Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen
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Sujet: Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen Lun 23 Juin - 23:07
Discover the dusk of your day has reached its dawn.
La mort dans l'âme. La coke dans les narines. Il n'y avait plus que cela quand ce n'était pas l'héroïne dans les veines. Il était tombé si bas que Ryan ne voyait plus le ciel. Le pauvre junkie avait oublié le but, non, il ne savait franchement plus comment le tout avait commencé. Il paraissait qu'il suffisait d'un rien, c'était peut être vrai au final. Berkley se rappelait vaguement son premier joint avec Mason dans l'allée derrière le lycée. A l'époque, ils se prenaient pour es véritables gangsters... Le problème, c'était qu'ils n'avaient pas tellement mûri depuis lors. Pourtant, Ryan avait presque vingt ans de plus et malgré son âge, il avait stagné jusqu'ici. Il aurait aimé comprendre pourquoi, il aurait adoré être en mesure de mettre des mots sur ses émotions mais la seule chose qui lui venait, c'était cette migraine qui lui bouffait toute envie de vivre. Entre cela et ce fichu manque qui venait lui tuer les muscles et le cerveau le reste du temps. Ryan était malade sans arrêt, elle était là la stricte vérité. Au départ, le tout n'avait été que psychologique, c'était cette maudite souffrance de se sentir seul, d'être mal aimé. Un minable. Et aujourd'hui se rajoutait cette presque mort physique, son corps fatiguait. Quelque part, Ryan s'en doutait, il avait bien du mal à se fumer une clope quand il arrivait à en voler une dans les tiroirs de Mickey ou d'une personne lambda chez qui il finissait en déchet sur le divan. Ses jolis yeux bleus étaient bien trop souvent rouge sang et il ne pouvait même plus monter les escaliers sans souffler comme un boeuf pendant vingt bonnes minutes. Il en était là. Presque vingt ans plus tard, oui. Ce qui était déplorable dans son cas, c'était tout ce talent gâché, toutes ces chances jetées au vent parce qu'il avait préféré fuir et être faible plutôt que de tenir bon, envers et contre tout, juste dire merde à la vie et ses obstacles à la con qu'il aurait pu éviter en gardant les yeux ouverts. Mais, c'était Ryan Berkley, il ressemblait désespérément à son père qui avait fondamentalement choisi de ne pas ouvrir les yeux quand sa femme laissait son fils dormir dehors en plein hiver, en tee shirt, à choper la pneumonie, juste parce qu'elle avait vu sa face trop tôt dès le matin. Elle était là sa vérité, creusée au fond de son âme blessée. De bout en bout. Il y avait eu sa belle mère, ce monstre comme il l'appelait, son père l'aveugle et tout le reste. Le lycée avait été un calvaire ultime pour lui. Se lever chaque jour finissait par relever du miracle étant donné la vie qu'on lui menait dès qu'il passait les grilles vertes qu'il haïssait plus que tout. C'était dans les quolibets sur son passage, c'était quand on lui volait ses fringues dans les vestiaires, c'était dans les oeufs qui se prenaient dans la gueule... Et tout cela, parce qu'il avait redoublé. Deux fois. Certes, il n'avait jamais été franchement fier de ce fait, surtout qu'il n'était pas foncièrement débile, il séchait juste trop les cours perdu dans son sommeil après une bonne nuit à inhaler cette fichue ecstasy, quand ce n'était pas autre chose. Il avait abandonné, il avait tout laissé derrière, croyant que le tout n'aurait aucun impact sur son avenir. Il s'était lamentablement fourvoyé. Ryan n'avait plus rien. Il avait seulement son job qu'il arrivait encore à conserver parce que sa passion de la musique le poussait encore à ne pas louper trop fréquemment le réveil. Il avait Mason, ce meilleur pote qui l'avait suivi dans toutes ses putains d'aventures probablement trop risquées. Et puis, il avait l'entourage de Mason. Point barre. Quelque part en route, Ryan avait oublié l'essentiel. Il avait laissé sa petite soeur dans le calvaire familial, un regret monumental en vue des sentiments qu'il nourrissait à son égard depuis le jour de sa naissance, malgré le fait qu'il détestait clairement sa génitrice.
