Gilliam + je suis sans pitié sans scrupule sans compassion sans indulgence pas sans intelligence

VOTRE AVIS SUR LA VILLE DE WASHINGTON ✮ Washington est ses routes larges, ses lumières qui brillent de mille feux. Autant dire tout de suite que ça change Gil' d'être ici, par ailleurs il ne saurait pas vous dire depuis quand exactement il vit et fait ses affaires ici, mais cette ville ne lui déplaît pas. Les affaires marchent et il aime fouler le bitume avec sa bécane lorsque la nuit tombe. Il faut dire qu'au fond Gil' est un mec de la ville, un mec qui aime vivre à cent à l'heure et qui neserait prêt pour rien au monde à lâcher ça pour aller vivre en banlieue et vendre des voitures pour un plouc de trouduc ville. Et puis chacun y trouve son compte, que ce soit les flics en manque d'autorité qui arrêtent les pauvres petites frappes, les acheteurs sont faciles à trouver ici. Et c'est plus simple de se fondre dans la masse. Bref, Gil s'y plaît, après n'allez pas croire qu'il va hurler haut et fort, oh combien il aime cette ville car dans le fond il s'en fiche. VOTRE MEILLEUR ET VOTRE PIRE SOUVENIR ✮ It was good -> Le meilleur souvenir de Gilliam ce fut certainement sa première fois en moto, il ne devait pas avoir plus de douze ans et déjà il abordait une vieille veste en cuir dix fois trop large pour lui. Il regardait le dos de son oncle, la Californie et sa chaleur étouffante donnait l'impression qu'il n'y aurait jamais assez d'air pour vous. Gil' avait toujours cette sensation désagréable qu'il allait étouffer, suffoquer sous cette chaleur et cette sensation d'être prisonnier du temps et des caprices de mère nature avaient tous disparus lorsqu'il passa la barrière des 100 kilomètres à l'heure. Il se souvient très bien de cette sensation de liberté, la façon dont le vent lui frappait le visage et ce large sourire enfantin qui s'était soudainement élargie sur son visage. Tout n'était que souvenir, rien d'autre ne compter plus que le bruit de ses pneus qui foulaient le sol. Ce souvenir il le garde précieusement en mémoire, car chaque matin il sait que c'est ça la véritable liberté et pas des putains de droits constitutionnels implantés par des blaireaux responsables d'un génocide. Ouais. La liberté, véritable, n'est pas américaine, elle est humaine.
It wasn't good -> Il s'en souvient comme-ci c'était hier. La pluie se versait lentement sur la fenêtre de sa petite maison, il était tard et Gil était dans un état plutôt lamentable. Une sale affaire d'exécution qui avait mal tourné et lorsque ça n'allait pas, son radeau de sauvetage c'était elle. Cette grande brune aux yeux azurs qu'il haïssait autant qu'il l'aimait. Pourtant, elle avait arrêté, elle lui avait jurée lorsqu'elle avait su qu'elle était enceinte de deux mois. Et ce qu'il vit derrière la porte grinçante c'était le corps pâle et sans vie de celle qui lui avait arraché le cœur pour l'écraser en mille morceau. Et c'était exactement ce qu'il ressentait à l'instant où dans un geste lent ses doigts touchaient, caressaient, serraient la peau de Hanna. Elle était hideuse avec cette bave qui dégoulinait sur le bord de ses lèvres et pourtant il la serrait contre son corps avec ce putain d'espoir qu'elle allait revenir. Que c'était juste un putain de cauchemar, mais rien, juste ce silence qui vous dévore tout entier, cette douleur qui vous absorbe entièrement. Des larmes de désespoir, des hurlements diffames et les sirènes qui jaillissaient de nulle part. Elle était morte. Seulement morte et elle avait prit son bébé, son enfant, sa chaire. Pour une dose. Une dose qui détruisait un homme indirectement.JUSQU'OU SERIEZ VOUS PRÊT A ALLER POUR SAUVER UNE VIE ✮ Gilliam n'est pas un héros, encore moins un enfant de coeur de plus son physique et son style anarchiste ne font pas de lui un saint c'est même tout le contraire, c'est l'Antéchrist en personne. Mais ça ne fait pas de lui un tueur en série ou un sans coeur, même s'il a déjà tué par honneur, par vengeance ce qu'il serait prêt à faire pour sauver la vie de ceux qu'il aime est en réalité indéfinissable, dites vous bien que cette petite tête blonde a déjà coupé les organes génitaux d'un type qui avait violé une pauvre gamine