rencontres quotidiennes.

Je me levais du canapé, le feignant que j'étais ce soir venait de décider du repas que j'allais commander. Cuisiner n'était pas mon fort et les traiteurs du coin s'en accommodaient parfaitement. J'hésitais entre plusieurs papiers que j'avais étalé sur mon plan de travail. Tout en réfléchissant à mes envies, je sortais une bière du frigo que je décapsulais dans la foulée pour en boire une gorgée. Ça serait Chinois. La commande faite par téléphone, je m'affalais dans mon canapé encore une fois. Il était quoi 19 heures 45 ? 20 heures ? Et d'ici un bon quart d'heure, j'aurais de quoi me mettre sous la dent pour éponger ce surplus d'alcool que je buvais en matant la télé. Je fermais les yeux une milliseconde. Cette milliseconde dura un moment puisque je fus réveiller par la sonnette de ma porte. Je me redressais et attrapais mon porte-feuille dans la poche intérieure de ma veste. J'en sortis un billet de 20 dollars et m'avançais vers l'entrée. Je tournais la clef dans la serrure et ouvris. « Felix. » Planté comme un con, je ne sus quoi dire de plus. « J'imaginais le livreur du traiteur chinois un peu plus typé que ça. » Commentais-je avec humour. Je rangeais donc mon billet dans ma poche de jean et m'écartais de la porte pour que mon invité de la soirée puisse entrer. « Si j'avais su que tu viendrais aussi tôt, j'aurais commandé pour deux. » Je refermais derrière lui. Il connaissait le chemin, je le laissais donc faire comme à son habitude et reprenais ma place sur le canapé. J'attrapais ma bière et en bus quelques gorgées. « Vas-y installes toi. T'as ma commande ? » Je commençais à fouiller dans ma veste pour en sortir une enveloppe dans laquelle se trouvait une certaine somme d'argent pour l'échange que nous allions faire. « Comme d'habitude, le compte y est. »

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Le voir à ma porte ne me surprenait pas. C'était plutôt de le voir si tôt devant mon entrée qui me surprenait. Felix n'avait pas pour habitude d'être ici avant la tombée de la nuit. Le soleil n'était même pas encore couché qu'il était déjà en train de piétiner mon loft. « Tu attends quelqu’un ? Je dérange peut-être ? » Serait-ce une once de jalousie que je percevais dans cette phrase ? Je ne saurais le définir mais ces mots représentaient bels et bien quelque chose. Il suffisait de le regarder pour comprendre qu'il se passait bien quelque chose. Sa neutralité, pour une fois, le trahissait. Je lançais alors une petite note d'humour pour détendre l'atmosphère qui devenait pesant. « Raté, j’espère cependant que tu es plus heureux de me voir que de te trouver face à ta commande ! » Je ne réagissais pas et le laissais simplement entrer. Les taquineries n'étaient pas pour moi, pas après 12 heures de garde. Je n'avais qu'une envie m'asseoir, manger, baiser et dormir. Prendre un anti-douleur aussi afin d'éviter tout symptôme de manque durant la nuit et les heures à venir. J'étais à sec mais mon fournisseur venait d'arriver. Je savais donc qu'il ne restait quelques minutes avant que je ne puisse toucher à ces drogues pour me sentir un peu plus vivant. « J’ai déjà mangé ! Et puis… Je voulais te faire une surprise. » Je faisais alors les gros yeux, installé dans mon canapé, acquiesçant aux dires de mon invité de dernières minutes. Pour une surprise, c'en était une. J'étais à peine rentrer qu'il était déjà sur le pas de ma porte. Je ne regrettais rien, au contraire. J'aurais juste préféré avoir fini de dîner avant son arrivée. Mais les choses étaient faites ainsi. Je le suivais donc du regard, buvant ma bière, tandis qu'il s'installait sur le fauteuil à côté de moi. Les affaires pouvaient commencer.