Et puis, il y avait Eileen. Le regret de sa vie, pour sûr. Il fallait dire que lorsqu'il était adolescent, il n'avait pas la science infuse lorsqu'il s'agissait des femmes et gérer la complexité de sa vie en plus d'une relation sérieuse l'avait totalement fait dérailler. Pourtant, Ryan l'aimait. Ouais, il l'aimait tellement qu'il passait son temps à se bousiller parce qu'il se sentait minable à côté d'elle, entre d'autres raisons bien entendu. Au final, il s'était effectivement fait traiter de minable et l'histoire s'arrêtait là. Berkley n'avait plus jamais entendu parler d'Eileen Nolands, pas même par l'intermédiaire du peu de connaissances qu'il avait conservés dans les alentours de Washington. Il était parti, avait fait sa vie ailleurs, dans un autre monde, il avait souffert tout autant que s'il était resté dans les parages et il devait vivre avec le fardeau de toute sa douleur accumulée depuis vingt piges. Alors, il se shootait. Encore. Peut importait l'heure, l'endroit, les économies qu'il avait sur son compte en banque ou sous son matelas plutôt, il se shootait. C'était devenu quelque chose qui faisait partie de lui, tout simplement parce que les images, les souvenirs le rendaient dingues. Il revoyait les coups bas infligés par sa belle mère, il revoyait l'ignorance de son père. Il revoyait le sourire d'Eileen... Et il savait qu'il était passé à côté de l'important. A côté de tout. C'était sa faute. Jusqu'au bout. Mais jamais il ne l'avouerait, ô grand jamais. Tout comme c'était une sorte de miracle qu'il se tenait juste derrière la porte d'entrée de la session des drogués anonymes ou un nom aussi tordu que ce genre là. Adossé à cette fichue porte, la capuche relevée, le regard bleu luisant de peur, parce qu'il savait qu'il aurait dû faire partie de ce cercle. Il aurait dû oui... Mais il ne voulait pas guérir. Il voulait mourir. Et alors qu'il en arrivait à cette fichue conclusion, le regard souffrant, on ouvra la porte et Ryan se rattrapa tant bien que mal au chambranle, son corps tanguant un peu trop pour une personne saine de corps et d'esprit. La drogue, toujours. Il allait se retourner pour exprimer sa colère, tellement irritable qu'il était lorsqu'il n'avait pas eu sa dose depuis plus de vingt quatre heures, il fut choqué. Mort à l'intérieur. Ce visage. Cette beauté. Cette grâce. Sa perfection. Eileen. Et il était bousillé deux fois plus à l'intérieur de la voir, parce qu'elle avait la bague au doigt, qu'elle devait avoir la vie parfaite, qu'elle était encore plus belle qu'avant si c'était possible. Et ce fameux constat l'empêcha de dire un mot. Il la regarda, légèrement tremblant. Et sans même apposer un quelconque avertissement, il tourna les talons, fonçant dans les toilettes pour femmes à quelques mètres de là, totalement perdu et désemparé. Il s'accrocha au lavabo, tentant de ne pas céder à une quelconque panique... C'était probablement trop tard. Elle l'avait vu, elle l'avait reconnu. Elle viendrait certainement.