de treize ans, cette gamine n'était rien pour Gil. Juste une fille qu'il connaissait vaguement, mais qui était plutôt proche de la communauté des Bikers. Alors, imaginez seulement ce qu'il serait capable de faire pour sauver la vie de sa soeur, de son meilleur ami, de ses frères de sang, croyez moi vous ne voulez pas le savoir. Toutefois, Gil' n'est pas un idiot, il n'irait pas se jeter sous une voiture pour sauver un mec ivre, en revanche, s'il s'agissait d'un enfant c'est une toute autre histoire. Oui. Les enfants sont et seront toujours son point faible. AVEZ VOUS DÉJÀ ÉTÉ IMPLIQUE DANS UNE HISTOIRE AVEC LA POLICE ✮ Are you kidding me ? Les postes de police sont un peu comme sa seconde maison, toutefois Gil' n'a jamais plongé pour un crime grave, sa première arrestation était un petit délit de trouble à l'ordre publique, son second fut certainement parce qu'il a cassé le nez de l'agent de sécurité qui faisait des avances à sa petite sœur. Et puis il y a les ripoux, vous savez ceux qu'on croit rare mais qui grouille partout parce que premièrement ils aiment le flouz, secondo'...ils aiment se savoir protégés en cas de pépin et faut dire que parfois l'un de ces fameux ripoux ferait presque partie de la famille vous savez pourquoi ? Parce qu'en cas d'urgence, en cas de doute, ils savent tout autant que nos précieux briguant que le silence est la meilleure option. Du moins, meilleure que la mort de l'un ou l'autre. Il faut savoir pactiser avec le diable pour le bien-être d'une ville. LA PIRE CHOSE QUE POURRAIT FAIRE OU ETRE VOTRE VOISIN ✮ Gil' n'est pas vraiment l'archétype du parfait voisin, vivant dans la petite banlieue avec son chien, son travail pourrit et sa femme frigide, loin de là. Il prend rarement le temps de faire connaissance avec de nouvelles personnes et encore moins ses voisins, moins ils en savent sur lui et mieux il se porte. Toutefois, même si rien ne le dérange vraiment étant donné qu'il se fiche royalement de ce que les autres font de leur petite vie, il haït les dealers et la pire chose serait qu'un de ces insectes vivent à côté de sa maison, par ailleurs soulignons que ce serait pire pour le dealer que pour lui-même. À la limite un flic serait parfait en voisin, histoire de bien narguer l'individu. 20 CHOSES A SAVOIR SUR VOUS ✮Gilliam commence toujours sa journée avec le même rituel, clope et café - Gilliam possède plusieurs tatouages, l'un d'eux est une faucheuse qui fait la taille de son dos avec en inscription en grand et large les mots : Sons of Anarchy suivi de son lieu de naissance, il affectionne ce tatouage le second est le prénom de l'enfant qu'il a perdu sur son pectoraux gauche, et il en a un sur toute la longueur de son avant bras - Lorsqu'on mentionne ses parents, Gil a tendance à devenir colérique, même s'il s'est vengé lui-même, il n'arrive pas à oublier qu'il est ce môme de la rue avec une sœur sur les bras - La drogue le rebute au plus haut point, que ce soit la drogue douce ou les plus durs, il méprise ces machins qui vous retournent la tête et il a tendance à juger drogués, dealers et fabricants - Sa soeur est toute sa vie, il porte autour de son cou un pendentif qui est l'initial du prénom de cette dernière - Gil' aime l'alcool et ne refuse jamais un bon vieux verre de whisky - Gil' aime le sport et même s'il enchaîne les clopes, il n'oublie jamais d'entretenir son corps et son mental en faisant du sport plusieurs fois par semaine - Gil' déteste les poupées en porcelaine, il trouve ça glauque et cela depuis son enfance - La mécanique c'est tout ce qu'il sait faire, il pourrait vous monter une moto et vous la remonter les yeux fermés et ce cadeau du ciel fonctionne aussi avec les armes qu'il reçoit en pièces détachés - Gil' aime écrire, par ailleurs lorsqu'il ne tire pas des balles entre les yeux d'un homme, il passe beaucoup de temps sur son ordinateur - Il sait faire la bouffe, la bonne bouffe ce qui rattrape le fait qu'il ne sache pas remplir une fiche d'imposition, la dernière fois qu'il a dû le faire lui-même il a juste écrit ''j'emmerde l'état en gros, gras et large'' -Gil' est un bon vivant et dort rarement seul, il rappelle rarement aussi - Gil réfléchit, ce qui en