« Dis-moi, depuis qu’on se connait, me suis-je déjà pointé sans avoir ce dont tu avais besoin ? » Il n'avait pas tord mais il était toujours important d'établir des faits pour être sûr que tout se déroule dans les règles. Bon, avec Felix, j'étais sûr de la marchandise, du prix et des conséquences. Il ne m'entuberait pas. Je lui donnais alors l'enveloppe avec l'argent, en liquide évidemment, et attrapais le sachet en échange. Je sortis immédiatement la boîte qui s'y trouvait et piquais une pilule que j'avalais sous ses yeux avec une gorgée de bière. Je n'avais pas honte. A force, le jeune Wayne me connaissait. Je finis donc par poser mon regard sur lui. « Tu vas me regarder comme ça encore longtemps où tu vas te décider à m’offrir un whisky ? » J'arquais un sourcil face à sa remarque. Il ne se prenait pas pour n'importe qui. J'y étais habitué depuis mais l'entendre aussi franchement m'amusait toujours autant. « Puisque Monsieur voulait me faire une surprise, je lui laisse le plaisir de ce servir lui-même. Il connaît le chemin et il pourra me rapporter une deuxième bière tant qu'on y est. » Je ne me laisserai pas marcher sur les pieds. Felix me connaissait. Peut-être me testait-il ? Dans tous les cas, je ne bougerai pas mon cul du canapé. Notre deal était terminé. Il n'était maintenant qu'un invité comme un autre à qui je laissais l'opportunité de se servir par lui-même. Il connaissait la maison et savait très bien où le whisky était rangé. Je plantais mes yeux dans les siens. « Tu croyais vraiment que j'allais me lever pour te servir, Felix ? C'était bon pour les premières fois, maintenant tu sais où sont les bouteilles. Alors démerdes-toi. » Je terminais ma première bière, la posant sur la table basse. Affalé dans le canapé, je me redressais pour appuyer mes coudes sur mes genoux et fixais le jeune Wayne. « J'croyais que tu voulais un verre... A moins que tu ne préfères m'expliquer les raisons de ta présence ici si tôt. Je te laisse le choix. Mais décides-toi vite ou je le fais à ta place. Et je ne suis pas sûr que la tournure de la soirée te plaise pour commencer. » Je mettais carte sur table. J'étais certain qui sa venue si précoce n'était pas anodine. Il me cachait quelque chose et Felix ne voulait pas m'en parler. Soit... Mais dans ce cas, j'attendais ma bière. Rapidement.

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Menaçant, je ne l'étais pas habituellement. Dangereux, pareil. Mais pour une raison encore inconnue, ces deux tempéraments se rejoignaient à l'heure actuelle. Felix voulait un whisky. Maintenant qu'il connaissait la maison, je considérais qu'il pouvait le faire de lui-même. Cependant, trop curieux de nature, je décidais de tourner la situation à mon avantage en découvrant par moi-même les raisons de son arrivée ici. Il avait plus d'une heure d'avance et, pour commencer à le connaître, je savais que ce n'était pas un hasard. Je m'exprimais donc, installé fièrement dans mon canapé. Je le menaçais et lui faisais du chantage pour qu'il aille se servir un verre ou qu'il me révèle ses secrets. Je restais neutre avec un regard de marbre et une attitude indifférente qui se voulait presque effrayante. Je le fixais. Droit dans les yeux pour qu'il ne loupe aucune de mes paroles. Je n'étais pas son chien et ça le jeune Wayne l'avait probablement déjà compris. Mais face à nos deux forts caractères, je me doutais que les représailles ne tarderaient pas. « Que vas-tu faire ? Tu vas me mettre à la porte et te branler plutôt que de me mettre ta grosse queue puissante dans les fesses ? Tu vas trouver un autre moyen de bander que lorsque je te mordille, prêt à dévorer ton sexe comme jamais personne ne l’a fait ? » Il était direct et réagissais au quart de tour. Dieu qu'il était attirant dans cette posture. Se sentait-il menacer pour réagir de la sorte ? Était-il en position de faiblesse pour me faire un sermon sur mes habitudes sexuelles ? Je l'admirais pour avoir tant de réparti. Et il me rendait fou. Nos échanges verbaux m'excitaient aussi bien qu'ils m'énervaient. Felix me rendait aussi bien colérique que sexuellement attiré par lui. Et là était bien le soit-disant problème mais je ne m'en préoccupais pas. Je l'ignorais de tout mon être pour ne penser qu'au bienfait de cette association.