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Sujet: Re: Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen Mer 25 Juin - 0:42
Discover the dusk of your day has reached its dawn RYLEEN
Pour tout vous dire ça fait longtemps qu’il y a quelque chose qui est cassé en moi. Je ne saurai pas réellement vous avouer quoi, mais je le sais et je le sens. Parce que je n’ai jamais eu réellement une vie heureuse. Oh je ne me plains pas non plus, je n’ai pas eu une vie désagréable non plus. Mais disons que j’aurai pu être plus heureuse. J’aurai pu avoir encore ma mère auprès de moi. J’aurai pu l’aimer comme on aime toute mère. J’aurai pu vivre avec elle, j’aurai pu éviter de voir mon père devenir fou de rage, de douleur, de … il a fait un dépression nerveuse et c’était horrible à voir. La joie a quitté tout son corps, la douleur l’a paralysé. Il ne ressemblait plus à rien, il ne ressemblait plus à l’homme que j’avais connu. Il n’était plus le père chaleureux et aimant qui nous avait élevé Kloé et moi. Il a toujours été là pour nous et ça avait été à nous d’être la pour lui. Parce qu’il avait été blessé par l’amour, parce que l’amour était un salaud, qu’il n’existait pas. Ou alors que là où il existait il ne faisait que détruire tout ce qui était bon sur cette terre, tout ce qui était bon en nous. Parce que c’était la chose qui avait le plus détruit les gens que j’aimais. Et parce qu’il m’avait détruit moi aussi. Parce qu j ne pouvais pas m’empêcher de penser à cet imbécile de Ryan. Mais dans l’histoire c’était moi, bel et bien moi qui avait été imbécile, et débile. Je n’avais pas su faire face à la douleur de la mort annoncée de ma mère et la douleur que son addiction à tout ce qui se sniffait ou s’injectait en même temps. Parce que l’on était oui tous les deux. Amoureux comme des imbéciles. Mais oui des imbéciles. Parce qu’on n’avait pas su se comprendre. On n’avait pas su chercher. Je m’en étais voulu, mais je lui en avais voulu aussi d’avoir jamais cherché à me rattraper à me reconquérir, il aurait pu, il aurait tout à fait pu le faire.
Et j’essayais maintenant d me racheter. De cette débilité qui m’avait prise de le quitter. De mon foutu caractère trop trempé. Je m’en voulais je m’en voudrait probablement toute ma vie. Parce qu’il était l’homme de ma vie, c’était une chose certaine, aussi certaine que la neige était blanche. Aussi certaine que l’été succède au printemps. Parce qu’il était toujours dans mes pensés, parce qu’à l’époque même quand il n’était pas là je pensais à lui. Parce que j’étais une jeune femme romantique. Oui … Enfin ça c’était avant.
Oui c’était avant ça. Parce que j’étais insensible à l’époque, parce que je n’avais pas cherché à l’aider et que maintenant je passais mon temps à essayer de le faire. Pas lui, bien sûr, pas lui parce qu’il n’était plus là, parce qu’il n’était plus dans ma vie. Et pourquoi il n’y était plus ? Parce que je l’avais repoussé, parce que j’avais fait la chose la plus égoïste et stupide de ma vie. Alors je venais à ces réunions, je ne pouvais pas réellement aider ou donner mon point de vue puisque moi, je n’avais jamais touché à la drogue. Parce que je n’y connaissais rien, mais … ça ne m’empêchait pas d’avoir envie de les aider. Peut être que c’était ma manière de me repentir. Parce que dans chaque discours que j’entends c’est sa voix que j’entends. Parce que chacun d ses souvenirs je les lui attribue. Parce que dès que j’entends que quelqu’un n’a pas eu de support je me reçois des piques en pleine tête. Probablement que je suis masochiste hein. Probablement que ça me plait de le voir partout. Ca me fait payer, ça me fait … non qui est ce que je suis en train de leurrer. Ca me fait surtout ne pas l’oublier. Parce que je le voulais dans ma vie, parce que j’avais besoin de lui dans ma vie. Même sous la forme d’ersatz. Et oui ces drogués, ces junkies en manque que j’essayais tant bien que mal d’aider trois soirs par semaine. Ils étaient devenus importants pour moi. Peut être même vitaux. Parce qu’ils avaient besoin de moi, et que j’avais l’impression de les aider. Parce qu’ainsi j’avais l’impression de pouvoir rendre service à quelqu’un. Parce que …C’était quelque chose que je n’avais dit à personne, pas même à Kloé. Je n’avais pas besoin de ça. J’avais ce truc qui était à moi et à moi propre. Probable que Kloé le sache, de toutes manières elle me lit comme un livre ouvert mas …