soit est rare dans ce milieu, avant d'agir et cherche toujours à comprendre pourquoi les choses sont comme ceci ou comme cela - La dernière fois qu'un mec s'est assit sur la moto du blond, il a terminé à l'hôpital avec deux dents en moins - Gil' ne sort que rarement sans sa veste qui porte le nom et les couleurs de son club - Il est propriétaire d'un garage qui sert de couverture à ses petits trucs illégaux - Gil' est très proche de certains avocats qui lui rendent service lorsqu'un de ses cas se fait pincer et inversement, si jamais l'un d'eux a besoin d'un service il sait rendre l'appareil - Il est peut-être âgé de trente-cinq ans, mais lorsqu'il est question de rangement et d'organisation de la maison, c'est un véritable adolescent - Gil' aime conserver les choses, que ce soit des objets, des photos, des lettres, n'importe quelle chose a pour lui une valeur sentimentale - Malgré son milieu défavorable à la vie de famille il rêve d'être père - Gil' aime les animaux et il se sent plus à l'aise avec eux qu'avec les gens ''normaux'' - Il avait seulement quinze ans lorsqu'il a tué pour la première fois - Gil' ne veut plus s'engager avec une femme, en réalité cette peur de l'attachement va avec celle de perdre l'être aimé - Les mots que vous entendrez le plus sortir de sa bouche sont : Dude, Putain, Merde, Bon Dieu et je vais le tuer. - Gil n'est pas croyant et ne le sera sans doute jamais --

1986's, Californie
Les bruits de pas qui grouillaient au milieu du petit pavillon familiale avaient réveillé le petit blond aux cheveux longs. Il se leva difficilement encore dans cet état léthargique et paisible que vous offrait ce sommeil reposant, puis il vit la porte s'ouvrir, sa mère, sa douce maman aux cheveux blonds qui dansaient sur ses épaules, avait ce regard paniqué, ce même regard qu'elle avait lorsque les hommes en moto partaient loin de la maison. Elle entra, fermant la porte derrière elle, berçant le petit poupon qu'elle tenait entre ses bras de mère. Avec toute la force et le calme qu'il lui restait, elle serra son fils contre elle, portant ses lèvres jusqu'aux oreilles du gamin. «-Gil', tu vas bien m'écouter, tu vas t'enfermer dans l'endroit que tu connais et tu vas prendre ta soeur avec toi...surtout ne... » Il était trop tard et dans un geste maternelle, elle enferma ses deux enfants dans le petit placard de la chambre. Un silence morbide s'était installé tandis qu'un premier coup de feux vint le briser, puis de nouveau des bruits de pas, des hurlements, des supplications entre deux sanglots et un dernier coup de feu. Les yeux azurs du petit Gilliam suivaient l'angle dans lequel le corps frêle de sa mère tombait, explosant face contre terre comme un jouet brisé. Le petit blond avait la main sur la bouche du bébé, il pouvait sentir les larmes du bébés qui coulaient le long de ses paumes. Entendre les battements assourdissants de son corps de petit garçon. «-Allez vite, on se tire les autres vont répliqués... » Disait l'un des deux types, Gil' pouvait deviner la nervosité à travers cette voix tremblante, tandis que l'autre écrivait quelque chose sur le corps sans vie de sa mère. Non. Il gravait quelque chose, se corrigeait le petit garçon intérieurement. Puis, après plusieurs chuchotements le silence retomba, le sang s'écoulait lentement sur la moquette bleu de la chambre du petit garçon. Gil' prit une grande inspiration tout en relâchant la pression qu'il exerçait sur les lèvres de sa petite sœur, il serrait le bébé contre sa petite poitrine, de toutes ses forces. Y puisant ainsi la force et le courage de voir, de se souvenir. Ses yeux azurs se plongèrent dans ceux vides et sans vie de sa douce maman, sur son front un dessin y était gravé et Gil' n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre qu'un homme barbu à l'odeur de tabac le serra contre son gros bidon. «-Ne regardes pas gamin. Ne regardes pas. » Gil' pensait que c'était un rêve, que l'odeur de tabac allait le ramenait à la réalité, que cette petite chose qui hurlait entre ses bras était dans son berceau, attentive aux chants de leur maman. Hélas. Ce n'était en aucun cas un rêve, juste une réalité qui vous dévore et vous paralyse, corps et âme.