« Oh, je sais ! Tu vas dénoncer mon commerce à la police et te priver de tes petites pilules qui te permettent de pouvoir te regarder dans une glace sans avoir l’impression d’être une merde ambulante… Tu devrais opter pour cette option, j’ai survécu à un séjour en taule, je ne devrais pas avoir trop de mal à m’imposer une deuxième fois. » Il devenait méchant mais ces paroles ne m'atteignaient pas. J'étais un dur à cuir et je savais qu'il était habituellement froid et sans scrupule. Felix ne me faisait pas peur et il savait très bien que je ne le dénoncerais jamais. Sinon, je l'aurais déjà fais. De toute manière, j'étais en froid avec les flics. « Alors que fait-on ? Je n’ai pas de temps à perdre, j’ai d’autres clients plus importants encore à aller voir. » Je ne répondais rien et le regardais dans le blanc des yeux. Un silence en découla. Un silence qui pourrait paraître lourd et pesant mais qui n'était en réalité qu'un moyen pour moi d'improviser une autre tournure. Je n'étais pas encore prêt à flancher. Peut-être pour le verre, mais pas pour le reste.

Ainsi, je me levais du canapé, tout en continuant de fixer le jeune Wayne. Je m'approchais de son fauteuil et déposais mes deux mains sur les accoudoirs. Je me penchais vers lui d'un air sûr de moi. Un sourire en coin se dessina sur mon visage tandis que je pouvais sentir son souffle sur mes joues. « Très bien. » Déclarais-je finalement avec une voix grave et suave. « Je reviens avec ton verre. » Je m'éclipsais alors en cuisine d'où j'avais encore une vue sur mon dealeur favori. Je sortais un verre du placard ainsi que la bouteille du bar, tout en gardant un œil sur mon invité. Les glaçons, inutile. Je versais donc le whisky et refermais la bouteille. Je me dirigeais vers le frigo et attrapais une bière. Puis je revenais vers le salon. Je déposais premièrement ma boisson décapsulée sur la table basse et me tournais ensuite vers Felix. Je jouais un instant avec son verre, faisant tourner le liquide à l'intérieur. Je le faisais languir et ça m'amusait. C'était en quelque sorte une vengeance face au ton qu'il avait employé un peu plus tôt et à sa méchanceté. Je ne me laissais jamais faire et j'avais cet esprit vengeur grandement développé depuis peu. « J'me demande si tu le mérites vraiment... » Je louchais alors sur le contenu. Une idée me traversait alors la tête. « Crois-tu le mériter ? » Lui demandais-je soudainement. C'était de la rhétorique. Je n'attendais donc aucune réponse et, impulsivement, je me mis à boire le whisky du jeune homme sous ses yeux. Une seule gorgée suffit pour le terminer et je lui déposais alors le verre devant lui. « La prochaine fois ne me traite pas comme n'importe lequel de tes clients. Je ne suis pas ton chien et encore moins un abrutis qui se laisse faire. » J'aurais pu en rester là. J'aurais pu retourner m'asseoir et le fixer encore une fois. Mais après une attente interminable, je décidais de lui faire une fleur. Non pas parce qu'il me l'avait demandé. Mais bel et bien parce que je l'avais décidé. Je m'avançais à nouveau vers la cuisine et prenais en main la bouteille de whisky. Je lui servais son premier verre et laissais la bouteille à ses pieds quand on sonna à la porte. Le livreur chinois venait d'arriver. « Je te laisse t'en occuper. C'est bien la moindre des choses après tout ce que tu viens d'me dire. Sinon, casses-toi. »