« Bonsoir » dis-je comme à mon habitude tout en les invitant à s’installer. Je regardais un peu partout et reconnus plein de têtes familières, mais il y en avait aussi de nouvelles c’était plutôt agréable. Et puis … je crus voir un fantôme. Ryan. Il était là. Je fronçais les sourcils et secouais la tête pour me remettre les idées en place. Et bien sûr il avait disparu. Etonnée et surprise je soupirais un peu avant d’entendre une porte s’ouvrir et se refermer. Mordillant ma lèvre inférieure je pesais le pour et le contre. Est ce que c’était raisonnable de le penser ? Est ce que ça l’était de vouloir vérifier que c’était pas lui. Est ce que c’était normal de vouloir courir après cette personne que j’avais pensé être lui. Est ce que ça m’était déjà arrivé ? Je mentirai si je vous disais que non, je m’étais déjà précipiter pour arrêter une personne que j’avais prise pour lui … bien sûr sans que ça soit le cas. Je ne vous dis pas comment on m’a prise pour une folle. « Je reviens » c’en est trop. Ce n’est pas possible. Il faut que j’en aie le cœur net.
La porte qui a fermé c’est celle des toilettes des filles. Je soupire doucement. C’est pas lui. Bon on va passer pour une débile si on fait demi-tour maintenant. Faisons au moins semblant d’aller aux toilettes. Et au passage on pourra en profiter pour essayer de se calmer et retrouver une contenance. Oui ça serait une très bonne idée. Je poussais la porte doucement m’attendant à trouver quelqu’un bien sûr, donc autant pas paraître pour une folle échevelée qui court après le grand amour de sa vie qu’elle a chassé il y a trop longtemps. « bonjour » dis-je poliment par habitude peut être et je relevais la tête. « Qu- » j’étais abasourdie, dire que je m’étais presque résolue à ne pas le trouver ici. Alors pourquoi était il là ? Pourquoi. « Ryan ? » demandais-je de manière un peu idiote. Bien sûr que c’était lui. Non ?
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Sujet: Re: Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen Dim 29 Juin - 3:04
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La souffrance était insoutenable. Ryan avait pris l'habitude de la ressentir ces dernières années, lorsqu'il s'était retrouvé seul au monde, face à la trahison qu'il avait opéré envers Lyam, sans même le savoir. Il avait eu mal, oui, parce qu'il avait perdu un ami, un frère et qu'il avait cette fâcheuse impression que toute les personnes qui entraient dans sa vie finissaient toujours par en sortir par la grande porte, sans espoir de retour. Ou s'ils tentaient de revenir, c'était surtout pour le descendre un peu plus, point barre. Il avait une malédiction au dessus du crâne, une épée de Damoclès prête à le couper en deux et le laisser crever sur le carrelage tout propre des toilettes du centre. Ryan ne savait pas gérer les situations de crise, il n'avait jamais été à une des réunions, il s'était toujours contenté d'observer du dehors, en écoutant à travers la fine porte les expériences des uns et des autres. Berkley niait tout en bloc lorsqu'il s'agissait d'espoir de guérison, il n'y avait jamais cru pour la simple et bonne raison qu'il ne se considérait pas comme malade. La drogue, ce n'était pas une maladie, c'était un choix de vie qu'il avait idolâtré dès ses seize ans et qu'il ne voulait probablement pas quitter. Finalement, se complaire dans ce désastre lui apportait une espèce de satisfaction qu'il ne pouvait obtenir nulle part ailleurs. S'il crevait, il le ferait sans once de dignité et pour lui, il n'y avait rien de plus glorieux que d'abandonner tout son ego pour une cause complètement folle. Il était devenu dingue, ce n'était pas venu du jour au lendemain, c'était tous ses souvenirs accumulés les uns sur les autres qui le rendaient fébriles, le bousillaient à l'intérieur. C'était son père, sa belle mère, sa soeur, Eileen, Lyam, Beatriz, Mason. C'était cette putain de solitude qui avait mis une