1986's  Californie.
Le gamin se tenait devant la grande porte rouge, les bras longeant le long de son corps, silencieux. Il observait, il cherchait un moyen de faire sortir ces fichus mots de sa bouche, mais rien. Lorsqu'il ouvrait ses lèvres il avait cette sale impression de suffoquer, de s'effondrer, hanté par les globes azurs de sa mère. Tante Marie tenait le bébé entre ses bras, elle le berçait avec douceur, elle aussi elle attendait. Gil' avait remarqué que les femmes des motards attendaient toujours quelque chose, elles attendaient leurs maris, puis elles attendaient les nouvelles de leurs fils. Un cercle vicieux. Une main large et puissante fit sursauter Gil' il ancra ses prunelles dans celles de son oncle, l'oncle Ben était un type bien. Il ressemblait un peu au père Noël en plus méchant, en plus effrayant, il avait cette longue barbe, ce gros ventre, mais sa couleur n'était pas le rouge, seulement le noir le plus sombre, le plus attirant et le plus frustrant aussi. Gil' reporta son regard sur la porte rouge, attendre. «-Tu vas voir.» Puis, une large porte s'ouvrit, une vingtaine d'hommes sortirent de l'endroit, des vestes en cuirs sur le dos, une faucheuse dans le dos, la clope au bec. Gil, les observait avec un regard brillant, entre l'envie et la peur. Ils avaient l'air, si...libre. Il se laissait bercer par ces ronronnements, par ces éclats de rire. Et la large main d'oncle Ben se serra de nouveau. «-Un jour tu seras comme eux Gil'. Tu seras libre, fort, tu auras tes propres idéaux, tu seras un fils de l'anarchie et tu serviras ta cause. » Ces mots s'ancrèrent dans le cerveau du petit garçon comme une marque au fer rouge. Tandis que la poussière l'aveuglait, que ses longues mèches blondes dansaient devant ses yeux azurs, il serra ses poings fort, si fort que ses phalanges en devinrent blanche. Il serait fort, pour elle, pour sa petite sœur et pour sa vengeance. Il serait un fils de l'anarchie.