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Je ne connaissais pas l'amour ou ce genre de sentiment que l'on pouvait ressentir en étant attaché à un être sans qu'aucuns liens de sang ne nous unissent. Je ne me considérai pas pour autant malchanceux et je ne regrettais en rien mon choix de vie. Les relations sérieuses venaient entachées la personne que nous étions pour mieux s'associer à un "nous" qui se voulait réconfortant. Venais tout d'abord l'état d'ivresse, celui où l'autre nous paraît être la personne parfaite. On s'attacha, on s'aime, on se marie et on fait des gosses. Puis avec le temps, l'histoire se dégrade et l'amour - qu'on croyait éternel - s'éteint. S'en suis les infidélités, les secrets et mensonges ainsi que la fin du couple et donc le divorce. Il ne m'était jamais venu à l'esprit de m'engager. Peut-être parce que j'étais un solitaire. Peut-être parce que personne n'avait attiré mon attention jusque là. Se poser n'était pas dans mes prérogatives. A 34 ans, je rêvais toujours de vivre ma vie comme si demain n'existait pas. Et pourtant, la rencontre avec Felix et notre relation - bien que je ne l'admettais pas - semblait se tourner d'avantage vers ce genre d'ânerie. « Tu es un client, crois-tu avoir droit à des avantages parce que tu me baise à chaque fois que l’on se voit ? » J'étais un client, oui. Je me droguais avec des anti-douleurs depuis que j'avais eu cette blessure à la jambe et lui, mon invité surprise, était mon fournisseur. Dernièrement, ces pilules m'aidaient à surmonter la tristesse accablante que je ressentais face à l'assassinat de mon cadet, quelques mois plus tôt. Bien évidemment, le jeune Wayne ignorait tout de ce détail. Je gardais également quelques secrets pour moi. Pour me protéger et surtout pour éviter toute pitié de la part des autres. Je m'en sortais très bien tout seul et les anti-douleurs m'y aidaient grandement. « Je ferais peut-être mieux de m’en aller. » Je ne vacillais pas une seule seconde. Mon regard le traversait et restait aussi neutre que le sien. Bien que son soit-disant départ m'atteignait plus que je ne l'aurais cru, je n'émettais aucune objection et le regardais agir sans broncher. Felix se levait du fauteuil, délaissant le whisky que je venais de lui servir. Je ne disais toujours rien mais mes yeux pouvairnt trahir la colère qui montait en moi. De toute manière, notre relation était toujours conflictuelle. Depuis le début. Et ce n'était pas prêt de changer. D'ailleurs, pourquoi changer ? N'était-ce pas là notre façon de fonctionner ? « Peut-être pourrais-je aussi te faire oublier tout cela autrement. » On venait de sonner à la porte mais le garagiste, au regard insistant, ne semblait pas s'y intéresser malgré l'annonce que je venais de lui faire.