barrière invisible entre lui et le monde et quoiqu'il tente de faire, il ne pouvait pas l'enjamber. Cela non plus, ça ne datait pas d'hier. Au lycée déjà, on le laissait de côté parce qu'il était différent, qu'il avait fait d'autres choix que des adolescents normaux ne faisaient pas. Une erreur de débutant. Se croire invincible. Se croire meilleur. Alors qu'on était un moins que rien. Au fond du trou. Il se détestait tellement que Ryan n'arrivait même pas à relever le regard, sous sa capuche, pour se contempler dans le miroir. C'était plus fort que lui, c'était une haine qui était née petit à petit, qui le tuait à l'intérieur parce qu'il se savait haï par le monde entier, parce qu'il n'arrivait pas à vivre selon les standards des gens qui peuplaient sa vie. La personne qu'il n'arrivait pas encore à décevoir, c'était Mason et il n'était pas là pour lui raconter une de ses conneries dont lui seul avait le secret et qui le faisait marrer pendant trois heures durant sans discontinuer. Cet abruti lui manquait. Il se manquait lui même, par moment. Surtout à cet instant. Parce que Ryan savait qu'elle était là et que jamais, il n'avait oublié les traits de son visage, sa façon de se mouvoir, l'exception qu'elle était dans son ensemble. Eileen avait peuplé sa vie autant qu'elle hantait ses rêves et peu importait le nombre de fois où il avait tenté de la fuir, que ce soit dans les bras d'un fantôme ou d'une sombre pensée, cette image restait au fond de son esprit, comme un rappel constant de ce qu'il avait manqué. Par insolence. Juste parce qu'il était con et qu'il le serait toujours.
Laisser passer sa chance, voilà ce qu'il avait fait, en se défonçant sans s'arrêter jusqu'aux premières lueurs du jour, oubliant les heures de rencontre avec Nolands, oubliant même qu'il avait encore une raison d'exister. Aujourd'hui, il n'en avait plus et cela se ressentait d'autant plus. De doses occasionnelles, il était passé à des doses quotidiennes, il se noyait dans sa solitude autant que dans son chagrin et ses regrets. Il n'oubliait pas, il ne pouvait jamais oublier lorsqu'il était lucide et aujourd'hui, il l’était incroyablement. Ryan n'avait rien pris depuis plusieurs jours et il avait fallu qu'il tombe sur elle, après toutes ces années, alors qu'il était dans un état lamentable, les yeux cernés, le visage émacié parce qu'il oubliait bien souvent de se nourrir ou de dormir lorsqu'il était dans sa transe. Il devenait fou, oui, tellement fou qu'il était incapable de confronter Eileen. Cette fois, il avait honte de ce qu'il était, c'était qu'il devait savoir, quelque part, qu'il était sur la mauvaise pente, sur la corde raide même. Mais il ne dit rien. Il réussit tant bien que mal à faire face à son image dans la glace. Ryan se faisait peur. C'était lui? C'était juste ça? Un gamin dans un corps d'adulte. Un junkie perdu dans la jungle de la solitude et il en était là lorsqu'il détourna son regard de la glace pour faire face à celui, étonné, d'Eileen. Il était vaincu. Elle était rayonnante, lui était une épave et aucun mot n'osait travers la barrière de sa gorge. Pendant des années, Ryan avait fait en sorte de ne pas penser à elle, du moins pas lorsqu'il était éveillé et la trouver là, après tout ce temps, le bousillait d'autant plus. Parce qu'elle était réelle, qu'il ne l'avait pas imaginé et que malgré le bordel ambiant, il l'avait aimé sans conditions, sans limites. "Eil... Eileen." Il réussir à se reprendre avec une contenance plus que branlante mais il survivait, camouflant ses tremblements dans la manche de son sweat. Il avait mal. Oui, atrocement mais il lui souriait comme s'il l'avait vu hier pour la dernière fois. "Ca me fait plaisir de te voir. Même si... Et bah, on est dans les chiottes pour dames d'un centre pour défoncés." Il n'avait pas tellement envie de lui dire qu'il en était encore là mais Nolands devait s'en douter. C'était lisible sur son visage, c'était une réalité. Mais il ne bougea pas, la regardant avec affection, son monde s'effritant au moindre geste maladroit qu'il tentait de faire pour se laisser exister. Se sentir vivant. Mais c'était illusoire désormais. Comme tout le reste.