1993's Washington

Une odeur de désinfectant et de produit chimique lui chatouillait les narines et lui donnait la nausée. Appuyé contre l'entrebâillement de la chambre d'hôpital il l'observait du coin de l'oeil, elle semblait si paisible lorsqu'elle dormait. Ainsi, le visage paisible, elle était loin de ses crises de larme la nuit tombée, lorsqu'elle était dans cet état Gil' dormait avec elle, il caressait sa joue jusqu'à ce qu'elle se calme et il l'aidait à reprendre sa respiration. Sa douce petite soeur était une petite chose fragile tombée du ciel et Gil' en prenait soin, grandissant avant l'âge, il avait été formé à être un homme. Gil' prit une grande inspiration puis relâcha cette dernière dans un soupire. Elle était fragile psychologiquement et physiquement et lui n'était que le reflet de l'impuissance, ses poings se serrèrent machinalement suivi de près par ses mâchoires carrées. Tante Marie lui tendit un petit café chaud, ses traits étaient tirés, vieillit par le temps et les soucies, oncle Ben allait bientôt devoir arrêter tout ce qui faisait de lui un homme et Gil' était encore trop jeune pour travailler. Encore cette fichu impuissante. Marie lui ébouriffa sa longue tignasse blonde et crasseuse et Gil' fronça ses sourcils, il n'aimait pas ça. Il la regardait qui allait s'asseoir aux côtés de sa petite soeur, elle prit la main de la petite, l'embrassa et reporta son regard sur Gil'. «-Tu devrais dormir demain tu as école. » Gil' ne put s'empêcher de s'esclaffer de rire, l'école ? Il n'aimait pas ça, il n'aimait pas les gens qui s'y trouvaient et encore moins les professeurs et puis à quoi ça allait lui servir de savoir qui avait inventé l'ampoule ? À rien. L'école, la véritable source d'apprentissage c'était le club et la rue. Le blond tira sur le couvercle en plastique et trempa ses lèvres dans la boisson chaude. «-Gil', je suis sérieuse, tu ne veux quand même pas gâcher ta vie. Tu penses à ta soeur ? » Première pique qui lui traversa le coeur. Il haussa les épaules et plongea ses prunelles dans celles fatiguées de tante Marie. «-Justement, personne ne peut protéger Cassie. Personne hormis moi et je compte pas vendre des bagnole pour un fils de pute, non je serais le fils de pute. » Le regard de tante Marie se fit sévère, ses joues devinrent rouge de colère. Encore une dispute. «-Surveilles ton langage Gilliam Monroe ! Tu vas finir comme ton père...si tu continues comme ça ou comme ton oncle ! » Gil' serra les mâchoires à s'en déboîter la bouche, il toisa sa tante et jeta le petit gobelet de café contre le mur. «-Tais-toi ! Pourquoi t'as épousée oncle Ben si c'est pour le haïr maintenant ? Tu crois que c'est l'état qui va m'offrir l'argent pour soigner Cassie ? Non ! Ces enflures sont même pas capable de trouver ces enfoirés qui ont assassiné mes parents, alors laisses-moi rire ! » Sa voix s'emportait dans les airs, les regards indiscrets se posaient sur l'adolescent à la corpulence déjà développé et il tourna les talons, s'engouffrant dans les ruelles pour se défouler, pour pleurer aussi.

1993's Washington

Gil était assis sur la moto de son oncle, un bout de plastique coincé entre ses dents, il observait le monde, les gens qui allaient et venaient sans faire attention à lui. C'était comme ça, personne ne se souciait de lui, personne ne le regardait réellement, en fait, il remarquait que les humains étaient des êtres étrangement égoïste et lorsqu'il allumait sa vieille télévision ça le faisait rire de voir tous ces gens prêcher la bonne cause. Que d'hypocrisie, car il les voyait, lui, ces clochards qu'on rouait de coups pour rire. Pour s'amuser. Gil' fut tiré de ses pensées par la voix tremblante de Zack, son ami d'enfance, son plus proche ami, il était essoufflé, un large bonnet noir lui cachait ses longs cheveux. «-Mec ! J'ai une information ! » Gil' se redressa, se laissant retomber sur ses pieds, il posa une main sur l'épaule de l'autre adolescent, il était pâle comme un mort et l'espace d'un instant Gilliam avait cru qu'il s'agissait de sa soeur et il cracha son bout de plastique. «-Accouche c'est Cassie ? » L'autre gamin fit non de la tête, un geste vigoureusement fort pour rassurer le blond. Et il lui tendit un morceau de papier sur lequel était écri une adresse. «-J'ai...j'ai espionné les anciens pendant une réunion et ils ont parlé de tes parents, et ils ont dit que le seul type qu'ils ont pu trouver c'était lui. Il habite ici Gil' ! Tu te rends compte ! » Le papier blanc se froissa doucement dans la main du blondinet, il serrait les dents, il se mordait la langue pour ne pas hurler, pour ne pas exploser. Tandis que son ami, lui, essayait de lire dans ses yeux azurs. «-T'as toujours ta bécane pourrit ? Et les bidons d'essence qu'on a volé l'autre jour ? » Sa voix était calme, glaçante et son regard rempli d'une détermination hors du commun. «-Ouais...ouais pourquoi ? » Gil' lui donna une tape sur l'épaule, il attrapa sa large veste en cuire et posa sa casquette noir sur sa tignasse blonde. Serrant toujours le bout de papier, il ancra ses pupilles dans celle de celui qui était son pote d'enfance. «-Parce que je vais cramer cet enfoiré. » Sur le coup, l'autre pensait certainement que Gil plaisantait, qu'il fallait prévenir les autres, mais il la connaissait aussi cette souffrance, cette impuissance. Alors, il ne fit que hocher son visage positivement et s'atteler aux préparations.