Je n'eus pas le temps de répondre que le garagiste me retirait déjà ma ceinture et baissait ma braguette pour mieux me pousser ensuite dans mon canapé. Je souris. Sournoisement. Tandis que mon jean se retrouvait rapidement à mes chevilles. J'aurais pu lui dire d'arrêter, lui répéter que le livreur était arrivé et qu'il devait le payer. J'aurais pu mais je n'en fis rien. Je prenais même mes aises, retirant mon pantalon pour un peu plus de liberté. J'allongeais mes bras sur le dos du canapé et patientais. L'envie de le baiser me prenait. L'appel de son corps me consumait petit à petit. Nous nous étions engueulés, nous étions entrés en conflit et maintenant la seule chose à laquelle je pensais c'était au bien fou qu'une nuit à ses côtés me procurerait. « Allez, montres-moi ce qu... » La sonnette me stoppa. Encore une fois. Je me redressais, m'approchant de mon amant pour l'embrasser fougueusement du haut de mon 1 mètre 96. Fouillant ces poches par la même occasion, je réussis à dérober son porte-feuille durant notre baiser. Je ne lui dis rien et parcourais les quelques mètres qui me séparais de mon entrée en débardeur et boxer. J'ouvrais la porte. « C'est pour la commande de Monsieur Valentine. » Me sortit le livreur avec un accent typique de son pays. J'attrapais un billet de 20 dollars et le lui tendais. « Merci, monsieur Valentine. » Je lui arrachais ma commande ainsi que la monnaie et claquais la porte avant même qu'il ne s'en aille. Retournant dans le salon, je lançais à Felix son porte-feuille. « Comme convenu, tu payes le repas. » Je posais les sacs sur la table basse, buvant une gorgée de ma bière par la même occasion. Puis je reportais mon attention sur l'homme ici présent. Je laissais glisser une main sur son torse, agrippant ensuite son cul d'une main ferme et forte pour le coller contre moi. « On en était où déjà ? »

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Chacun de ses gestes me confortait dans le fait qu'il était bien plus agréable de nous chauffer plutôt que de nous engueuler. Felix l'avait très bien compris. Il avait enterré le hache de guerre pour faire naître en moi ce désir qu'il me procurait à chacune de nos rencontres. Il n'avait pas besoin de jouer un rôle pour me rendre fou. Ces caresses suffisaient, l'effleurement de ces doigts à mon boxer aussi. Cependant, le livreur chinois arriva. J'en étais dégouté. Dégouté de ne pouvoir continuer sur cette lancée. Dégouté de devoir le quitter rien qu'un bref instant pour répondre à la sonnette qui nous hurlait dessus. Je m'étais donc relevé et l'avais embrassé avec une fougue qu'il me connaissait bien. C'était un avant-goût de nos futurs ébats, les préliminaires de notre soirée. Quoi qu'il en soit, je revenais rapidement vers lui, déposant la nourriture chinoise sur la table basse. Je le collais à moi et tenais fermement ses fesses entre mes mains. Je remarque son petit sourire. Celui qui se dessinait sur son visage quand la chaleur ambiante grimpait de quelques degrés. Felix me caressa alors le bras, glissant ces doigts jusqu'à ma main qu'il porta alors à ces lèvres. Je suivais du regard chacun de ses gestes et appréciais la douceur dont il faisait part en cet instant. « Je ne sais pas… A toi de me le dire ? » Ma réaction ne se fit pas attendre. Je lui arrachais sa chemise, les boutons volant alors sur le parquet du salon, et embrassais ce torse qui me faisait rêver. Je remontais vers sa nuque, tout en le tenant par la taille afin qu'il reste auprès de moi. Puis, finalement, mes lèvres rencontrèrent à nouveau les siennes dans un baiser bien plus passionné. Je le soulevais, le portant à bout de bras tout en continuant ce baiser endiablé. Je fis quelques pas et bloquais alors le jeune Wayne entre moi et la colonne prônant au centre de mon séjour.