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Sujet: Re: Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen Mer 2 Juil - 22:45
Discover the dusk of your day has reached its dawn RYLEEN
Ma soeur. Kloé. Elle avait probablement raison quand elle disait que j’étais trop indécise. Que j’étais le genre de personne beaucoup trop emphatique. Mais elle était surtout ainsi, elle était celle qui pouvait se lier facilement aux gens. Moi j’étais quoi … j’étais qui. J’étais qu’une pauvre fille qui avait vu mourir sa mère, j’étais celle qui lui avait tenu la main jusqu’à la fin. jusqu’à son dernier souffle. J’étais la jeune femme populaire du lycée aussi, j’avais été celle qui était sortie avec toute l’équipe de football du lycée. Celle qui avait aussi des bonnes notes et celle que le quarter-back avait eu l’occasion de dépuceler dans sa chambre d’adolescent en rut. J’étais celle qui avait tout abandonné pour poursuivre ce qu’elle pensait être juste. Et en trois mois, trois tout petits mois, tout avait été bouleversé. Parce que depuis ce soir ou nos parents ont annoncé la nouvelle du cancer … depuis qu’on a su que maman était susceptible de mourir comme notre grand mère d’Europe, c’est une douleur indicible qui m’a étreinte. Parce que j’ai eu peur, peur de leur ressembler. A ma mère et ses soeurs quand leur génitrice était morte. Je les avais pas beaucoup vu, mais je me souvenais de la douleur sur leur visage. Je me souvenais de leurs larmes, qu’elles soient roulant sur leurs joues ou bien retenues. Les mains serrées de leurs enfants qui ne savent pas comment réagir. Ces sentiments, ces choses que j’ai découvert pendant ce voyage en Europe, ces choses qui m’étaient inconnues. J’avais a présent la peur panique qu’elles me tombent dessus, parce que c’était ce que j’avais redouté dès que le mot avait été prononcé. Et c’était ce qui était arrivé trois mois plus tard. J’ai eu trois mois avec elle, trois mois de douleur, de labeur, de souffrance. Mais trois mois au moins, c’était déjà ça. Je me suis tellement de fois endormie à ses côtés que quand je me concentre je peux encore sentir son parfum. J’ai tant de fois caressé ses mains que quand je regarde son alliance que je porte à présent, j’ai l’impression de revoir ses mains si fines. Parce que … parce qu’elle me manque et que sa mort est arrivée … parce que ça ne se décide pas. Parce qu’en trois mois m’était arrachée une des plus importantes parties de ma vie.
L’homme de ma vie. Ryan. j’avais probablement eu tort. J’aurais du chercher plus. C’était difficile de vivre quand on sait qu’on fait une erreur dans sa vie. Quand on sait que notre plus grosse erreur sur cette terre est d’avoir repoussé celui que l’on a toujours aimé. Parce que oui, qu’on n’en doute pas, je l’ai aimé comme une dingue Ryan, comme une folle, je me serai jetée dans le feu pour le sauver. Pour l’aimer et lui montrer que je l’aime. Parce qu’avec lui c’était … l’excitation du secret, la douceur de ses mains, la tendresse de ses yeux. Peut être que son côté vulnérable m’a aussi séduite. Pourquoi se laissait il manipuler, pourquoi se laissait il faire par des imbéciles heureux qui ne lui arrivaient pas à la cheville. J’aurai aimé l’aider. j’aurai aimé l’aimer à sa juste valeur. Je ne l’ai aimé qu’en secret. Je ne l’ai aimé qu’en silence. Je le lui ai dit, au moins une fois. Mais est ce qu’il l’a compris, est ce qu’il l’a su. Est ce qu’il a réalisé à quel point il était celui qu’il me fallait et que je n’avais besoin de personne d’autre. Mais j’étais jeune, et disons le j’étais conne totalement conne. J’avais du mal à gérer ses absences, et le voir se détruire à petit feu avec cet imbécile de Mason me tuait. Je n’osais cependant rien dire, j’étais qui moi? Celle qui l’aimait en secret. Celle qui ne disait rien au grand jour. Mais surtout … celle qui l’a quitté comme une pauvre merde le lendemain de l’annonce du cancer. Sans réfléchir aux conséquences. Trop préoccupée par mon propre nombril.