Le chemin qui séparait le club et la maison d'Alejandro Martinez était assez court, Gilliam avait prit soin d'attendre longuement caché avant de condamner chaque issu de la maison. Il avait réussi à entrer à l'intérieur, habillement. Sans faire le moindre bruit, pendant qu'Alejandro soulageait ce qui lui servait de libido devant un porno dans sa chambre Gilliam avait aspergé toute la maison d'essence. Et il resta de longues minutes sur le pallier à observer la petite maison pitoyable, son zippo entre ses doigts. Il regarda son ami et jeta l'objet dans le feu...puis il s'était mis assez loin pour ne pas être vu, mais assez proche pour observer le spectacle. Le camion de pompier qui venait d'arriver et le corps immolé d'Alejandro qui courrait partout en hurlant de douleur. Un sourire se dessinait sur le visage angélique se dessinait sur le visage de Gil'. La mort d'Alejandro fut officielle quelques heures plus tard.


Il tremblait, c'était son corps, son âme et tout son être qui tremblaient de part en part. Dans la salle d'attente de l'hôpital une vingtaine d'hommes aux allures de mauvais garçons se tenaient à ses côtés. Tous se faisaient silencieux tandis que Gil serrait ses propres mains l'une dans l'autre, sa jambe droite tremblait et une jeune infirmière entra prudemment à l'intérieure de la salle. Elle fixait le t-shirt tâché de sang de Gilliam. Il se leva d'un bon, le regard vague et perdu dans les tréfonds de la souffrance. Tous les autres étaient prêts à intervenir et ils faisaient bien, ils connaissaient Gil' depuis qu'il avait sept ans et pour la plupart l'avaient déjà vu à l’œuvre lorsque la douleur le dévorait. Une véritable bombe à retardement qui battait au rythme de son cœur. «-Je...monsieur Monroe, je suis désolé on a fait ce qu'on a pu...pour elle et pour le bébé, mais il était trop tard.» Secondes et minutes s'écoulèrent dans un silence morbide, le temps était comme suspendu. Et après ce long silence qui annonçait une tempête, le blond envoya son pied contre la table basse de la salle d'attente cette dernière voltigea contre le mur. Puis les poings de Gil' se mirent à cogner contre le mur encore et encore suivant le rythme de son cœur. Entrecoupés par des hurlements bestiales, il entendait ses os qui se fracturaient sous le poids de sa propre violence, il sentait son propre sang qui perlait le long de sa main. Puis les autres l'entourèrent de leurs bras, le serrant, l'empêchant de se faire plus de mal. Son meilleur ami serra son visage entre ses mains, il forçait Gil' à le toiser, à le regarder droit dans les yeux, il voulait le voir reprendre pied. Et Gil' pleura, étouffant ses sanglots en se mordant son poing abîmé. «-Je veux la tête de ce type. » Murmurait-il d'une voix étranglé, tremblante, haineuse.
L'enterrement s'était fait en petit comité, Cassie avait prit soin de ménager son frère et la voiture sombre qui transportait le corps de Hanna était escorté de tous les Bikers du coin, tous ceux qui connaissaient les Sons de près ou de loin. Cette nuit de souffrance, Gil fût nommé président, cette nuit là, il avait trouvé une seconde chance d'avancer malgré la douleur. Cette raison de vivre c'était ses frères de sangs, c'était les fils de l'anarchie.