« Mes actions suffisent-elles ou as-tu besoin que je sois plus explicite ? » Sans attendre que Felix me réponde, je venais mordre le lobe de son oreille gauche et lui donnais quelques de langue en cette zone dite érogène pour certains. C'était mon cas et, d'après nos précédents rendez-vous, j'en avais déduis que le garagiste appréciait l'effet que cela lui procurait. Tout en le reposant à terre, mes mains glissèrent sur ses jambes, ses cuisses et caressais ses fesses que j'adorais tant. Je remontais jusqu'à ses hanches que je tenais d'une main puissante et l'embrassais à nouveau. Je m'écartais alors de lui et me faisais quelques pas en arrière pour attraper le verre de whisky que le jeune Wayne n'avait pas bu. « Je commence à avoir faim... » Déclarais-je en lui tendant son verre. Maintenant que la situation s'était éclaircie. Il pouvait le boire et rester. D'ailleurs, je n'avais jamais imaginé une autre tournure à cette soirée. Si ce n'est une venue plus tardive de mon dealeur favori. Je délaissais alors Felix et me réinstallais sur le canapé. « Tu ne vas pas rester debout quand même ? » Je sortais ma commande des sacs. Nems, nouilles sautées, rouleaux de printemps et canard laqué. J'avais quelques idées en tête et elles étaient bien plus intéressantes qu'un dîner ordinaire. Je retirais alors mon débardeur en prenant le temps qu'il fallait pour le faire. Un peu de douceur et de sensualité ne pouvaient qu'émerveiller le jeune Wayne et l'attirer vers moi. Je lui faisais alors signe de me rejoindre avec un regard plus que provocateur. Alors qu'il se rapprochait, j'attrapais un nem. Je le glissais entre mes lèvres, attendant qu'il vienne en croquer la moitié pour débuter ce jeu. Et surtout notre nuit.

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« Moi aussi… Je meurs de faim. J’ai faim de toi ! » Nos appétits semblaient réciproques. Bien que la mienne était sûrement bien différente de celle de Felix. Je ne dirais pas qu'elle ne pouvait pas rejoindre la sienne. J'avais même en tête de combiner les deux afin de satisfaire nos deux envies. Il buvait quelques gorgées de son whisky. Je le regardais faire, assis dans mon canapé. Puis je retirais mon débardeur devant lui. Je le provoquais, l'aguichais, l'excitais à ma façon et le jeune homme était bien plus que réceptif à ce genre d'appel. J'en étais d'autant plus satisfait, surtout pour ce qui s'annonçait. Je glissais alors un nem entre mes lèvres, sommant le dealeur à me rejoindre pour croquer à son tour dedans. Je n'étais peut-être pas le plus attirant du monde dans cette position mais mon regard se voulait provocateur et attirant afin que Felix tombe dans mes filets.

Il déboutonna son jean. Je souris. Il le retira et j'ouvrais grand les yeux. La vue était plaisante mais son bas-ventre attisait fortement mon regard. J'haussais un sourcil accompagné d'un nouveau sourire en coin tandis qu'il avançait tranquillement vers moi. Il s'installa à califourchon sur moi et, instinctivement, mes mains se posèrent sur ses fesses. « Tu es à moi ! » Ma bouche était pleine mais je lui aurais alors répondu « Et tu es mien ». Je ne pouvais pas mais je succombais avec délice à sa langue et à ses baisers qui parcouraient mon torse et mon visage avant de revenir vers mes lèvres. Il croqua dans le nem. « Ils sont succulents ! » Je n'ajoutais rien à avaler ma partie de la nourriture chinoise. C'est vrai qu'il était bon. C'est d'ailleurs pour ça que je revenais toujours vers ce restaurant.

Je glisse un doigt sur ma lèvre inférieure, aguichant à mon tour Felix. Cependant, c'était bel et bien lui qui donnait un nouveau coup de fouet à cette soirée. Il attrapa quelques nouilles et les déposa sur mes pectoraux. Je le sentais alors glisser le long de mes cuisses, mes mains remontant le long de sa colonne vertébrale pour terminer sa course vers sa chevelure brune. Quant à mon amant, il terminait sa descente les genoux à terre. Dans cette position, il m'excitait. Machinalement, j'écartais les jambes et venais chercher les nouilles qu'il avait déposé sur mon torse. Je les avalais une par une tout en fixant mon invité dénudé. Mes yeux ne changeaient pas. J'avais toujours cette lumière aguicheuse qui brillait à l'intérieur. Je laissais mes doigts effleurer son visage, ses joues, ses lèvres. « Qu'est-ce que tu veux maintenant ? » Lui lançais-je d'une voix grave et sensuelle. « Quelque chose te ferait envie, ici et maintenant ? » Je relevais alors son menton, me penchant vers celui-ci pour venir embrasser l'homme qui se trouvait devant moi.