Et il était là, j’avais cru rêver. j’en avais rêvé … il était là, en face de moi, et si tous mes fantasmes se passaient généralement différemment, avoir la réalité était bien plus différent. Est ce que je devais me précipiter sur lui pour l’embrasser à pleine bouche. Est ce que je devais le gifler. Est ce que je devais le secouer comme un palmier. Est ce que je devais me jeter à ses pieds pour implorer son pardon. Est ce que je devais l’interroger sans douceur sur l’absence de réponse à ma lettre. Que faire. Peut être essayer de paraitre naturelle, mais c’était assez difficile. J’étais pétrifiée entre la surprise et la joie indescriptible de le retrouver. Sa manière de prononcer mon prénom me donna envie de m’évanouir. Sa voix. SA PUTAIN DE VOIX. Elle n’avait pas changé et déjà elle déréglait mes sens. Ryan Berkley putain. « Je … » je souriais un petit peu, c’était assez ironique « Faut dire qu’on a toujours eu le chic pour trouver des lieux insolites ». Ryan Berkley putain … l’homme de ma vie.
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Sujet: Re: Discover the dusk of your day has reached its dawn. + Ryleen Ven 4 Juil - 15:18
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Il s'était habitué à la douleur. A l'heure d'aujourd'hui, Ryan pouvait même clamer haut et fort qu'elle faisait partie intégrante de sa personne. Il n'y faisait plus tellement attention, de ce fait, mais pourtant, elle était toujours là, implorante et lancinante. Lorsqu'il ressentait le manque, le pic de douleur était à son apogée mais même lorsqu'il était sous influence, Berkley ressentait cette solitude qui lui torturait l'âme. Le tout ne datait pas d'hier, c'était certain et désormais, il ne pouvait plus faire grand chose pour l'enrayer. Vingt ans presque qu'il se perdait. Ryan ne voulait plus qu'on lui donne de l'espoir sur sa survie et sur sa condition, il ne voulait pas guérir. Il voulait juste sombrer. Jusqu'à s'en bousiller chaque organe du corps encore à peu près viable. Mourir à petit feu jusqu'à ce qu'un signe divin ne vienne le libérer. C'était du désespoir à l'état pur, le jeune blond en avait intimement conscience mais ce n'était pas pour autant qu'il souhaitait lutter contre le mal qui le martyrisait constamment. Avoir mal était devenu quelque chose dont il ne pouvait plus se passer. Il n'était pas passé loin de l'overdose, pure et dure, à plusieurs reprises mais même cette petite mort ne lui avait pas suffi. Ryan avait soif de sensations même si elles étaient les plus mauvaises possibles, il avait juste besoin de sentir quelque chose. C'était la joie et l'euphorie qui l'emportaient dans un autre monde après sa dose. C'était également dans l'envie de vomir et les tremblements qui venaient déranger sa quiétude quelques heures plus tard. Mais au moins, avec la drogue, il ressentait quelque chose, même si c'était superficiel et à effet limité. Plus de quinze ans, oui, cela faisait depuis plus de quinze ans qu'il se détruisait. Parce qu'elle n'était plus là. Eileen. Il avait bien essayé de refaire sa vie, plusieurs fois même, mais les autres femmes n'avaient fait que le détruire d'autant plus. Ryan pensait à Beatriz et ses plans de revanche, elle avait bousillé les dernières lueurs de bonté perdues au fond de Berkley. Par moment, avec quelques flashs, Ryan se retrouvait mais cela ne durait jamais. Parce qu'il haïssait son reflet dans la glace, qu'il ne se passait pas un seul jour sans qu'il n'ait véritablement envie de détruire ce visage amoché dans le verre poli. Il se détestait. Parce qu'il avait toujours été naïf, qu'on lui faisait mal trop facilement et qu'il était bien trop faible pour survivre avec brio dans cette vie. Tout lui faisait mal: les remarques des gens alentour, les actions des gens qu'il avait aimés à un moment donné de sa vie... Et les souvenirs. Tous les souvenirs. C'était probablement eux qui le heurtaient le plus. Il repensait au lycée, aux brimades de ses camarades de classe. Seul au monde, c'était déjà le cas en ce temps là. Il n'avait eu que Mason, qui n'était plus là aujourd'hui et cela le tuait intérieurement. Au final, oui, il y avait eu Eileen Nolands mais si elle était sa bouée de sauvetage à l'époque, aujourd'hui, elle était bien la première personne à lui mettre la tête sous l'eau. Les souvenirs qui liaient Ryan à la jeune femme étaient les plus heureux qu'il ait jamais eus mais c'était aussi ses plus grands regrets, son manque constant.
Et elle était là. Lui balançant en pleine figure tout ce qu'il avait raté. Son plus grand échec. Celui qu'il traînait avec lui depuis leur rupture. Il n'avait pas su arrêter. Ryan avait continué de sombrer, il n'avait jamais été assez fort ou assez bien pour être avec elle. Avec Eileen. La jeune femme était restée parfaite, elle n'avait pas tellement changé et lui, qui était-il? Encore plus défoncé que lors de leur dernière entrevue, cette douloureuse rencontre qui l'avait mis plus bas que terre. Sa présence lui avait manqué comme celle de personne dans ce monde mais Ryan n'arrivait pas à laisser sortir un seul mot qui avait un sens. Juste son prénom. Et encore, il l'avait légèrement bégayé. L'effet était toujours là, au fond de son coeur lorsqu'il la regardait, juste comme cela, naturellement mais Ryan ne laissait rien paraître. Il n'avait d'ailleurs aucun droit de montrer une once d'affection envers elle, il était un raté de première, il n'avait pas de vie à lui montrer. Il n'avait plus rien. Juste sa dose hebdomadaire qu'il devait souvent voler, par manque d'argent et par fainéantise aussi. Ryan n'était plus rien, elle était tout. Et le pauvre homme qui avait voulu s'enfermer dans les premières toilettes qu'il avait trouvés était bien perdu. Encore plus. Il ne savait pas franchement quoi dire, la situation était embarrassante en plus du lieu de leurs retrouvailles. Berkley la regardait. Ainsi. En silence. Pendant peut être une bonne minute, laissant un léger sourire naître sur ses lèvres, instinctivement. Il ne commandait pas grand chose, comme lorsqu'ils étaient au lycée et qu'il laissait la jeune femme mettre les conditions sur l'authenticité de leur relation. Elle l'avait voulu cacher, Ryan avait accepté sans rechigner. Elle avait voulu mettre fin à ce qu'ils avaient construit, Ryan avait également accepter sans rien dire. Même si cette colère là, sourde, était toujours en lui quand il la regardait, cachée derrière le lot de tendresse qu'il lui vouait dans le même temps. "Je me rappelle plus très bien de nos lieux insolites... Tu m'excuseras Eileen, mais j'ai dû occulter le souvenir... Pour survivre." Et c'était une vérité qu'il avait prononcé avec une voix qui se voulait sans émotion. C'était impitoyable. Vraiment. Et les mains dans les poches, il sentait tout de même ses bras trembler. Le manque encore. Mais de quoi. De la drogue ou d'elle?
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